La journaliste Française Edith Bouvier se trouve en ce moment dans le quartier de Baba Amr à Homs en Syrie. Sérieusement blessée à la jambe, elle attend d’être évacuée pour pouvoir être soignée.
Une mission du Comité International de la Croix Rouge (CICR) a pu pénétrer hier dans ce quartier d’Homs et procéder à l’évacuation d’un petit nombre de personnes, 27 en tout, des femmes et des enfants.
«malgré l'arrivée de nos ambulances et de nos efforts (...) auprès des groupes armés à Baba Amr, ceux-ci ont refusé de livrer la blessée [Edith Bouvier] et les deux corps [des journalistes], mettant en danger la vie de la Française et entravant le rapatriement des corps»,
Cette déclaration est répercutée par l’agence de presse officielle SANA. Il convient cependant de noter qu’elle n’a ni été démentie, ni rectifiée par le CICR.
En réalité, si la journaliste Française n’a pu être évacuée, c’est à la fois du fait des forces d’opposition et de la diplomatie française. Cet extrait d’une dépêche Associated Press reproduite par le journal américain Saint-Louis Today nous apporte tous les éléments pour comprendre ce qui s’est réellement passé et la mauvaise foi des opposants au régime syrien et d’Alain Juppé, le ministre Français des affaires étrangères :
Un militant local, Abou Mohammed Ibrahim, joint par Skype, a affirmé que les journalistes avaient refusé de partir parce que le CICR n’est pas entré [dans Baba Amr], mais seulement le Croissant Rouge Syrien qui, selon lui, est plein de « collaborateurs du régime.»« Les journalistes ont aussi refusé de livrer les corps [de Marie Colvin et Rémi Ochlik], » a-t-il dit. « Ils ne savent pas ce que le gouvernement va faire d’eux [des corps]. »Il a déclaré que les quatre journalistes se trouvaient en ville, chacun se trouvant dans un appartement différent et que les deux cadavres étaient conservés dans un aure appartement où ils ont commencé à se décomposer.Hassa, le porte parole du CICR basé à Genève, a déclaré que « en ce qui concerne la réputation du Croissant Rouge, c’est un organisme indépendant dont les bénévoles risquent leurs vies au quotidien. » Il a expliqué que le CICR avait souvent accompagné les volontaires du Croissant Rouge sur le terrain.S’exprimant à la conférence de Tunis, le ministre Français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que les autorités syriennes avaient rejeté une requête pour permettre à l’ambassadeur de France en Syrie d’aller à Homs pour arranger l’évacuation.« J’en appelle personnellement aus aux autorités syriennes pour que Mme Bouvier et les autres reçoivent les soins médicaux dont ils ont urgemment besoin, » a-t-il dit.
Voilà qui est assez clair : non seulement Mme Bouvier et les autres journalistes refusent d’être évacués par le Croissant Rouge, mais ils refusent également que les corps de leurs collègues Marie Colvin et Rémi Ochlik sortent de la ville. Ils préfèrent que leurs cadavres se décomposent tranquillement à l’abri des manipulations du gouvernement syrien.
Et puis de toute façon, la condition première à une évacuation d’Edith Bouvier soit la présence de l’ambassadeur de France, la France pourrait ainsi signer son premier coup politique à l’intérieur même du territoire syrien.
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