Je vous ai parlé récemment de Walid Bahmane, ce jeune homme qui est actuellement détenu au Maroc pour outrage à la sacralité du roi Mohamed VI.
Figurez-vous qu’un autre jeune sujet Marocain vient d’être condamné à trois années de prison pour des faits similaires.
Comme je l’écrivais précédemment, ce ne sont pas ces arrestations ou ces condamnations qui étonnent. Ce qui surprend dans les deux affaires, c’est le silence de la presse française pourtant prompte à défendre la liberté d’expression un peu partout. D’autant qu’il s’agit de deux cas que M. Bernard-Botul-Henri Lévy pourrait régler facilement, par exemple en menaçant de ne plus payer la taxe foncière pour le riad qu’il possède à Marrakech.
Maroc : Un jeune homme condamné à 3 ans de prison pour insulte au roi
Ya Biladi 14 février 2012
Un jeune homme a été condamné à trois ans de prison pour avoir insulté la personne du roi. Le verdict est tombé au tribunal de première instance de Taza lundi 13 février. Pour l’heure, les circonstances de son procès restent floues.
Abdessamad Haydour, condamné à 3 ans de prison pour avoir insulté le roi Mohammed VI.
Abdessamad Haydour, 24 ans, a vu son quotidien basculer en l’espace de quelques jours. Il a été condamné lundi 13 février à 3 ans de prison par le tribunal de première instance de Taza pour insulte à la personne du roi Mohammed VI.
La vidéo qui trahit
C’est dans une vidéo publiée sur internet que les autorités ont reconnu le jeune Abdessamad, proférant certains propos à l’endroit du roi. Soutenant avec un de ses compagnons que le Maroc subit encore la colonisation, en estimant que les décisions prises par le royaume sont dictées par Paris ou encore par Tel-Aviv. Le principal mis en cause affirme ensuite : « le colonisateur est représenté actuellement par Mohammed VI » qu’il n’a pas hésité à qualifier de « dictateur », de « tueur » et de « chien ».
Il reconnait les faits
Devant le juge, le jeune homme a reconnu les faits qui lui étaient reprochés. Selon Lakome.com, les avocats auraient refusé d’assurer la défense d’Abdessamad. Un avocat dépêché par l’Association Marocaine des Droits l’Homme (AMDH), pour défendre le jeune prévenu, n’a pas assisté à l’audience. La Cour n’aurait pas non plus désigné un avocat commis d’office pour défendre l’accusé conformément à la législation marocaine. La présidente de l’AMDH, Khadija Riyadi, indique à Yabiladi qu’ « il parait qu’il voulait se défendre seul. Il ne voulait pas d’avocat ». « Il aurait été préférable qu’il ait un avocat, comme ça nous aurions eu le temps d’enquêter et d’essayer de le défendre au mieux », déclare-t-elle.
Procès trop expéditif
«Il [Abdessamad Haydour, ndlr] a été arrêté juste avant le weekend, entre jeudi et vendredi, et lundi il est condamné ? », s’interroge Mme Riyadi. « On ne met pas les gens comme ça derrière les barreaux, même s’il a refusé un avocat ! Il y a beaucoup de zones d’ombres dans cette affaire. La loi est-elle vraiment respectée ? Est-ce que trois ans de prison est une sanction juste ? Je ne peux faire aucun commentaire pour l’instant, étant donné que je n’ai pas encore les détails de l’affaire », conclut-elle.
Le jeune de 18 ans Walid Bahmane, également arrêté pour insulte à la personne du roi dans une vidéo publiée sur Facebook, le 24 janvier dernier à Rabat, est encore en détention, il a déjà comparu une fois devant les tribunaux, le 9 février dernier. Son procès aura lieu jeudi 16 février. Toutes ces arrestations et les sanctions qui sont accordées soulèvent la question de la justice. Car la nouvelle constitution qui bannit toute référence à la sacralité de la personne du roi stipule bien, dans son article 46 que « la personne du Roi est inviolable, et respect lui est dû ». Mais le texte ne prévoit aucune sanction pour celui qui violerait la loi.
Par ailleurs, cette condamnation risque de soulever à nouveau la ville de Taza secouée depuis quelques temps par des émeutes. Ces derniers n’ont pas hésité, à plusieurs reprises, à s’en prendre aux forces de l’ordre pour se faire entendre. De plus, ces émeutes ont coûté la prison à cinq d’entre eux. Dix-sept autres attendent leur sentence ce mardi 14 février. Des jeunes internautes ont créé une page Facebook «Pour la libération d’Abdessamad Haydour». A l’heure qu’il est, 541 personnes sont mobilisées.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaires publiés après modération. Les propos injurieux, diffamatoires ou à caractère raciste ne seront pas publiés.