mardi 31 juillet 2012

Syrie, exemple de désinformation: l'attaque du convoi des Casques bleus de l'ONU

Si certains d'entre vous accordaient encore un certain crédit au journal Libération, voilà qui vous amènera peut-être à réfléchir et à économiser un peu d'argent en évitant d'acheter ce torchon.

Voici ce qu'écrit ce pseudo-journal le 30 juillet:
30 juillet 2012 à 20:34
Un convoi transportant des observateurs de l'ONU dont leur chef, le général Babacar Gaye, a été attaqué dimanche par des "tanks de l'armée" syrienne, a indiqué lundi le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon."Le général Gaye et son équipe ont été pris pour cible à deux reprises; personne n'a été blessé dans ces attaques", a ajouté M. Ban lors d'un point de presse. 
C'est clair, le convoi de la mission onusienne a été visé par des tanks de l'armée syrienne.

Le même jour, le journal 20 minutes, qui a au moins l'avantage d'être gratuit, écrit à propos du même incident:

Mis à jour le 30.07.12 à 22h15
Le convoi du chef intérimaire de la Mission de supervision des Nations unies en Syrie (Misnus), le général sénégalais Babacar Gaye, a été attaqué dimanche, a annoncé ce lundi le secrétaire général de l'ONU.
«Hier, le convoi du général Gaye a été visé par une attaque», a déclaré Ban Ki-moon en précisant que c'était grâce au blindage des véhicules que l'on ne déplorait aucune victime. «Fort heureusement, il n'y a pas eu de blessés», a-t-il dit à la presse sans entrer dans les détails.
Mais des responsables de l'Onu ont révélé, sous le sceau de l'anonymat, que les cinq véhicules du convoi ont essuyé des coups de feu tirés par des armes légères à Talibissa, à une vingtaine de km de Homs, dans un secteur tenu par l'opposition.
Le mandat de la Misnus, qui a suspendu l'essentiel de ses missions d'observation en juin en raison de l'aggravation des violences, a été prorogé le 20 juillet pour une période de 30 jours.
Reuters
Ce n'est donc pas l'armée régulière qui a attaqué le convoi, mais bel et bien des rebelles. On aura noté au passage le rôle de Ban Ki-Moon dans la désinformation sur le évènements en Syrie.

lundi 30 juillet 2012

La Syrie, prochain pays démocratisé par l'OTAN?


Apparemment Laurent Fabius est tellement satisfait de ce que la France et ses alliés britanniques, américains, qataris etc. ont fait en Libye qu’il propose de récidiver en Syrie pour stopper le massacre, ça va de soi.
Sauf qu’en Libye, ce sont les prétendus rebelles et les bombes de l’OTAN qui ont provoqué massacre et destruction.

Aujourd’hui, le pays est livré au chaos. Il parait qu’il y a eu des élections libres pour une constituante et que ce sont même les «libéraux » qui les ont gagnées !
On nous refait l’Afghanistan, pays dans lequel il y a aussi, dit-on, des élections libres.

Tout va bien en Afghanistan, chacun le sait bien.
C’est un peu pareil en Libye mais on n’en parle pas trop et pour cause.

J’ai pas trouvé cette info en français, sûrement qu’elle plait pas à MM. Fabius et Sarkozy (en passant, l’intervention de l’OTAN a complètement disparu du processus qui a vu la fin du régime de Mouammar Kadhafi ! Il suffisait pourtant de rajouter « avec l’appui d’intenses bombardements aériens de l’OTAN.»

Ah, la liberté de la presse…

Associated Press, The Times (UK) 29 juillet 2012

Le commandant d’une milice libyenne a annoncé qu’un convoi qui transportait un haut reponsable de l’armée libyenne a été visé par des tirs d’armes à feu dans la ville de benghazi, à l’est du pays.

Abdel-Basit Haroun, un chef de milice à Benghazi, a déclaré que le général Khalifa Hifter  [Hifter est un agent de la CIA, note de Djazaïri] avait été attaqué dimanche par des assaillants inconnus. Il n’a pas été blessé. Le conseil intérimaire au pouvoir l’a chargé de former la nouvelle armée nationale.
Benghazi et la région orientale de la Libye ont connu une forte augmentation des tentatives d’assassinats contre d’anciens responsables de l’armée et des services de sécurité. Haroun précise que 13 d’entre eux ont été tués ce mois-ci.

Samedi soir, l’ancien chef du renseignement militaire, le colonel Suleiman Bouzz-Redah a été assassiné alors qu’il se rendait à la mosquée à Benghazi. Il avait abandonné le régime de Mouammar Kadhafi pour rejoindre les rebelles qui ont renversé au terme d’une guerre civile celui qui a longtemps dirigé le pays 

Soumission à Tel Aviv: l'avertissement des services secrets américains à Barack Obama et Mitt Romney


Au moment où Barack Obama et Mitt Romney multiplient les signes de soumission au régime sioniste, la presse anglophone, aux Etats Unis et ailleurs, diffuse largement un papier de l’Associated Press sur les activités d’espionnage qu’exercent les services secrets sionistes aux dépends des Etats Unis.

Il va sans dire que ces activités d’espionnage sont menées par des citoyens Américains qui travaillent pour le gouvernement ou pour l’armée des Etats Unis mais qui font avant tout allégeance à l’Etat sioniste. Ce qui facilite quand même les choses pour ces services secrets sionistes paraît-il si performants.

Jonathan Pollarden est le meilleur exemple. Les autorités et les groupes de pression sionistes font de gros efforts depuis des années pour obtenir l’élargissement de cet espion, c’est quasiment une cause nationale, mais aucun président des Etats Unis ne s’y est risqué, de peur d’enrager ce qu’on appelle la «communauté du renseignement » faite de fonctionnaires non élus qui pensent s’être enrôlés dans l’intérêt exclusif de leur pays.

Cet article est à n'en pas douter un avertissement pour les deux candidats afin de leur faire comprendre que, quel que soir le soutien qu’ils attendent et obtiendront du lobby sioniste, il est hors de question de libérer Jonathan Pollard.

Une curiosité de cet article est qu’il observe que l’entité sioniste n’a jamais été visée directement par al Qaïda.

Par Adam Goldman et Matt Apuzzo, Associated Press,
San Francisco Chronicle (USA) 28 juillet 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

WASHINGTON (AP) —  Le chef de la station de la CIA à Tel Aviv avait déverrouillé la boîte qui contenait le matériel sensible dont il se servait à son domicile de Tel Aviv, en Israël, pour communiquer avec le siège de la CIA en Virginie, et n’avait pu que constater que quelqu’un l’avait trafiqué. Ce dont il référa à ses supérieurs.

Cet incident, décrit par trois anciens cadres des services secrets US aurait pu être rangé simplement parmi les péripéties qui émaillent le monde de l’espionnage international, sauf que le même chose était arrivée au précédent chef de station en Israël.

C’était un rappel pas très subtil que, même dans un pays ami des Etats Unis, la CIA elle-même était sous surveillance.

Dans un incident distinct, selon deux autres anciens officiels US, un agent de la CIA en Israël était rentré chez lui pour découvrir que la place des aliments dans le réfrigérateur avait été modifiée. Dans tous les cas, les autorités US pensent que les services de sécurité israéliens étaient les responsables.
Une telle ingérence souligne ce qui est largement connu mais rarement discuté en dehors du milieu des services de renseignements: malgré les liens incontestables entre les Etats Unis et leur allié le plus proche au Moyen Orient et malgré les déclarations des politiciens US qui claironnent cette amitié, les officiels de la sécurité nationale des Etats Unis considèrent qu’Israël est, par moment, un allié frustrant et une véritable menace pour le contre-espionnage.

Outre ce que les anciens officiels US ont décrit comme des violations de domicile au cours de ces dix dernières années, Israël a été impliqué dans des affaires criminelles d’espionnage contre les Etats Unis, dans des procédures disciplinaires contre les agents de la CIA et mis en cause dans la mort d’un espion important qui travaillait pour le compte de la CIA en Syrie pendant l’administration George W. Bush.

La CIA considère Israël comme étant sa menace N°1 en matière de contre-espionnage pour sa division Proche Orient, le groupe qui chapeaute les activités d’espionnage au Moyen Orient, selon d’anciens et d’actuels officiels.
Le contre-espionnage est l’art de protéger les secrets du pays contre les espions étrangers. Ce qui veut dire que la CIA pense que les secrets d’Etat des Etats Unis sont plus à l’abri des autres services secrets de la région que d’Israël.

Israël a des services d’espionnage hautement sophistiqués et professionnels qui rivalisent avec les services américains en technicité et capacité à recruter de la ressource humaine. A la différence de la Syrie et de l’Iran, par exemple, Israël, en qualité d’allié indéfectible, bénéficie d’un accès aux niveaux les plus élevés des cercles militaires et du renseignement au sein du gouvernement des Etats Unis.

Les officiels nous ont parlé sous condition d’anonymat parce qu’ils ne sont pas autorisés à parler publiquement de ces questions sensibles pour les relations diplomatiques entre les deux pays.

Les inquiétudes du contre-espionnage persistent alors même que la relation entre les USA et Israël comprennent une étroite coopération sur des programmes de renseignement qui incluraient le virus Stuxnet qui a attaqué les ordinateurs des principaux sites iraniens d’enrichissement d’uranium. Alors que l’alliance [avec le régime sioniste] est centrale dans l’approche des Etats Unis au Moyen Orient, il y a quand même place pour un désaccord important, tout particulièrement dans la tourmente diplomatique au sujet des ambitions nucléaires de l’Iran.

«C’est une relation compliquée,» déclare Joseph Wippl, un ancien officier supérieur des actions clandestines la CIA, et ancien chef du bureau de la CIA pour les affaires parlementaires (Congrès). «Ils ont leurs intérêts. Nous avons nos intérêts. Pour les Etats Unis, il y a un équilibre à trouver.»

La façon dont Washington caractérise sa relation avec Israël est importante aussi dans la manière dont les Etats Unis sont perçus dans le reste du monde, particulièrement dans les pays musulmans.

Les éloges à l’égard des Etats Unis sont allés crescendo [dans l’entité sioniste] avant la rencontre prévue dimanche entre le candidat à la présidentielle Mitt Romney et le premier ministre Israélien Benjamin Netanyahu à Jérusalem. Leur relation remonte à plusieurs dizaines d’années, quand ils s’étaient brièvement croisés dans les années 1970 au the Boston Consulting Group. Tous deux travaillaient comme conseillers de cette firme au début de leur carrière, avant que Romney fonde en partenariat sa propre société de gestion de placements. Romney a déclaré dans un discours la semaine dernière qu’Israël était «un de nos amis les plus chers, » et a critiqué Obama pour ce qu’il a qualifié de «traitement médiocre» de l’Etat juif par l’administration Obama.

«Le peuple d’Israël mérite mieux que ce qu’il a reçu de la part du leader du monde libre,» a déclaré Romney dans un appel clair à l’électorat juif américain et aux électeurs évangélistes pro-Israël.

Les Américains peuvent bien aller dans le mur

Obama, dont on avait appris qu’il semblait avoir approuvé des critiques contre Netanyahou formulées par le président Français d’alors, benjamin Netanyahou, a défendu son travail avec Israël. «Nous avons fait beaucoup de choses avec Israël ces trois dernières années,» a déclaré Obama dans le courant de l’année. «Je pense que le premier ministre – et certainement le ministre de la défense – reconnaîtra que la coopération sans le domaine militaire et du renseignement n’a jamais été aussi étroite.»

Un porte-parole Israélien à Washington, Lior Weintraub, a déclaré que son pays avait des liens étroits avec les Etats Unis.

Les services de renseignements et de sécurité israéliens entretiennent une coopération étroite, étendue et continue avec leurs homologues des Etats Unis,» a déclaré Weintraub. «Ils sont nos partenaires dans la confrontation avec de nombreux défis communs. Toute suggestion qu’il en serait autrement est sans fondement et contraire à l’esprit et à la pratique de la coopération de nos deux pays en matière de sécurité.»

La CIA a refusé de commenter.

La tension existe des deux côtés

La National Security Agency (NSA) a toujours exercé une surveillance d’Israël. Les Etats Unis ne veulent par exemple pas être pris au dépourvu si Israël lançait une attaque surprise qui pourrait précipiter la région dans la guerre, mettre en péril les livraisons de pétrole et mettre en danger les soldats Américains.

Matthew Aid, auteur de «The Secret Sentry,» qui traite de la NSA explique que les Etats Unis ont commencé à espionner Israël avant même la création de l’Etat en 1948. Aid précise que les Etats Unis avaient une station à Chypre chargée d’espionner Israël jusqu’en 1974. Aujourd’hui, des hébréophones sont stationnés dans les locaux de la NSA à  Fort Meade dans le Maryland où ils écoutent les interceptions de communications israéliennes, dit-il.

La politique de la CIA interdit généralement à ses agents à Tel Aviv de recruter des sources dans l’administration israélienne. Ce qui ne peut se faire qu’avec l’approbation de hauts responsables de la CIA, expliquent deux anciens cadres de cette agence. A l’époque de l’administration Bush, l’accord devait être donné par la Maison Blanche.

Israël n’est pas le plus proche allié de l’Amérique, du moins quand il s’agit de savoir à qui Washington fait confiance pour les informations les plus sensibles pour la sécurité nationale. Cette confiance est l’apanage d’un groupe de nations désignées officieusement les «Five Eyes » (cinq yeux). Sous ce couvert, les Etats Unis, le Canada, la Grande Bretagne, La Nouvelle Zélande et l’Australie acceptent d’échanger des informations et de ne pas s’espionner mutuellement. Souvent, les agents des services secrets US travaillent en direct avec leurs homologues de ces pays pour traiter des informations top secrètes qui ne sont partagées avec personne d’autre.

Israël se situe dans le cadre d’une relation de second rang désignée par un autre nom officieux, «Friends of Friends.» Ce nom dérive de la phrase « les amis n’espionnent pas les amis, » et cet arrangement date de dizaines d’années. Mais les services de renseignements extérieurs d’Israël, le Mossad, et l’équivalent du FBI, le Shin Bet, tous deux considérés comme étant parmi les meilleurs du monde, ont été soupçonnés de recruter des officiels US et d’essayer de voler des secrets américains.

Vers 2004-2005, la CIA a révoqué deux agents de sexe féminin pour avoir eu des contacts non signalés [à la hiérarchie] avec des israéliens. Une des deux femmes a reconnu, sous détecteur de mensonges, avoir eu une relation avec un Israélien qui travaillait pour le ministère [sioniste] des affaires étrangères, explique un ancien officiel de la CIA. La CIA avait appris que l’Israélien avait présenté la femme à son «oncle.» Ce dernier travaillait pour le Shin Bet.

Jonathan Pollard, fonctionnaire civil de la marine chargé d’analyse de renseignements, a été convaincu d’espionnage pour Israël en 1987 alors que l’accord Friends on Friends était en vigueur. Il a été condamné à la prison à vie. Les israéliens essayent depuis des années d’obtenir sa libération. En janvier 2011, Netanyahou avait demandé à Obama de libérer Pollard tout en reconnaissant que les agissements d’Israël dans cette affaire avaient été « une faute et complètement inacceptables.»

Ronald Olive, un ancien superintendant du Naval Criminal Investigative Service (le fameux NCIS) qui avait enquêté sur Pollard, déclare qu’après l’arrestation, les Etats Unis avaient formé un groupe de travail pour déterminer quels dossiers gouvernementaux Pollard avait volés. Olive explique que ce  qu’Israël a rendu ne représente qu’une goutte d’eau dans la mer ».

Après l’affaire Pollard, les Israéliens avaient promis de ne plus avoir d’agents secrets en opération sur le sol des Etats Unis.
Ancien ingénieur mécanicien de l’armée, Ben-Ami Kadish a plaidé coupable en 2008 d’avoir remis des documents classés secrets aux Israéliens pendant les années 1980. Son officier traitant était le même que celui qui gérait Pollard.
Kadish avait permis  aux Israéliens de prendre des clichés de documents sur des armes nucléaires, une version modifiée de l’avion de chasse F-15 et du système de missiles anti-aérien Patriot. Kadish, qui avait 85 ans au moment de son arrestation, avait évité la prison et reçu une amende de 50 000 dollars. Il avait déclaré au juge «Je pensais que j’aidais Israël dans faire de tort aux Etats Unis.»

En 2006, un ancien analyste du Département de la Défense a été condamné à plus de douze ans de prison pour avoir donné des informations classifiées à un diplomate Israélien et à des lobbyistes pro-Israël.

Malgré l’affaire Pollard et les autres, Olive dit avoir la conviction que les deux pays doivent maintenir d’étroites relations «mais devons-nous rester vigilants ? Absolument. Les Israéliens sont bons dans ce qu’ils font.»

A l’époque de l’administration Bush, la CIA avait classé certains services de renseignements étrangers en fonction de leur disposition à aider à la lutte contre le terrorisme menée par les Etats Unis. Un ancien officiel de la CIA qui avait vu la liste achevée indique qu’Israël, qui n’a jamais été visé directement par des attentats d’al Qaïda, arrivait derrière la Libye qui avait récemment accepté de renoncer à son programme d’armement atomique.
Les incidents   en matière d’espionnage n’ont pas vraiment ralenti transfert de milliards de dollars en argent et en armement des Etats Unis vers Israël. Depuis l’arrestation de Polard, Israël a reçu plus de 60 milliards de dollards d’aide américaine, essentiellement sous forme d’assistance militaire, selon le Congressional Research Service. Les Etats Unis ont fourni à Israël des missiles Patriot , ont participé au financement d’un programme de défense anti-missile et fourni du matériel radar très sensible pour détecter les menaces de missiles iraniens.

Pas plus tard que vendredi dernier, Obama a annoncé qu’il allait ouvrir une ligne d’aide militaire supplémentaire de 70 millions de dollars, une décision anticipée de façon apparemment à éclipser le voyage de Romney (dans l’entité sioniste), et il a parlé de «l’engagement inébranlable [de l’Amérique] envers Israël.» L’argent aidera israël à développer la production d’un système de missiles à courte portée.

Certains officiels de la CIA sont encore remontés au sujet de la disparition d’un scientifique Syrien qui, à l’époque de l’administration Bush, était le seul espion de la CIA dans le programme militaire syrien de développement d’armes biologiques et chimiques. Ce scientifique fournissait à l’agence des informations extraordinaires sur les agents pathogènes utilisés pour ce programme, expliquent d’anciens officiels US à propos de cette opération d’espionnage précédemment inconnue.

A l’époque, il y avait une pression pour un échange d’informations sur les armes de destruction massive, et la CIA avait fourni les siennes à Israël. Un ancien offiiel de la CIA, qui a une connaissance directe de ce dossier, explique que des détails dur le programme syrien avaient été publiés dans la presse. Même si la CIA n’a jamais conclu formellement à la responsabilité d’Israël, les officiels de l’agence avaient protesté auprès d’Israël parce qu’ils croyaient que les Israéliens laissaient fuir des informations pour faire pression pour que la Syrie abandonne son programme. Les Syriens avaient cherché qui avait accès à ces informations sensibles et avaient fini par identifier le scientifique comme un traître.

Avant de disparaître et d’être probablement tué, le scientifique avait dit à son agent traitant que les renseignements militaires syriens se concentraient sur lui.

La Turquie paye déjà le prix fort pour son alignement sur l'OTAN en Syrie.

La question est maintenant de savoir si elle est prête à courir le risque d'aller au désastre.


La crise syrienne doit donner  en effet plus que des migraines au gouvernement turc. Non seulement le soutien apporté aux « rebelles » (comment des combattants étrangers peuvent-ils être qualifiés de rebelles, il faut le demander à la presse aux ordres de Rothschild et de Lagardère) par la Turquie et ses amis de l’OTAN et des monarchies pétrolières (démocratiques) a précipité l’accès à l’autonomie des Kurdes de Syrie, mais la Turquie se trouve peut-être à la veille d’entrer en guerre si on en croit le dispositif militaire qu’elle met en place à la frontière avec son voisin du sud-est.

Blindés de l'armée turque se préparant à faire mouvement vers la frontière avec la Syrie

Il s’agit peut-être d’une gesticulation de plus de la part du gouvernement turc qui a semblé toujours vouloir éviter d’entrer directement dans le conflit syrien, mais une gesticulation qui pourrait déboucher sur une véritable entrée en guerre, soit du fait d’une erreur de jugement d’une des parties, ou de provocations soigneusement organisées.

Reste que l’opinion publique turque campe dans une posture isolationniste au plan politique et, comme la plupart des opinions publiques, est plutôt hostile à la guerre. Mais il est vrai qu’il existe divers moyens pour faire accepter un conflit armé à des populations qui n’en voulaient pas…

Une telle guerre, quelle que soit son issue, aura nécessairement des conséquences sur l’ensemble de la région, donc sur la Turquie.
Parce que, au risque de me répéter, la Turquie aurait pu jouer un rôle d’apaisement en Syrie, en facilitant le dialogue. Mais elle a choisi de faire le jeu de l’OTAN et des monarchies en offrant, entre autres, un sanctuaire aux «rebelles» et en permettant le passage de combattants étrangers.

En dehors de la Turquie, aucun pays de l’OTAN n’a de frontière commune avec la Syrie. Aucun pays de l’OTAN n’abrite une importante population kurde, répartie comme on sait sur quatre pays de la région.
L’Arabie Saoudite quant à elle n'a pas de frontière avec la Syrie, et ce sont deux pays qui économiquement se tournent le dos.

Ce qui n’était pas le cas avec la Turquie avant le début de la crise. En effet, les échanges commerciaux avec la Syrie atteignaient 2 milliards de dollars en 2010, avec 1 milliard d’excédent pour la Turquie ! Ce volume devait atteindre les cinq milliards de dollars à court terme, une évolution favorisée par un accord de libre-échange signé en 2004.

Il va sans dire que cet accord ne s’applique plus et les échanges entre les deux pays sont descendus à presque rien.
Ce qui ne va pas sans poser de gros problèmes aux régions du sud-est de la Turquie qui ne sont déjà pas les plus riches du pays et qui connaissent maintenant une crise sans précédent.

Par Mehmet Ezer, Hürriyet (Turquie) 30 juillet 2012 traduit de l'anglais par Djazaïri

Hatay, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, subit tout le poids ses troubles dans le pays voisin avec de nombreuses entreprises locales au bord de la faillite. Certaines entreprises sont incapables de payer leurs dettes, le tourisme est quasi inexistant

La province méridionale de Hatay, à la frontière nord de la Syrie, n’a jamais connu de crise comme celle qui se produit en ce moment, a déclaré Gülay Gül, la présidente de l’Association des Industriels et des Entrepreneurs de Hatay (HASIAD) au cours d’un entretien accordé au journal Hürriyet.

Gûl a expliqué que de nombreuses entreprises de la province étaient au bord de la faillite à cause de la crise en Syrie et de son impact sur l’économie. Il y a deux ans, 2,5 millions de touristes passaient par les deux postes frontaliers de Hatay, mais ce chiffre est aujourd’hui tombé à zéro, dit-elle.

«Industriels, sociétés de transport, exportateurs, importateurs, les secteurs du tourisme et de l’agriculture, tous ont été touchés très sévèrement. Les négociants locaux, les marchands et les hommes d’affaires ont tous été rudement affectés économiquement. Elle observe aussi que les entreprises qui avaient contracté des emprunts pour développer leur activité souffrent beaucoup et que celles qui sont endettées auprès des banques sont au bord de la faillite.

Une aide des pouvoirs publics est nécessaire

« Le gouvernement doit en tenir compte et prendre des mesures de sauvegarde. Les commerçants et hommes d’affaires qui ont été touchés ont besoin du soutien de l’Etat. Les remboursements d’emprunt devraient être rééchelonnés et le gouvernement devrait faire en sorte que les banques proposent des prêts à long terme avec de faibles taux d’intérêt, » dit-elle.
Gül explique que le poste frontalier de la province à Civegözü était la plus importante porte d’entrée vers le Moyen Orient, et qu’avec sa fermeture les partenaires du Moyen Orient sont en train de perdre confiance en la Turquie et se tournent à la place vers l’Allemagne et la Chine.

Gül explique que l’HASIAD cherche des solutions pour le tourisme et qu’elle tourne son attention vers le Liban, où d’importantes réunions et négociations ont eu lieu. Gül indique que les chefs d’entreprises veulent lancer des vols aériens réciproques de et vers le Liban, ainsi que des  traversées en ferry afin de relancer le tourisme dans le Hatay.
Hikmet Çinçin, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie (ASTO) confirme que la situation en Syrie vait un impact négatif sur le Hatay, précisant que le commerce entre les deux pays était maintenant presque inexistant.

« En 2008, nos exportations à partir du Hatay vers la Syrie étaient de 123 millions de dollars, elles étaient de 186 millions en 2009, 250 millions en 2010, 150 millions en 2011, mais maintenant elles sont presque à zéro en 2012. Selon Çinçin, le trafic de poids lourds du Hatay venait au deuxième rang après Istanbul, mais depuis mai 2011, le trafic de poids lourds avec la Syrie a diminué e 41 %, ce qui est la preuve des difficultés économiques du Hatay.

Par ailleurs, Mehmet Ali Kuseyri, président de la bourse des matières premières d’Antakya a déclaré que les relations commerciales des 800 kilomètres de la zone frontalière, qui comprend Hatay, Gaziantep, Mersin, Adana, Kilis et Mardin on subi des coups sévères. Kuseyri a aussi indiqué qu’il y avait une augmentation du chômage, une perte de parts de marché, moins de production et d’exportations, et une hausse du coût du transport.

samedi 28 juillet 2012

La Syrie et le cauchemar kurde du premier ministre turc Recep Teyyip Erdogan


On l’a évoqué sur ce blog, mais cet aspect est sans doute trop négligé quand on parle de la situation en Syrie et du rôle de la Turquie.
Je veux parler de la question kurde.

Chacun sait que la population kurde est répartie entre quatre Etats, à savoir l’Iran, la Turquie, l’Irak et la Syrie, ce dernier pays en accueillant la plus petite fraction. Les Kurdes représenteraient entre 6et 10 % de la population totale de la Syrie, un pays d’environ 21 millions d’habitants.


Le séparatisme kurde est actif dans les quatre pays cités, mais il a une vigueur particulière en Turquie et en Irak.

En Turquie, la guérilla kurde n’a jamais désarmé et connaît même ces derniers temps un regain d’activité. L’armée turque exerce bien entendu une répression qui la pousse même à intervenir dans l’Irak voisin par l’envoi de forces aériennes ou terrestres.

En Irak, il n’y a plus de guérilla à proprement parler puisque, conséquence de l’intervention des Etats Unis dans ce pays, il existe une province kurde autonome dotée d'une sorte d'armée. Les seuls guérilleros Kurdes en Irak sont des Kurdes de Turquie.

Autonomie est un mot faible pour caractériser la situation politique du Kurdistan irakien puisque la province en question a presque toutes les caractéristiques d’un Etat souverain.

Par exemple, tout récemment, Massoud Barzani, le président de cette région autonome a été reçu par les autorités d’Ankara qui ont décidé de signer avec lui un contrat d’approvisionnement pétrolier.
Au grand dam du gouvernement irakien qui y voit, à juste titre, un déni de sa souveraineté et, à contrario, la reconnaissance d’une indépendance de la province.

De fait, reconnaître aux Kurdes du pays voisin ce qu’Ankara refuse complètement ne serait-ce que d’étudier pour les Kurdes sous sa juridiction dénote une certaine légèreté de la part du gouvernement turc.
Une légèreté que les récents évènements de Syrie mettent particulièrement en lumière.

En effet, il s’avère que le Kurdistan syrien est devenu de facto, et partiellement, autonome. Les Kurdes ont en effet tiré parti du fait que l’armée syrienne évitait leur région, proche de la Turquie, pour éviter un incident qui aurait servi de prétexte à ce représentant local de l’OTAN. Le détail des évènements montre cependant que l’autonomisation s’est faite en concertation avec le gouvernement syrien, ce qui explique que McClatchy écrive que Assad a cédé ou transmis le contrôle de la région au PYD (Union Démocratique du Kurdistan), le parti kurde local. Les Kurdes de Syrie ont indiqué clairement rechercher l’autonomie et non l’indépendance.

Cependant, le PYD est réputé être proche du parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) que le gouvernement turc considère comme une organisation terroriste.

Inutile de dire que le gouvernement turc ne décolère pas et redouble de menaces à l’encontre de la Syrie.

Recep Teyyip Erdogan, s’il s’était contenté de regarder la situation depuis Ankara et non depuis Bruxelles (siège de l’OTAN) ou de Washington aurait compris que la crise syrienne était grosse d’une telle évolution qui aurait pu, que ce soit souhaitable ou pas, être évitée si son pays avait joué un rôle modérateur et facilitateur de dialogue plutôt que de jeter de l’huile sur le feu.
Autre motif de colère maintenant pour M. Erdogan, le président du Kurdistan  irakien Massoud Barzani a engagé sans délai une coopération avec les responsables de la nouvelle région autonome. Et il l’a fait en plus sans prévenir le gouvernement turc !

De toute façon, Erdogan considère cette autonomie kurde en Syrie non seulement dangereuse pour son pays, mais inutile :
Observant qu’il y avait déjà un Syrien d’origine kurde à la tête du Conseil National Syrien, Erdogan a déclaré, «C’est une mauvaise approche que de mettre en place un Conseil National Kurde Syrien.
Apparemment le premier ministre Turc n’a jamais envisagé l’existence d’un projet national kurde concernant les populations kurdes dans les quatre pays où elles sont réparties !
Ni que l’affaiblissement d’Etats comme la Syrie aujourd’hui, l’Irak hier et peut-être l’Iran demain était de nature à favoriser l’expression si ce n’est la concrétisation de cette aspiration.
Franchement, à force de se croire européens, les politiciens Turcs se sont comportés comme des étrangers dans la région.

Cette histoire d’autonomie kurde en Syrie a été l’occasion pour le magazine Le Point de faire ce titre assez ahurissant :
Syrie: Kurdes et Arabes s'unissent contre Assad, et sont prêts à aussi combattre le PKK
C’est dommage que Riad al-Asaad, le patron de l’Armée Syrienne Libre (ASL) ne lise pas le Point car il aurait pu éviter de déclarer ce qui suit : 
une Syrie post-Assad ne comprendra pas un Etat kurde indépendant ou une région semi-autonome.Nous voulons un drapeau, un pays, » a déclaré vendredi ce leader selon le journal Bugün. «Nous n’accepterons pas la sécession d’un mètre carré du territoire syrien et nous irons à la guerre, » a-t-il dit.

Riad al-Asaad
Où peut-être Le Point devrait-il être un peu plus prudent ?

jeudi 26 juillet 2012

Suspecte parce que non juive


C’est l’histoire d’une Irlandaise qui a noué une idylle avec un ressortissant de l’entité sioniste pendant un voyage en Amérique Latine.
Mercredi dernier, cette jeune femme devait partir rejoindre son petit ami là-bas, dans l’entité sioniste sur un vol de la compagnie Arkia.

Mais elle a eu quelques problèmes à l’embarquement.

Quand vous embarquez sur un vol, national ou international, il y a bien sûr un certain nombre de consignes de sécurité à respecter, consignes qui sont mentionnées sur les documents de voyage et dans les aérogares.

Le respect de ces consignes est contrôlé par les services de sécurité que ce soit la police de l’air et des frontières, l’armée où même des prestataires privés. Ces prestataires privés sont nécessairement des sociétés constituées conformément au droit du pays où elles exercent et répondent à un cahier des charges précis.

Quand on embarque pour Tel Aviv, e, tout cas à l’aéroport de Dublin, il en va autrement puisque ces opérations sont assurées par le Shin Bet ( un organisme dont l’équivalent français est la DCRI).

On peut lire dans le Yediot Aharonot qui relate cette affaire,
Consciente de règles de sécurité strictes qui attendent les touristes qui se rendent en Israël, la femme s’ »tait présentée à l’aéroport de Dublin plusieurs heures avant le départ du vol Arkia. Mais elle a été alors informée qu’elle ne pouvait pas embarquer dans l’avion.
Pour ne pas être accusés de négligence, les services de sécurité sionistes à Dublin n’ont pas oublié d’appeler le petit ami de la jeune femme pour avoir des précisions sur sa relation avec elle. Bien sûr, le petit ami est un ancien officier de l’armée sioniste.
Quelques instants plus tard, c’était au tour de la jeune femme affolée d’appeler le petit ami pour lui expliquer qu’on lui refusait l’accès à l’avion.

Apparemment le petit ami a dû vouloir intercéder puisque sa dulcinée l’a mis en relation avec un responsable de la sécurité aéroportuaire.
Le hic étant que ce responsable est un Irlandais, donc dépourvu de toute autorité sur la gestion de la sécurité de l’embarquement pour Tel Aviv. Ce brave Irlandais se trouve donc réduit au simple rôle de perroquet de ses supérieurs officieux et ne peut que dire :
au petit ami que la sécurité est particulièrement stricte en raison de l’attentat suicide qui a tué sept personnes en Bulgarie ce mois-ci.
et
 «les représentants israéliens ont affirmé qu’il n’était pas possible de passer son bagage au scanner à Dublin, »
Cependant, 45 minutes avant le départ, la jeune femme a reçu l’autorisation d’embarquer.
Mais à condition de laisser derrière ses bagages, y compris les bagages à main, et sont téléphone portable.
Ce qu’elle a refusé…

De toute façon, selon la voyageuse, les portes d'embarquement étaient déjà closes quand on lui a fait la proposition.

Comment expliquer la mésaventure de cette personne ?

A vrai dire, elle ne s’explique pas vraiment. Continuons notre lecture du Yediot : 
Arkia a confirmé les détails de l’incident mais a déclaré que la compagnie aérienne devait suivre les instructions du Shin Bet en matière de sécurité.

Selon le Shin Bet qui a la charge du contrôle de la sécurité des vols pour Israël, les autorités de Dublin «n’ont pas pu mettre un scanner à disposition, c’est pourquoi il n’a pas été possible d’inspecter le bagage et son contenu.»
Le service de sécurité israélien a indiqué que le problème du  défaut d’accès à la technologie adaptée, était en cours de traitement.
On a quand même l’impression que l’incident a eu lieu après que la voyageuse ait satisfait à un premier contrôle exercé par la police irlandaise et que les agents sionistes effectuent un deuxième contrôle pour lequel les autorités locales n’ont pas prévu de mettre un scanner à leur disposition.

Mais ça n’explique pas pourquoi on exigeait d’elle qu’elle renonce également à sont téléphone portable !

Le petit ami a son explication :
Elle était si excitée à l'idée de visiter Israël, » a déclaré le petit ami. «En voyageant à l’étranger, elle a rencontré beaucoup de jeunes Israéliens qui lui ont dit à quel point lé réalité israélienne est différente de ce qu’elle a entendu aux informations. Et maintenant, tout à coup, son voyage a été bloqué dans aucun avertissement préalable, comme si elle était suspecte seulement parce qu’elle n’est pas juive. »

Il observe que sa petite amie a été profondément insultée par les réglementations israéliennes «Elle ne veut même plus venir en Israël, elle en a perdu l’envie. Elle a proposé que nous nous rencontrions quelque part ailleurs.»

Sans doute un attentat suicide déjoué ?

Appels téléphoniques antisémites contre l'école juive (Ozar Hatorah) de Toulouse


Ce blog vous propose un lien vers le site EuroPalestine. Europalestine fourmille d'informations parfois introuvables ailleurs.
Telle par exemple l'histoire de cette officine qui s'était spécialisée dans les appels injurieux ou menaçants à l'école juive toulousaine ou des enfants et un enseignant avaient été sauvagement assassinés par Mohamed Merah selon les sources judiciaires.

Vous n'entendrez pas trop parler de cette affaire parce que ces appels étaient orchestrés par un certain Gregory Chelli, un membre de la Ligue de Défense Juive.
La Ligue de Défense Juive (Betar) est une organisation fascisante dont les membres ont cependant tout loisir de s'entraîner aux techniques de combat sur le sol français, d'appeler à la mobilisation pour l'armée de l'Etat sioniste et d'agresser les gens tout en bénéficiant d'un étonnant laxisme de la part des services judiciaires..

UNE OFFICINE ANTISÉMITE MONTÉE DE TOUTES PIÈCES PAR UN VOYOU DE LA LDJ


La presse et internet faisaient grand cas mercredi de l’interpellation d’un jeune homme responsable, à lui seul, de plus de 1.000 appels téléphoniques tantôt menaçants, tantôt injurieux, passés à l’école juive de Toulouse Ozar Hatorah, autrement dit l’établissement où Mohammed Merah avait perpétré l’un de ses attentats sanglants en mars dernier.


L’article consacré à cette affaire par le quotidien local La Dépêche du Midi a ainsi rapidement fait le tour du net, des sites de propagande israélienne, tels celui du CRIF, se jetant dessus telles des mouches attirées par le miel.


Le journaliste de la Dépêche du Midi nous apprend d’abord que les auteurs identifiés de ces appels et messages antisémites, dont certains « incroyablement violents » à en croire la police, sont notamment « deux personnes fragiles psychologiquement et qui depuis des établissements de soins spécialisés de Pau et la région parisienne » ont envoyé leurs délires antisémites.

L’enquête policière a été longue et minutieuse, poursuit La Dépêche du Midi, et elle a abouti pour le moment à la mise en examen et placement sous contrôle judiciaire d’un jeune homme de 20 ans.

L’article précise ensuite que cette bande de provocateurs, dont plusieurs mineurs, s’est formée sur le net sous l’enseigne du site « violvocal.com ».

Mais le journaliste n’a pas été d’une curiosité excessive, et ses sources policières se sont apparemment bien gardées de lui dire qui était derrière ce site violvocal.com

Et pour cause : car le site violvocal, qui incite depuis des mois à la violence et à la haine raciale, a été créé par un délinquant notoire de la Ligue de Défense Juive (LDJ), Grégory Chelli. La fermeture, apparemment précipitée, du site violvocal.com au cours de la journée de mercredi, n’y change rien : les données le concernant ont bien été enregistrées.

Grégory Chelli était notamment le chef du commando de la LDJ qui avait saccagé la Librairie Résistances en juillet 2009 à Paris. Défendu par le sioniste de choc Goldnadel, il s’en était tiré avec une peine de prison assortie du sursis et d’une « mise à l’épreuve » qui n’a nullement dissuadé ce voyou âgé d’une trentaine d’années de poursuivre ses agissements, proférant menaces et injures sous le nom de « Ulcan ».

Mais la police, tout comme son nouveau chef Manuel Valls, n’ont pas donné ces éléments d’information aux journalistes. Et force est donc de constater qu’ils continuent de couvrir ce dangereux individu, comme le reste de la bande.

Les réfugiés Syriens fuient-ils tous la violence du régime?


Il s'en faut de beaucoup en réalité.

Un article du Spiegel allemand qui, s’il n’a sans doute pas grande valeur en termes d’analyse politique, nous rappelle que tous les réfugiés qui quittent la Syrie ne le font pas par crainte des forces gouvernementales. On avait vu par exemple que les Irakiens fuient la Syrie sous la pression des forces d’opposition au régime de Damas. De la même manière, le Spiegel nous parle de ces chrétiens qui fuient également la marche en avant de la démocratie, à Qusayr notamment. Et puis on a tous ces réfugiés qui fuient simplement la situation dangereuse que connaît leur pays.

Incidemment, nous apprenons que d’autres réfugiés sont tout simplement les membres des familles de ceux qui ont pris les armes contre le gouvernement de leur pays et qui ne se gênent pas pour menacer ou tuer leurs compatriotes qui ne sont pas de la bonne confession ou couleur politique. Leur parenté étant en sécurité, ils se sentent effectivement libres de se livrer à leurs exactions.
D’ailleurs ces combattants eux-mêmes sont qualifiés de réfugiés ! C’est dire à quel point la crise syrienne permet à la presse occidentale de donner libre cours à ses abus de langage.

Pour information, c’est plus d’un million de réfugiés que la Syrie accueillait sur son sol au début cette crise. Des réfugiés essentiellement Irakiens qui avaient fui la terreur imposée par George W. Bush et d’autres grands démocrates occidentaux comme Tony Blair. Mais bon Dieu, vous savez pas que la terre d’asile c’est la France ?

A comparer aux 112 000 réfugiés Syriens à l’étranger décomptés par l’ONU (et non les centaines de milliers comme l’indique l’article).
Sur la question des réfugiés Syriens, je me permets de vous renvoyer à un précédent post qui est plus que jamais d’actualité.

Je souhaite bien entendu que tous ces réfugiés puissent rentrer chez eux en toute sécurité, chose qui dépend avant tout malheureusement des pétromonarchies et de l’OTAN.

Pour finir cette introduction à l’article, quand je parle de la valeur limitée de l’article en termes d’analyse politique, je veux simplement dire qu’il semble ignorer la place capitale des chrétiens d’orient dans l’idée moderne de nation arabe. Une idée dont le régime de Damas, avec tous ses défauts il est vrai, est sans doute la dernière incarnation. C’est pour cette raison aussi que les monarchies démocratiques du Golfe ont décidé de l’éliminer.

par Ulrike Putz à Qa, Liban
Der Spiegel (Allemagne) 25 juillet 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Des milliers de Syriens fuient vers le Liban voisin - pas tous par peur du régime Assad. La minorité chrétienne du pays souffre sous les coups des attaques menées par les troupes rebelles. Dans la vallée de la Bekaa dans l'est du Liban, les familles chrétiennes ont trouvé un refuge temporaire, mais elles sont encore terrifiées.

On nous a averti maintes fois que la famille Khouri (nom d’emprunt) n’accepterait pas de parler. »Ils ne diront pas un mot – ils sont trop effrayés,» nous avait prédit le maire de Qa, un petite bourg du nord-est du Liban où les Khouris se sont installés. « Ils n’ouvriront pas même la porte aux journalistes,» avait dit une autre personne qui était entrée en contact avec la famille pour une organisation non gouvernementale.

D’une manière ou d’une autre, l’interview a quand même pu être organisée en fin de compte. Réservées et hésitantes, les femmes ont relaté ce qui était arrivé à leurs maris, frères et neveux dans leur ville de Qusayr en Syrie. Ils ont été assassinés par des combattants rebelles syriens, disent les femmes – assassinés parce qu’ils étaient chrétiens, des gens qui, aux yeux des combattants de la liberté islamistes radicaux, n’ont pas de place dans la nouvelle Syrie.

En un an et demi, depuis le début du soulèvement contre Bachar al-Assad, le président autoritaire de la Syrie, des centaines de milliers de Syriens ont fui leurs domiciles pour chercher refuge à l’étranger. A l’intérieur du pays, les nations Unies estiment à 1 million le nombre de personnes qui sont parties de chez elles pour fuir la violence et se retrouvent maintenant déplacées à l’intérieur du pays. La majorité a probablement fui pour échapper à la brutalité des soldats d’Assad. En effet, comme c’est le cas depuis le début de la guerre civile syrienne, la plupart des violences sont toujours commises par l’armée, les services secrets et des groupes de voyous aux ordres de l’Etat.

Avec la poursuite des combats cependant, les rebelles ont aussi commis des excès. Et certaines factions qui composent le patchwork de groupes disparates qui forment l’Armée Syrienne Libre se sont radicalisées à un rythme très rapide dans les derniers mois. Certains sont même influencées par des djihadistes étrangers qui sont venus en Libye pour leur prodiguer leurs conseils. C’est du moins ce que rapportent les témoignages sur le terrain à Qusayr où de rudes combats ont fait rage pendant des mois. Le contrôle de la ville a changé de mains à plusieurs reprises ; passant parfois entre celles du régime et parfois entre celles des rebelles. En ce moment, ce sont les combattants de l’Armée Syrienne Libre qui ont la haute main, e t ils ont fait de cette ville de 40 000 habitants un endroit où la minorité chrétienne du pays ne se sent plus en sécurité.

Campagnes contre les Chrétiens

 «Il y a toujours eu des chrétiens à Qusayr – ils étaient environ 10 000 avant la guerre [civile], » explique Lila, la matriarche du clan Khouri. Présentement, 11 membres du clan se partagent deux pièces. Il y a la grand-mère, le grand-père, trois filles, un mari et cinq enfants. «En dépit du fait que beaucoup de nos époux travaillaient dans la fonction publique, ça se passait plutôt bien avec les rebelles pendant les premiers mois de l’insurrection. Les rebelles laissaient les chrétiens tranquilles. De leur côté, les chrétiens prenaient soin de préserver leur neutralité dans l’esclade des combats. Mais la situation a commencé à se détériorer l’été dernier, raconte Lila, baissant un peu plus la voix avant de garder le silence.

«Nous avons trop peur pour parler,» explique sa fille Rim, avant de trouver le courage de poursuivre. «l’été dernier, des salafistes sont venus à Qusayr, des étrangers. Ils ont monté les rebelles locaux contre nous, » dit-elle. Bientôt, une campagne ouvertement contre les chrétiens de Qusayr a pris forme. «Ils disaient dans les sermons du vendredi dans les mosquées que c’était un devoir sacré que de nous expulser, » dit-elle. «Nous étions constamment accusés de travailler pour le régime. Et les chrétiens devaient souvent graisser la patte  des djihadistes pour éviter d’être tués.»

La grand-mère, Leila, fait le signe de la croix. «Quiconque croit en cette crois souffre,» dit-elle.

Des Djihadistes Etrangers au Combat à Qusayr

Il n’est pas possible de corroborer de manière indépendante le récit des Khouris, mais l’essentiel des informations est cohérent avec ce qu’on sait déjà. Le 20 avril, Abdel Ghani Jawhar a involontairement apporté la preuve que des djihadistes étrangers participent aux combats à Qusayr. Jawhar, un ressortissant libanais qui était un des chefs de l’organisation terroriste Fatah al islam, avait péri dans la ville syrienne ce jour là. Spécialiste des explosifs, Jawhar se trouvait à Qusayr pour former les rebelles à la fabrication de bombes et il une bombe qu’il était en train d’assembler avait explosé accidentellement. Jusqu’à sa mort, Jawhar avait été l’homme le plus recherché au Liban où il était mis en cause pour la mort de 200 personnes. Les autorités libanaises ont confirmé sa mort en Syrie. Le fait que les rebelles aient coopéré avec un homme comme Jawhar a éveillé des craintes de coir après sa mort les rangs insurgés de plus en plus infiltrés par des acteurs du terrorisme international.

La décision des Khouris de fuir la Syrie est en partie attribuable aux menaces quasi quotidiennes qu’ils commençaient à recevoir, tout comme les autres chrétiens de la ville. Elle résulte aussi cependant du fait que les combats dans la ville sot tout simplement devenus insupportables. «Les bombes tombaient au beau milieu de notre quartier. Nous sommes incapables de dire d’où venaient les tirs – des rebelles ou de l’armée, » déclare un membre de la famille. Pendant une pause dans les tirs, un jour d’hiver glacial, la famille a fini par partir. «Nous nous sommes procurés une voiture et nous avons roulé vers le Liban. Le trajet n’est que de 45 minutes.»

Le mari de Rim avait aussi fui avec eux. Son destin fut scellé quand il repartit en voiture pour Qusayr, le 9 février. Il possédait une supérette dans la ville et il voulait rentrer pour ramener de la nourriture à sa famille en exil. Sa famille ne sait ce qui lui est arrivé par ce que leur en ont raconté des parents et amis qui sont restés à Quasyr. «Il a été stoppé à un checkpoint rebelle près de la bolangerie gérée par l’Etat, »explique Rim. «les rebelles savaient qu’il était chrétien. Ils l’ont emmené et puis ils ont jeté son corps devant la porte de la maison de ses parents quatre ou cinq heures après.»

La grand-mère Leila se signe à nouveau. Il n’y a pas que son gendre qui a été tué. Son frère et deux de ses neveux ont aussi été tués. «Ils ont tué par balles un de mes neveux, un pharmacien, dans son appartement parce qu’il soutenait le régime,» dit-elle.

Peur de ses Compatriotes Syriens

32 familles chrétiennes ont trouvé refuge et asile à Qa, qui se trouve à seulement 12 kilomètres de la frontière syrienne. Quoique la ville soit aussi chrétienne et veille sur ceux qui ont fui les rebelles pour cette raison, n’empêche pas les Khouris et les autres victimes comme eux de vivre dans un état de permanent de peur.  La première raison en est qu’ils peuvent entendre le grondement assourdi des tirs d’artillerie dans la Syrie toute proche. Le bruit diffuse bien au-delà de la frontière et sert de rappel constant de ce qui se passe dans leur pays. Le jour de l’interview, on pouvait voir une colonne de fumée s’élever derrière au-dessus de la chaîne de montagne à côté. La veille, un obus avait touché une station service du coté syrien de la frontière provoquant un incendie qui n’est toujours pas terminé. Il y a quatre semaines, les Khouris ont appris que leur maison avait été détruite après avoit été frappée par une roquette.

Mais ce dont la famille a le plus peur, c’est de ses propres compatriotes Syriens. En tant que ville frontalière, Qa est un pôle d’attraction pour deux types de réfugiés, explique Mansour Saad. «Vous avez d’un côté les chrétiens qui fuient les rebelles,» dit-il. Et puis vous avez les réfugiés qui appartiennent aux familles des hommes qui combattent dans des rangs de l’ASL. Ces deux groupes antagonistes s’affrontent parfois dans leur exil libanais.»
«Il y a beaucoup de tension entre eux, » observe Saad. «Nous faisons de notre mieux pour maintenir les deux groupes séparés.»

Comme de nombreux chrétiens Libanais et Syriens, Saad est aussi un partisan du régime d’Assad. En tant que minorité religieuse au Moyen Orient, les Chrétiens n’ont guère d’autre choix que de s’aligner avec un homme fort qui peut les protéger, déclare Saad. «Les rebelles n’ont pas réussi à me convaincre qu’ils luttaient pour plus de démocratie, » affirme le maire.
Et si on peut franchement se des poser des questions sur le régime syrien, par exemple sur le fait « qu’il n’y a assurément pas de liberté d’expression en Syrie,» il considère que les rebelles ne sont pas mieux. Il y a avait peut-être des objectifs louables au début du soulèvement, mais l’insurrection a depuis été détournée par les islamistes, soutient le maire. «Et nous savons quel genre de musulmans a pris la tête de la rébellion : ceux qui voudraient ramener la population à l’âge de pierre.»

* Les noms des personnes citées ont été changés afin de protéger l’identité des personnes interviewées.

mercredi 25 juillet 2012

Un regard nuancé sur la Syrie


Quand on s’intéresse à ce qui se dit sur la Syrie dans la presse, force est de constater que le discours dominant ne fait pas dans la nuance. Bachar al-Assad semble être une nouvelle incarnation du mal (après Mouammar Kadhafi, Saddam Hussein, et même le colonel Gamal Abdel-Nasser) tandis que l’opposition armée représente le Bien.
C’est l’Occident qui le dit, alors c’est vrai.
De fait, la parole des autorités syriennes est généralement inaudible dans nos médis sauf à être déformée par les artifices de propagande dont est coutumière la presse «libre.»
Certes cette parole du gouvernement syrien n’est probablement pas très nuancée non plus. On peut cependant y accéder indirectement par le site InfoSyrie qui est farouchement pro-gouvernemental mais semble pourtant s’astreindre à un minimum de pondération qu’on peine à observer dans nos journaux.
C’est précisément cette problématique que traite Stephen Starr pour Foreign Policy.
S’il n’est pas indulgent à l’égard du gouvernement syrien, Starr insiste cependant  sur la complexité de la situation, la réalité du soutien d’au moins une partie significative de la population au président en exercice, sur le fait que nous sommes sous-informés sur la situation sur le terrain et que le comportement des journalistes ne facilite en rien la compréhension des évènements.

Incidemment, il nous apprend que les journaux avec lesquels il collabore habituellement ont refusé de publier certains de ses articles qui ne collaient pas avec la vision du régime bourreau et des opposants paisibles victimes.
Une invitation à la modestie et au respect de l’éthique professionnelle de la part de quelqu’un qui n’a séjourné que cinq années en Syrie


Ce qui se passe en Syrie est trop compliqué pour s’expliquer dans un gros titre
Par Stephen Starr, Foreign Policy (USA) 23 juillet 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Paphos, Chypre - A Jdaydieh Artouz, une ville à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Damas qui est le foyer d’un mélange de sunnites, d’alaouites et de chrétiens, des manifestations ont eu lieu presque quotidiennement pendant près d’une année. Pourtant, les forces de sécurité, basées dans un commissariat de police à quelques centaines de mètres de l’endroit où les manifestants se rassemblaient régulièrement, les ignoraient en général. Une nuit pluvieuse et froide de janvier, alors que j’étais sorti pour chercher des sandwiches au shawarma, j’ai vu des voitures avec des portraits de Bachar al-Assad qui ornaient la lunette arrière passer à quelques mètres des irréductibles manifestants. Aucune des deux parties n’avait semblée être offusquée. A l’exception d’incidents isolés dans lesquels quelques manifestants avaient été tués, la ville est restée calme tout au long du soulèvement – jusqu’à ce 19 juillet quand des combattants rebelles ont tiré des salves de RPG sur le commissariat de police, tuant cinq agents.

Ayant résidé dans cette ville pendant les onze mois du soulèvement, j’ai essayé sans y parvenir de faire publier des articles s’interrogeant sur pourquoi le régime tolérait des manifestations ou autorisait la liberté de réunion dans certaines zones, mais pas dans d’autres. Ces incidents ne collaient pas avec le discours qui veut que toutes les manifestations aient été violemment réprimées. Elles l’ont été en majorité, bien sûr – et souvent brutalement – mais l’image d’ensemble était d’une complexité déroutante.

Cependant, comme les militants hostiles au régime ont réussi là où j’ai échoué, l’histoire de Jdaydieh Artouz a été déformée, à en être presque méconnaissable. Des centaines de vidéos diffusées sur YouTube présentent au monde extérieur une vision selon laquelle la ville était en rébellion ouverte, qu’elle était unie dans son opposition au gouvernement syrien.

Mais demandez aux familles chrétiennes, druzes et chiites parmi auprès desquelles j’ai vécu à Jdaydieh si elles soutiennent la révolution, et la grande majorité vous répondra, en privé, que ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, les chrétiens craignent de voir leurs églises étroitement contrôlées par ce qui serait probablement un gouvernement conservateur sunnite si la rébellion l’emportait. Ils se demandent si les femmes se verraient dire comment s’habiller.

A Jdaydieh, comme dans beaucoup d’autres villes et villages en Syrie, la bière, la vodka et les spiritueux se vendent de jour comme de nuit dans des kiosques aux coins des rues ; les chrétiens peuvent célébrer ouvertement leurs fêtes religieuses en marchant en procession dans les rues au centre des villes. Ils apprécient la liberté associée au – et selon leurs propres termes, «autorisées par le» - régime d’Assad. Dans l’ensemble, ils ne sont pas partie prenante de cette révolte.

Mais il n’y a pas que les minorités pour craindre le changement. La nouvelle classe moyenne de Syriens qui occupent les emplois de la banque, conduisent des voitures à 15 000 dollars et qui élèvent leurs jeunes enfants se sent menacée par la révolte. Beaucoup dans ce groupe de nouveaux riches ont peur de perdre les privilèges qu’ils ont obtenus et dont ils ont bénéficié pendant le régime d’Assad. Pour eux, la paix et la prospérité, c’est la Syrie d’avant mars 2011.

Les difficultés pour informer en Syrie – particulièrement dans les zones en dehors de Damas – sont évidentes. Beaucoup de journalistes de renom ont payé le prix ultime. (Suite à une affectation dans un secteur de Damas est qui avait été le théâtre d’affrontements entre des rebelles et l’armée syrienne, j’ai choisi de quitter le pays. J’ai rendu compte de scènes choquantes auxquelles j’ai assisté sur place et je commençais à être de plus en plus obsédée à l’idée de pâtir des séquelles de mon séjour.)

Quand je résidais en Syrie, je ne me suis jamais risqué à aller à Homs ou à Deraa, deux des villes frappées le plus durement par les troupes d’Assad, de crainte d’être expulsé – sort qu’on connu beaucoup de journalistes qui couvraient le conflit. Par conséquent, la plus grande partie de la Syrie est resté un trou noir pour moi. Je pouvais entendre le bruit des obus qui s’abattaient dans les champs autour de mon appartement, mais leur bruit sourd ne m’informait guère sur ce qui se passait en dehors de la ville.

Même dans le microcosme de Damas, il n’était pas facile d’avoir une bonne vision de ce qui se passait : les opinions des gens déformaient inévitablement leur compréhension des évènements. Passant par les checkpoints de l’armée, je me rendais régulièrement dans des villes près de la capitale, où les sunnites manifestaient tandis que les populations minoritaires se recroquevillaient dans la peur. Mes contacts dans ces villes, tous de groupes minoritaires, m’expliquaient qu’ils apportaient du whisky et de la nourriture aux forces de sécurité qui tiennent les checkpoints ; ils leur transmettent des informations, des renseignements; ils soutiennent à fond le gouvernement.

La vérité est brouillée quand les organes de presse sont obligés de recourir à des vidéos YouTube pour dire au monde ce qui se passe en Syrie. Quoique souvent authentiques, de tels vidéoclips sont extrêmement difficiles à vérifier. Le plus gênant cependant, c’est qu’elles ne sont pas nuancées par leur contexte – chose qui ne peut résulter que du travail des journalistes sur le terrain. Ce sont pourtant des vidéos faites par des militants diffusées par les chaînes de télévision du monde entier qui ont modelé notre réflexion et nos opinions sur la Syrie. Le conflit devient noir et blanc quand on le regarde par une telle lorgnette : le régime d’Assad est mauvais et les rebelles sont les bons. La vérité est, bien entendu, plus compliquée que ça.

Un autre défi de poids auquel font face les journalistes en Syrie est qu’ils doivent soit suivre la voie officielle – demander un visa auprès du gouvernement syrien et se résigner à une mascarade chorégraphiée qui fait du régime la victime de terroristes sanguinaires – ou ils doivent franchir illégalement la frontière turque ou libanaise avec l’aide des forces rebelles.

Contrairement à ce qui pu être dit, le gouvernement syrien autorise les journalistes à entrer dans le pays. Des équipes de Fox News, de la chaîne britannique ITV ont récemment obtenu des visas de dix jours pour couvrir la Syrie à partir de la capitale. Beaucoup de ces journalistes font des reportages sur les soldats blessés dans les hôpitaux et ont remarqué que la Syrie est en fait un pays divisé et qu’un soutien significatif existe en faveur du régime. Mais les limitations du journalisme officiel sont multiples. Les chaperons du gouvernement mettent des restrictions sur les déplacements et les contacts avec les locaux, ce qui rend difficile de sortir quoi que ce soit qui ne colle pas avec le discours du régime.

L’intégration [embedding] avec les rebelles, qui sont aussi avides de se présenter comme des victimes plutôt  que comme des agresseurs, est de la même manière une source d’obstacles pour accéder à la vérité. Mais les rebelles sont du genre compliqué. Elizabeth Palmer, une journaliste de CBS a récemment réussi à fausser compagnie à ses chaperons gouvernementaux et est partie à la recherche de combattants de l’Armée Syrienne Libre. Cependant, quand elle les a trouvés, ils lui ont tout de suite dit qu’elle serait exécutée en raison des cachets du gouvernement syrien sur son passeport. D’autres journalistes couvrant les évènements dans la campagne ont signalé le caractère menaçant des insurgés.

Du fait des obstacles aux reportages à l’intérieur de la Syrie, on entend peu de choses sur ce que pense l’importante communauté arménienne d’Alep. On ne comprend pas vraiment pourquoi les Ismaéliens de Syrie sont la seule minorité à soutenir la révolte. Lattaquié, sur la côte au nord-ouest, est la ville de Syrie où vit la plus grande population alaouite – mais nous ne savons pas où ils se voient dans une Syrie future. Peu de journalistes ont essayé de parler à des civils dans des parties du pays éloignées de Damas. Et les articles qui explorent les particularités individuelles des petites villes sont trop rares.

Aujourd’hui, le régime épouse ouvertement le sectarisme (il a par exemple fourni des armes aux alaouites qui vivent dans le quartier de Mezzeh 86 à Damas), mais c’est aussi le cas des civils sunnites qui soutiennent la révolte. Des civils alaouites sont assassinés pour l’unique raison de leur appartenance religieuse. Dans un cas, une institutrice alaouite a été désignée sur un réseau social et tuée par la suite. (Sa mort avait été fêtée sur des pages Facebook haineuses qui ont été ensuite retirées.) Un Syrien qui travaille pour la presse internationale m’a dit que sunnites et alaouites ne pouvaient plus vivre ensemble, qu’une partie des alaouites devraient être refoulée vers les montagnes de l’ouest de la Syrie.

Au milieu des récents combats à Damas, des militants ont demandé à Dieu d’élever la ville au même statut que La Mecque, Médine et Jérusalem. Je me demande ce qu’en pensent les druzes et les chrétiens de Syrie. Je me demande aussi ce que les sunnites pensent des chrétiens qui encouragent discrètement le régime à balayer les manifestants.

Mais il y a une fracture encore plus grande qui s’ouvre en Syrie et qui a été négligée à cause des difficultés pour couvrir le conflit. C’est la division entre les militants et les rebelles qui frappent le régime d’Assad pour le faire tomber et ceux qui veulent simplement vivre tranquillement – peu importe qui est au pouvoir. La complexité de la situation a peut-être été le mieux résumée par un dentiste de 28 ans avec qui j’avais parlé à Damas en janvier dernier : «Nous détestons le régime, mais nous voulons la paix, » avait-il dit à plusieurs reprises. «Mieux vaut le régime qu’une guerre civile.»

La nature compliquée du conflit en Syrie, couplée aux obstacles auxquels sont confrontés les journalistes, a joué en faveur d’une présentation simpliste des év-èléments. Mais la réalité est que de nombreux Syriens ne soutiennent ni le régime, ni la révolte. C’est la majorité silencieuse syrienne, et elle payera probablement un prix élevé pour ce qui a été estampillé comme une lutte du bien contre le mal. Le régime d’Assad est au point de départ de cette révolte – il avait choisi les armes au lieu du dialogue – mais sa politique de division mène depuis sa propre vie. Trop souvent aujourd’hui, de sont des Syriens qui tuent d’autres Syriens, mais en lisant les informations vous risquez de ne jamais le savoir.

Stephen Starr a vécu en Syrie de 2007 à février de cette année. Son livre, Revolt in Syria: Eye-Witness to the Uprising, a été publié en Europe. Dans le cadre de son tavail de journaliste, Stephen Starr a également couvert le Liban et l’Irak. Il collabore avc de nombreux journaux ou médias dont The Los Angeles Times, The Irish Times, USA Today,  The Times ou encore la BBC.