Si les Palestiniens de Gaza n’ont guère d’endroit pour s’abriter des bombardements sionistes, ils n’ont guère non plus de place pour enterrer les victimes de la sauvagerie de Sion.
C’est de cet aspect du siège de Gaza que rend compte cet article du Guardian.
Cet article présente aussi l’intérêt, et je pense que c’est peut-être un e première dans un grand organe de presse occidental, de parler de l’enterrement d’un combattant Palestinien, qui plus est du Hamas, en le nommant et sans lui accoler l’étiquette de terroriste.
Peut-être le signe d’une évolution dans la couverture médiatique du conflit palestino-sioniste et un indice des difficultés que rencontre ici ou là la propagande orchestrée par le régime de Tel Aviv.
Les Palestiniens assiégés bataillent pour trouver de la place pour les enterrements
Par Hazem Balousha à Gaza et Toni O’Loughlin à Jérusalem
The Guardian, (UK) 2 janvier 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Salim Abu Sadaq et six de ses parents ont gratté le sol du cimetière Cheikh Radwan dans la ville de Gaza pendant deux heures hier, à la recherche de place pour inhumer son cousin. En fin de compte, il a ouvert la tombe de son grand-père et a déplacé sur le côté les restes de l'homme plus âgé pour faire de la place pour le corps de son petit-fils.
Après lecture à haute voix de la « Fatiha, » les premiers versets du Coran, afin de marquer la fin d’une vie, Abu Sadaq a exprimé son regret au sujet de la tombe commune. « Ca me fait vraiment mal. Ce n’était jamais arrivé avant, mais il n’y a pas de place. »
À l'entrée du cimetière est accrochée une indication de fortune, rédigée sur du tissu et pendue là par le ministère d'affaires religieuses. "Interdiction d'enterrer ici," peut-on lire et orientant les familles des défunts vers le cimetière plus récent dans la banlieue est de la Bande de Gaza près de Jabalia, où il y a encore quelques espaces vides.
Le cimetière Cheikh Radwan est fermé depuis des années comme l’ont été les deux autres cimetières d’une ville de Gaza densément peuplée.
Mais la famille Abu Sadaq n’avait pas le choix.
Les intenses bombardements israéliens sur le périmètre est de Gaza a transformé le nouveau cimetière en terrain mortel et en conséquence, les familles sont contraintes de réutiliser d’anciennes tombes dans le cimetière fermé, en dépit de la loi islamique qui l’interdit normalement.
Après avoir creusé pendant des heures, Abu Sadaq a téléphoné à un imam. "Il nous a dit que nous pouvions ouvrir une vieille tombe familiale et déplacer les restes de côté. Nous devons enterrer le corps aussi vite que possible," nous a-t-il dit.
La place pour les enterrements n’est pas la seule chose qui manque. Les 18 mois de blocus de Gaza par Israël ont créé une grave pénurie de matériaux de construction, de sorte que les familles ont été dans l’incapacité des tombes convenables. L’an dernier, avant le décollage de l’économie des tunnels, il y avait aussi une pénurie de linceuls blancs, nécessaires pour les obsèques musulmanes, obligeant des familles à envelopper leurs morts dans tout ce qu’elles pouvaient trouver.
« Nous avons de la chance parce que nous avons une ancienne tombe, » explique Abu Sadaq qui enterre son cousin décédé suite à un cancer ».
A côté, Muhammad Khalil, 47 ans, fait face à la tombe de son fils de 19 ans, il lit le Coran et pleure. « Il me manque, » dit Khalil de son fils qui appartenait à l’aile militaire du Hamas, les Brigades Izzedine al-Qassam.
Khalil est venu voir la tombe chaque jour depuis l’enterrement de son fils samedi après qu’il ait été tué alors qu’il tirait des roquettes sur les villes du sud d’Israël.
La tombe, un des nombreux monticules de terre disposés aléatoirement dans le cimetière, possède un bloc de béton à chacune de ses extrémités, la distinguant des autres. « Ca a été très difficile de l’enterrer. Nous avons essayé à deux autres endroits avant de creuser cette tombe. Finalement nous avons trouvé cet endroit. Nous avons passé des heures à chercher et à creuser avant de pouvoir enterrer le corps, » explique Khalil.
« C’est une guerre contre l’Islam, » dit-il. « Ils veulent que nous quittions notre terre mais nous ne le ferons pas, nous resterons ici. C’est notre droit. »
Dans le quartier voisin d’Al-Shehejah, où 27 tentes de deuil ont été dressées pour recevoir les visiteurs pendant les deux premiers jours des frappes israélienne, les rues sont vides et peu de gens viennent faire leurs condoléances, ce qui est en principe obligatoire dans cette société profondément traditionnelle.
Fadil Samara, 42 ans, s’est présenté à seulement deux des huit tentes de deuil qui ont été installées par de proches parents et amis.
« Il n’est pas facile de se déplacer, c’est dangereux de sortir. Je suis gêné mais mes amis et mes proches comprennent, » explique Samara qui baisse rapidement la tête au moment où une bombe explose dans la ville.
Un moment plus tard, c’est une procession de cinquante personnes qui remonte une rue. Certains des proches du défunt étaient en voiture mais la plupart était à pied, portant le corps à bout de bras au dessus de leurs têtes sur une civière. Ils n’étaient qu’à quelques minutes du cimetière quand d’autres bombes ont explosé dans la ville. La procession s’est dispersée, ne laissant que quinze personnes pour accomplir les obligations familiales.
C’est de cet aspect du siège de Gaza que rend compte cet article du Guardian.
Cet article présente aussi l’intérêt, et je pense que c’est peut-être un e première dans un grand organe de presse occidental, de parler de l’enterrement d’un combattant Palestinien, qui plus est du Hamas, en le nommant et sans lui accoler l’étiquette de terroriste.
Peut-être le signe d’une évolution dans la couverture médiatique du conflit palestino-sioniste et un indice des difficultés que rencontre ici ou là la propagande orchestrée par le régime de Tel Aviv.
Les Palestiniens assiégés bataillent pour trouver de la place pour les enterrements
Par Hazem Balousha à Gaza et Toni O’Loughlin à Jérusalem
The Guardian, (UK) 2 janvier 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Salim Abu Sadaq et six de ses parents ont gratté le sol du cimetière Cheikh Radwan dans la ville de Gaza pendant deux heures hier, à la recherche de place pour inhumer son cousin. En fin de compte, il a ouvert la tombe de son grand-père et a déplacé sur le côté les restes de l'homme plus âgé pour faire de la place pour le corps de son petit-fils.
Après lecture à haute voix de la « Fatiha, » les premiers versets du Coran, afin de marquer la fin d’une vie, Abu Sadaq a exprimé son regret au sujet de la tombe commune. « Ca me fait vraiment mal. Ce n’était jamais arrivé avant, mais il n’y a pas de place. »
À l'entrée du cimetière est accrochée une indication de fortune, rédigée sur du tissu et pendue là par le ministère d'affaires religieuses. "Interdiction d'enterrer ici," peut-on lire et orientant les familles des défunts vers le cimetière plus récent dans la banlieue est de la Bande de Gaza près de Jabalia, où il y a encore quelques espaces vides.
Le cimetière Cheikh Radwan est fermé depuis des années comme l’ont été les deux autres cimetières d’une ville de Gaza densément peuplée.
Mais la famille Abu Sadaq n’avait pas le choix.
Les intenses bombardements israéliens sur le périmètre est de Gaza a transformé le nouveau cimetière en terrain mortel et en conséquence, les familles sont contraintes de réutiliser d’anciennes tombes dans le cimetière fermé, en dépit de la loi islamique qui l’interdit normalement.
Après avoir creusé pendant des heures, Abu Sadaq a téléphoné à un imam. "Il nous a dit que nous pouvions ouvrir une vieille tombe familiale et déplacer les restes de côté. Nous devons enterrer le corps aussi vite que possible," nous a-t-il dit.
La place pour les enterrements n’est pas la seule chose qui manque. Les 18 mois de blocus de Gaza par Israël ont créé une grave pénurie de matériaux de construction, de sorte que les familles ont été dans l’incapacité des tombes convenables. L’an dernier, avant le décollage de l’économie des tunnels, il y avait aussi une pénurie de linceuls blancs, nécessaires pour les obsèques musulmanes, obligeant des familles à envelopper leurs morts dans tout ce qu’elles pouvaient trouver.
« Nous avons de la chance parce que nous avons une ancienne tombe, » explique Abu Sadaq qui enterre son cousin décédé suite à un cancer ».
A côté, Muhammad Khalil, 47 ans, fait face à la tombe de son fils de 19 ans, il lit le Coran et pleure. « Il me manque, » dit Khalil de son fils qui appartenait à l’aile militaire du Hamas, les Brigades Izzedine al-Qassam.
Khalil est venu voir la tombe chaque jour depuis l’enterrement de son fils samedi après qu’il ait été tué alors qu’il tirait des roquettes sur les villes du sud d’Israël.
La tombe, un des nombreux monticules de terre disposés aléatoirement dans le cimetière, possède un bloc de béton à chacune de ses extrémités, la distinguant des autres. « Ca a été très difficile de l’enterrer. Nous avons essayé à deux autres endroits avant de creuser cette tombe. Finalement nous avons trouvé cet endroit. Nous avons passé des heures à chercher et à creuser avant de pouvoir enterrer le corps, » explique Khalil.
« C’est une guerre contre l’Islam, » dit-il. « Ils veulent que nous quittions notre terre mais nous ne le ferons pas, nous resterons ici. C’est notre droit. »
Dans le quartier voisin d’Al-Shehejah, où 27 tentes de deuil ont été dressées pour recevoir les visiteurs pendant les deux premiers jours des frappes israélienne, les rues sont vides et peu de gens viennent faire leurs condoléances, ce qui est en principe obligatoire dans cette société profondément traditionnelle.
Fadil Samara, 42 ans, s’est présenté à seulement deux des huit tentes de deuil qui ont été installées par de proches parents et amis.
« Il n’est pas facile de se déplacer, c’est dangereux de sortir. Je suis gêné mais mes amis et mes proches comprennent, » explique Samara qui baisse rapidement la tête au moment où une bombe explose dans la ville.
Un moment plus tard, c’est une procession de cinquante personnes qui remonte une rue. Certains des proches du défunt étaient en voiture mais la plupart était à pied, portant le corps à bout de bras au dessus de leurs têtes sur une civière. Ils n’étaient qu’à quelques minutes du cimetière quand d’autres bombes ont explosé dans la ville. La procession s’est dispersée, ne laissant que quinze personnes pour accomplir les obligations familiales.
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