A peine quelques jours après la visite en Algérie de Philippe Douste-Blazy, le président Bouteflika a dans un discours à Constantine dénoncé la"colonisation", responsable d'un "génocide contre le peuple algérien (mais aussi contre) notre identité, notre histoire, notre langue, nos traditions". "Nous ne savons plus si nous sommes des Amazighs (des Berbères), des Arabes, des Européens ou des Français."
Les observateurs notent que cette diatribe sonne probablement le glas du traité d'amitié franco-algérien.
Le quotidien Le Monde écrit que, sur ce sujet, le Quai d'Orsay fait profil bas. Il est vrai que dans sa réaction, le ministre Français des affaires étrangères s'applique surtout à évoquer les aspects positifs de la colonisation, ces aspects qui faisaient l'objet d'un article de loi - l'article 4- désormais abrogé.
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Il n'a pas échappé à Lionel Luca, député UMP des Alpes Maritimes que les propos de Bouteflika sont à mettre en relation avec le rapprochement entre l'Algérie et les USA, aux frais de la France évidemment.
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Dans Aujourd'hui-Le Parisien du 19 avril, Max Gallo présenté comme historien et écrivain nous informe que "Il n'y a pas eu de génocide" en Algérie.
Pourtant, si l'on met de côté les aspects tactiques des propos du président Algérien, il faut bien admettre qu'il a raison. Slimane Azzoug, cité dans l'article du Monde peut bien regretter ce qu'il qualifie de "dérive dangereuse," il n'empêche, et sans pour autant exonérer les gouvernants qui se sont succédés depuis l'indépendance, que l'Algérie n'en finit pas de payer les 132 ans de colonisation française.
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Sur la question de l'identité, quand on compare l'Algérie aux autres Etats Maghrébins ou Arabes, ce qui frappe c'est la rupture avec une histoire multiséculaire, la disparition des traditions urbaines et des élites enracinées, un rapport à la langue arabe où se mêle le respect sacral et un mépris tenace. En somme, une disontinuité profonde en forme de blessure.
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Voilà pour le génocide culturel.
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Pour le génocide tout court : oui, la France a pratiqué un génocide en Algérie. A ceux qui le souhaitent nous le démontrerons. Et ce n'est pas l'indignation des élus Français ou de Max Gallo qui changeront quoi que ce soit à celà.
La France, prompte à reconnaître, à tort ou à raison, les génocides commis par les autres ne reconnaîtra jamais de bon gré sa culpabilité, c'est évident. Mais rien ne doit nous détourner d'affirmer la réalité du génocide colonial.
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