mercredi 24 août 2011

L'Iran et le Liban reconnaissent l'autorité du Conseil National de Transition en Libye

Je l’ai observé à plusieurs reprises sur ce blog, le processus qui a conduit à l’agression de l’OTAN contre la Libye s’est fait sur la base d’une convergence d’intérêts non seulement entre  les démocraties libérales occidentales et les monarchies rétrogrades du Moyen Orient mais aussi des humanistes précités avec le régime iranien et le Hezbollah libanais !
Ces deux derniers étant pourtant l’incarnation du mal absolu pour ceux qui chérissent plus que tout l’entité sioniste.
Le gouvernement iranien vient d’ailleurs de féliciter les « rebelles » pour leur succès dans la lutte contre le colonel Mouammar Kadhafi.

Certes, l’Iran n’est pas dupe de ce qui vient de se passer en Libye et sait fort bien que ce sont les armées de l’OTAN qui ont en réalité obtenu le résultat. Mais les autorités de Téhéran prennent sans doute date pour l’avenir et tablent sur un probable fiasco de la gestion politique de la Libye après la fin des opérations militaires. A l’instar de ce qui s’est passé en Afghanistan et en Irak, deux pays où les Etats Unis s’appuient discrètement sur l’Iran pour limiter les dégâts alors même qu’ils n’ont de cesse de fustiger publiquement la république islamique.

L’Iran est, en tout cas si on le compare aux autres pays du Moyen orient et du Maghreb, un pays démocratique et un état de droit. Sur ce dernier point, elle peut sans doute en remontrer à la justice de ce pays qui vient de blanchir un violeur qui va maintenant se pavaner la tête haute, alors même que sa victime devra raser les murs.
Et l’Iran comme le Hezbollah n’éprouvaient aucune sympathie pour le régime de M. Kadhafi à qui ils reprochaient l’enlèvement (et peut-être le meurtre) d’une figure emblématique du chiisme libanais, l’imam Moussa Sadr. Ce dernier avait été rien moins que l’architecte de l’affirmation des Chiites au Liban, une frange de la population auparavant laissée pour compte. S’il n’a pas été le fondateur du Hezbollah, il en a été le précurseur très inspiré.

Ce fait n’a guère été médiatisé en Europe (et pour cause !) mais la justice libanaise avait émis à ce propos des mandats d’arrêt contre le colonel Kadhafi et d’autres dirigeants Libyens.
Aujourd’hui, les autorités libanaises attendent du Conseil National de Transition qu’elles soutiennent l'élucidation du mystère de la disparition de l’imam Moussa Sadr. Même le néofasciste des Forces Libanaises Samir Geagea appelle les dirigeants « rebelles » de Libye «à faire la lumière sur l’affaire Sadr.» Une rare convergence de vue entre des camps que tout oppose habituellement !

Et pour ceux qui se demandent, en quoi cela concerne l’Iran en dehors de l’appartenance au chiisme du Hezbollah, il suffit de savoir que tous ces dignitaires chiites, Iraniens, Irakiens, Libanais sont unis depuis très longtemps par des liens matrimoniaux et de parenté. Eh oui, dans la vie il ‘y a pas que la politique !

L’Orient le Jour (Liban) 23 août 2011

Le ministre de la Santé, Ali Hassan Khalil (Amal), a annoncé aujourd’hui la formation d’un comité présidé par un ministre, chargé de suivre la question de la disparition de l’Imam Moussa Sadr et de ses compagnons, a rapporté la chaîne de télévision OTV. Le comité devrait se rendre en Libye où il reconnaîtra officiellement le Conseil national de transition (CNT) libyen.
L’imam chiite avait disparu avec cheikh Mohammed Yacoub et le journaliste Abbas Badreddine en Libye dans des circonstances mystérieuses après avoir été invités à s’y rendre par Mouammar Kadhafi pendant la guerre civile libanaise. Les autorités libyennes ont toujours déclaré que les trois disparus avaient quitté la Libye pour se rendre en Italie, ce que Rome a démenti. En 2004, les passeports de l’imam Sadr et de M. Yacoub avaient été retrouvés dans un hôtel à Rome.
En août 2008, le Liban a émis des mandats d’arrêts contre Mouammar Kadhafi et d’autres personnalités libyennes, les accusant d’avoir kidnappé l’imam Sadr et ses compagnons.


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