mercredi 22 février 2012

Comment la mort tragique de deux journalistes en Syrie permet de relancer la machine de propagande occidentale

Deux journalistes occidentaux viennent de trouver la mort en Syrie, victimes apparemment d'un tir de mortier qui autant touché leur centre de presse improvisé à Homs. Il s'agit de l'Américaine Marie Colvin et du Français Remi Ochlik, une journaliste chevronnée (55 ans) et un talent en pleine éclosion (28 ans).
On s'accorde généralement à accuser l'armée syrienne pour cette action, exactement comme dans le cas d'un précédent journaliste Français, Gilles Jacquier, dont il s'est avéré par la suite qu'il avait été toucher par une roquette des opposants au régime.

Le Daily Mail britannique est péremptoire, non seulement ce sont les forces syriennes qui ont tué les journalistes (ce qui est effectivement tout à fait possible dans ce contexte de guerre civile) mais elles l'ont fait en toute connaissance de cause puisque l'armée syrienne a promis de tuer tous les journalistes qui foulaient le sol national.

Dans ce cas de figure, ce ne sont pas deux journaliste qui auraient dû être tués puisqu'un certain nombre d'entre eux, sans doute des dizaines, sont accrédités sur le territoire. Etait-ce le cas des deux journalistes en question? Je l'ignore.

Le Daily Mail dit tenir ses sources des services de renseignements libanais qui auraient intercepté les communications de l'armée syrienne à ce sujet et se seraient empressés de les diffuser à la presse occidentale.

Donc, ce que les services secrets US qui disposent d'énormes moyens d'écoute sont incapables de faire, les services libanais ont pu le faire. Et au lieu de partager l'info avec d'autres services de renseignements, ils sse sont confiés à la presse. Chapeau bas!

Reporter de guerre en temps de guerre  justement est un job à haut risque et certains de ceux qui n'étaient pas "embedded" avec les forces d'invasion en Irak l'ont appris à leurs dépends. D'ailleurs, on est bien obligé de voir sur les photos qui circulent en ce moment que Mary Colvin était borgne suite à une blessure subie dans un contexte où l'armée syrienne ne risquait pas d'être impliquée, puisqu'elle était tombée en 2001 dans une embuscade de l'armée du Sri Lanka.(cf toujours le même article du Daily Mail).

La journaliste Marie Colvin
Je n'en avais cependant jamais entendu parler, pas plus que des protestations du gouvernement des Etats Unis ou de celui de sa majesté puisque Mme Colvin travaillait pour un journal anglais.

Quoi qu'il en soit, ces deux victimes offrent l'occasion aux gouvernements occidentaux de relancer leur campagne contre le régime syrien, en décidant de nouvelles sanctions et en insistant par exemple sur la mise en place de corridors humanitaires.

M. Sarkozy a été catégorique:
"On a déjà eu un caméraman français qui a été tué. Ça suffit, ce régime doit partir", a également affirmé le chef de l’Etat. "Il n’y a aucune raison que les Syriens n’aient pas le droit de vivre leur vie, de choisir leur destin librement". 
M. Sarkozy semble oublier qui a tué le cameraman en question (Gilles Jacquier) mais après tout, ce n'est pas la première fois que la mémoire lui fait faute.
On notera quand même que le site d'informations LCI reste prudent à la fois quant à l'origine des tirs mortels et sur le caractère délibéré du ciblage de journalistes étrangers.

J'apprends aujourd'hui qu'un journaliste a été décapité. Mais ce n'est pas en Syrie et il n'est pas Français. C'est un Afghan de 25 ans,  Samid Khan Bahadarzai, assassiné nous dit TF1 dans une zone très infiltrée par les Talibans.
A mon avis, il n'aura pas beaucoup de publicité celui là.
Et tiens, en Afghanistan toujours, six manifestants sont morts en deux jours sous les balles de la police.

Que faut-il donc encore pour que l'OTAN intervienne à titre humanitaire?

Mais où ai-je la tête moi aussi? L'OTAN est déjà sur place et s'emploie à protéger la population comme viennent de l'apprendre ces jeunes écolières blessées dans leur école bombardée par... l'OTAN.

En fait de généreux travailleurs humanitaires de l'OTAN sont venus d'un peu partout dans le monde pour aider les Afghans qui ne leur en sont pourtant pas toujours reconnaissants.



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