En ces temps de fêtes de Noël, un article rafraîchissant sur l’importance de Jésus et de Marie dans la religion musulmane. Rien de nouveau, bien entendu, pour ceux qui sont un peu au fait de la religion musulmane mais un rappel salutaire notamment en ces temps de « débat » sur l’identité nationale en France.
Dans cet article, il y a deux choses. D’une part, l’auteur fait le point sur la place de Jésus dans l’Islam et dans le Coran, en signalant convergences et divergences avec le christianisme. D’autre part, l’article évoque une réflexion sur les festivités de Noël et les Musulmans de Grande Bretagne. Cette réflexion intéresse aussi la France, en gardant bien en tête cependant que le Royaume Uni n’est pas un pays laïque puisque le christianisme Anglican y est religion d’Etat.
Dans cet article, il y a deux choses. D’une part, l’auteur fait le point sur la place de Jésus dans l’Islam et dans le Coran, en signalant convergences et divergences avec le christianisme. D’autre part, l’article évoque une réflexion sur les festivités de Noël et les Musulmans de Grande Bretagne. Cette réflexion intéresse aussi la France, en gardant bien en tête cependant que le Royaume Uni n’est pas un pays laïque puisque le christianisme Anglican y est religion d’Etat.
Jésus en Islam
Par Mehdi Hasan, The Guardian (UK) 24 décembre 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri
Les Musulmans n’adorent pas Jésus mais ils le révèrent et croient en lui autant que les Chrétiens
« Alors vous me dites que vous croyez en Jésus comme en Muhammad [Mahomet] ? » Je me souviens du regard perplexe de mon ami Chrétien il y a quelques années. Je lui avais lancé une bombe théologique en lui révélant que Jésus était considéré par les Musulmans comme un envoyé de Dieu.
« Non seulement nous croyons en Jésus, « avais-je répondu, faisant une pause pour maximiser l’effet dramatique, « nous croyons aussi en sa naissance virginale. » Les yeux de mon ami s’étaient écarquillés de surprise, il en était bouche bée. »
Les Chrétiens, peut-être parce qu’ils s’appellent eux-mêmes Chrétiens et croient dans le christianisme, aiment s’approprier le Christ. C’est donc une énorme surprise pour beaucoup d’entre eux – dont mon ami – de découvrir que la deuxième confession du monde par le nombre, l’Islam, s’en revendique aussi.
Jésus, ou Aïssa, ainsi qu’on le désigne en arabe, est considéré par l’Islam comme un prophète Musulman plutôt que comme le fils de Dieu, ou l’incarnation de Dieu. Il est cité nommément dans pas moins de 25 dfférents versets du Coran et décrit comme le « Verbe » et « l’Esprit » de Dieu. Aucun autre prophète cité par le Coran, pas même Muhammad, n’ a droit à cet honneur particulier.
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En fait, l’Islam révère aussi bien Jésus que sa mère, Marie (Joseph n’apparaît nulle part dans le récit coranique de la naissance du Christ). » « Ala différence des Evangiles canoniques, le Coran s’intéresse plus à sa naissance miraculeuse qu’à l’étape ultérieure de la Passion, » écrit le professeur Tarif Khalidi dans son livre fascinant ‘Le Jésus Musulman.’ « C’es pourquoi il est souvent évoqué comme ‘le fils de Marie’ et pourquoi sa mère et lui apparaissent souvent ensemble. » En fait, Marie, ou Myriam, ainsi qu’on la connaît dans le Coran, est considérée par les Musulmans comme occupant la position spirituelle la plus élevée parmi les femmes. Elle est la seule femme mentionnée nominativement dans le livre sacré de l’Islam et un chapitre du Coran porte son nom en titre.
Mais la signification réelle de Marie est que l’Islam la considère dans sa virginité et fait sienne le concept chrétien de naissance virginale. « Elle était la femme élue, choisie pour donner naissance à Jésus, sans un mari, » déclare Cheikh Ibrahim Mogra, imam à Leicester et secrétaire général adjoint du Muslim Council de Grande Bretagne.
Pour les Musulmans, cependant, la naissance virginale n’atteste pas de la divinité de Jésus mais seulement de son importance unique en qualité de prophète et de messie. La Trinité est rejetée par l’Islam comme le sont la crucifixion et lé résurrection. Le Coran fustige le christianisme pour la pratique répandue parmi ses sectes qui consiste à déifier Jésus (et Marie) et amène sa critique sous la forme d’une interrogation de Jésus par Dieu :
Et quand Dieu dit : O Jésus, fils de Marie ! As-tu dit à l’humanité : Prenez ma mère et moi comme deux dieux à côté de Dieu ? il répondit : Gloire à Toi ! Il ne me revenait pas de dire ce que je n’avais pas le droit [de dire]. Si je l’avais dit, Tu le saurais. »
Les Musulmans chérissent et vénèrent Jésus le prophète – mais, je me le demande souvent, ne nous contentons-nouspa d’hommages de pure forme à sa vie et à son héritage ? Où, par exemple, est léquivaleent islamique de Noël ? Pourquoi les Musulmans celèbrent-ils la naissance du prophète Muhammad et non celle du prophète Jésus ? « Nous aussi, à notre manière, devrions célébrer la naissance de Jésus… [parce que] il est si spécial pour nous, » déclare Mogra.
Ces dernières années, la presse britannique de droite a pris position contre les tentatives d’autorités locales « politiquement correctes » de minimiser voire même de supprimer Noël. La tentative de la ville de Birmingham de rebaptiser ses festivités annuelles « Winterval » et les illuminations avec une thématique Harry Potter appelées « Luminos » à Luton en sont des exemples connus.On a souvent le sentiment que ce genre de décisions est motivé par la crainte que des manifestations ostensibles de la foi chrétienne pourraient offenser la sensibilité des Musulmans Britanniques mais, compte tenu de l’importance de Jésus en Islam, de telles craintes sont déplacées et contre productives. Mogra, qui dirige la commission des relations interreligieuses du MCB renchérit : « Changer le nom de Noël est une idée ridicule. » Il ajoute : « La Grande Bretagne est grande quand elle célèbre les diverses fpetes religieuses de los diverses communautés religieuses. Elles devraient garder leur nom et nous devrions toutes les célébrer. »
Au milieu des tensions entre l’Occident Chrétien et l’Orient Musulman, je pense qu’insister ensemble sur Jésus pourrait aider à réduire le fossé croissant entre les deux plus grandes communautés religieuses du monde. D’autres souscrivent. « Nous ne devons pas nous disputer sur Jésus. Il est spécial aux yeux des Musulmans et des Chrétiens, » déclare Mogra. « Il est plus grand que la vie. Nous pouvons le partager »
Ces dernières années, la presse britannique de droite a pris position contre les tentatives d’autorités locales « politiquement correctes » de minimiser voire même de supprimer Noël. La tentative de la ville de Birmingham de rebaptiser ses festivités annuelles « Winterval » et les illuminations avec une thématique Harry Potter appelées « Luminos » à Luton en sont des exemples connus.On a souvent le sentiment que ce genre de décisions est motivé par la crainte que des manifestations ostensibles de la foi chrétienne pourraient offenser la sensibilité des Musulmans Britanniques mais, compte tenu de l’importance de Jésus en Islam, de telles craintes sont déplacées et contre productives. Mogra, qui dirige la commission des relations interreligieuses du MCB renchérit : « Changer le nom de Noël est une idée ridicule. » Il ajoute : « La Grande Bretagne est grande quand elle célèbre les diverses fpetes religieuses de los diverses communautés religieuses. Elles devraient garder leur nom et nous devrions toutes les célébrer. »
Au milieu des tensions entre l’Occident Chrétien et l’Orient Musulman, je pense qu’insister ensemble sur Jésus pourrait aider à réduire le fossé croissant entre les deux plus grandes communautés religieuses du monde. D’autres souscrivent. « Nous ne devons pas nous disputer sur Jésus. Il est spécial aux yeux des Musulmans et des Chrétiens, » déclare Mogra. « Il est plus grand que la vie. Nous pouvons le partager »
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