dimanche 27 novembre 2011

Petit aperçu de la destruction de la démocratie par un groupe de presse


Je vous le disais, la Grande Bretagne connait deux scandales majeurs qui apportent un démenti à l’existence d’une réelle démocratie dans ce pays : le scandale Adam Werritty, BICOM et le scandale Rupert Murdoch.
Dans le cas Murdoch, la presse se contente généralement de pointer les écoutes téléphoniques illicites dont étaient friands ses journaux. Si ces écoutes jettent effectivement une lumière crue sur la mentalité et les méthodes ignominieuses de Rupert Murdoch, elles ne sont cependant que la face émergée d’une vaste entreprise de domestication des élites politiques dot Murdoch est un co-animateur avec ceux qui sont concernés par l’affaire Adam Werritty – Liam Fox.
Pour avoir une (toute petite) idée de quoi il retourne, voyez un peu cet article du Scotsman, un journal qui n’appartient pas à l’empire Murdoch.
The Scotsman (UK) 26 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un politicien Australien soutient que le fils aîné de Rupert Murdoch était à une réunion au cours de laquelle un cadre supérieur de News Corp lui aurait offert une couverture médiatique positive et « une relation privilégiée » en échange de votes contre les projets de loi du gouvernement.

L’ancien sénateur Bill O’Chee a affirmé en début de semaine que Malcolm Colless, alors directeur du développement pour News Ltd, la filiale australienne de News Corp, lui a proposé une couverture favorable dans les journaux de la compagnie en échange d’un vote contre le projet de loin de son parti (conservateur) sur la création de la télévision numérique en Australie en 1998.

La police australienne enquête sur les allégations de M. O’Chee selon lesquelles Lachlan Murdoch, alors cadre supérieur chez News Corp, était ptésent aux moments les plus importants de la discussion avec M. Colless.

Proposer un pot de vin à un sénateur ou faire du trafic d’influence pour un vote est un délit en Australie. Il est passible de sept ans de prison maximum.

“C’est une affaire très très grave qui touche au tréfonds du gouvernement et quelque chose qui j’en suis sûr inquiètera toute personne sensée,» a déclaré M. O’Chee, un ancien sénateur du National Party élu du Queensland.

“Je suis heureux que la police fédérale enquête là-dessus et j’esprère que leur enquête sera extrêmement minutieuse," a-t-il ajouté.

 «Ce serait très utile pour toutes les personnes intéressées si Lachlan Murdoch reconnaissait le fait qu’il était présent lors de ce déjeuner, ou à certains moments du déjeuner, quand on discutait de la télévision payante.»

M. O’Chee soutient que M. Colless lui avait dit que si le vote contre la législation lui valait des critiques, « nous prendrions soin de vous.» M. Colless avait dit aussi, « nous aurions une ralation privilégiée, ‘par laquelle j’aurais un soutien dans la presse de News Ltd, pas seulement par rapport à cette loi [sur la TV], mais pour ‘toutes sortes d’autres sujets’ aussi », a affirmé M. O’Chee.

Le porte parole de Lachlan Murdoch dit n’avoir aucun souvenir de ce déjeuner.

John Hartigan, président et responsable exécutif de News Ltd a démenti les allégations de conduite inappropriée.

The Australian, un journal du groupe News Ltd, a rapport jeudi que son rédacteur en chef Chris Mitchell, avait par hasard déjeuné le même jour avec Lachlan Murdoch dans le même restaurant à Brisbane mais pas à la même table que M. Colless et M. O’Chee.

M. Mitchell avait brièvement parlé avec M. Colless et à son convive alors qu’il quittait le restaurant, mais n’était pas au courant d’une quelconque tentative de faire pression sur le vote de M. O’Chee, ajoutait le journal.
M. O’Chee dit qu’une semaine après le déjeuner, il avait appelé M. Colless pour lui dire qu’il avait décidé de voter en faveur de la loi.

Il m’a ensuite été “pratiquement impossible” d’obtenir une couverture de presse par News Ltd, affirme M. O’Chee dans sa déclaration.
Il a perdu son siège au Sénat aux élections quatre mois après le déjeuner.

Ces allégations sont embarrassantes pour News Corp qui possède 70 % des journaux australiens, ce qui a suscité des critiques au sein du gouvernement où on considère que l’empire de Rupert Murdoch exerce un trop grand contrôle sur les media australiens.

Le gouvernement a ouvert une enquête pour étudier une plus forte régulation de la presse en Australie.

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