Je vous ai entretenu récemment des orientations de la diplomatie turque au Moyen Orient et de ses positionnements parfois paradoxaux, en particulier la tension récente avec la Syrie et l'Iran.
Je vous disais que si la Turquie avait un intérêt évident à rester dans l'OTAN et donc, d'une manière ou d'une autre, à être l'obligée des Etats Unis, il n'en reste pas moins qu'Ankara doit répondre à des problématiques très importantes qui subsisteront, OTAN ou pas.
La question kurde fait partie de ces problématiques sensibles puisqu'elle touche à l'intégrité territoriale du pays et à l'idée même de ce qu'est la nation turque. Or l'Iran apparaît bel et bien comme un partenaire essentiel dans la gestion de ce dossier, que ce soit au plan sécuritaire et militaire que politique. La mort de 24 soldats de l'armée turque tués dans leurs bases près de la frontière avec l'Irak a été en quelque sorte une piqûre de rappel.
On peut donc douter que la Turquie jouera avec son intégrité territoriale au nom de la démocratisation de la Syrie et de la déstabilisation du régime iranien. Une réalité que le gouvernement syrien comme ses opposants devront prendre en compte.
L'Iran et la Turquie, pour une action commune contre le PKK
Les deux États envisagent une coopération militaire contre les rebelles kurdes
Le Point (AFP) 21 octobre 2011
La Turquie et l'Iran vont lutter ensemble dans le cadre d'un "plan d'action commun" contre les rebelles kurdes qui visent la sécurité des deux pays et ont des bases arrière dans le nord de l'Irak, a déclaré vendredi le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu. Ankara combat le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en Turquie et dans le Kurdistan irakien tandis que l'Iran voisin lutte sur son sol et en territoire irakien contre le PJAK, principal mouvement kurde de lutte armée contre le régime de Téhéran.
"Notre détermination de lutter ensemble contre le PKK et le PJAK va se poursuivre de la manière la plus forte", a souligné Ahmet Davutoglu, lors d'une conférence de presse à Ankara avec son homologue iranien Ali Akbar Salehi. "Nous allons continuer de travailler ensemble dans le cadre d'un plan d'action commun jusqu'à ce que cette menace terroriste soit éliminée", a-t-il ajouté.
Condoléances
La visite du diplomate iranien à Ankara intervient alors que la Turquie a annoncé jeudi avoir lancé une opération terrestre d'envergure contre les rebelles kurdes du PKK, principalement sur son sol, et aussi dans les montagnes du nord de l'Irak, où l'organisation dispose de bases arrière. L'offensive intervient à la suite d'une série d'attaques du PKK contre des bases militaires turques proches de la frontière irakienne, au cours desquelles 24 soldats ont péri mardi et 18 autres ont été blessés, semant la consternation en Turquie.
Ali Akbar Salehi a exprimé les condoléances de l'État et du peuple iranien à la Turquie pour les soldats turcs tués, soulignant la nécessité de lutter ensemble contre les rebelles. "Nous sommes avec la Turquie les branches d'un même arbre, ce qui affecte la Turquie nous affecte aussi, et vice versa", a-t-il notamment dit. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé le mois dernier qu'une coopération était envisagée avec l'Iran pour lutter contre les rebelles Kurdes.
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