mardi 4 avril 2006

Actions anti-CPE à Rive-de-Gier


Rive-de-Gier est une petite ville du département de la Loire entre Saint-Etienne et Lyon. Comme beaucoup d'autres endroits en France, cette ville est le théatre d'actions de la jeunesse contre le CPE, ce contrat première embauche qui place le salarié dans une période de deux ans d'essai, congédiable à tout moment sans explications.
L'action dans cette ville prend un tour assez spectaculaire comme en témoigne l'article du quotidien Le Progrès que vous pouvez consulter ici.
Le gouvernement de Villepin a réussi ce qu'on croyait presque impossible, remobiliser une jeunesse à priori vouée à la consommation et dressée à la compétition. Il faut dire que le CPE n'est qu'un catalyseur d'un mécontentement beaucoup plus large dont avaient témoigné les émeutes récentes.
S'agissant du mouvement actuel, pas d'état d'urgence car cette jeunesse qu'on croyait anesthésiée n'est pas seulement la jeunesse des banlieues ghettoïsées, c'est aussi la jeunesse des classes moyennes qui voit, avec ses parents, s'effacer une par une les voies supposées mener vers un avenir sinon meilleur, du moins dont on peut dresser des contours à peu-près rassurants.
C'est en effet au quotidien que se marquent aujourd'hui les conséquences de la politique économique et sociale de la présidence chiraquienne. Pour l'heure ce sont les démunis qui en pâtissent le plus, en silence généralement, parfois dans l'émeute que la stigmatisation permet de neutraliser, de ramener à une dimension ethnique voire religieuse.
Avec le CPE, ce sont les enfants des classes moyennes qui se sentent les plus visés : à quoi bon investir dans des études de plus en plus côuteuses économiquement et psychologiquement si le retour sur investissement se fait sous la forme de contrats au rabais?

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