dimanche 11 mai 2014

Espionnage sioniste aux Etats Unis, Jeff Stein enfonce le clou!

Les informations sur l'importance de l'espionnage sioniste aux Etats Unis ont fait de grosses vagues chez les indus occupants de la Palestine. L'article du magazine Daily Beast/Newsweek a en effet déclenché un feu roulant de démentis ainsi que des accusations allant jusqu'à celle d'antisémitisme, Ce feu roulant a conduit Newsweek à récidiver avec un autre article de Jeff Stein dont le but est d'enfoncer définitivement le clou.
Un deuxième article qui a fait sortir Danny Yatom, un ancien chef du Mossad, de sa torpeur et se fendre d'une déclaration sur le caractère « délirant » du reportage de Newsweek.
Jeff Stein
Jeff Stein

Quant au ministre sioniste du renseignement et des affaires stratégiques Yuval Steinitz, il accuse une volonté de saboter les relations entre les Etats Unis et l'Etat prétendu juif.
Steinitz a certainement raison car on ne peut pas imaginer qu'un organe de prsse grand public comme Newsweek se hasarde à publier de telles informations, sans s'embarrasser trop du conditionnel, sans le feu vert voire à l'instigation de cercles influents au sommet du gouvernement des Etats Unis,
Une affaire qui est sans doute à situer dans le contexte des multiples humiliations subies par la diplomatie américaine dans sa volonté de faire avancer un processus de paix. Une volonté impertirbalement contrariée par un régime sioniste plus fanatique que jamais.


L'espionnage agressif des Etats Unis par Israël est généralement étouffé

par Jeff Stein, Newsweek (USA) 8 mai 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri

Quand l'équipe chargée de la sécurité de Susan Rice, la conseillère à la sécurité nationale de la Maison Blanche, inspectaient sa suite dans un hôtel de Jérusalem mardi soir, ils avaient en tête la présence d'un visiteur surprise dans la chambre du vice président Al Gore il y a 16 ans cette semaine, un espion dans un conduit d'aération.
Susan Rice a rencontré Shimon Peres mercredi 7 mai
Susan Rice a rencontré Shimon Peres mercredi 7 mai
Selon un ancien cadre du renseignement américain, un agent des services secrets qui profitait d'un moment de solitude dans la salle de bains de Gore avant l’arrivée du VIP avait entendu un bruit métallique de raclage. "L'équipe des services secrets avait inspecté la chambre [de Gore] à l'avance tous ses membres étaient partis, sauf un agent, qui avait décidé de prendre un long temps sur le trône," a rapporté l'ancien cadre des services secrets à Newsweek . "Donc, la chambre était calme, il tait en train de contempler ses orteils quand il entend un bruit dans la ventilation. Et il voit le cache de la ventilation qui est déplacés de l'intérieur. Et puis il voit un mec qui commence à sortir du conduit dans la pièce "

Est-ce que l'agent s'est dépêché de prendre son arme ? Non, nous a dit l'ancien agent avec un petit rire. « Il a toussoté et le gars est reparti dans le conduit. »

Aux yeux de certains, ce incident est une bonne métaphore pour les coulisses des relations entre Israël et l'Amérique, frères ennemis [« frenemies »] même dans les meilleurs moments. L'effronterie de ce monte-en-l'air de la gaine d'aération « dépassait la ligne rouge » de la conduite acceptable entre des services de renseignements amis – mais comme c'était fait par Israël, l’affaire avait été rapidement étouffée par les officiels américains.

En dépit des démentis véhéments de cette semaine par des responsables israéliens, Israël a été pris à mener des opérations agressives d'espionnage depuis de dizaines d'années contre des objectifs américains, selon des responsables des services secrets US et des sources parlementaires. Et ça continue. Ils ne sont par contre pas arrêtés très souvent.
Comme Newsweek l'avait rapporté mardi, les responsables du contre espionnage américain ont informé fin janvier les commissions parlementaires des affaires judiciaires et des affaires étrangères que les activités actuelles d'espionnage d'Israël en Amérique sont « sans équivalente indignes, » allant bien au delà des activités d'autres proches alliés comme l'Allemagne, la France, le Japon et le Royaume Uni.

«Elles sont très importantes et ça dure depuis des années, » a déclaré mercredi à Newsweek un ancien haut responsable des services de sécurité américains après le démenti « catégorique » opposé à l'article de Newsweek par, entre autres hauts dirigeants israéliens, Yuval Steinitz, ministre israélien du renseignement qui affirme qu'Israël a cessé toute activité d’espionnage aux États Unis après la condamnation en 1987 de Jonathan Pollard pour avoir espionné au profit d'Israël. Le propos d'un officiel [sioniste] anonyme été cité par la presse israélienne suggère que l'article de Newsweek avait l'odeur de l'antisémitisme. »

Mais un ancien agent américain du renseignement qui a une connaissance intime de l'espionnage israélien a rejeté l'accusation d'antisémitisme. « Il y a une petit groupe d'anciens membres de la CIA, du FBI et de l'armée qui a étudié ce reportage et qui applaudissent l'article [de Newsweek], dit-l. « Aucun d'entre eux [des membres du groupe] n'est antisémite. En fait, ça n'a rien à voir avec l'antisémitisme. Ça a seulement à voir avec pourquoi Israël est ménagé tandis que si le Japon ou l'Inde faisaient la même chose à un tel niveau, ce serait le scandale. »

À partir du milieu des années 1990, bien après Israël avait promis d'arrêter d'espionner aux États-Unis suite à l'affaire Pollard, le FBI s'est régulièrement estimé obligé de convoquer des diplomates israéliens en poste à Washington DC pour les tancer, ont affirmé à Newsweek deux anciens officiers supérieurs du contre-espionnage . Au cours de la décennie qui a suivi le 11 septembre l'un d'eux a indiqué que les Israéliens avaient été convoqués des«dizaines» de fois et qu'on leur avait dit "d'arrêter les embrouilles, selon les propres termes de l'un d'entre eux, un ancien haut responsable du FB. Mais étant des «alliés», les Israéliens s'en sont presque toujours tirés avec un simple avertissement.

Mais peu importe le degré de sévérité de la leçon administrée par le FBI – habituellement délivrée personnellement au plus gradé des représentants du renseignent à l'ambassade israélienne – les Israéliens n’étaient en rien ébranlés précise un autre ancien officier supérieur du renseignement américain. « On ne peut pas mettre un Israélien dans l'embarras, » dit-il. « Il est tout simplement impossible de leur causer de l'embarras. Vous les prenez la main dans le sac, et ils haussent les épaules en disant, « OK maintenant, autre chose ? »

Toujours tapi, disent les anciens officiels du renseignement, se trouvait le puissant « lobby israélien », le réseau des amis d'Israël au Congrès, dans l'industrie et dans les administrations qui se sont succédées, républicaines ou démocrates, prêts à protester contre tout ce qui est perçu comme une attaque venant des officiels des services de sécurité américains. Un ancien spécialiste du contre espionnage a déclaré à Newsweek qu'il encourait la colère d'Israël rien qu'en faisant des briefings de routine à l'intention des officiels, des hommes d'affaires et des scientifiques américains qui se rendaient en Israël pour des réunions et des conférences.

« Nous devions être très prudents dans la manière dont nous alertions les officiels américains, » dit-il. « Nous avions régulièrement des appels de membres du Congrès scandalisés par nos avertissements sur les questions de sécurité dans les séjours en Israël. Quand... le directeur de la CIA reçoit un appel d'un parlementaire indigné - ' Qu'est-ce que c'est que ces briefings de sécurité que vous donnez pour les séjours à Tel Aviv ? C'est scandaleux' – il devait leur accorder une grande attention.Il y a toujours cette délicatesse du politique dont vous devez être conscient. »

L'exercice annuel qui donne lieu à la publication par le Département d’État des profils sécuritaires des pays étrangers donnait de violents migraines aux services de renseignement, ajoute-t-il. « Quand nous élaborions les indices annuels de risque pour l'ambassade et les consulats [en Israël], c'était toujours une grosse discussion, » dit-il. »La communauté du renseignement pressait toujours pour le niveau de risque le plus élevé, tandis que le Département d’État tendait à dire, 'C’est quelque chose qui ne passera pas très bien, nous ne pouvons pas donner ce genre de note, parce que ça aura certaines conséquences en termes d'avertissements et restrictions pour les voyages'. C'était toujours un grand, grand débat la manière dont on allait évaluer la menace là-bas. »

Mais le danger est réel, affirme-t-il comme d'autres anciens fonctionnaires américains du renseignement qui connaissent les méthodes israéliennes. Les agents israéliens, « filent les officiers de la marine américaine quand ils font escale à Haïfa, ils filent les officiels de l'industrie spatiale, ou les scientifiques et leur documentation scientifique, partout. Ça a toujours été une énorme préoccupation pour la communauté [du renseignement]. »

Aux États Unis, les officiels et les hommes d'affaires israéliens cherchent toujours à inciter des [personnes] cibles américaines intéressantes à visiter Israël. Les représentants du Maf'at, un organisme administratif qui fait la liaison entre le ministère israélien de la défense et ses industries militaires, donne beaucoup de souci au contre espionnage américain, expliquent les anciens membres des services de renseignements américains. « C'étaient vraiment ceux qui nous causaient beaucoup de souci. Parce qu'ils avaient beaucoup de raisons plausibles d'assister à toutes ces conférences et à tous ces sites d'entreprises qui travaillent avec la défense et ainsi de suite. C'était une excellente couverture pour l'espionnage industriel, » dit-il.
« Je me souviens avoir parlé avec un scientifique américain qui participait à une conférence et était travaillé par un groupe d'Israéliens, » poursuit l'ancien agent de renseignement américain ? « Et ce scientifique qui avait assez de bon sens pour reconnaître ce qu'il voyait, , disait qu'il que la manière dont étaient utilisées les techniques de sollicitation -les invitations à venir [dans l'entité sioniste] pour essentiellement le pompage de l'information par un collègue scientifique. Et la naïveté des scientifiques américains était vraiment frappante. On voyait ça tout le temps. »

Des agents israéliens avaient été même assez effrontés pour l'approcher lui-même. Après avoir prononcé un discours lors d'une récente réunion des professionnels de la sécurité à Washington,, dit-il, il avait été approché par l’attaché commercial de l'ambassade israélienne. Il disait, 'Oh, c'était formidable d'écouter votre parcours, c'est un grand discours que vous avez fait, si intéressant,' et ainsi de suite. Et je pensais ; Je le vois venir, c'est l'accroche. Et bien sûr, il a dit, 'Bous n'avez jamais pensé à venir [dans l'entité sioniste] ? Nous aimerions beaucoup que vous veniez, nous prendrons en charge tous vos frais quand vous serez sur place, nous vous offrirons le voyage...' Je me disais, Venez les gars, venez. »

« Leur but, » poursuit-il, « est d'obtenir de leurs contacts qu'ils sortent des États Unis pour aller là-bas et leur payer du vin et à dîner, les évaluer pour voir quels sont leurs points faibles. Par exemple, on a eu des officiels du gouvernement qui étaient là-bas et à qui on a proposé de la drogue, dans le style, 'Hé, ça vous dirait un peu d'herbe ?' Quoi ? Oui, ce sont des officiels du gouvernement. La drogue, les femmes débarquent dans votre chambre d'hôtel – ils vous font la totale. Peu importe le niveau hiérarchique de l'officiel. »

Mercredi, le ministre du renseignement israélien Yuval Steinitz a rejeté ces allégations d'espionnage, en affirmant que "Israël n'espionner pas aux États-Unis, ne recrute pas d'espions aux États-Unis, et ne collecte pas de renseignements aux États-Unis" De même, le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Liberman a déclaré il "ne donnerait pas son 'accord à une quelconque activité d'espionnage aux États-Unis, ni directement ni indirectement." Il qualifié de « malveillantes » les allégations, attribuées par Newsweek à des responsables du renseignement qui ont briefé le Congrès.

Mais les anciens membres des services secrets tout comme ceux actuellement en fonctions campent sur leurs positions.
« Ça prend vraiment toutes les formes qu'on peut imaginer, » déclare un ancien agent des services de renseignements dont le visage a été familier pensant des dizaines d'années aux équipes dirigeantes de plusieurs agences américaines de sécurité. « C'était comme ça à l'époque où les étudiants français venaient aux États Unis pour des stages, des boulots d'été ou des choses comme ça, ils devaient tous rendre compte à un agent de la DGSE française à l'ambassade, » 3des choses semblables se passent avec les Israéliens... [qui] ont beaucoup de voyageurs qui viennent séjourner aux États Unis. »

Ces accusations directes rendent furieux les soutiens d'Israël qui y décèlent un « parfum d'antisémitisme. » Les responsables, passés ou présents, des services secrets qui se sont opposés à une libération anticipée de Pollard ont eux aussi été accusés d'antisémitisme.

Le nombre élevé de jeunes Israéliens qui dépassent leur durée autorisée de séjour a été un point de blocage dans la démarche d'Israël pour sortir de la liste des pays pour lesquels un visa est exigé. Un autre point est l'absence de signalement régulier à Interpol des passeports perdus ou volés. Un problème plus important a été le traitement brutal que ce pays inflige aux Arabo-américains et aux activistes pro-palestiniens qui se rendent en Israël. Mais les efforts d'Israël pour se procurer les secrets militaires, scientifiques et industriels des États Unis sont aussi apparus comme un obstacle majeur, si ce n'est le principal obstacle dans la normalisation des relations au niveau des visas, selon des sources au Congrès.

« J'ai assisté à ce briefing – il y en a eu plusieurs » effectués en 2013 par des membres des services de sécurité américains sur l'espionnage israélien, a déclaré à Newsweek un ancien attaché parlementaire. « A celui auquel j'avais assisté, étaient présents des cadres supérieurs des affaires étrangères, la commission au grand complet, la sous-commission... des représentants du judiciaire, des Républicains, des Démocrates, les chefs de groupe parlementaires. Je ne pense pas qu'il y avait ne serait-ce qu'une seule personne qui ne travaillait pas pour un parlementaire qui n'était pas ardemment pro-israélien, » dit-il.

« Et après coup, nous disions, 'Impossible. Vous avez dû raconter des putains de blagues.' » Les preuves sur l'espionnage israélien étaient écrasantes, dit-il. L'exemption de visa n'était plus d'actualité.

« Les voix dans la pièce, » se souvient l'attaché parlementaire disaient, « 'En aucune manière cela ne peut être possible.' »

jeudi 8 mai 2014

Espionnage sioniste aux Etats Unis, trop c'est trop!

La presse en parle et cette affaire est un signe de plus que les relations entre l'entité sioniste et les Etats Unis vont vers des temps plus tumultueux et difficiles pour le régime sioniste.

Ce dont parle la presse, c'est bien sûr des réticences des Etats Unis à dispenser les ressortissants sionistes de visa pour pénétrer sur leur territoire au motif que l'Etat juif pratique un espionnage agressif sur le territoire de l'Oncle Sam.

Et ce, en dépit de l'arrestation de certains agents sionistes, le plus connu étant Jonathan Pollard, un analyste qui travaillait pour l'US Navy et qui a livré quantité de secrets importants à ses officiers traitants, nombre de ces secrets ayant fini dans les bureaux du KGB soviétique en contrepartie, suppose-t-on d'autorisations d'émigration pour les Juifs d'URSS.

Les organisations sionistes restent mobilisées en faveur de Jonathan Pollard
Je vous livre l'article original sur lequel sont basés tous les comptes rendus en langue française. Cet article n'omet pas aussi le fait que les autorités américaines n'apprécient pas forcément que les sionistes demandent que l'exemption de visa ne soit pas complètement réciproque puisqu'ils veulent se réserver le droit de filtrer les ressortissants arabo-américains, chose difficilement acceptable pour un pays qui se veut celui de tous ses citoyens.

Israël ne cessera pas d'espionner les États-Unis

par Jeff Stein, The Daily Beast (USA) 6 mai 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri

Qu'est-il advenu de l'honneur chez les voleurs? Lorsque la National Security Agency s'est fait prendre à écouter le téléphone cellulaire de la chancelière allemande Angela Merkel, on a considéré que c'était une manière choquante de traiter une amie. Maintenant les responsables du renseignement américain disent-quoique très discrètement, derrière des portes closes sur Capitol Hill [le Congrès des États Unis]-que nos «amis» israéliens sont allés trop loin dans leurs opérations d'espionnage ici.

Selon des notes confidentielles relatives à la législation visant à alléger les restrictions pour les visas exigibles des ressortissants israéliens, les actions de Jérusalem pour voler les secrets US sous le couvert de missions commerciales et de contrats communs en matière de technologie de défense ont « franchi des lignes rouges».

Les activités d'espionnage d'Israël en Amérique sont sans équivalent et sont indignes, ont déclaré les responsables du contre-espionnage aux membres des Commissions judiciaire et des affaires étrangères, elles vont bien au-delà des activités menées par d'autres proches alliés, comme l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni et le Japon. Un attaché parlementaire en poste au Congrès et au courant de la teneur d'un briefing de janvier dernier a qualifié ce témoignage de "très décevant ... alarmant ... même terrifiant." Un autre attaché l'a qualifié de «dommageable».

Objectif principal de l'État juif: les secrets industriels et techniques de l'Amérique.

"Aucun autre pays proche des États-Unis ne va jusqu'à dépasser la limité en matière d'espionnage comme le font les Israéliens", a déclaré un ancien membre du personnel du Congrès qui avait assisté à une autre réunion d'information classifiée à la fin de 2013, une des nombreuses réunions de ces derniers mois avec des fonctionnaires du Department of Homeland Sécurity (Sécurité Intérieure, DHS), du Département d’état, du FBI et de la Direction nationale du contre-espionnage
Les services de renseignement ne vont pas dans les détails, a expliqué l'ancien employé du Congrès, mais ils ont parlé "d'espionnage industriel ici avec des missions commerciales ou avec des entreprises israéliennes partenaires d'entreprises américaines, [ou] des agents de renseignement sous le contrôle direct du gouvernement , ce qui signifie je suppose, de l'ambassade [israélienne] ".

Un porte parole de l'ambassade israélienne a démenti catégoriquement ces accusations mardi après avoir d'abord refusé de s'exprimer sur le sujet. Aaron Sagui a déclaré à Newsweek : « Israël ne mène pas d'activités d'espionnage aux États Unis, point final. Nous condamnons ces accusations mensongères et scandaleuses qui sont dirigées contre Israël. » Les représentants de deux agences de renseignement américaines , tout en reconnaissant des problèmes avec des espions israéliens, n'ont pas voulu parler [avec la presse] des témoignages classifiés. Un représentant du Département d’état a simplement dit que des personnels des affaires consulaires et israélo-palestiniennes ont informé les membres du Congrès sur les problèmes de réciprocité du visa.

Bien sûr, les États Unis espionnent eux aussi Israël. « C'était le dernier endroit où on avait envie de partir en vacances, » a dit à Newsweek un ancien agent de haut rang de la CIA, à cause de la surveillance israélienne extrêmement pesante. Mais le niveau de l'activité d'espionnage israélien ici [aux USA] ulcère maintenant le contre espionnage américain.

« Je ne pense pas que quiconque ait été surpris par ces révélations, » déclare l'ancien attaché au Congrès. « Mais quand vous prenez du recul et que vous entendez... qu'aucun autre pays ne tire avantage de notre partenariat de sécurité comme le font les Israéliens à des fins d'espionnage, c'est assez choquant. Je veux dire, personne ne devrait perdre de vue que malgré tout ce qu'on a pu écrire sur [Jonathan] Pollard, ça continue. »

Israël et les organisations pro-israéliennes aux États Unis font pression depuis longtemps sur l'administration américaine pour qu’elle libère Pollard, un ancien analyste des services de renseignements de la marine américaine qui purge une peine de prison à vie depuis 1987 pour avoir volé des dizaines de milliers de secrets pour le compte d'Israël (le contre espionnage américain soupçonne Israël d'avoir échangé avec Moscou une partie des informations à l'époque de la Guerre Froide en échange de l'émigration des Juifs de Russie). Après avoir nié pendant une dizaine d'années que Pollard émargeait auprès d'elles, les autorités israélienne ont présenté des excuses et promos de ne plus espionner sur le sol des États Unis. Depuis, d'autres espions israéliens ont été arrêtés et condamnés par des tribunaux américains.

I.C. Smith, un ancien haut gradé du FBI spécialisé dans le contre espionnage à l'époque de l'affaire Pollard, affirme à Newsweek que, « Au début des années 1980, s'occuper des Israéliens était, pour ceux à qui était confiée cette mission, extrêmement frustrant. Les Israéliens avaient une confiance totale en leur influence, spécialement sur le Congrès, pour se débrouiller à peu près de n'importe quel problème. C’était l'époque de la Criteria Country List – qui deviendra ensuite la National Security Threat List, liste des menaces à la sécurité nationale – et je trouvais incroyable que le Vietnam et Taïwan, par exemple, y figurent alors qu'aucun de ces deux pays n'avait mené des activités comparables même de loin avec celles de l'affaire Pollard, et qu'aucun de ces deux pays n'avait une capacité comparable à mener des activités de ce genre. »

Alors que tout ça se passait, Israël faisait un intense lobbying pour figurer sur la liste restreinte des pays (38 à ce jour) dont les citoyens sont dispensés de visa pour séjourner aux États Unis.

Récemment encore, la pierre d'achoppement était le traitement discriminatoire et parfois brutal infligé par l’État juif aux ressortissants arabo-américains et palestino-américains qui veulent entrer en Israël. Israël n'a pas non plus satisfait à une autre exigence du programme, comme de signaler rapidement et régulièrement les passeports perdus et volés, disent les officiels – un problème d'autant plus sensible depuis qu'on a découvert que des Iraniens avaient embarqué avec de faux passeports dans l'avion de la Malaysia Airlines qui a disparu.

« Mais c'est la première fois que des attachés parlementaires ont indiqué que les inquiétudes en matière de renseignements et de sécurité nationale sont aussi pris en considération pour l'admission d'Israël dans le programme d'exemption de visa, »écrivait le mois dernier Jonathan Broder, chef de la rubrique défense et diplomatie de CQ Roll Call, un site d'information consacré à Capitol Hill. « La communauté américaine du renseignement s'inquiète du fait que l'admission d'Israël dans le programme d'exemption du visa rende plus facile l'entrée des espions israéliens dans le pays. »

Les Israéliens « pensaient qu'ils n'avaient qu'à claquer les doigts » et trouver des amis au Congrès pour obtenir une changement de la réglementation sur le visa, déclare un attaché parlementaire, en contournant les embûches posées par le Department of Homeland Security (DHS). Mais face à la résistance des services secrets US, Israël a récemment fait part de sa disponibilité à collaborer avec le DHS, affirment des officiels israéliens et américains. « Israël est intéressé par l'admission dans le programme d'exemption de visa et fait des pas concrets pour satisfaire à ses conditions, » a déclaré à Newsweek Aaron Sagui, le porte parole,de l'ambassade israélienne. « Tout récemment, les États Unis et Israël ont décidé de constituer un groupe de travail pour faire avancer le processus, » a ajouté Sagui, précisant que « le vice-ministre israélien des affaires étrangères Zeev Elkin conduira la délégation israélienne. » Il a refusé de dire quand la délégation d'Elkin allait arriver.

Les attachés parlementaires se sont rengorgés à cette annonce. « Les Israéliens n'ont strictement rien fait pour être admis dans le programme d'exemption de visa, » affirme l'ex attaché parlementaire, faisant écho aux points de vue de deux autres collaborateurs parlementaires qui travaillent sur ce dossier. « Je veux dire, si les Israéliens se retrouvaient dans le programme d'exemption de visa et si nous étions en mesure de répondre à ces préoccupations [des services de renseignements] – formidable, ce sont nos proches alliés, il y a de solides relations économiques et culturelles entre les deux pays, ce serait magnifique si plus d'Israéliens pouvaient venir ici sans visas. Je suis certain que ça ferait affluer l'investissement et l'argent des touristes dans notre économie et ainsi de suite. Mais ce que je trouve vraiment drôle, c'est qu'ils n'ont absolument rien fait pour entrer dans le programme. Ils pensent que leurs amis au Congrès peuvent obtenir leur admission, et ce n'est pas le cas. Le Congrès peut lever un ou deux obstacles, mais il ne peut pas simplement légiférer pour faire admettre les Israéliens [dans le programme sans satisfaire à certains critères, NdT].

Le chemin vers les exemptions de visa passe par le DHS et peut nécessiter plusieurs années ? Pour le Chili, il a fallu trois ans, a indiqué un officiel du gouvernement sous couvert d'anonymat ; pour Taïwan, « plusieurs » années. Les critères requis comprennent « une amélioration des échanges d'informations judiciaires et relatives à la sécurité avec les États Unis ; le signalement en temps opportun des passeports perdus ou volés ; et l'application de normes élevées en matière de contre terrorisme, de police judiciaire, de contrôle des frontières, de l'aviation et de la sécurité des documents, » lit-on dans une déclaration du DHS.

Israël n'est pas près de satisfaire à ces critères, observe un attaché parlementaire. « Il faut mettre en place des passeports lisibles à la machine – les e-passeports munis d'une puce électronique. Les Israéliens viennent à peine de commencer à en délivrer à leurs diplomates et à leurs hauts fonctionnaires et ainsi de suite, et il ne sera probablement pas diffusé au reste de la population avant encore dix ans. »

Mais le contre espionnage américain aura le dernier mot. Et comme il n’y a pas plus de chances qu'Israël cesse d'espionner ici qu'il n'y en a qu'il renonce au pain azyme pour la Pâque juive, la barrière du visa va sans doute rester en place.

Comme Paul Pillar l'ancien officier de la CIA en charge du Proche Orient et de l'Asie du Sud l'a dit à Newsweek, il est difficile de rompre avec de vieilles habitudes : les sionistes dépêchaient des espions en Amérique avant même la création d'Israël , pour collecter de l'argent et du matériel pour la cause et par la suite pour l’État naissant. Des composants essentiels des bombes nucléaires israéliennes ont été obtenues clandestinement ici. « Ils ont trouvé des moyens inventifs et créatifs, » affirme Pillar, pour obtenir ce qu'ils veulent. [le producteur de cinéma Arnon Milchan a admis avoir travaillé comme espion pour le régime sioniste au profit notamment de son programme d'armes atomiques, NdT].
Arnon Milchan en compagnie de Brad Pitt et Angelina Jolie. Milchan a notamment
produit Brazil, Pretty Woman , Fight Club, Daredevil et Noah.

« Si nous leur laissons le champ libre pour envoyer des gens ici, comment ferons-nous pour arrêter ça ? » ajoute l'ancien attaché parlementaire. « Ils sont incroyablement agressifs dans tous les aspects de leur relation avec les États Unis. Pourquoi leur relation avec nous en matière de renseignement serait-elle différente ? »

Jeff Stein anime la rubrique SpyTalk pour Newsweek depuis Washington, D.C.