vendredi 29 septembre 2006

La fin programmée de l'entité sioniste

Je n'aime pas trop utiliser les textes issus de sites comme Rumor Mills News, mais celui-ci me semble assez intéressant. Etayé par des faits, il nous livre l'essence de tout conflit dans le cadre d'une colonisation de peuplement. L'essence de ce genre de conflit est tout simplement démographique et la victoire ultime dépend avant tout de ce facteur comme on l'a vu en Algérie et, plus récemment, au Zimbabwé et en Afrique du Sud.
L'article ne le précise pas, même si on peut le déduire, mais l'entité sioniste, en dépit de ses efforts pour attirer de nouveaux immigrants, connaît un solde migratoire négatif, phénomène qui s'est accentué avec la récente agression contre le Liban et les effets matériels et psychologiques de la riposte de la résistance du pays du cèdre.
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par ChristopherBollyn, traduit de l'anglais par Djazaïri

Les vrais chiffres de la population en Israêl sont un secret bien gardé. On ne les obtient pas facilement et « les chiffres « officiels » fournis par l'Etat israélien ne sont pas toujours exacts. Ils sont fortement exagérés.
Ces chiffres sont gardés secrets parce que les statistiques démographiques révèlent le scandale du crime sioniste et prouvent de manière certaine que l'Etat sioniste a complètement échoué à attirer les Juifs.
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Le nombre de Palestiniens dépasse largement celui des juifs nés en Israël, et pourtant ces Juifs nés le plus souvent à l'étranger ont volé les terres, les vergers et les maisons de la population indigène majoritaire. Pour réduire ce écart les sionistes tentent actuellement de faire venir des immigrants de Russie, d'Afrique, d'Asie et de tout endroit où on peut trouver des Juifs susceptibles d'être amenés en israël.
La plupart des Israéliens préfèreraient vivre ailleurs s'ils le pouvaient – et ils sont nombreus à le faire. Des milliers d'israéliens résident de manière permanente à New-York et à Los Angeles par exemple et sont néanmoins inclus dans les statistiques officielles israéliennes comme résidant en Israël même s'ils ne viennent qu'une fois par an en Eretz Israël.
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Basons nous sur les données du CIA's World Factbook pour Israël, Gaza et la Cisjordanie et examinons les écarts (les données de la CIA sont de 2003 et 1996 et ne tiennent donc pas compte de l'afflux massif de Russes ces dernières années).
La population actuelle d'Israël est de moins de 6 millions de personnes, avec 76,5 % de Juifs en 2003 selon la CIA dont à peine 20,8 % est né en Israël d'après les données de la CIA pour 1996. Ce pourcentage de Juifs nés en Israël a certainement diminué aujourd'hui.
Ce qui voudrait dire que si tous les Israéliens qui vivent à l'étranger étaient effectivement installés en Israêl, on aurait toujours moins de 1,3 million d'Israéliens nés en israël (les Sabras) en résidant en palestine. Le reste de la population « juive » d'israêl est en réalité composé de Russes, d'Américains, de Sud-Africains, d'Ethipiens, de Marocains et autres qui sont venus en palestine, affirmant être Juifs et avoir le droit de vivre sur ce territoire.
Le groupe le plus important est celui des résidents russophones, dont beaucoup ne sont juifs dans aucun sens du terme.
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Si nous admettons les chiffres de la CIA selon lesquels il y a environ1,3 millions « d'israéliens ,» c'est-à-dire de Juifs nés en Israël, nous pouvons les utilser pour nous livrer à quelques comparaisons :

Ces données impliqueraient que moins d'un Juif sur quatre résidant en palestine n'y est pas né. Ce qui revient à dire que pour chaque Sabra (Juif né en Israël) on compte au moins trois Juifs non Israéliens.
Ce qui veut dire qu'il y a plus de Palestiniens dans la bande de Gaza qu'il n'y a d'Israéliens. Il y a environ 1,5 million de Palestiniens dans la bande de Gaza.
Cela signifie aussi qu'il y a deux fois plus de Palestiniens en Cisjordanie qu'il n'y a d'Israéliens. Environ 2,6 millions de Palestiniens résident en Cisjordanie.
Et qu'il y a environ 65 fois plus d'Egyptiens que d'israéliens.
Et que la population palestinienne résidant en Palestine est plus nombreuse que celle de Los Angeles tandis que la population israélienne est moins importante que celle de San Antonio.
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Ces chiffres révèlent clairement l'essence du conflit arabo-israaélien. Une minorité juive née à l'étranger a usurpé le territoire et le droit naturel de la population palestinienne.
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Combien de temps une telle injustice et de tels écarts peuvent-ils durer?
Je suis prêt à parier que cet état de fait ne durera pas très longtemps.

dimanche 24 septembre 2006

Le choc du siècle : civilisa-sionisme contre "barbarie" "islamique"

Jonathan Cook n'est pas n'importe qui. C'est un journaliste Anglais indépendant qui a fait deux choix importants. Tout d'abord il se veut journaliste indépendant, "freelance," c'est-à-dire qu'il ne dépend pas d'un seul organe de presse mais qu'il apporte des contributions à des media aussi différents que le Times de Londres, le Monde diplomatique, le Daily Star de Beyrouth ou encore Counter Punch, un excellent magazine politique publié aux USA et dont provient l'article ci-dessous. Son autre choix est de vivre sur les lieux où se passe l'actualité qu'il relate et analyse. Sur les lieux signifie aussi ailleurs que dans la bulle dont se contentent souvent les journalistes présents en palestine occupée : Jonathan Cook n'est installé ni à Jérusalem ni à Tel Aviv mais à Nazareth, ville palestinienne incluse dans l'Etat sioniste.
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Dans cet article au titre explicite, J. Cook explique comment la machine de probagande sioniste a pu vendre ce choc des civilisations qui ménera peut-être à une guerre contre l'Iran et peut-être à d'autres guerres contre d'autres pays musulmans sans parler de toutes les luttes intestines et autres forces centrifuges que l'Occident civilisé et "judéo-chrétien" (judéo-chrétien c'est vraiment un comble, une contradiction dans les termes) ne manquera pas d'attiser.
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Comment Israël orchestre le « choc des civilisations »
par JONATHAN COOK , traduit de l'anglais par Djazaïri

Le cheminement d'une longue campagne qui a abouti ce mois-ci au ridicule rapport parlementaire, impliquant tous les partis, sur l'antisémitisme au Royaume-Uni peut être rattaché à l'intense lobbying du gouvernement israélien lancé quatre ans plus tôt, début 2002.
A cette époque, Ariel Sharon qui taillait en pièces le peu qui subsistait des accords d'Oslo en réoccupant les villes de Cisjordanie sous contrôle de l'Autorité palestinienne par une opération destructrice bâptisée Bouclier Défensif, enrôla les media israéliens dans son combat, La presse locale se mit alors à mettre continuellement en avant des inquiétudes sur la montée d'un « nouvel anti-sémitisme », thématique reprise rapidement et de manière enthousiaste par le puissant lobby sioniste aux USA.
Ce n'était certes pas la première fois qu'Israël faisait appel au soutien de ses fidèles aux USA. Dans « Beyond Chutzpah,» Norman Finkelstein documente l'apparition d'assertions sur l'existence d'un nouvel antisémitisme qu'il met en relation avec la médiocre performance d'israêl pendant la guerre d'octobre 1973. L'idée était alors que l'accusation d'antisémitisme pouvait être utilisée contre ceux qui critiquaient israël afin de réduire les pressions visant à la restitution du Sinaî à l'egypte et à l'ouverture de négociations avec les Palestiniens.
Israêl avertit l'opinion mondiale d'une nouvelle vague d'antisémitisme au début des années 80, au moment justement où il fit l'objet de critiques sans précédent à cause de l'invasion et de l'occupation du Liban. Ce qui distinguait le nouvel antisémistisme du racisme traditionnel anti-Juif du type de celui qui avait abouti aux camps de la mort en Allemagne, était, selon ceux qui le mettaient en avant, que cette fois il caractérisait plus la gauche progressiste que l'extrême droite.
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Les dernières assertions sur un nouvel antisémitisme ont pris corps au printemps 2002 sur le site anglophone du quotidien libéral israélien Haaretz qui mit en ligne pendant des mois un supplément spécial sur le « Nouvel antisémitisme, » prévenant que la « haine ancestrale » connaissait un renouveau aux USA et en Europe. Ce refrain devait être vite repris par le Jerusalem Post, quotidien anglophone de droite régulièrement mobilisé par les pouvoirs israéliens pour s'assurer du soutien de leurs politiques chez les Juifs de la Diaspora.
Les soutiens d'israël affirment qu'à l'instar de ses précurseurs, la dernière vague d'antisémistisme est à mettre au débit des mouvements progressistes occidentaux – tout en ajoutant un élément nouveau. Un antisémitisme Occidental omniprésent mais en grande partie latent était revivifié par l'influence politique et intellectuelle croissante d'immigrés Musulmans extrémistes. Le sous-entendu étant qu'une alliance contre nature s'était nouée entre la Gauche et l'islam militant.
Ce genre de conceptions a d'abord été formulé en novembre 2002 par des membres importants du cabinet Sharon dans le Jerusalem post où, par exemple, Binyamin Netanyahu avertissait que cet antisémistisme latent se réactivait :
« De mon point de vue, de nombreux Européens s'opposent à l'antisémitisme et de nombreux gouvernements et responsables s'y opposent également, mais les germes [de l'antisémitisme] sont présents. Dire qu'ils n'existent pas revient à ignorer la réalité.Ces germes ont été repris et stimulés ouvertement par la force antisémite la plus puissante qui est l'antisémitisme islamique de certaines minorités musulmanes en Europe. Cet antisémitisme est souvent déguisé en antisionisme. »
Netanyahu proposait de « crever l'abcès » en initiant une campagne agressive de relations publiques « d'auto-défense. » Un mois plus tard, Moshe Katsav, le président israélien, choisissait la plus sensible des cibles, en prévenant au cous d'une visite officielle que la lutte contre l'antisémitisme devait commencer en Allemagne, pays où « on entend la voix de l'antisémitisme. »
Mais, comme toujours, la principale cible de la nouvelle campagne contre l'antisémitisme étaient les USA, le généreux parrain d'israël. Là-bas, les membres du lobby israélien se transformaient à l'unisson en prophètes de malheur.
Au début de la campagne, les motivations réelles du lobby ne furent pas divulguées : mettre sous éteignoir un débat qui en était à ses tout débuts dans la société civile US, particulièrement dans les églises et les universités, sur le désinvestissement – le retrait de capitaux non négligeables – d'Israêl en réponse à l'opération Bouclier Défensif.
En octobre 2002, après la réoccupation effective de la Cisjordanie par Israël, lAbraham Foxman, l'inusable président de l'Anti-Defamation League [équivalent de la LICRA, ndt] classa ceux qui appelaient au désinvestissement en Israêl avec les nouveaux antisémites, Il appela un nouvel organisme institué par le gouvernement israélien, le Forum de Coordination de la Lutte contre l'Antisémitisme à énoncer clairement ce que « Nous savons dans nos tripes : quand la ligne rouge [de l'antisémitisme] est franchie. »
Deux semaines plus tard, Foxman allait plus loin, avertissant que les Juifs n'avaient jamais été aussi vulnérables depuis le 2nde guerre mondiale. « Dans toute ma vie, je n'aurais jamais cru pouvoit être aussi préoccupé que nous le sommes aujourd'hui, ou que nous aurions à faire face à l'antisémitisme auquel nous sommes confrontés » déclarait-il au Jerusalem Post.
Faisant écho aux avertissements de Netanyahu, Foxman ajoutait que l'extension rapide du nouvel antisémitisme avait été rendu possible par la révolution des télécommunications, principalement internet, qui permettait aux musulmans de diffuser en quelques secondes leurs messages haineux dans le monde, contaminant des gens tout autour du globe.
Il est clair aujourd'hui qu'israël et ses soutiens avaient trois objectifs principaux en tête quand ils ont commencé leur campagne. Deux d'entre eux apparaissaient déjà dans les tentatives précédentes de mettre en exergue le « nouvel antisémitisme. » Le troisième était une nouveauté.
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Le premier objectif, certainement le mieux perçu, était de faire taire toute critique contre israêl, particulièrement aux USA. Courant 2003, il est devenu de plus en plus évident pour des journalistes comme moi-même, que les media US, puis bientôt une grande partie des media européens, étaient de plus en plus réservés à l'idée de publier les critiques même modérées d'Israël qu'ils s'autorisaient d'ordinaire. Dans le même temps, printemps 2003, Israël commençait à accélérer la construction de son mur monstrueux à travers le Cisjordanie, et les rédactions répugnaient à s'atteler à ce dossier.
Le silence du quatrième pouvoir s'est accompagné de celui de nombreuses voix progressistes dans nos universités et églises. Le désinvestissement ne figurait plus sur l'agenda. Des organisations maccarthystes comme campus Watch contribuaient à assurer le règne de l'intimidation. Des universitaires comme joseph Massad qui campaient sur leurs positions s'attirèrent l'attention vindicative de nouvelles organisations activistes comme le David project.
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Moins remarqué, un second objectif était d'éviter toute diminution de la population juive en Israël qui aurait profité aux palestiniens dans la mesure où les deux groupes ethniques appprochaient de la parité dans la zone que les israéliens appellent le Grand israël et las palestiniens la palestine historique. La démographie obsède depuis longtemps le mouvement sioniste : pendant la guerre de 1948, l'armée israélienne avait contraint à la fuite, par la terreur ou par la force, 80 % des Palestiniens qui vivaient dans les frontières de ce qui allait devenir israël de sorte à assurer sa nature d'Etat juif.
Mais, après l'occupation par Israël de gaza et de la Cisjordanie en 1967, et la croissance rapide des populations palestiniennes dominées, aussi bien dans les territoires occupés qu'à l'intérieur d'israël, la démographie est revenue au premier rang des priorités politiques d'israël.
Pendant la deuxième Intifada, devant la réplique palestinienne à la machine de guerre israélienne par des vagues d'attentats suicides contre des bus dans les grandes villes israéliennes, le gouvernement Sharon s'inquiéta de ce que des Juifs israéliens aisés pourraient se mettre à envisager que l'Europe ou les USA proposent un avenir plus sûr que Jérusalem ou Tel Aviv. L'émigration de Juifs israéliens risquait de conduire à la perte de la bataille démographique.
En suggérant que l'Europe tout particulièrement était devenue un repaire de l'islamisme fondamentaliste, on espérait que les Juifs israéliens, qui sont nombreux à posséder plus d'un passeport, auraient peur d'émigrer. Un sondage réalisé par l'Agence Juive en mai 2002 montrait que 84 % des Israéliens croyaient que l'antisémitisme était redevenu une menace sérieuse pour les Juifs du monde entier.
A la même époque les responsables israéliens centraient leur attention sur le Royaume-Uni et la France, deux Etats européens qui comportent les plus importantes populations juives et ont également des communautés musulmanes immigrées d'importance significative. Ils mettaient en avant un supposé regain d'antisémitisme dans ces deux pays dans l'espoir d'attirer leurs populations juives en Israël.
En France, d'étranges agressions antisémites ont bénéficié d'une large couverture médiatique depuis celle d'un rabbin qui avait été molesté (par lui-même comme on l'a découvert par la suite) à celle d'une jeune femme juive attaquée dans un train par des voyous antisémites (même si elle n'était pas juive comme on l'a su par la suite).
Sharon profita du climat de peur fabriqué en juillet 2004 pour affirmer que la france était la proie de « l'antisémitisme le plus barbare, » et enjoindre les Juifs Français de venir en Israël.
Le troisième objectif était inédit. Il reliait la montée d'un nouvel antisémitisme à celle du fondamentalisme islamique en Occident, impliquant que les extrémistes musulmans exerçaient un contrôle idéologique sur la pensée occidentale. Il collait bien à l'ambiance de l'après 11 septembre.
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Dans cette veine, des universitaires Juifs Américains comme David Goldhagen caractérisèrent l'antisémitisme comme en constante « évolution. » Dans un article intitulé « la globalisation de l'antisémitisme » publié dans l'hebdomadaire juif américain Forward en mai 2003, Goldhagen affirmait que l'Europe avait exporté son antisémitisme classique dans le monde arabe qui, en retour, réinfectait l'occident.
« Les pays arabes ont alors réexporté vers l'Europe cette nouvelle démonologie hybride et, en utilisant l'ONU et d'autres institutions internationales vers d'autres parties du monde. En Allemagne, en France, au Royaume-Uni et ailleurs, la forte agitation et l'expression antisémites utilisent les vieux stéréotypes appliqués autrefois aux Juifs locaux – accusation de semer le désordre, de vouloir dominer les autres – avec un nouveau contenu massivement dirigé contre les Juifs hors de leurs pays. »
Cette théorie de la contagion débridée » de la haine anti-juive diffusée par les Arabes et leurs sympathisants à travers Internet, les media et les organisations internationales a trouvé beaucoup de partisans. La journaliste néo conservatrice britannique Melanie Philips a prétendu d'une manière familière qui confine au ridicule que l'identité britannique était subvertie et marginalisée par une identité islamique qui transformait son pays en capitale du terrorisme, le « Londonistan. »
Ce dernier objectif des tenants du « nouvel antisémitisme » a rencontré un tel succès parce qu'il pouvait facilement s'emboîter avec d'autres thèmes associés avec le guerre américaine contre le terrorisme, tel le choc des civilisations. Si c'était « Eux » contre « Nous » alors le nouvel antisémitisme posait dès le départ que les Juifs étaient du côté des bons. Il incombait è l'Occident chrétien de décider de pactiser soit avec le bien (le judaîsme, Israêl, la civilisation) ou avec le mal 'l'Islam, Oussama ben laden, le Londonistan).
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Nous ne sommes pas encore au bout de ce chemin piégé; à la fois parce que la Maison Blanche est en panne d'initiatives politiques en dehors de sa guerre au terrorisme et parce que la place d'Israël est pour l'heure bien établie dans l'agenda des néoconservateurs de l'administration US.
Cette évidence est ressortie clairement la semaine dernière quand Netanyahu, le politicien israélien le plus populaire, a rajouté une couche au bêtisier mortel de la machine de propagande néoconservatrice qui passe à la vitesse supérieure pour la confrontation avec l'iran et ses projets nucléaires. Netanyahu a comparé l'Iran et son président Mahmoud Ahmadinejad à Adolf Hitler.
« Hitler s'était d'abord lancé dans une campagne militaire mondiale avant d'essayer d'obtenir des armes atomiques. L'Iran essaye d'abord d'obtenir des armes nucléaires. Vu sous cet angle, il est donc plus dangereux, » a déclaré Netanyahu aux responsables israéliens de l'anti-terrorisme.
L'allusion de Netanyahu était transparente : l'Iran veut une autre solution finale qui cible israël aussi bien que les Juifs dans leur ensemble. L'heure de vérité est toute proche selon Tzipi Livni, ministre israélienne des affaires étrangères qui prétend contre toute évidence que l'iran n'est qu'à quelques mois de la possession d'armes atomiques.
Netanyahu a ajouté que l'expression « terrorisme international était inadéquate » non parce qu'il n'existe pas mais parce que le problème est le militantisme islamique international. C'est ce mouvement qui pratique le terrorisme à l'échelle internationale, et c'est ce mouvement qui prépare sa phase ultime, le terrorisme nucléaire. »
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Face aux projets diaboliques des « fascistes islamiques, » comme ceux de l'Iran, l'arsenal atomique israélien – et l'Holocauste nucléaire qu'Israël est capable et semble prêt à provoquer – peut être présenté comme le rempart du monde civilisé.

L'écrivain et journaliste jonathan Cook est établi à Nazareth en Palestine. Il est l'auteur du livre "Blood and Religion: The Unmasking of the Jewish and Democratic State" qui sera publié par Pluto Press et diffusé aux USA par les Michigan University Press. Son site web : www.jkcook.net

samedi 23 septembre 2006

Latuff, un antisémite tropical (et imaginaire)


Je vous propose deux productions du dessinateur Brésilien Carlos Latuff. Latuff serait peut-être d'origine arabe mais ce n'est pas ça qui importe. Ce qui importe est que Latuff, par son engagement en faveur de la Palestine est honni par tout ce qui ressemble de près ou de loin à un sioniste et il est donc régulièrement taxé d'antisémite.

L'antisémitisme de Latuff est pourtant aussi imaginaire que le droit au retour en Palestine invoqué par les sionistes pour fonder un Etat juif. En 2002, des poursuites pour antisémitisme engagées en Suisse contre le site Indimedya Suisse qui avait publié des dessins de Latuff se sont soldées par un non lieu. Une situation assez voisine de celle vécue par un certain Dieudonné.
Comme Dieudonné, Latuff a le tort de ne pas faire de hiérarchie entre les victimes et de refuser que des crimes du passé servent à justifier des crimes actuels, déniant de facto la qualité d'être humain véritable à ceux qui subissent aujourd'hui la barbarie sioniste (barbarie sans couteaux ou machettes mais avec missiles, artillerie et bombes à fragmentation).
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Si Latuff n'est pas antisémite, alors comment le qualifier? Jugez vous-même, mais d'après les dessins et les légendes que je peux consulter ici, je dirais que c'est tout bonnement un humaniste ou encore un homme parmi les hommes.

mercredi 20 septembre 2006

Ramadan vous donne une occasion de pratiquer le boycott de l'entité sioniste

En cette veille de Ramadan, le message ci-dessous n'est pas inutile. En effet, le Ramadan est un moment propice à la consommation de fruits et en particulier de dattes qui sont consommées telles quelles ou dans des pâtisseries maison. Alors attention à éviter d'acheter des fruits provenant de l'entité sioniste, telles les oranges Jaffa, les avocats Carmel ou les dattes dont les marques figurent dans le corps du message. Si le jeûne de Ramadan est un acte de piété, il est aussi un moment où l'on doit penser encore plus que d'habitude aux démunis et aux opprimés. Les amateurs trouveront aisément des dattes en provenance d'autres pays, notamment d'Algérie ou de Tunisie (à mon avis les dattes d'Algérie sont les meilleures, mais bon ce n'est que mon avis).
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A l'occasion du mois de RAMADAN : Attention aux dattes d'Israël! Ehud Olmert, Premier Ministre d´Israël, vous souhaite un bon Ramadan en vous envoyant ses dattes!Attention, les dattes Jordan River sont produites en Israël.Ne collaborons pas à la politique israélienne Boycottons ses produits N´achetez pas les dattes de marque :Jordan River - King SolomonCarmel - Kalahari Méfiez-vous des emballages ne mentionnant pas l´origine. Solidaire avec le peuple palestinien et le peuple libanais. Boycott Israël.
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Transmis par linala

vendredi 15 septembre 2006

Zagat pour Malek Boutih

Il y a parfois de bonnes nouvelles et à mon avis celle-ci en est une : Malek Boutih, secrétaire national du PS aux questions de société, vient d'être condamné en justice pour diffamation envers le MRAP.
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M. Boutih était poursuivi en diffamation par le MRAP pour avoir déclaré lors d'un colloque organisé par le cercle Léon Blum que le MRAP était une organisation anti-raciste qui défile aux cris de 'mort aux juifs.'
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Je vous avais déjà parlé de ce cercle Léon Blum, qui porte le nom de la figure emblématique du socialisme français non marxiste mais franchement sioniste. Dire dans un événement organisé par ce cercle que le MRAP défile sous de tels slogans, et donc d'une manière les comprend ou les tolère, revient à affirmer devant une organisation très prosioniste que le MRAP est antisémite.
Plus qu'un mensonge, c'est une insulte faite à cette organisation et à M. Aounit, son premier responsable.
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Comment M. Boutih en est-il arrivé là? Je crois que parfois l'ascension dans une organisation se fait au prix de la déchéance de l'être humain. M. Boutih pourra cependant se consoler en pensant qu'il sait maintenant de l'intérieur ce que c'est qu'être un délinquant.

dimanche 10 septembre 2006

L'efficacité du boycott économique par les chiffres

La quotidien économique algérien Le Maghreb publie l'article ci-dessous sur les effets importants du boycott pratiqué par des pays musulmans à l'encontre des entreprises danoises. Il s'agit là d'une démonstration grandeur nature de l'efficacité de l'arme du boycott économique dont on peut regretter qu'elle ne soit pas utilisée avec la même vigueur dans l'action de soutien au peuple Palestinien. Les caricatures salissant l'image du prophète étaient certes déplorables et n'ont grandi ni leurs auteurs ni ceux qui les ont publiées, mais qu'est-ce-qu'une caricature à côté de l'injustice dont sont victimes les Palestiniens?
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Le boycott musulman a coûté 134 millions d’euros aux entreprises danoises
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Le Danemark traverse depuis quelque temps l'une des graves crises de son histoire contemporaine, à cause de la publication au mois de septembre dernier par un journal danois de douze caricatures controversées du Prophète Mohamed (QSSL), ayant donné lieu à une campagne de boycottage des produits danois dans les pays arabes et musulmans, en signe de protestation. Cette action a coûté cher aux entreprises danoises, notamment au groupe laitier dano-suédois Arla Foods. Cette société, dont les ventes ont été complètements paralysées, écoulait pour plus de 402 millions d'euros par an au Moyen-Orient. En effet, le boycott des produits danois dans le monde musulman a coûté en cinq mois environ 1 milliard de couronnes, soit 134 millions d'euros aux entreprises du Royaume, selon des statistiques publiées ce vendredi. Ce boycott entamé le 20 janvier a entraîné un recul des exportations danoises de 15,5% de février à juin, qui se sont établies à un peu plus de 5 milliards contre quelque 6 milliards durant la période correspondante de 2005, d’après l’Institut national de la Statistique. Ce sont donc les conséquences de la crise des caricatures qu’observe le pays. C’est une grande perte sèche pour les sociétés qui sont touchées. Les exportations ont chuté notamment en Arabie Saoudite avec un taux de -40% et en Iran avec -47%, qui sont respectivement le premier et le troisième marché dans le monde musulman pour les entreprises danoises. Elles ont accusé également un très net recul en Libye avec -88%, en Syrie avec -41%, au Soudan -55% et au Yemen les exportations ont baissé de -62%. Les entreprises agro-alimentaires, notamment celles produisant des produits laitiers comme Arla Foods, ont été les plus atteintes par ce boycott qui a réduit de 25,3% leurs exportations durant cette période, particulièrement en Arabie saoudite avec -72%. Les produits industriels, moins visibles aux yeux des consommateurs, ont reculé de 7,4%, selon les statistiques publiées par le même institut. Les pertes engendrées par le boycott pour l’ensemble des entreprises danoises sont beaucoup plus élevées que celles reflétées par les chiffres portant sur les exportations, car ces derniers ne tiennent pas compte des entreprises assurant les prestations de service, les transports et les investissements ou la production locale de ces sociétés.
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La publication de douze dessins satiriques du Prophète Mohamed (Qsssl) par le plus grand quotidien danois Jyllands-Posten, avait soulevé une tempête de protestations contre le Danemark dans le monde musulman. C’est la première fois dans l’histoire qu’un appel au boycott, émanant des pays musulmans, a eu un tel effet. On a assisté à un véritable raz-de-marée de protestations. Ces dessins avaient pourtant été publiés une première fois en septembre 2005 dans le quotidien danois Jyllands-Posten, sans entraîner de réaction importante. Il a fallu cette deuxième parution pour que la colère islamique monte contre le journal danois, premier à publier les dessins. Les caricatures, au graphisme et à l’esprit vulgaires, montrent dans l’une d’elles le Prophète Mohamed (Qsssl) ricanant, une bombe dans son turban. La population en Algérie a été indignée suite aux provocations du journal danois qui avait publié des caricatures portant atteinte au Prophète Mohamed (Qsssl). Rappelons que la réaction officielle de l’Algérie, a été relayée par une large campagne d’indignation des Algériens qui dénoncent une campagne de dénigrement et des actes prémédités pour porter atteinte au Prophète de l’Islam et à la foi musulmane. Dans plusieurs mosquées du pays, le prêche du vendredi a été largement consacré à la publication de ces caricatures. Des imams et des fidèles ont dénoncé avec virulence l’attitude insultante des journaux européens qui ont publié ces caricatures. Des imams on appelé à l’unité des musulmans dans le monde pour faire face à la campagne de dénigrement.
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Nassima Bensalem

samedi 9 septembre 2006

Repérage et préparation des futures élites pro-américaines

Voilà une information à priori anecdotique : des séjours de lycéens chez des familles d'accueil aux USA dans le cadre d'un programme "d'échange." Que dire si ce n'est qu'il est bien que des jeunes prennent connaissance concrètement du mode de vie d'autrui et vice-versa?
Sauf que l'échange ne se fait réellement que dans un sens : de jeunes musulmans séjournent aux USA pour s'imprégner in-situ des "valeurs démocratiques." Il n'est nullement question du séjour de jeunes Américains dans des pays musulmans aux fins de s'imprégner in-situ des "valeurs islamiques." D'autre part, de retour dans leurs pays respectifs, ces jeunes musulmans sont amenés à conduire des projets utiles à la collectivité et financés par le gouvernement US.
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L'article nous montre bien la continuité de ce programme d'échanges avec celui lancé antérieurement en direction de jeunes des ex-républiques soviétiques. Par ailleurs la liste des pays concernés par le programme est impressionnante et on y retrouve notamment, aux côtés de traditionnels alliés des USA comme l'Arabie Séoudite ou le Maroc, l'Algérie. Aucun programme de ce genre ne concerne les pays d'Europe occidentale, à l'exception de l'Allemagne.
La sélection des participants est sévère, mobilisant tests et entretiens et la formation au leadership fait partie des objectifs assignés au séjour aux USA. Il semble bien que ce programme ait surtout pour but de rapprocher des USA de jeunes gens qui ont toutes chances de faire partie des futures élites dirigeantes et intellectuelles de leurs pays et d'en faire de futurs Karzaï ou Chalabi, éventuellement un peu plus présentables.
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Des étudiants participant à ce programme US sont venus ici [en Oregon]pour la première fois en 2004
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Mail Tribune, 27 août 2006 (USA), traduit de l'anglais par Djazaïri
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Le Département d'Etat US a lancé le programme Youth Exchange and Study (YES) en octobre 2002 pour attribuer des bourses à des lycéens de pays comprenant une part significative de musulmans afin qu'ils puissent passer une année scolaire aux USA.
Selon le site web du Département d'Etat ce programme "est vital pour développer la communication entre le peuple des USA et ceux des pays partenaires dans le but de promouvoir la compréhension et le respect mutuels."
Le premier groupe de participants au programme YES est venu à Rogue Valley en 2004.
Pendant l'année scolaire 2006-2007, 675 lycéens participeront au programme, venant d' Afghanistan, d'Algérie, du Bangladesh, de Brunei, d'Egypte, de Gaza, du Ghana, d'Inde, d'Indonésie, d'Irak, de la communauté arabe d'Israël connue sous le nom de Palestine, de Jordanie, du Koweït, du Liban, de Malaisie, du Maroc, du Nigeria, d'Oman, du Pakistan, des Philippines, du Qatar, d'Arabie Séoudite, de Syrie, de Thaïlande, de Tunisie, de Turquie, de Cisjordanie, et du Yémen. Ce sera une première pour les lycéens de Brunei, du Ghana et de Thaïlande.

Les lycéens sont sélectionnés par une procédure rigoureuse avec des tests d'anglais écrits et des entretiens. Des centaines d'étudiants postulent d'environ une vingtaine de localités différentes dans chaque pays disent des participants.
Pendant leur séjour aux USA, les lycéens résident chez des familles d'accueil, fréquentent le lycée, s'impliquent dans des activités qui leur permettent de découvrir la société américaine et ses valeurs, d'acquérir des compétences en leadership et de contribuer à instruire les Américains au sujet de leurs pays et de leurs cultures.
De retour chez eux, les participants partagent leur expérience et réalisent des projets au service de la collectivité.
Le Future Leaders Exchange (FLEX) a été lancé en 1992 pour donner la possibilité à des lycéens de pays de l'ex-URSS de faire l'expérience de la vie dans une société démocratique. Il s'efforce de "promouvoir les institutions et les valeurs démocratiques en Eurasie," selon le site web du Département d'Etat.
Plus de 14 000 lycéens de l'ex-URSS ont passé une année scolaire aux USA dans le cadre de ce programme. Ils participent à des actions collectives dans notre pays et, de retour chez eux, gèrent des activités financées par les USA.
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-- Anita Burke

L'Auschwitz du bord de mer

Sans commentaire, ou plutôt un : quand la vie est un enfer dont on ne voit pas la fin, cette fin ne peut être que le paradis.

"Gaza est une prison. Personne ne peut en sortir. Nous avons tous faim."
par Patrick Cockburn à Gaza
The Independent (UK), 08 Septembre 2006. Traduit de l'anglais par Djazaïri
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Gaza est en train de mourir. Le blocus israélien de l'enclave palestinienne est si total que la population est au bord de la famine. Ici, au bord de la Méditerranée, une grande tragédie est en train de se dérouler, ignorée parce que l'attention du monde en a été détournée par les guerres au Liban et en Irak.
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Toute une société est en cours de destruction. Un million et demi de Palestiniens sont emprisonnés dans la zone la plus densément peuplée du monde. Israël a stoppé tous les échanges. Interdits de s'éloigner de la côte, les pêcheurs tentent vainement d'attraper du poisson avec des filets qu'ils lancent à la main depuis le rivage.
De nombreuses personnes sont tuées dans les incursions israéliennes quotidiennes par voie terrestre et aérienne. Depuis le 25 juin, 262 personnes ont été tuées et 1200 blessées, dont 60 ont eu des membres amputés indique le Dr Juma al-Saqa, Directeur de l'hôpital Shifa de Gaza qui va bientôt se trouver à court de médicaments. Parmi ces victimes; 64 enfants et 26 femmes. Ce conflit sanglant à Gaza a jusqu'à présent été loin de bénéficier de la même attention des medias que celle qu'ils ont accordée à la guerre au Liban.
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Le 25 juin, le soldat Israélien Shalit avait été capturé et deux autres soldats tués par des militants palestiniens qui avaient creusé un tunnel vers l'extérieur de la bande de Gaza. Peu après, écrit Gideon Levy dans le quotidien Haaretz, l'armée israélienne s'est déchaînée– il n'y a pas d'autre mot pour qualifier cela – sur Gaza, tuant, détruisant et bombardant de manière indiscriminée."Gaza a été de fait réoccupée dès lors que les tanks et les soldats vont et viennent à leur gré. Dans le district nord de Shajhayeh ils se sont emparés la semaine dernière de plusieurs maisons pendant cinq jours. Ils se sont retirés après avoir tué 22 Palestiniens démoli trois maisons et rasé au bulldozer des vergers d'oliviers, de citronniers et d'amandiers.
Fuad-al-Tuba, un agriculteur de 61 ans qui possédait une exploitation à cet endroit nous dit : "Ils ont même détruit 22 de mes ruches et tué quatre moutons." Il nous montre avec tristesse un champ et son sol brun sable ravagé par les chenilles des bulldozers et où les souches d'arbres et les branches cassées aux feuilles fanées gisent en tas. Tout près, une voiture jaune est renversée au milieu d'un tas de débris de béton, ce qui reste d'une petite maison.
Son fils, Baher al-Tuba, décrit comment pendant cinq jours les soldats israéliens l'ont enfermé avec sa famille dans une pièce de leur maison où ils ont survécu en buvant l'eau d'une mare. "Des tireurs d'élite avaient pris position aux fenêtres et tiraient sur quiconque approchait." dit-il. Ils ont tué Fathi Abou Gumbuz, un voisin âgé de 56 ans qui sortait simplement pour aller chercher de l'eau."
Parfois l'armée israélienne prévient avant de détruire une maison. Le son qu'appréhendent le plus les Palestiniens est celui d'une voix inconnue dans leur téléphone mobile qui leur annonce qu'ils ont une demi-heure pour quitter leur domicile avant qu'il ne soit frappé par des bombes ou des missiles. Sans aucun recours.
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Mais ce ne sont pas que les incursions israéliennes qui détruisent Gaza et sa population. Selon les termes politiquement corrects de la Banque Mondiale, la Cisjordanie et Gaza sont confrontés à "une année de récession économique sans précédent. Le revenu réel pourrait avoir diminué d'un tiers en 2006 et la pauvreté toucher près des deux tiers de la population." Ici, pauvreté veut dire un revenu journalier par habitant en dessous de 2$.
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Les signes de désespoir sont partout. La criminalité augmente. Les gens font n'importe quoi pour nourrir leurs familles. En pénétrant dans la zone industrielle de Gaza à la recherche de tunnels, les soldats israéliens en avaient chassé la police palestinienne. Quand les Israéliens sont repartis ils n'ont pas été remplacés par la police mais par des pillards. Un jour de cette semaine là, trois charrettes tractées par des ânes récupéraient la ferraille tordue des restes d'usines qui employaient auparavant des milliers de personnes.
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"C'est la pire année pour nous depuis 1948 [quand avait déferlé la première vague de réfugiés Palestiniens à Gaza]," déclare le Dr Maged Abu-Ramadan, ancien ophtalmologue et maire actuel de la ville de Gaza. "Gaza est une prison. Ni les personnes ni les biens ne sont autorisés à en sortir. Les gens ressentent déjà la faim. Ils essayent de survivre avec du pain, du felafel et les quelques concombres et tomates qu'ils cultivent eux-mêmes."
Les quelques moyens dont disposaient les Gaziotes pour gagner de l'argent ont disparu. Le Dr Abu-Ramadan explique que les Israéliens "ont détruit 70 % des orangeraies pour créer des zones de sécurité." Les oeillets et les fraises, deux des principales productions d'exportation de Gaza ont été jetés ou sont en train de pourrir. Une attaque aérienne israélienne a détruit la centrale électrique réduisant de plus de moitié l'électricité disponible. La fourniture d'électricité est devenue au moins aussi aléatoire qu'à Bagdad.
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L'agression israélienne de ces deux derniers mois a frappé une société déjà atteinte par le retrait des aides de l'Union Européenne après les élections de mars qui ont porté le Hamas à la tête du gouvernement palestinien. Israël séquestre les taxes dues sur les marchandises qui entrent à Gaza. Sous la pression US, les banques arabes à l'étranger le transfèrent plus de fonds au gouvernement.
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2/3 de la population active est sans emploi et l'autre tiers qui généralement travaille dans la fonction publique ne reçoit plus, de salaire. Gaza est maintenant, et de loin, la région méditerranéenne la plus pauvre. Le revenu par habitant est de 700$, à comparer avec les 20 000$ par habitant d'Israël. La situation est bien pire qu'au Liban où le Hezbollah indemnise largement les victimes pour leurs maisons détruites pendant la guerre. Comme si tout ça n'était pas suffisant, cette semaine ont eu lieu des grèves et des marches de protestation de soldats, policiers et membres des forces de sécurité restés sans salaire. Ces protestations ont été organisées par le Fatah, l'organisation du président palestinien Mahmoud Abbas, connu également sous le nom d'Abou Mazen, vaincu par le Hamas au cours des élections de Janvier. Ses partisans ont parcouru les rues en brandissant leurs Kalachnikovs. Ils criaient : "Abou Mazen, tu es un brave. Sauve nous du désastre." Amers, les miliciens du Hamas faisaient profil bas pendant les manifestations mais les deux camps sont tout proches de l'affrontement.
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Le siège israélien et le boycott européen sont un châtiment collectif de toute la population de Gaza. Les miliciens ne sont pas près d'être dissuadés d'agir. Alité à l'hôpital de Gaza, se trouve un jeune homme déterminé nommé Ala Hejairi, blessé au cou, aux jambes, à la poitrine et au ventre. "J'étais en train de poser une mine anti-char la semaine dernière à Shajhayeh quand j'ai été touché par les tirs d'un drone israélien," explique-t-il. "Je retournerai dans la résistance quand j'irai mieux. Pourquoi devrais-je m'inquiéter? Si je meurs, ce sera en martyr et je rejoindrai le paradis."
Adel, son père, dit sa fierté pour les actions faites par son fils et ajoute que trois de ses neveux sont déjà des martyrs. Il soutient le gouvernement Hamas ; "Les Etats arabes et occidentaux veulent abattre ce gouvernement parce que c'est le gouvernement de la résistance."
Avec l'effondrement de l'économie, de nombreux jeunes hommes de Gaza voudront prendre la place d'Ala Hejairi. Sans entraînement et mal équipés, la plupart seront tués. Mais la destruction en cours de Gaza rendra la paix impossible au Moyen-Orient pour les générations à venir.

mardi 5 septembre 2006

Lyon : Rassemblements commémoratifs des massacres de Sabra et Chatila

transmis par Palestine en marche (Lyon)

Commémorer les massacres des camps de Sabra et Chatila

9 septembre 2006 à partir de 10 h. : Place du Mas du Taureau, Vaulx-en-Velin
16 septembre 2006 à partir de 10 h. : devant le marché des Minguettes, Vénissieux
16 septembre 2006, à partir de 15 h. : Place Bellecour - Lyon


Les massacres des populations civiles : une constante de la politique sioniste



Entre le 16 et le 18 septembre 1982, l’Etat d’Israël supervise un des massacres les plus sanglants de l’histoire contemporaine de la région : près de 3000 civils, enfants, femmes et vieillards pour la plupart, sont assassinés de sang-froid, dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila, à Beyrouth. Après le retrait de la résistance palestinienne, sous la supervision des grandes puissances, Etats-Unis et France y compris, des hordes sauvages libanaises se lancent à l’assaut des camps, pendant deux jours et deux nuits, protégées et éclairées par les forces israéliennes qui occupaient Beyrouth.

Mais si le massacre de Sabra et Chatila fut exécuté par des sous-mains et supervisé par les sionistes, l’histoire du sionisme en Palestine est une suite de massacres, perpétrés par les juifs sionistes eux-mêmes : colons, membres de milices terroristes ou soldats de l’armée après 1948. Les massacres commis sont innombrables. Pour voler un pays, les sionistes massacrent. Massacrer des populations civiles va de pair avec la destruction de villes et villages et des lieux saints. Massacrer des populations permet de falsifier l’histoire et d’effacer l’identité de toute une population : ces crimes contre les Palestiniens font partie intégrante de la nature de l’entité sioniste basée sur une idéologie raciste et colonialiste.

Le massacre des populations civiles palestiniennes est en effet inscrit dans l’idéologie sioniste. Celle-ci, dont le but est de créer « un Etat juif pour les juifs » et de former une « tête de pont de la civilisation occidentale » dans le monde arabe, considère que la Palestine doit être vidée de sa population autochtone, les Arabes palestiniens.

Bien avant l’instauration de l’Etat d’Israël, alors que la Palestine était sous mandat britannique, le mouvement sioniste s’est doté de milices (Stern, Irgoun, Haganah…), dont le seul but était de terroriser et massacrer la population palestinienne. La Haganah, créée en 1920, comportait en 1948, avant la proclamation de l’Etat d’Israël, 120 000 membres, ce qui représentait 20 % du total de la population juive "immigrée". Cet énorme pourcentage (par comparaison, le pourcentage des forces armées dans un pays est en règle générale de 1 à 2%) dénote bien la nature et les intentions d’un Etat basé sur la militarisation de sa population.

Près d’une centaine de massacres sont commis de 1937 au 15 Mai 1948 (date de la proclamation de l’Etat d’Israël) : grenades lancées sur des marchés, à la sortie des mosquées, comme à Haïfa ou al-Quds, attaque de villages et massacre de leurs habitants, comme à Abbassiya, en Décembre 1947, où des membres de l’Irgoun déguisés en soldats britanniques attaquent le village, font sauter des maisons, tirent sur les gens et placent des bombes à retardement qui feront d’autres victimes les jours suivants.
Ces massacres ont continué avec une violence accrue dans les périodes précédant et suivant la création de l’Etat d’Israël mais se perpétuent jusqu’à nos jours.

Hier comme aujourd’hui, qu’ils soient commis par des gangs terroristes ou par une armée régulière, les massacres s’inscrivent toujours dans un objectif politique, l’ultime étant d’occuper toute la Palestine en annihilant toute résistance.

Expulser
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Ainsi le massacre de Deir Yassine, perpétré les 9-10 Avril 1948, avait-il aussi pour but de « servir d’exemple » à la population palestinienne, et notamment dans la région d’al-Quds, suivant le sinistre slogan sioniste : « Partez ou vous mourrez ». C’est aussi à cause du massacre de Deir Yassine que la partie occidentale de la ville d’al-Quds sera occupée. Il en était de même pour les massacres commis à la mosquée Dahmash, à Lid, le 11 juillet de la même année ou à Ramleh en juin et juillet, puisque les survivants furent poussés sur les routes de l’exil, avec les images des massacres gravés dans leurs cœurs.
Mais les sionistes ont poursuivi les réfugiés, voulant les empêcher de revenir à leurs villages et villes. Le 30 octobre 1948, les nouveaux Israéliens lancent une attaque sur le village de Houla, au sud du Liban, massacrant population libanaise et réfugiés palestiniens.

Punir la résistance et les résistants

Plusieurs massacres sont commis pour punir les résistants. Que ce soit à Sabra et Chatila en 1982, à Jénine en 2002, à Fakhani, quartier de la résistance palestinienne à Beyrouth, le 17 juillet 1981, ou à Qana (Liban), le 18 avril 1996, le but des massacres est de punir les résistants en massacrant leurs familles, leurs proches, leurs voisins.
Les massacres récents, commis au Liban au cours de la guerre américano-sioniste de juillet-août 2006, s’inscrivent dans cette optique : puisqu’il y a résistance populaire, les civils deviennent la cible privilégiée des bombardements meurtriers : villages et quartiers de villes, au sud ou dans la banlieue de Beyrouth, sont pilonnés avec une rage inégalée.

Prévenir une résistance

Des massacres ont également été commis par les forces sionistes pour créer un état de panique au sein de la population palestinienne, avant d’entreprendre une guerre. C’est le cas du massacre de Kfar Qassem, commis le 29 octobre 1956, à la veille de l’agression tripartite (anglo-franco-israélienne) contre l’Egypte.
C’est également le cas des massacres commis à Rafah et Khan Younes, dans la bande de Gaza, en 1956, alors sous administration égyptienne. Pour les forces sionistes, il fallait empêcher qu’une résistance palestinienne soutienne l’Egypte contre l’agression. Mais c’est aussi le cas des massacres commis avant la guerre de juin 1967 : le 13 novembre 1966, massacre à Sumu’, près d’al-Khalil, avec destruction des maisons, le 6 mai 1967 dans la ville d’al-Quds, où 300 civils sont tués dans leurs maisons, par familles entières, et le 1er juin dans le camp de Rafah, tuant 23 civils.

S’emparer de lieux saints

Deux massacres recensés ont été commis dans le but de s’emparer des lieux saints : al-Haram al-Sharif à al-Quds et al-Haram al-Ibrahimi à al-Khalil, en 1990 et en 1994. L’armée et la police des frontières soutiennent les colons qui prétendent arracher ces lieux aux Musulmans. C’est au moment des prières que les attaques ont lieu, causant de lourdes pertes parmi les Palestiniens : à al-Quds, 23 tués et 850 blessés, et à al-Khalil, 24 tués et 132 blessés.

Se venger

Pour les sionistes, colons ou soldats, les Palestiniens sont les cibles des actes de vengeance. Le 20 mai 1990, 7 ouvriers palestiniens à Uyun Qura tombent sous les tirs d’un soldat israélien. Le 4 août 2005, un soldat colon, refusant le désengagement israélien de la bande de Gaza, massacre les passagers palestiniens d’un bus, à Shefa Amr, en Galilée, faisant quatre victimes et une dizaine de blessés.
Le massacre de Qibya, village palestinien de la région de Ramallah, le 14 octobre 1953, est probablement un acte de vengeance, mené par Ariel Sharon et commandé par Ben Gourion. Des familles entières furent décimées lors de ce massacre.

Quelles que soient les armes utilisées, quels que soient les auteurs, quel que soit le nombre de victimes, les nombreux massacres, actes prémédités envers des populations sans défense, perpétrés depuis l’invasion sioniste de la Palestine, témoignent de la nature criminelle de cet Etat que continuent à protéger et à soutenir les puissances occidentales.

Palestine en marche

Pour commémorer les massacres de Sabra et Chatila, pour honorer la mémoire des martyrs de tous les massacres commis par l’entité sioniste

samedi 2 septembre 2006

Manif à Lyon le 23 septembre (information association Entr'Cultures)


À l’appel des collectifs anti guerre de la région Rhône-Alpes
Palestine, Liban, Irak, Afghanistan…


non aux nouvelles guerres coloniales !
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Au Proche Orient, l’été a été particulièrement meurtrier. Le Liban est dévasté. Massacres des populations, destructions systématiques : l’État sioniste israélien a une fois de plus montré son véritable visage. En Palestine, la destruction d’un peuple s’accélère, avec la complicité ou la passivité des puissances occidentales. Israël espère se « débarrasser » des résistances libanaises et palestiniennes pour faire du Liban un État-Satellite et coloniser toute la Palestine.
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En Palestine et au Liban, comme en Irak et en Afghanistan, ces guerres contre les peuples s’inscrivent dans le plan américain de domination de la région dit « Grand Moyen Orient ». Dans ces agressions sans fin, les populations, coupables d’exister et de résister, sont considérées comme des cibles légitimes, et leurs vies n’ont aucune valeur.
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À Lyon, Saint-Étienne, Grenoble, Chambéry, Valence…
Manifestons notre solidarité aux peuples du Proche Orient !
non a l’occupation !
respect du droit international !
solidaritÉ avec la rÉsistance des peuples opprimÉs !

manifestation
place bellecour-lyon
SAMEDI 23 SEPTEMBRE
A 14H30

vendredi 1 septembre 2006

Le lobby sioniste aux antipodes

Je vous propose un article sur un journaliste Juif Australien qui vient de publier un livre qui, par son caractètre très critique envers l'Etat sioniste suscite aux antipodes ce qu'on a coutume d'appeler une "controverse." L'auteur dénonce en particulier le lobby sioniste qui, comme on le sait n'existe qu"aux USA. Apparemment, malgré son inexistence, ce lobby est décidé à faire payer le prix fort à ce journaliste qui ose critiquer l'entité dans un pays qui est un de ses plus importants soutiens. Il est intéressant de constater que, comme d'habitude, il est reproché à son ouvrage des inexactitudes historiques et son caractètre trop pro-arabe. Dans la novlangue sioniste, les inexactitudes correspondent à ce que n'importe quel historien digne de ce nom appellerait des vérités ou des réalités historiques parce que justement l'exactitude historique a le défaut d'être "trop pro-arabe."
Dans l'article il est question du sionisme moderne. Le sionisme moderne est celui qui a abouti à la création de l'entité sioniste. Il existe une autre forme de sionisme, le sionisme religieux bien ancré dans la tradition juive. Ce sionisme là, empreint de spiritualité, n'a jamais eu de visée politique ni l'idée de créer un Etat. Il prêchait simplement le retour à Sion comme aboutissement d'une démarche spirituelle. Le sionisme moderne, qui sévit actuellement, s'est construit pour l'essentiel en oppostition avec le sionisme traditionnel. Cette opposition persiste encore dans l'existence d'un courant du judaïsme fortement anti-sioniste.
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Décidé à critiquer Israël
The Age (Australie) 20 août 2006
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Un essayiste Juif veut faire entendre son point de vue malgré les accusations d'anti-sémitisme.
Par Sarah Smiles, traduit de l'anglais par Djazaïri

Il y environ deux ans, au cours d'une fête de mariage, Antony Loewenstein avait été apostrophé dans les toilettes par un proche furieux à son encontre.
"Il a commencé par dire que mon travail était une honte, qu'il était insultant et incitait à l'antisémitisme," se souvient Loewenstein

La grave accusation d'antisémitisme a poursuivi Loewenstein, qui est Juif, depuis que, jeune journaliste, il s'est mis à critiquer israël. Une tribune libre qu'il avait rédigée pour le Sydney Morning Herald en 2003 – interrogeant ce qu'il décrivait comme la cécité israélienne aux souffrances des Palestiniens sous l'occupation – avait suscité un nombre incalculable de courriers haineux.
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Depuis, Loewenstein est vilipendé comme étant un "self-hating Jew" [Juif qui se déteste], un "traître" et même comparé à Joseph Goebbels, le chef de la propagande nazie – de dures accusations à l'encontre d'un brave garçon juif qui a grandi à Brighton et dont la famille a péri dans les chambres à gaz des Nazis.

Alors que les insultes ont été souvent difficiles à encaisser (Loewenstein a reçu une menace de mort plus tôt dans le courant de cette année) il réfuse d'admettre que la critique d'Israël puisse être posée automatiquement comme antisémite. Il pense que des membres de la communauté juive, pénétrés du traumatisme de l'Holocauste, utilisent l'accusation d'antisémitisme comme arme pour faire taire les désaccords sur l'Etat Juif.

Son premier livre, My Israel Question, est une réflexion personnelle franche sur le combat entre sa judéité, le sionisme moderne et la politique israélienne. Il soulève des questions dérangeantes et la controverse en décrivant Israël comme un Etat fondamentalement raciste qui applique un apartheid brutal envers le peuple Palestinien.
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Il soutient aussi qu'en Australie un puissant lobby juif utilise ses moyens pour intimider journalistes et hommes politiques.
"Les politiques qui s'expriment franchement le payent au prix fort," selon Loewenstein qui affirme que ceux qui se sont exprimés par le passé pour défendre les Palestiniens ont été systématiquement "laminés par le lobby israélien."
La réflexion de Loewenstein a débuté avec le malaise qu'il avait ressenti face au racisme et au sentiment de supériorité qu'il avait découvert dans sa famille envers des non Juifs. Ses petites amies non Juives n'étaient pas les bienvenues à la maison. Une de ses petites amies polonaise avait été soupçonnée d'avoir un passé familial antisémite.
Loewenstein s'était aussi senti mal à l'aise avec ce qu'il percevait comme un "aveuglement" des Juifs engagés dans un soutien sans faille à Israël.
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Il s'est mis à lire d'autres relations du conflit israélo-arabe qui a abouti au déplacement des Palestiniens et à la création de l'Etat juif en 1948. Fêtée par les Israéliens, elle est vécue comme la "nakbah," la catastrophe par les palestiniens dépossédés.

Son livre parle de son voyage l'an dernier dans les Territoires Occupés où il a pu observer par lui-même les "routes seulement pour Israéliens" et les nombreux points de contrôle pour empêcher la circulation des palestiniens – point de contrôle où une Palestinienne avait accouché suite au refus de la laisser passer pour se rendre à l'hôpital. Dans un kibboutz en Israël il a rencontré un couple désabusé, des membres d'une famille qui affirmaient une haine profonde envers les palestiniens, et des journalistes de gauche qui s'interrogeaient sur la pérennité du sionisme moderne.
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L'ouvrage de Loewenstein rencontre déjà une opposition acharnée.
Michael Danby, député fédéral élu à Melbourne Ports l'a rejeté sans appel en le qualifiant de "dégoûtant" avant même sa publication. "Je ne cherche pas à censurer M. Loewenstein, mais... la décision de Melbourne University Press de choisir une telle personne – c'est quelqu'un de complètement marginal – pour écrire un livre sur un sujet grave," a-t-il déclaré à The Age.
"Pourquoi voudrait-on lire quelque chose de quelqu'un qui a des points de vue aussi haineux? Je pense que la plupart des gens vont suivre mon conseil et l'ignorer. Je ne crois pas qu'il en vendra un exemplaire."
Loewenstein considère qu'une telle aversion pour d'autres points de vue dans la communauté juive reflète le désir de dominer le discours sur le conflit israélo-arabe. Il explique que "la définition de l'équilibre (journalistique) par les organisations sionistes consiste à dire que seul notre côté a raison et doit être entendu."
Si, selon Loewenstein, le débat en matière de politique est de rigueur en Israël, il pense qu'il existe une loi non dite dans la diaspora juive qui veut qu'Israël ne doit pas être critiqué en public.
S'il soutient le droit à l'existence d'Israël et une solution à deux Etats pour les Palestiniens, il rejette cependant le concept d'Etat juif et les politiques qui empêchent les non Juifs d'accéder à la pleine citoyenneté.
"Dans le cas d'un mariage entre un Israélien et un Palestinien des territoires occupés, les conjoints ne peuvent avoir les mêmes droits à la citoyenneté," dit Loewenstein. C'est du racisme pur et simple."
Alors que beaucoup de gens voient le conflit israélo-arabe à travers le prisme du droit d'Israël à la sécurité, assiégé qu'il est par des groupes extrémistes qui ont juré sa destruction, Loewenstein voudrait que l'on comprenne pourquoi une telle haine d'Israël existe dans le monde arabe. Il l'attribue à ce qu'il décrit comme la brutalité israélienne et ses sympathies penchent nettement vers le peuple Palestinien.
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Si le livre de Loewenstein a été critiqué pour ses inexactitudes historiques et pour son caractère bien trop pro-arabe, il a cependant lancé le débat en Australie sur Israël et le contrôle du discours sur le conflit israélo-arabe.
Loewenstein ne considère pas avoir agi avec légèreté : ses prises de position ont un coût personnel très élevé. Certains membres de sa famille ne lui parlent plus et les amis Juifs ont pris leurs distances vis-à-vis de ses parents.
"Je sais que mon infidélité à la cause [d'Israël] suscite colère, angoisse et frustration," dit-il. "Mais pour moi démocratie veut dire pluralité de points de vue et il est évident que beaucoup de ces personnes qui m'envoient des courriers haineux ne croient pas à la démocratie et ne devraient probablement pas vivre dans une démocratie. Ils pensent que mes opinions ne devraient pas être entendues. Qu'est-ce-qui leur fait peur dans le débat?"
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My Israel Question d'Antony Loewenstein's est publié par Melbourne University Press.