lundi 31 décembre 2012

Quatre pilotes de l'armée turque capturés à Alep?


A ma connaissance, c'est la première fois que la presse syrienne officielle communique sur l'arrestation de soldats étrangers en territoire syrien. Ici, c'est le journal syrien El-Watan qui annonce la capture de quatre aviateurs de l'armée turque qui s'apprêtaient à pénétrer dans un aérodrome militaire près d'Alep.

L'information est reprise par le site russe Novosti et par Breaking News Network qui la cite en passant même si elle fait le titre d'une de ses dépêches. Breaking news est, si j'ai bien compris, une boîte d'information privée ou communautaire proche du gouvernement syrien, en, tout cas pas interdite par ce dernier.

Le gouvernement turc dément catégoriquement la réalité de ces arrestations qui seraient de la désinformation orchestrée par un régime sur le point de s'effondrer.

Syrie: quatre pilotes turcs interpellés près d'Alep

MOSCOU, 31 décembre - RIA Novosti
Les forces gouvernementales syriennes ont arrêté quatre pilotes de chasse turcs dans la province d'Alep (nord), rapporte lundi le journal officiel syrien El-Watan.
Les interpellés, accompagnés d'un "groupe de personnes armées", auraient tenté de pénétrer dans l'aéroport militaire de Koerc, rapporte le journal.
D'autres détails sur l'incident ne sont pas disponibles pour le moment.
La Syrie est secouée depuis près de 21 mois par un conflit entre gouvernement et opposition, qui a déjà fait 20.000 à 30.000 morts. Les autorités du pays affirment faire face à des bandits armés et soutenus par des forces extérieures.

dimanche 30 décembre 2012

Le dessinateur Carlos Latuff médaille de bronze de l'antisémitisme!


La Centre Simon Wiesenthal est une ONG basée à Los Angeles et qui intervient dans le domaine des droits de l’homme, de la tolérance et plus spécialement de la tolérance à l’égard des droits de l’homme juif, c’est-à-dire de l’antisémitisme.
De fait, la tolérance du Centre Simon Wiesenthal ne s’étend pas à la préservation d’un cimetière musulman de Jérusalem Ouest où le centre est en train de bâtir un musée de la  tolérance» au sens où il l’entend.
Le Centre Simon Wiesenthal n’a qu’un rapport indirect avec le fameux chasseur de nazis du même nom.
Comme l’explique Wikipedia, le centre a repris le nom de Simon Wiesenthal
bien qu'il ne soit pas lié avec Wiesenthal lui-même, qui déclarait cependant : « J'ai reçu beaucoup d'honneurs au cours de ma vie. Quand je mourrai, ces honneurs disparaîtront avec moi. Mais le Centre Simon Wiesenthal me survivra comme mon héritage ».
Ces propos lénifiants de Simon Wiesenthal ne sauraient cependant occulter le fait que ce dernier a cédé son nom contre des espèces sonnantes et trébuchantes comme une vulgaire marque.

La grosse affaire du centre Simon Wiesenthal, c’est donc la lutte contre l’antisémitisme dans une acception très large puisqu’elle inclut tout discours hostile ou seulement critique à l’égard de l’entité sioniste (ou Etat Juif). Ne parlons bien entendu pas des palestiniens qui ont le tort d’agir pour recouvrer leurs droits…

L’article de Wikipedia reprend justement un certain nombre des hauts faits du Centre Simon Wiesenthal comme ses accusations d’antisémitisme envers le président vénézuelien Hugo Chavez ou sa pseudo-information sur un projet de réglementation en Iran pour contraindre les juifs de ce pays à porter des signes distinctifs.

Ces gens là on, comme on le voit, un culot inouï, ce qui ne les empêche pas le Centre Simon Wisenthal de conserver un statut consultatif auprès d’une instance comme l’UNESCO ou le Conseil de l’Europe.

Où de proposer un classement des personnalités ou organisations les plus antisémites. Le classement 2012 vient justement de sortir and the winner is

Le mouvement des Frères Musulmans actuellement au pouvoir en Egypte.

Le centre Simon Wisenthal reproche notamment la déclaration suivante à Mohammed Badie, le guide moral de la confrérie :
 «Les juifs ont dominé la terre, répandu la corruption dans le monde, versé le sang des croyants et profané par leurs actions des lieux saints. Les sioniste n’entendent que le langage de la force et ils ne céderont que par la contrainte, ce qui ne pourra se faire que par la guerre sainte. »
Je n’ai pas vérifié si le centre a rapporté fidèlement les propos de Mohammed Badie. J’en serais cependant étonné.

La médaille d’argent échoit au régime iranien qu’on aurait pourtant pu considérer comme le favori de la compétition.

A l’appui de cette distinction, nous avons droit à une citation (même remarque que pour la précédente citation) de l’affreux Mahmoud Ahmadinejad :
“Il y a maintenant 400 ans qu’un affreux clan sioniste dirige les grandes affaires de ce monde et, dans la coulisse des cercles dirigeants des grandes puissances mondiales, dans les structures politiques,  médiatiques, monétaires et bancaires du monde, ce sont eux qui prennent les décisions , à tel point que dans une grande puissance avec une très importante économie et une population de plus de 300 millions d’habitants, les candidats à la présidentielle doivent baiser les pieds des sionistes pour s’assurer la victoire électorale.»
La médaille de bronze revient à un artiste, en l’occurrence un caricaturiste brésilien d’origine palestinienne, Carlos Latuff.

Il est notamment reproché à Carlos Latuff d’avoir calomnié le premier ministre Benjamin Netanyahou dans des dessins comme celui ci-dessous :
netanyahu-gaza-massacre

Ce dessin a été fait par Latuff pendant la dernière opération sioniste contre la bande de Gaza, un «conflit déclenché par le Hamas contre l’Etat juif » selon le Centre Simon Wiesenthal
Comme l’observe le site Jews sans Frontières, Latuff semble avoir été extrêmement vexé de recevoir cette médaille de bronze. Il se montre ici lui-même recevant la médaille des mains du rabbin Marvin Hier, le patron du Centre Simon Wiesenthal.
Latuff upset
Carlos Latuff reçoit sa médaille de bronze des mains du rabbin Marvin Hier

Charlie hebdo devrait proposer une collaboration à Carlos Latuff (fermeture définitive du magazine garantie !)



samedi 29 décembre 2012

Un officier syrien promu général par les monarchies du Golfe


La presse nous a informés récemment de la défection d'un très haut gradé de l'armée syrienne, à savoir Abdelaziz Jassim Al Chalal, le général chargé de diriger la police militaire syrienne.
Abdel Aziz Jassim al-Shallal: "j'ai été promu général par l'émir du Qatar"
Abdel Aziz Jassim al-Shallal: "j'ai été promu général par l'émir du Qatar"
Bon, j'ignore si diriger la police militaire de l'armée syrienne fait de vous un maillon important de la chaîne de commandement, mais on a un problème avec cet  Abdelaziz Jassim Al Chalal.
Ce problème n'est pas tant le fait qu'il ait, selon lui, rejoint l'opposition et commencé à déverser des mensonges dont même Goebbels n'aurait pas voulu.

Non, le problème comme le relève Angry Arab est qu'Abdelaziz Jassim Al Chalal n'est pas général, mais colonel et qu'il n'est absolument pas chef de la police militaire de son pays.
Angry Arab s'appuie sur un article en langue turque (Hürriyet) dans lequel une source apaprtenant à l'opposition au gouvernement syrien décrit le "général" en question comme un escroc qui veut se faire passer pour un héros.

mercredi 26 décembre 2012

Une solution négociée en Syrie signerait l'échec stratégique d'Erdogan


L’actuelle mission de Lakhdar Brahimi à Damas, avant un déplacement à Moscou, où il rejoindra peut-être le vice ministre syrien des affaires étrangères syrien serait un signe fort, selon le journaliste turc Semih Idiz, qu’une solution négociée à la crise syrienne serait en vue.
Semih Idiz
Semih Idiz
Selon Semih Idiz, les gouvernements russe et américain seraient tombés d’accord sur une formule de transition sous la direction de l’actuel chef de l’Etat dans le cadre d’un gouvernement d’union nationale.

Tous les obstacles ne sont cependant pas levés, que ce soient ceux que représentent les irrédentistes qui ne rêvent que de prendre le pouvoir par la force et de pendre haut et court Bachar al Assad ou celui que représente le positionnement de la Turquie.

Semih Idiz exhorte donc son gouvernement à abandonner sa vision idéologique pour adopter une position pragmatique en phase avec les choix des grandes puissances puisque son pays n’est plus au cœur du jeu diplomatique et n’est pas loin de devenir un partenaire encombrant pour les Etats Unis.

Si le scénario envisagé par Semih Idiz se concrétise, ce serait un grave échec pour la diplomatie de la Turquie qui pourrait être le dindon de la farce.

En effet, après avoir incité et aidé à ravager la Syrie, la Turquie se retrouverait avec un voisin devenu hostile (et il n’y a aucune raison de penser qu’une bonne partie de l’opposition actuelle au régime syrien ne restera pas ou ne deviendra pas hostile à une Turquie qui aura montré son impuissance) après s’être brouillée avec ses voisins irakien et iranien.

Au passage, les Américains ont manœuvré subtilement pour que le gouvernement turc implore la mise en place de batteries antimissiles Patriot qui, sil elles auraient été d’un intérêt limité en cas de conflit ouvert avec la Syrie, seront par contre un atout important pour tout conflit armé d’ampleur qui opposerait les Etats Unis et/ou le régime sioniste à l’Iran.

La Turquie d’Erdogan rêvait de jouer dans la cour des grands, le dénouement de la crise syrienne lui rappellera peut-être son statut de simple pion pour Washington.

La Turquie ne doit pas devenir une force obstructive en Syrie

Par Semih Idiz, Hürriyet (Turquie) 27 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Quand on examine les dernières tentatives pour une solution à la crise syrienne, il est évident que la mission actuellement effectuée par Lakhdar Brahimi, l’émissaire conjoint de l’ONU et de la Ligue Arabe pour la Syrie, ne peut, de par sa nature même, être du goût d’Ankara. En fait, des sources au ministère des affaires étrangères en on fait savoir assez par des fuites dans la presse pour corroborer cette idée. 
Lakhdar Brahimi et le vice ministre syrien des affaires étrangères Faisal Mekdad le 24 décembre à Damas
Lakhdar Brahimi et le vice ministre syrien des affaires étrangères Faisal Mekdad le 24 décembre à Damas
Comme je l’avais observé précédemment dans cette rubrique, Ankara en est venu progressivement, quoique avec réticence, à accepter que des éléments du régime actuel soient incorporés dans tout gouvernement de transition post-Assad. L’idée que Assad lui-même devrait faire partie de toute formule de règlement reste cependant exclue [par Ankara].

D’un autre côté, les informations dans la presse indiquent que la mission actuelle de Brahimi consiste à convaincre les parties syriennes à accepter un plan négocié par les russes et les américains qui prévoir un maintien au pouvoir d’Assad jusque en 2014, à la tête d’un gouvernement  de transition sur une base élargie, même si son mandat ne sera pas renouvelé après cette date.

Le principal aspect ici, n’est pas que ce plan envisage le maintien au pouvoir d’Assad jusqu’en 2014, ce qui est quelque chose d’évidemment difficile à avaler pour les tenants d’une ligne dure dans l’opposition syrienne, ceux qui ont transformé la crise en Syrie en guerre sectaire.
L’aspect principal est que Washington et Moscou se sont mis suffisamment d’accord entre eux pour être en mesure de proposer un plan de règlement commun.

J’ai soutenu en maintes occasions ici que tout règlement de la crise syrienne nécessitera forcément la coopération de ces deux membres permanents du Conseil de Sécurité. La rencontre de Dublin début décembre entre le ministre des affaires étrangères Lavrov et  la Secrétaire d’Etat Clinton avait semblé à l‘époque n’avoir débouché que sur un minimum d’accord sur la Syrie. La mission actuelle de Brahimi indique toutefois qu’on ne savait pas toute l’histoire.

Même si la Russie et les Etats Unis ont des intérêts stratégiques concurrents au Moyen Orient, un fait qui a été visible même pendant la crise syrienne, il existe des inquiétudes communes qui ont contraint finalement ces deux puissances à coopérer. La Russie avait fait valoir dès le début que la Syrie allait devenir un défouloir pour des djihadistes étrangers de toutes appartenances et avait en parie justifié ainsi son appui au régime Assad.

Washington, pour sa part, avait démarré avec une position voisine de celle de la Turquie, en entretenant un discours proche de celui d’Ankara, et avait donc considéré l’opposition syrienne comme une force unie résistant à un dictateur impitoyable et luttant pour la démocratie et les droits de l’homme.
Même si c’est sans aucun doute vrai pour certains éléments de l’opposition, le profil d’une partie des combattants anti-Assad indique clairement que leur objectif final ne peut pas être la démocratie ou les droits de l’homme mais d’une manière ou d’une autre, un régime théocratique sunnite et dictatorial sous la direction des Frères Musulmans.

C’est à l’évidence la raison pour laquelle Washington est intervenu pour élargi la base de l’opposition syrienne, avec l’idée d’isoler les éléments djihadistes, que ces derniers soient basés en Syrie ou ailleurs. Le soutien qu’apporte la Turquie à l’opposition dirigée majoritairement par des sunnites concerne cependant des éléments qui pourraient être considérés comme douteux aussi bien par Moscou que par Washington.

Plus encore, cependant, la mission de Brahimi montre une dois de plus que la Turquie n’est plus au centre des démarches diplomatiques visant à résoudre la crise en Syrie. Au contraire, elle se situe de telle sorte qu’elle pourrait à un moment être considérée comme une force d’obstruction essayant d’empêcher un accord qui ne correspond pas à la façon dont le gouvernement Erdogan voit l’avenir de la Syrie.

Le premier ministre Erdogan et le ministre des affaires étrangères Davutoğlu doivent cependant comprendre que l’avenir de la Syrie ne sera probablement pas modelé selon la vision idéologique qu’ils partagent, mais qu’il sera plus certainement basé sur des facteurs objectifs qui sont le résultat de la coopération entre les puissances incontournables du Conseil de Sécurité.

Washington et Moscou l’ont apparemment compris. Il serait temps qu’Ankara en fasse de même.

Le crime sioniste que le gouvernement canadien entend faire oublier


Lors de sa dernière agression massive contre le Liban en 2006, l’armée terroriste sioniste avait attaqué un poste avancé de l’ONU, provoquant la mort de quatre observateurs de la mission internationale de maintien de la paix.

Parmi ces victimes, se trouvait un officier canadien, le major Paeta Hess-von Kruedener.
Le major Paeta Hess-von Kruedener
Le major Paeta Hess-von Kruedener
Comme il se doit dans ces cas là, l’ONU avait fait un rapport tandis que l’armée canadienne avait aussi de son côté produit un rapport d’enquête.

On vient cependant de s’apercevoir que le rapport canadien, qui avait été rendu public en 2008 sur le site internet du ministère de la défense en a été retiré discrètement moins d’un an après au grand dam de la veuve du soldat canadien et de la rédaction du Legion Magazine, une revue publiée à l’intention des membres de la Royal Canadian Legion.

Parce que si le gouvernement canadien considère l’affaire close, il n’en va pas de même de certains secteurs de l’opinion ainsi que le suggère même la parution de l’article que je vous propose.

C’est que le soldat canadien avait trouvé la mort dans une attaque délibérée effectuée par l’artillerie et l’aviation sionistes en dépit des protestations des plus hautes instances de l’ONU et de l’officier supérieur chargé du commandement des forces de l’ONU au Liban.
Comme on peut le lire dans l’article, les attaques ont non seulement été délibérées mais méthodiques afin de s’assurer que les militaires de l’ONU qui s’étaient réfugiés dans un bunker n’en réchapperaient pas.

On peut se demander pourquoi les terroristes sionistes ont agi ainsi. On peut se dire, comme Stephen Harper, le premier ministre canadien, que l’officier canadien n’aurait pas dû être là, parce qu’être là signifie d’une manière où d’une autre protéger le Liban en étant en mesure de témoigner de l’action destructrice et meurtrière du terrorisme sioniste.

Il y a bien entendu beaucoup de ça : le besoin d’éliminer des témoins potentiellement gênants car représentant l’ONU.

Il y a aussi le message habituel des gangsters sionistes qui font comprendre à chacun que rien ne saurait les arrêter.

Et, plus subtilement, il y  a là une manière se s’attacher de manière encore plus solide le soutien de certains dirigeants occidentaux et en même temps d’en vérifier le caractère indéfectible

Quelle meilleure preuve en effet de cet attachement que de voir un premier ministre chercher à imputer la responsabilité de sa propre mort à son propre officier tué par les bombes de son allié le plus cher ?

Et quel meilleur moyen de solidifier une amitié que par le sang d’un concitoyen versé volontairement par un ami très cher? Psychologiquement en effet, dès lors qu’on a passé l’éponge sur ce genre de chose on devient l’esclave de l’assassin qu’on s’évertue à présenter comme un «ami.»

Les Etats Unis sont passés par le même cheminement avec l’épisode de l’USS Liberty, ce navire militaire américain bombardé par l’aviation sioniste en 1967.

 Lors de la même agression contre le Liban en 2006, plusieurs autres citoyens canadiens, dont quatre enfants en bas âge, avaient trouvé la mort sous les bombardements sionistes sans susciter non plus d’émotion particulière de la part des autorités d’Ottawa, le premier ministre déclarant même à l’époque que les raids des terroristes sionistes «lui semblaient justifiés et mesurés» . 

Le ministère de la défense supprime un rapport sur la mort d’un soldat canadien tué par l’armée israélienne

 Par David Pugliese, Ottawa Citizen (Canada) 25 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

 Le ministère de la défense a discrètement retiré d’internet un rapport sur la mort d’un officier de l’armée canadienne tué par les forces israéliennes, une démarche qui est liée, selon la veuve du soldat, à la réticence du gouvernement conservateur du Canada à critiquer n’importe quelle mauvaise action d’Israël.

Le major Paeta Hess-von Kruedener et trois autres observateurs des Nations Unies avaient été tués en 2006 quand l’armée israélienne avait visé leur petit avant poste par des tirs répétés d’artillerie ainsi qu’en l’attaquant avec un avion de combat

Début 2008, le ministère de la défense avait posté sur son site web un rapport de 67 pages de la commission des forces armées canadiennes chargée d’enquêter sur cette mort. La commission avait conclu que la mort de Hess-von Kruedner aurait pu être évitée et était imputable à l’armée israélienne.

Mais moins d’un an plus tard, le rapport avait été discrètement retire du site web du ministère de la défense et n’est depuis plus accessible au public via les canaux officiels.

Cynthia, la veuve de Hess-von Kruedener a déclaré au Citizen que la décision de retirer ce document du domaine public a été prise par le ministère de la défense et par le gouvernement dans l’intention de protéger la réputation d’Israël.

Ils ne veulent pas que les gens lisent des choses sur ce sujet, » dit-elle. «C’est gênant pour les israéliens et, comme nous le savons, le premier ministre (Stephen) Harper a donné son soutien inconditionnel aux israéliens.»

 Les circonstances qui entourent la mort de Hess-von Kruedener et les démarches du ministère de la défense et de l’armée canadienne pour restreindre l’accès au rapport de la commission d’enquête sont relevées dans un article dans la dernière livraison du Legion Magazine, une publication éditée à Ottawa et adressée aux membres de la Royal Canadian Legion.

Le ministère avait d’abord refusé de transmettre au magazine le rapport d’enquête qui était auparavant public, en affirmant que l’obtention d’une copie du rapport nécessitait de faire une démarche avec la loi sur l’accès à l’information.
 Le Legion Magazine a obtenu un exemplaire du rapport par d’autres moyens. Il a désormais posté le rapport sur son propre site web.

 Dans un courriel envoyé au Citizen, le ministère de la défense a confirmé avoir retiré de son site web le rapport de la commission d’enquête début 2009 pour des raisons de sécurité «après avoir découvert qu’une partie de son contenu était considéré comme de l’information classifiée.»

 Cette explication ne résiste cependant pas à l’analyse puisque quand le Legion Magazine a comparé une version de 2008 et une version de 2012 obtenue en passant par la loi sur l’accès à l’information, il a constaté que la version actuelle renferme plus d’informations que la version du début.

L’article du Legion Magazine soulève aussi des questions sur la disparition su site du ministère de la défense d’un rapport de l’ONU sur la mort [des observateurs]. Ce document avait été utilisé par l’armée canadienne pour sa commission d’enquête et le rapport de l’ONU est cité dans le rapport canadien. Mais le service chargé de l’accès à l’information au ministère de la défense soutient avoir fait une recherche approfondie dans ses archives et n’avoir trouvé aucun rapport de ce genre.

 Le ministère de la défense n’a pas été en mesure de répondre à des affirmations en provenance de sources militaires selon lesquelles des exemplaires papier du rapport d’enquête de la commission ont aussi été retirés des bibliothèques de l’armée.

 La mort de Hess-von Kruedener, un observateur de l’ONU assigné à la frontière israélo-libanaise a été en grande partie oubliée.

 L’attaque israélienne sur le poste avancé de l’ONU avait commence en tout début d’après-midi le 25 juillet 2006, incitant le secrétaire général adjoint de l’ONU à convoquer presque immédiatement l’ambassadeur israélien à l’ONU pour se plaindre [de cet acte].

 Quelques heures plus tard, un autre tir de barrage d’artillerie avait touché le poste avancé. Il fut suivi de 16 autres tirs d’artillerie qui touchèrent la base, détruisant l’essentiel des bâtiments en surface et soufflant la porte du bunker souterrain où Hess-von Kruedener et ses collègues de la force de paix avaient trouvé refuge.

 A un moment, un général chargé des opérations de l’ONU au Liban avait appelé l’officier israélien de liaison et lui avait dit: «Vous êtes en train de tuer mes hommes.» Auparavant, les israéliens arrêtaient ce genre d’attaques quand on leur adressait des protestations.

 Plus tard ce jour là, le pilote d’un avion de combat israélien largua une bombe guidée de précision à travers la porte du bunker de l’ONU. L’explosion de cette bombe de forte puissance tua les quatre hommes.

 Le général Reck Hillier, alors chef d’état major, qualifiera ultérieurement la mort du major de «tragique accident.»

Cynthia Hess-von Kruedener a déclaré au Citizen que l’armée canadienne ne l’avait pas informée de la mort de son mari. Elle avait appris qu’il avait été tué aux actualités à la télévision.
 L’article du Legion Magazine observe que les israéliens avaient visé la base délibérément. La base avait été ajoutée à la l liste d’objectifs» de l’armée israélienne, qui a reconnu avoir commis une erreur.

 Cynthia Hess-von Kruedener conteste également certains des propos tenus par Harper au sujet de son mari. A l’époque de sa mort, Harper avait demandé ce que Hess-von Kruedener faisait au poste avancé de l’ONU.

 Elle avait dit que la réponse est simple: il faisait le travail que lui avaient ordonné l’armée et le gouvernement du Canada. «Au lieu de demander pourquoi cela était arrivé, il (Harper) a cherché la responsabilité d’un innocent soldat de la paix de l’ONU,» dit-elle.

 Le 19 septembre 2006, Ehud Olmert, alors premier ministre israélien, avait écrit à harper pour lui exprimer ses profonds regrets. Harper avait répondu le 20 novembre 2006, remerciant Olmert pour son « expression de condoléances, pour la rapide enquête du gouvernement israélien sur l’incident et pour les informations transmises aux officiels canadiens.»

Le Legion Magazine note toutefois que les israéliens avaient refuse de répondre à des questions du Canada sur l’attaque.

Noël est-il un moment de déchaînement des forces maléfiques?


Après avoir lu cet article du Haaretz, j’ai cru à une blague. Sauf que nous ne sommes pas au moment de la fête de Pourim où on voit dans la presse juive fleurir des articles qui correspondent aux poissons d’avril en France.
Et en recherchant sur le net, j’ai trouvé d’autres articles sur le même sujet, c’est-à-dire sur une pratique du judaïsme hassidique qui coïncide avec la fête chrétienne de Noël.
Une pratique qui se résume à l’exécration des chrétiens et de Jésus si on en croit l’article.

Pendant Nittel Nacht – connue de par le monde sous l’appellation veillée de Noêl – les juifs hassidiques croient que les mauvais penchants s’expriment à fond. Afin d’éviter tout dommage qui pourrait résulter de ce phénomène, ils s’abstiennent d’étudier la Torah.
par Shahar Ilan, Haaretz (Sionistan) 25 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Pendant Nittel Nacht – connue de par le monde sous l’appellation veillée de Noêl – les juifs hassidiques croient que les mauvais penchants s’expriment à fond. Afin d’éviter tout dommage qui pourrait résulter de ce phénomène, les hassidim s’abstiennent d’étudier la Torah, afin de ne pas laisser les démons l’emporter, et ils s’abstiennent d’accomplir la mitzvah que constitue le fait d’avoir une descendance et de se multiplier.
Pas de relations sexuelles. Cette nuit, croient les hassidim, le klipot – les vaisseaux ou manifestations des forces maléfiques – devient plus fort. Sefer Haminhagim (Le Livre des Coutumes) enseigne que la plupart des hérétiques qui ont abandonné leur religion juive pour se convertir descendaient d’un accouplement illicite pendant le premier Noël chrétien.

Jeu d’échecs et jeux de cartes. Pendant Nittel Nacht, les hassidim jouissent d’une expérience assez rare dans la vie quotidienne des ultra-orthodoxes – beaucoup de temps libre. Dans le folklore qui s’est développé autour de Nittel Nacht, la tradition a fait que les échecs sont devenus le jeu par excellence. Il y a même une photo célèbre du dernier chef spirituel Loubavitch, le rabbin Menachem Mendel Schneerson en train de jouer aux échecs avec son prédécesseur (quoiqu’on ne sache pas vraiment si la photo a été prise pendant Nittel Nacht). D’autres préfèrent jouer aux cartes, comme la variante galicienne du poker ou le «21,» un jeu hongrois.

Découper du papier toilette pour le sabbat. Certains rabbins marquaient la fête gentille [chrétienne] en découpant du papier toilette pendant chaque sabbat tout le reste de l’année. Ce n’était pas une simple marque de mépris pour ceux qui croyaient en la sainte Trinité- c’était la manifestation d’un mépris insigne. Les livres de la Kabbale considèrent la chrétienté  comme un déchet qui s’est détaché de la nation d’Israël. La coutume de déchire du papier toilette n’est tombée en désuétude que parce que de nos jours, il est possible d’acheter du papier toilette prédécoupé. D’autres rabbins profitaient de l’occasion pour classer leurs factures de l’année, calculant ce qu’il leur fallait mettre de côté pour accomplir la mitzvah de la dîme.
Il y avait des pogroms de toute façon. Il y a certaines raisons derrière la pratique inhabituelle qui consiste à ne pas étudier la Torah pendant Nittel Nacht :

* Selon l’explication la plus rationnelle, le soir de Noël, les juifs devaient fermer leurs synagogues et leurs lieux de culte, et éteindre la lumière chez eux, par crainte de pogroms. Avec le temps, l’obligation de ne pas étudier la Torah s’est inscrite dans l’idéologie.
* Comme c’est un jour de deuil le jour de la naissance du même homme [c’est-à-dire qu’on porte le deuil pour commémorer la naissance de Jésus], une sorte de Tisha B’ac en hiver, comme pour Tisha B’av, l’étude des textes sacrés n’est pas autorisée ce jour là. Pourquoi alors les hassidim s’abstiennent-ils de jeuner et de porter le sac et la cendre ? Peut-être pour la même raison pour laquelle ils ont maintenu secrète la pratique de Nittel : par crainte de la colère des Gentils.
*Jésus, ainsi qu’il est dit dans le traité Sanhédrin, était un des élèves du rabbin Joshua ben Parchia. L’interdiction d’étude des textes sacrés a aussi pour but d’empêcher de se souvenir ce jour là du droit qu’il avait d’étudier.

Herzl n’a pas dit. Au fil des ans, les hassidim ont développé un genre de plaisanteries sur Nittel. Par exemple : on avait demandé à un rabbin hassidique de faire l’éloge de Herzl. Après y avoir réfléchi rapidement, il a parlé de trois de ses vertus : Herzl ne parlait jamais quand il portait un tefilin, il ne pensait jamais à la loi religieuse dans des lieux sales, et il n’étudiait pas la Torah la nuit de Nittel. Une autre blaque raconte l’histoire d’un homme à qui on demandait pourquoi il n’arrêtait pas l’étude de la Torah pendant Nittel Nacht. « J’observe le Nittel en fonction du Noël arménien,» avait-il répondu.

Nittel orthodoxe. Le fait que les Grecs orthodoxes et l’église russe fêtent Noël le 6 janvier est source d’une certaine confusion chez les hassidim. Il s’avère que cela ne les amène pas à observer deux Nittels et que les instructions sont que chacun devrait observer Nittel le jour où Noël est célébré dans son pays d’origine. En Galicie, Nittel est observé le 6 janvier. Les Belz Hassidim le font le 5 janvier et on ne sait pas trop pourquoi. Aux Etats Unis, selon une décision du rabbin Loubavitch, Nittel doit être marqué la nuit entre le 24 et le 25 décembre.

Les klipot sont hors de contrôle. Il y a ceux qui sont persuadés de l’absence de nécessité d’observer Nittel nacht en Israël en raison de la sainteté de cette terre. Le rabbin Mordechai de la Sionim a de son côté conclu qu’en Israël les klipot étaient hors de contrôle, même à Jérusalem où il y a tant d’églises. Malgré cela, les Séfarades et les Lituaniens n’ont pas adopté cette coutume et ils étudient la Torah tous les jours, même pendant Nittel.
klipot
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Les juifs ne sont pas autorisés à étudier. L’origine du mot Nittel n’est pas claire. La meilleurs explication, même si elle n’est pas des plus convaincantes, est qu’il est constitué des initiales en yiddish de «les juifs ne sont pas autorisés à étudier.» Selon Wikipedia, «Ce mot tire son origine du nom donné en latin à Noël à l’époque médiévale – Natal Domini – la naissance du Seigneur (en vieux latin – Dies Natalis, le jour de la naissance). Une explication donnée par le journal du parti Shas, Yom Leyom, est que c’est une déformation du nom latin pour la nuit de la Saint Sylvestre, Natlus, quoique Nittel Nacht s’observe à Noël. Le journal d’Agudat Yisrael, Hamodia, donne une autre explication possible, et apporte de nouvelles explications sur la manière dont jésus a été mis à mort : «Comme ils ne voulaient pas dire le nom de l’homme en question, que pourrisse le nom du méchant, ils l’ont appelé le pendu parce qu’il avait été tué et pendu à un arbre.» [l’histoire de la pendaison de jésus par les juifs est connue, voir ici ou , NdT]

Se souvenir de haïr le goy. Il y a quelque chose d’étrange à s’abstenir d’étudier la Torah le soir où précisément les puissances maléfiques se renforcent. Car en fait, l’étude de la Torah est semble-t-il, d’après les juifs ultra-orthodoxes, la meilleure réponse à cette montée des forces du mal.  La Nittle Nacht est en réalité une nuit du souvenir de la persécution des juifs par les chrétiens et une nuit où on doit se souvenir de les haïr, en conséquence de quoi tout le reste n’est pas si important.  Et comme le disent les lituaniens, les juifs hassidim de manquent jamais une occasion d’éviter l’étude de la Torah.

mardi 25 décembre 2012

Hollywood ou la propagande en économie de marché


Quand on pense à la propagande sous ses différents aspects, on a souvent à l’esprit celle qui est produite par les régimes autoritaires comme celui de Corée du Nord ou encore celui qui gouverne actuellement en Syrie.

Pourtant, les systèmes de propagande de ces pays se caractérisent avant tout par leur manque de subtilité et, surtout, d’efficacité sauf quand le pays concerné est complètement fermé vis-à-vis du monde extérieur. La population locale est alors complètement tributaire des médias gouvernementaux.
Ce qui est le cas de la Corée du Nord mais pas du tout de la Syrie qui était encore récemment largement ouverte sur son environnement régional et même au-delà.

Dans la crise que vit ce pays, d’aucuns insistent sur le poids de la propagande gouvernementale dans la couverture des évènements. Pourtant, chacun sait que les médias dépendant du gouvernement syrien n’ont qu’un impact limité hors de Syrie et ne représentent absolument rien par rapport aux poids lourds de la communication que sont TF1 et Libération en France, Sky News et le Times au Royaume Uni ou CNN et USA Today aux Etats Unis. On se souvient du rôle de ces médias dans la crise en Libye, les guerres contre l’Irak, le conflit yougoslave etc.

Et ce ne sont pas quelques blogueurs ici ou là qui seraient susceptibles de concurrencer ces médias lourds (sans parler des blogueurs pro opposition).

De fait, les principaux acteurs de la propagande relative à la Syrie sont bel et bien les médias occidentaux dont beaucoup se parent de la qualité d’organes de presse «indépendants» et donc crédibles.

Pourtant ces médias ne sont ni indépendants, ni nécessairement crédibles et leur rôle dans la propagande a été démontré dans divers contextes, notamment celui de la seconde guerre mondiales ainsi que nous le rappelait opportunément Timothy Sexton à propos du cinéma hollywoodien dont le rôle idéologique n’a fait que croître avec le développement de la télévision.

Par Timothy Sexton, Yahoo! Contributor Network (USA) 29 décembre 2006 traduit de l'anglais par Djazaïri 

Beaucoup d’américains seraient hérissés par l’idée que les films hollywoodiens étaient aussi délibérément propagandistes que les films produits en Allemagne à l’époque du nazisme. Alors que ces films [allemands] étaient pour la plupart lourds et sans subtilité, il y eut des exceptions comme Olympia [connu en France sous le titre : Les dieux du stade], un documentaire sur les Jeux Olympiques réalisé avant-guerre par Leni Riefenstahl. Peu de gens contesteraient qu’Olympia a une valeur artistique bien supérieure à sa valeur propagandiste.
Affiche et images extraites du film Olympia
Affiche et images extraites du film Olympia
Les américains restent cependant encore réticents devant toute suggestion selon laquelle la propagande pro-américaine serait sous un aspect quelconque comparable à la propagande produite par n’importe quel pays qui serait notre ennemi du moment. Et pourtant, il suffit simplement de regarder Rambo III de Sylvester Stallone pour en avoir confirmation. Ce film dépeint comme des héros les «combattants de la liberté» en Afghanistan qui sont maintenant des terroristes connus sous le nom de Talibans.

La propagande pendant la deuxième guerre mondiale tendait à être beaucoup moins flagrante à Hollywood qu’elle ne l’était à Berlin, mais pour une seule raison. Même dans la quête d’un aussi noble objectif que d’appeler à soutenir la guerre, les dirigeants d’Hollywood gardaient un seul véritable objectif : gagner de l’argent en faisant des entrées.  Le fait que les films américains n’étaient pas que de la propagande pure et simple témoigne du bon vieil appât du gain des patrons des studios et du talent des scénaristes, des acteurs et des réalisateurs. Si les intrus de l’Office of War Information [bureau d’information sur la guerre] et du Bureau of Motion Pictures [bureau du cinéma avaient eu les coudées franches, il est à peu près certain qu’on se souviendrait aujourd’hui de peu de films relatifs à la guerre. 

Là où Hollywood a le mieux réussi – ou a peut-être fait le pire – pour présenter l’idée propagandiste de Washington, c’est dans ses courts métrages et ses dessins animés.  Certains dessins animés de la Warner de l’époque ont été définitivement retirés de la circulation en raison de leur description souvent raciste ou à prédominance raciste des allemands et, spécialement, des japonais. Le fait que ces dessins animés n’aient pas passé avec succès l’épreuve du temps du point de vue artistique et sont aujourd’hui considérés comme embarrassants par les studios est en vérité une preuve suffisante pour démontrer qu’Hollywood savait ce qui se passait. A côté de ces dessins animés, toute une série de courts métrages avaient été produits montrant des vedettes d’Hollywood contribuant à l’effort de guerre, tentant d’inciter à l’achat de bons de guerre en se faisant généralement passer pour des gens ordinaires. Ces courts métrages sont à peu près aussi ridicules aujourd’hui que les dessins animés, offrant une image d’authenticité et se sincérité qui n’existait pas. 

Le gouvernement cherchait à influer sur tous les aspects de la production cinématographique du temps de guerre, depuis la quantité de sang qui coulait pendant les scènes de combat jusqu’à décider si un film qui faisait d’une manière ou d’une autre la satire des valeurs américaines devait être distribué à l’étranger. (En passant, saviez vous que M. Smith au Sénat [de Frank Capra avec James Stewart dans le rôle principal, NdT] avait été dénoncé dans la vraie vie par certains sénateurs à sa sortie à l’époque comme étant un-américan, anti-américain ? Ce n’est pas une blague.) Les politiciens semblaient déterminés à jouer le même jeu que leurs homologues allemands : c’est-à-dire à dépouiller complètement les films de toute valeur artistique au profit d’une propagande enthousiaste et naïve.

Heureusement, l’appât du gain l’avait emporté sur le patriotisme à courte vue. Même si une bonne partie de sous-produits oubliés dans l’instant du cinéma de propagande avait pu voir le jour, la démarche d’Hollywood pour instiller de la ferveur guerrière était incroyablement subtile. Même le film de guerre typique qui essayait de présenter une unité militaire comme un microcosme du rêve américain en y mettant un soldat de chaque groupe ethnique, à l’exception des noirs et des japonais, s’est avéré un terrai fertile pour des récits dramatiques. Le concept d’un groupe de types venant de différents milieux et s’unissant pour une cause commune a peut-être tôt fait de devenir un cliché, mais il a rarement nui à un film. 

Un aspect essentiel de l’effort de guerre consistait bien sûr en l’arrivée de la main d’œuvre féminine, un fait qui se reflétera dans les films. Tout film qui se déroulait dans un contexte contemporain – qu’il traite ou non de la guerre – devait par définition tenir compte de l’absence d’hommes dans la main d’œuvre. Le résultat fut que le public féminin se voyait montrer de manière routinière des images de femmes au travail. Même si les femmes qui travaillent étaient depuis longtemps un élément de base des intrigues cinématographiques, c’est seulement avec les années de guerre que le fait qu’une femme occupe un emploi normalement exercé par un homme n’a plus fait partie intégrante de l’intrigue. La femme occupait un emploi masculin parce c’était le reflet de la réalité.

Le plus bel exemple  de la grande subtilité avec laquelle Hollywood menait une campagne de propagande est peut-être le film Casablanca, un classique du cinéma.
Humphrey Bogart et Ingrid Bergmann
Humphrey Bogart et Ingrid Bergman
Quoique considéré dans le monde entier comme étant peut-être le plus beau mélodrame jamais porté à l’écran, l’histoire sentimentale n’était pas la seule chose qu’avaient à l’esprit ses producteurs. Les cinéastes d’aujourd’hui feraient bien de regarder plusieurs fois  Casablanca avant de se lancer dans leurs projets de films de propagande; c’est un magnifique exemple de la manière dont un film peut fonctionner efficacement à deux niveaux. Tout en étant une des plus grandes romances de notre temps, Casablanca existe aujourd’hui d’abord parce que certaines personnalités puissantes d’Hollywood voulaient faire quelque chose qui pourrait convaincre l’Amérique de cesser d’être un pays qui ne prend de risques pour personne [isolationniste, NdT].

jeudi 20 décembre 2012

L'Armée Syrienne "Libre" affame le peuple syrien


On connaît bien As’ad AbuKhalil, alias Angry Arab sur ce blog. Ce professeur d’université qui intervient souvent dans les médias occidentaux ou arabes est résolument hostile au pouvoir en place en Syrie. Et il est également hostile aux prétendus opposants démocrates qui ont pris les armes en Syrie avec l’appui de l’OTAN et des monarchies pétrolières.

Ce qui lui vaut d’être vilipendé des deux côtés.

Mais aussi d’avoir accès à des sources d’information de première main, tel ce journaliste turc qui évoque un aspect inédit du comportement des miliciens de l’Armée Syrienne Libre, à savoir des vols de machines, de voitures mais surtout de quantités de grain, ce qui a provoqué une grave crise de l’approvisionnement en nourriture dans Alep, cette ville qu’ils prétendent libérer.

Des activités de l’Armée Syrienne Libre qui ne sont pas rapportées par la presse occidentale

Par As'ad AbuKhalil, The Angry Arab, 20 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un journaliste turc qui travaille dans la région proche de la frontière avec la Syrie m’a envoyé des informations sur certaines activités de  l'Armée syrienne Libre (ASL) non rapportées dans la presse. Il écrit:

 «A peine deux jours avant la «crise de la nourriture» à Alep, j'ai entendu beaucoup de mes amis du Hatay dire qu'ils commençaient à voir certains Syriens vendre du  pain en  ville. Les pains turcs ne sont pas les mêmes que ceux de Syrie, même au Hatay.

 Et je dois vous donner un nom. Abdulqader As Salah, un commandant des brigades Tawhid [Unicité] qui a des liens très étroits avec les services secrets turc. Il vend en ce moment du "blé" à Gaziantep, une province de la Turquie. Je suis un journaliste turc qui suit cette crise depuis le début, j'ai entendu la même chose de la part de Kurdes à Ceylanpinar (une ville frontalière près de Ras Al Ayn) . Les Kurdes qui ont fui les affrontements entre l’ASL et les milices kurdes m'ont dit avoir vu certains membres de l’ASL piller les silos à blé.

Mais je n’y avais pas accordé d’attention jusqu’à ce que je voie ces informations. C’est peut-être pourquoi les gens à Alep protestent en ce moment contre l’ASL en la qualifiant «d’armée de Harami (voleurs).» J’essaye maintenant de comprendre ce qui se passe et pourquoi les habitants du Hatay ont commencé à voir des pains syriens dans la province. Quand j’aurai fait mon reportage, je vous l’enverrai aussi. Au Hatay les gens ont une apparence très proche de celle des syriens et sont accoutumés à la culture syrienne…
Pillage du blé à Alep
Pillage du blé par l'ASL à Alep
J’ai vu quelques photos de Reuters qui montrent des membres de l’ASL sur les silos à grain à Alep.  Mais comme d’habitude, elles sont légendées « Des forces fidèles à Assad bombardent les silos et les membres de l’ASL », quelque chose comme ça. Je vais essayer de vous envoyer la photo. J’ai entendu pour la première fois des rumeurs à ce sujet à Ceylanpinar/Sanliurfa. Des kurdes m’avaient dit que… Mais je n’y avais malheureusement pas fait attention. Puis j’ai vu cette photo. Puis j’ai vu les informations sur la famine en Syrie. Maintenant je me renseigne. Et un de mes amis journalistes m’a informé sur ce "Abdulqader As Salah". Je n’ai pas rassemblé toutes les infos sur lui mais on dit qu’il est le chef de la brigade Tawheed, qu’il habite à Gaziantep et qu’il vend actuellement du blé et des voitures d’occasion.

Tawheed est une des organisations les plus étroitement liées aux services secrets turcs. Tout le monde le sait. Je travaille là-dessus en ce moment, quand j’aurai fini, je vous enverrai un exemplaire de mon travail…

Ils volent même des engins de forage pétrolier en Syrie et ils les amènent en Turquie… C’est vrai… Les militants de l’ASL volent du blé en Syrie et ils l’amènent en Turquie pour le vendre.
J’ai contrôlé mes sources et j’ai parlé avec beaucoup de gens dans les provinces du Hatay et de Sanliurfa. Ils m’ont dit que certains membres de l’ASL (qui parlent l’arabe syrien) vendent maintenant des pièces détachées automobiles et qu’à Gaziantep ils ont un dépôt de grain.

Un de mes amis dignes de foi m’a dit que les choses ont commencé en septembre… Un journaliste pro Assad à Hatay m’a dit que tout se faisait en accord avec les autorités turques. Les rebelles ramènent du blé, des voitures et même du mobilier de Syrie par le poste frontière de Bab al Haya qui se trouve de l’autre côté de la porte du Hatay-Cilvegozu…  Les militants de l’ASL ont pris le contrôle de ce poste frontière en juin.

Ils pillent aussi les villages kurdes quand ils les attaquent à partir du côté turc ainsi qu’ils l’ont fait à Ras Al Ayn… C’est pourquoi les kurdes ne veulent pas qu’ils viennent dans leurs régions.»

mardi 18 décembre 2012

La Jordanie renvoie le tigre en Syrie


Al Assad, c’est le lion en langue arabe. Un lion que beaucoup, à Londres, Washington, Doha ou Paris voudraient voir quitter la Syrie.

Mais le lion de Damas a dit clairement à ses puissants ennemis que son destin était de vivre et mourir en Syrie.

lion-and-the-lamb

Comme les moutons, le tigre est lui d’un autre avis… 

par Rana Husseini, The Jordan Times (Jordanie) 18 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

AMMAN - Deux véhicules qui étaient entrés il y a une dizaine de jours dans le Royaume par le point de passage frontalier de Ramtha  et qui transportaient en contrebande des oiseaux et un tigre ont été renvoyés en Syrie dimanche avec leur contenu, ont annoncé mardi les autorités. 
Les fonctionnaires des douanes jordaniennes ont fouillé les deux véhicules après avoir eu des soupçons à l’égard des conducteurs, a déclaré le général Ghaleb Sarayreh, directeur des douanes. 

"Le tigre se trouvait dans une cage qui était cachée sous des cartons dans le camion», a précisé un autre fonctionnaire des douanes qui a ajouté que le chauffeur avait déclaré qu'il transportait des fruits et légumes. 
Les oiseaux étaient cachés dans un autre véhicule, également dans des cages, a déclaré le fonctionnaire au Jordan Times.

«Les agents ont compté environ 900 pigeons, canaris et chardonnerets,"  a indiqué le fonctionnaire des douanes, observant que les animaux étaient destinés à la vente à des commerçants en Jordanie. 

Les conducteurs des véhicules n'ont pas été appréhendés, mais "ont dû attendre que nous ayons examiné les animaux et conclu que  nous devions les réexpédier... comme stipulé dans les accords entre les deux pays", a expliqué le fonctionnaire.
Il a déclaré que les agents des douanes faisaient tous les efforts pour empêcher la contrebande d’animaux et d’espèces rares qui contrevient à la convention internationale sur le commerce des espèces menacées de la flore et de la faune sauvages.

Nous alertons les voyageurs qui arrivent en Jordanie qu’ils doivent déclarer les plantes ou les animaux et obtenir une autorisation spéciale avant d’entrer dans le royaume,” a-t-il dit.