En 2006, Sever Plocker, commentateur régulier dans les colonnes du Yediot Aharonot, ce journal de l’entité sioniste s’attaquait à Slavoj Zizek, un philosophe slovène qui a acquis une grande notoriété dans les milieux intellectuels du monde entier.
Zizek est ce qu’on peut appeler un philosophe éclectique dont la boussole semble avant tout être la liberté de pensée.
Mais ce qui motivait Sever Plocker, c’était le fait que Slavoj Zizek dans son dernier livre à l’époque se soit intéressé à l’antisémitisme et qu’il ait accordé une place centrale à la rencontre entre Adolf Eichmann et Feivel Polkes, un cadre de la Haganah.
Pour les béotiens, la Haganah c’est ce groupe terroriste juif qui deviendra l’armée de l’entité sioniste, cette fameuse Tsahal chère à nos journalistes.
Sever Plocker s’offusque de l’évocation de la rencontre entre les deux hommes qui n’eut pas lieu en Palestine comme prévu car l’officier allemand ne fut pas autorisé à rester à Haïfa plus de 24 heures (ce que Plocker omet de préciser), mais au Caire.
La rencontre n’aurait débouché sur rien selon Plocker, ce qui rendrait illégitime toute idée d’une accointance entre sionisme et nazisme. Il évoque cependant, sans développer l’objectif que s’était assigné la partie juive à cette rencontre. Ce que Plocker n’a pas développé, c’est semble-t-il le fameux accord de transfert dont vous trouverez les détails sur ce site sioniste. Il est d’ailleurs piquant de voir ce site sioniste excuser ses frères en idéologie pour avoir passé un accord avec les nazis car en 1933, la politique nazie, c’était surtout des mots et qu’on ne pouvait pas prévoir. C’est pourtant ce que les sionistes répètent à qui veut l’entendre : les puissances occidentales n’avaient pas agi assez tôt contre Adolf Hitler (et aujourd’hui contre l’Iran ou tout pays que les sionistes n’aiment pas).
Plocker omet aussi de nous signaler que les deux hommes s’étaient rencontrés en février de la même année 1937 à… Berlin.
Malheureusement pour Sever Plocker, les affinités entre sionisme et nazisme sont bien documentées. Et la guerre contre l’Allemagne nazie n’était pas terminée quand le ministre Britannique Lord Moyne a été assassiné en 1944 par des tueurs mandatés par Yitzhak Shamir auquel M. François Hollande a rendu récemment hommage !
Sever Plocker (à gauche) et Slavoj Zizek |
Les théories sans fondements d’intellectuels en vue bénéficient d’une grande attention internationale
Par Sever Plocker, Yediot Aharonot (Sionistan) 12 septembre 2006 traduit de l’anglais par Djazaïri
Quel a été l’évènement le plus important dans l’histoire de l’antisémitisme contemporain, l’évènement que « quiconque intéressé par l’étude de l’antisémitisme » doit garder en mémoire ? Le jour de l’inauguration d’Auschwitz ? Le jour où ce camp a été libéré ? Le jour où des intellectuels Juifs de haut niveau ont été tués par Staline ? Pas du tout.
La date décisive dans l’histoire de l’antisémitisme est le 26 septembre 1937. Ce jour là, Adolf Eichmann embarquait dans un train à Berlin pour se rendre en Palestine afin d’y rencontrer le militant clandestin de la Haganah Feivel Polkes et de discuter avec lui de « l’immigration en masse de Juifs Allemands en Palestine.»
La rencontre eut finalement lieu au Caire à cause de décrets de l’autorité mandataire britannique. Et pourtant, cet évènement reste apparemment comme le testament emblématique d’un intérêt commun aux Nazis et aux Juifs : mettre en œuvre un type de nettoyage ethnique qui changerait fondamentalement la proportion des groupes ethniques dans la population [de Palestine].
Et ce que vous avez là, c’est le fin du fin de la rencontre historique, et la clef pour comprendre le secret de l’Etat juif : La sombre alliance entre les Juifs et le nazisme.
Contrairement à la première impression, les mots qui précèdent n’ont pas été trouvés dans les discours prononcés par le président Iranien ; il se trouvent dans le nouveau livre d’un philosophe gauchiste en vogue, Slavoj Zizek, un des favoris du petit monde post-post-moderniste.
Le livre de 440 pages est intitulé « The Parallax View » et essaye de revivifier la pensée dialectique, qu’elle repose en paix. Toute une partie du livre est consacrée à « l’impasse de l’anti-antisémitisme.»
L’anti-antisémitisme, selon le Slovène Zizek, est un des plus graves dangers qui planent au-dessus de la liberté de penser partout où il sévit, parce qu’il ne permet pas – c’est ce que croit le philosophe – de critiquer sévèrement Israël sans être accusé d’antisémitisme.
Oui, c’est même arrivé à Slavoj lui-même, comme il l’observe dans son livre, mais un homme comme lui n’est pas disposé à capituler.
Il s’est libéré des chaînes de l’antisémitisme et dans son livre, on peut trouver les déclarations suivantes : le sionisme d’aujourd’hui, tel qu’il se manifeste dans la politique de l’Etat d’Israël, est déjà de l’antisémitisme et est basé sur des principes idéologiques antisémites.
Plus précisément : il est un fait que le sionisme est un des types de l’antisémitisme. Ce avec quoi on pourrait descendre en flamme le sionisme, c’est l’authentique esprit cosmopolite juif. L’idée de créer un Etat nation juif homogène ne revient-elle pas à signer la fin du judaïsme ? Il n’est donc pas surprenant que les Nazis aient soutenu ce plan.
L’identification du sionisme à l’antisémitisme et au nazisme n’est pas le propre de Zizek. La comparaison avait été évoquée pendant les procès staliniens en Europe orientale dans les années 1940 et 1950 et dans les évènements de 1968 en Pologne.
Ce qui est surprenant dans la nouvelle mouture en verbiage philosophique de cette thèse sans fondement, livrée aux lecteurs fidèles de Zizek enrobée dans une phraséologie complexe au double et triple niveau de signification et recouverte de néologismes venimeux résultats de combinaisons surprenantes.
Israël est né dans le péché
Pourtant, derrière l’écran de fumée des expressions philosophiques et des citations sélectionnées, émerge une proposition familière : Israël est un pays né dans le péché et qui continue à exister par le crime.
(Pour écarter tous les doutes, la « rencontre » mentionnée ci-dessus entre Eichmann et l’émissaire de la Haganah avait échoué lamentablement et n’avait débouché sur rien, a écrit le professeur Saul Friedlander dans son ouvrage classique, « L’Allemagne nazie et les Juifs.»
Du côté juif, l’objectif de la réunion était l’application d’un accord qui permettait à 20 000 Juifs aisés de sortir de l’Allemagne nazie une partie de leurs avoirs en payant une rançon).
Par le passé, Zizek ne prenait pas des positions aussi radicalement anti-Israël. Dans un recueil d’articles traduits en hébreu, il plaidait encore pour une solution à deux Etats et il écrivait que les Arabes devraient non seulement se réconcilier avec l’idée de l’existence de l’Etat d’Israël, mais aussi avec son existence en tant qu’Etat juif.
Cependant, dans le dernier article du recueil, Zizek exprimait déjà des vues plus dures, observant qu’en apparence Israël ne faisait que riposter aux attentats terroristes palestiniens, mais continuait en sous-main son entreprise «colonialiste.»
Dans un livre politique ultérieur, «Iraq, The Borrowed Kettle, » Zizek s’était déjà rapproché de l’idée d’un Etat binational [par opposition à une solution à deux Etats, NdT], élevait la visite d’Eichmann en Palestine au niveau d’évènement crucial, et soutenait que la seule véritable fidélité à la mémoire de l’holocauste consistait à reconnaître l’injustice faite aux Palestiniens.
Un lecteur Israélien exaspéré pourrait bien alors demander : pourquoi perdre du temps à parler de ce
Slavoj ZIzek? Pourquoi devrais-je me soucier de ce qu’il pense de nous ?
Voici ma réponse : Slavoj ZIzek est un intellectuel parmi les plus importants de ceux qui influent sue le discours idéologique et culturel dans le monde. Ses textes sont lus avec attention par ses partisans et les étudiants.
Il influe sur les perceptions d’étudiants, de professeurs et de membres de l’élite dans de nombreuses universités dans les pays développés et en développement.
Ce qui sonne aux oreilles d’Israéliens comme une combinaison d’absurdités et de mensonges résonne comme la parole d’un Dieu vivant dans l’univers intellectuel de 2006.
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