vendredi 29 mai 2009

Les menteurs invétérés sionistes à la pointe du progrès pour détecter le mensonge chez autrui


WASHINGTON [MENL] -- Une société US de sécurité a recruté l’ancien directeur adjoint du Mossad.
Suspect Detection Systems a nommé le général major de réserve Amiram Levin au conseil de surveillance de l’entreprise. Levin a été directeur adjoint du Mossad, le service d’espionnage à l’étranger et chef du commandement nord de l’armée israélienne. «Dès la création de notre compagnie, le général Levin a été une force directrice, nous aidant à développer une technologie viable commercialement qui est actuellement vendue à travers le monde, » déclare Asher Zwebner, responsable exécutif de Suspect Detection.

Cette nouvelle aurait pu en être une mais n’en est pas une : une entreprise étatsunienne de technologie sécuritaire recrute un ex dirigeant du Mossad, le service d’espionnage (et d’assassinat) de l’entité sioniste.
Pourquoi ce n’est pas une nouvelle ?
Simplement parce que, quand on creuse un tout petit peu, on constate que l’entreprise en question n’est pas vraiment étatsunienne puisque :
SDS a été fondée par d’anciens hauts responsables sécuritaires israéliens et des experts expérimentés [sic] de haut niveau des industries de haute technologie.

Ici, la liste des fondateurs de l’entreprise.
SDS n’est donc en réalité qu’une succursale des services secrets sionistes. Bon courage à ses clients !
Le
Wall Street Journal ne s’y trompe d’ailleurs pas et qualifie l’entreprise de société de l’entité sioniste.


Parmi les produits phares de cette succursale du Mossad : COGITO4M
Le COGITO4M est une solution rapide d’interrogatoire de type militaire. Ce nouveau système mobile est déjà utilisé par les services de renseignements en Israël. Ce système permet aux unités militaires d’interroger efficacement une population civile hostile ou indifférente. L’utilisation de COGITO4M permettra à une unité militaire éventuellement dépourvue de toute connaissance de la langue parlée localement d’identifier parmi les civils celui qui est un terroriste
recherché. Toutes les unités mobiles peuvent être connectées au commandement central et au système de contrôle qui collecte toutes
les données des stations mobiles. Ce processus de collecte des données permet aux capacités d’auto-apprentissage du système d’améliorer constamment la performance du système. COGITO4M est déjà en service dans des unités militaires et de police et a démontré ses capacités dans de réels théâtres d’opération.
En réalité COGITO4M n’est qu’un polygraphe [détecteur de mensonge] amélioré grâce à l’informatique et à l’interconnexion des machines. Si aucune fiabilité suffisante n’est à attendre de ce genre de système, quel argument peuvent bien avancer les dirigeants de l’entreprise sioniste par rapport à la concurrence ?
En fait, au delà des apparences l’engin ne présente aucune particularité ou innovation technologique. Sa seule particularité, son argument de vente principal est
la base de données d’expressions hostiles, et d’indicateurs physiologiques que les sionistes ont pu constituer pendant leur longue expérience d’oppression du peuple palestinien.

C’est simplement la rentabilisation de l’expérience terroriste sioniste, le marketing du crime.

jeudi 28 mai 2009

La petite amie du djihadiste parle

A mesure qu’on lit la presse qui se donne un peu de peine pour enquêter, on s’aperçoit que l’affaire des quatre terroristes newyorkais embarqués dans d’ambitieux projets d’attentats contre des synagogues et une base aérienne, n’est pas autre chose qu’un coup tordu monté par la police fédérale étatsunienne.
Toutes les ficelles du genre de la manipulation sont ici réunies. La première est un indicateur spécialisé dans l’approche de personnes qui fréquentent des mosquées.
La deuxième ficelle, ce sont des subsides et des cadeaux intéressés destinés à ces personnes ; une générosité qui s’alimente aux caisses du FBI, donc du contribuable étatsunien que ce service est supposé protéger.
La troisième ficelle, ce sont les dindons de la farce. Et là, on dira qu’ils ont le profil idéal : de petits délinquants dépourvus de perspectives d’accession à une vie honnête autant par manque d’opportunités ou de qualifications que par leur faiblesse de caractère.
Néo convertis à l’Islam, ces personnes se font facilement tourner la tête par quelqu’un qui, outre de beaux discours à connotation religieuse, n’omet pas de les arroser de cadeaux, d’argent et de... marijuana.
Pour résumer, nous avons quatre individus qui, au sortir de prison, n’avaient d’autre projet que d’essayer d’éviter d’y retourner en tentant de mener une vie honnête ou en continuant leurs petits délits mais qui se sont faits implanter dans l’esprit un projet d’attentats par un personnage trouble et rusé qui travaille pour la police.
S’ils n’avaient pas rencontré cet individu, qui a pris l’initiative du contact, nous n’aurions jamais entendu parler de ces quatre personnes.

On notera le caractère proprement ignoble de l’agent infiltré par le FBI qui exploite la grave maladie (un cancer en phase terminale) du frère d’un des présumés terroristes.

Voilà, tout est dit sur les méthodes des néoconservateurs aux Etats Unis.


La petite amie du ‘djihad’ : le mouchard du FBI s’est servi de cadeaux pour piéger nos hommes
par Lorena Mongelli à Newburgh et Lukas I. Alpert à New York traduit de l’anglais par Djazaïri
New York Post, 23 mai 2009

Un informateur du FBI a entrainé quatre convertis à l’Islam dans un horrible complot terroriste visant à faire sauter des synagogues et des avions militaires en leur offrant de grosses sommes d’argent, des cadeaux et même des sachets de marijuana, ont déclaré aujourd’hui des proches des suspects.
« Mon frère, tout ce dont tu as besoin, je me le procurerai pour toi, » disait cet homme que les quatre petits délinquants connaissaient sous le nom de Maqsood, selon Kathleen Baynes, dont le petit ami de longue date James Cromitie serait le chef présumé de la cellule terroriste.
Selon elle, Cromitie, 45 ans, a rencontré Maqsood, qui lui a promis de lui enseigner la vérité sur l’Islam, à la mosquée al-Ikhlas il y a environ un an
Rapidement, l’homme vint de plus souvent chez eux, les poches toujours pleines d’argent.
«Il était très insistant et à chaque fois qu’il venait voir James, il l’emmenait avec lui. Ils disaient qu’ils allaient dîner, » dit-elle. « Chaque fois que nous avions besoin de quelque chose Maqsood nous aidait – par exemple financièrement – il nous donnait de l’argent pour payer le loyer.
« Il était tout le temps dans les parages. C’était comme s’il l’avait envoûté.»
Cassandra McKoy, la petite amie de David Williams, un des co-conspirateurs, soutient que les hommes ont été dupés pour participer au complot, appâtés par une paye quotidienne et que la haine religieuse n’avait rien à voir avec tout ça.
« Ce ne sont pas des extrémistes, leurs motivations étaient uniquement financières. Ce ne sont pas des terroristes, » dit-elle. « Ce n’était pas leur idée. Ils [le FBI] font voir les choses comme s’ils l’avaient cherché à entrer en contact avec lui [l’informateur] pour lui dire que nous voulons faire telle chose alors que c’est lui qui les a contactés. Il les a attirés avec l’argent ».
«Maqsood n’était même pas autorisé à entrer dans la mosquée, il les attendait sur le parking et leur avait proposé 25 000 dollars pour se joindre à lui.»
Des sources indiquent que Maqsood est en réalité Shahed Hussain – un ressortissant pakistanais qui gère un hôtel aux environs de la ville et travaille pour le FBI depuis 2003 après avoir eu des problèmes pour une affaire de fraude. Il a joué un rôle capital pour mettre au jour une autre affaire liée au terrorisme à Albany en 2004.
Baynes, 42 ans, entretenait une relation avec Cromitie – un professionnel du crime qui est allé plus de 20 fois en prison – depuis six ans. Elle explique qu’il s’est converti à l’Islam au cours de son dernier séjour en prison mais que ce n’était pas sérieux.
«James est un apprenti musulman. Il n’était pas vraiment musulman. Il n’a jamais prié,» dit-elle.
Mais dans le courant de l’année, Maqsood n’a eu de cesse d’entrainer Cromitie sur le chemin du djihad – il lui donnait des brochures religieuses, des vêtements et des tapis de prière. A la fin, il semble que l’argent et les cadeaux ont mieux fonctionné.
Elle explique que Maqsood avait promis de donner un emploi à Cromitie et il a dit une fois qu’il lui donnerait une Mercedes Benz noire. A plusieurs reprises, il a donné à Cromitie des appareils photo, de l’argent et même de la drogue.
« Maqsood lui a donné beaucoup de marijuana, » dit-elle.
Un porte parole du FBI ne nous a pas rappelé suite à notre demande de commentaires sur les cadeaux.
Elizabeth McWilliams, la mère de Williams, affirme que son fils est tombé sous la coupe de Maqsood en avril en promettant d’aider pour les frais médicaux de son frère malade.
« Maqsood disait ‘Ne t’inquiète pas frère, je vais vous aider pour les frais hospitaliers de ton frère. Cet homme n’a rien fait d’autre que manipuler ces types.»
Baynes dit ne s’être jamais fié aux intentions de Maqsood et que l’imam de la mosquée avait prévenu James de se tenir à l’écart de cet intrus.
« James m’avait dit que l’imam leur avait demandé d’être prudent parce que cet homme essayait de recruter des gens pour aller au Pakistan, » dit-elle. «James avait dit qu’il n’était pas assez fou pour faire quelque chose comme ça.»
Alors que le mercredi de l’attentat approchait, Baynes indique que l’humeur de Cromitie changeait.
« Les derniers jours, James n’était plus le même. Il se comportait simplement différemment, » dit-elle. « Ces jours là, il ne faisait que fumer de l’herbe et jouer à des jeux vidéo avec ses amis [ses associés dans le complot, Williams, Laguerre Payen et Onta Williams].
Selon elle, le jour de l’attentat les hommes s’étaient réunis et Maqsood «semblait vraiment nerveux.»
« Il se tenait vers la voiture et était agité, » dit-elle.
Puis, alors qu’ils allaient partir, Cromitie l’a embrassée sur la joue et lui a promis, « Bientôt tout ira bien, » dit-elle. «Je pense qu’il voulait dire financièrement, qu’il voulait dire que tout serait OK.»
Selon elle, un ami lui avait dit que James allait avoir 50 000 dollars.

mercredi 27 mai 2009

La Bolivie et le Venezuela fournissent de l'uranium à l'Iran...

... selon la propagande sioniste.
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Ce qui caractérise la hasbara, la propagande sioniste, c’est qu’elle n’a pas honte de proférer les mensonges les plus grossiers.
Cette hasbara a la chance de trouver une caisse de résonnance dans des organes de presse peu enclins de procéder à d’élémentaires vérifications avant publication.
Ainsi, nous pouvons lire dans une dépêche publiée sur le site du journal économique Les Echos :

Par ailleurs, un document officiel israélien, dont des extraits ont été rendus publics hier, affirme que le Venezuela aide Téhéran à contourner les sanctions économiques imposées par le Conseil de sécurité de l'ONU contre l'Iran. Caracas et Quito fourniraient aussi de l'uranium à Téhéran, qui aurait « établit des cellules du Hezbollah dans le nord du Venezuela ».

Si ce journal publie volontiers cette pseudo information, il se garde de nous faire part de la réaction des autorités des pays ainsi accusés.
Pourtant nous pouvons lire sur le site de Romandie News, la réponse du ministre bolivien des mines :

"La Bolivie ne produit pas d'uranium (...) le pays n'a jamais produit d'uranium", a affirmé à la presse le ministre des Mines Alberto Echazu, dans la première réaction de La Paz au soupçon israélien.
«Vous (presse) du secteur économique, vous connaissez ou avez jamais visité une quelconque production d'uranium dans le pays ?", a poursuivi le ministre, qui a déjà démenti par le passé l'existence de gisements d'uranium en Bolivie, au sous-sol riche en minerais et hydrocarbures».

Rappelons que le journal Les Echos est supposé être spécialisé dans le domaine de l’économie.
Précisons aussi que ce qu’a démenti ce ministre, nous apprend le quotidien espagnol El Pais, n’est pas la présence en Bolivie de gisements de ce minerai mais l’existence de mines en activité et qu’une étude d’exploitabilité est actuellement en cours avec l’aide de l’AIEA (Agence Internationale pour l’Energie Atomique).
L’article de Romandie News ne dit cependant rien de ce qu’il en est pour le Venezuela. Il faut donc encore nous référer à l’article du journal El Pais où nous lisons :

Le Venezuela dispose également de réserves qu’il n’exploite pas non plus actuellement, selon une analyse rendue publique en décembre par la Fondation Carnegie pour la Paix Internationale.

Les propagandistes sionistes savent fort bien que leurs informations bidons sont aisément contredites par des faits indiscutables mais les ballons d'essai qu'ils lancent sont repris gratuitement par la presse mondiale. Alors pourquoi se priver?

Leur but n’est pas, pour le moment, d’intensifier leur campagne de déstabilisation des deux pays d’Amérique du sud concernés par leurs mensonges mais de maintenir l’intérêt des médiats dans la perspective éventuelle d’une agression contre l’Iran. Leur objectif est probablement aussi de rendre plus palpable aux yeux des citoyens des Etats Unis le danger que représenterait un Iran trafiquant de l’uranium dans le continent américain.
De quoi agiter bien des peurs.
Et cette prétendue information pourra, si nécessaire, être reprise par ceux qui battent les tambours de la guerre contre l’Iran. Peu importe si elle a été presque unanimement reconnue comme fausse.
Car, comme on l’a vu avec les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, on fait gober n’importe quoi à une opinion publique apeurée.

lundi 25 mai 2009

Un peu plus sur la manipulation des "djihadistes" qui voulaient faire sauter des synagogues à New York

Le blogueur canadien Xymphora pense que, aux USA, la guerre des pouvoirs publics contre la drogue est aussi une guerre contre les noirs dans la mesure où, quand ces derniers se font arrêter, ils subissent souvent de lourdes sentences alors que leurs homologues blancs tendent plutôt à bénéficier d’actions de réhabilitation.

Là où je tomberais certainement d’accord avec lui, c’est pour dire que la drogue, la répression de son commerce et de sa consommation sont un puissant moyen de contrôle policier sur ce qu’on appelle les minorités visibles.
Mais le sujet de ce post n’est pas la drogue mais, toujours grâce à Xymphora, un éclairage complémentaire sur
le complot terroriste ourdi par quatre candidats au martyre en phase finale d’exécution d’attentats contre des synagogues newyorkaises.

L’article que je vous propose est tout à fait révélateur des méthodes des agents des services de police qui agissent pour les néoconservateurs étatsuniens. On notera en particulier que, pratiquement dès le début, l’imam de la mosquée fréquentée par les quatre comparses avait identifié l’informateur qui a joué le rôle essentiel de la mise en échec du plan terroriste. Logique imparable de l’imam qui n’est pas allé dénoncer cet individu louche à la police parce qu’il avait compris qu’il travaillait pour un quelconque service gouvernemental. Ce qu’on appelle le flair apporté par une expérience à des titres divers (comme détenu puis comme aumônier) du milieu carcéral et de la petite délinquance.

Leurs voisins et l’imam doutent que les quatre accusés soient des terroristes
Ils décrivent ces hommes comme généreux, croyants, mais perturbés
par Emily Stewart, Poughkeepsie Journal (USA) 22 mai 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

Newburgh – Des amis décrivent trois des suspects accusés de préparer le destruction d’avions militaires à la base aérienne de Stewart et de faire sauter des édifices religieux juifs à New York comme des hommes généreux qui prenaient soin de leurs parents malades et ne faisaient pas de prosélytisme religieux.
Le quatrième suspect, Laguerre Payen, était sous traitement contre la
paranoïa, selon un responsable d’une mosquée de Newburgh où Payen priait parfois.
Mercredi, des agents fédéraux ont arrêté quatre habitants de Newsburgh, James Cromitie, David Williams, Onta Williams et Payen, les accusant de conspirer pour utiliser des armes de destruction massive sur le territoire des USA et de conspirer pour acquérir des missiles anti-aériens, a indiqué le bureau du procureur fédéral.
Selon des voisins de la résidence Belvedere Housing à Newburgh, Cromitie fumait de la marijuana et buvait de l’alcool. Ils ont aussi expliqué qu’il n’était pas assez intelligent pour organiser un complot terroriste.
David Williams vivait aussi dans cette résidence avec sa mère et l’aidait à prendre en charge son petit frère en phase cancéreuse terminale, déclare Manny Colon, un voisin âgé de 42 ans.
«Je pense qu’ils ont simplement été pris dans quelque chose qui leur passait au dessus de la tête, » dit-il. « Je ne pense pas qu’ils l’aient organisé d’eux-mêmes.»
Colon dit connaître Onta Williams depuis 22 ans et être l’ami de Cromitie depuis 20 ans et il pense que quelqu’un les a contraints à se mettre dans ce complot. Il dit ne pas connaître Payen.
«J'ai été choqué quand j'ai entendu parler», a déclaré Salahuddin Mustafa Muhammad, l'imam de la mosquée al-Ikhlas où Cromitie et Payen venaient de temps en temps. Il les décrit tous deux comme pauvres et nécessiteux.
Leurs difficultés financières les ont peut-être rendus susceptibles d’implication dans le complot terroriste, » dit-il.
Selon Muhammad, un homme d’une quarantaine d’années a commencé à fréquenter la mosquée il y a plus d’un an et a commencé à adopter des opinions extrémistes, à parler du djihad, ou guerre sainte, aux fidèles. Il essayait aussi d’encourager les membres de la mosquée à s’engager dans des activités non spécifiées et leur proposait 25 000 dollars pour le faire.
Muhammad n’a pas donné le nom de cet homme mais pense qu’il s’agissait d’un provocateur.
Muhammad explique que des fidèles étaient venus le voir pour se plaindre de cet homme mais qu’il n’avait pas informé la police parce qu’il pensait que cet homme était un agent provocateur d’un service gouvernemental qui tentait d’appâter des fidèles de la mosquée. Muhammad indique avoir averti les fidèles de se tenir à l’écart de cet homme.
Il laisse entendre que Cromitie et Payen n’ont peut-être pas suivi ce conseil.
«Cet individu allait avoir quelqu’un, et finalement il a eu quelqu’un, » dit Mohammad. « C’est un cas de piège par ruse.»
Selon Muhammad, cet homme est peut-être bien l’informateur qui a tuyauté le FBI sur le complot.
Payen, né en Haïti, est venu à la moquée pour la première fois en mars après avoir passé cinq mois en prison. A l’époque, il était sans domicile, en situation de séjour irrégulier et avait précédemment échappé à l’expulsion, déclare Hamin Rashada, l’imam assistant de la mosquée.
Il était aussi sous traitement pour la paranoïa.
«Il avait de graves problèmes psychologiques,» affirme Rashada.
Cromitie venait lui aussi à la moquée de temps en temps et était connu des membres de la mosquée sous le nom d’Abdur Rahman. Il était venu à la moquée pour la première fois il y a environ deux ans après avoir été libéré de prison. On ne l’avait plus revu à la mosquée depuis plusieurs mois mais il est réapparu il y a environ cinq semaines.
Muhammad est aumônier à la prison d’Etat où il s’était converti à l’Islam il y a longtemps, alors qu’il était détenu. Il est devenu un responsable respecté dans le quartier [community], apportant son aide à d’autres anciens détenus. Depuis 1985, il exerce en tant qu’aumônier à la Fiskhill Correctional Facility, la prison de niveau de sécurité moyen de Beacon, et assure le service d’aumônerie un jour par semaine au Bard College.
Les deux imams indiquent que rien dans la conduite de ces hommes ne les a amenés à suspecter qu’ils pourraient être impliqués dans le terrorisme. Rashada a aidé Payen à obtenir une chambre dans un foyer qui hébergeait également plusieurs libérés sur parole. C’était une des actions de Rashada pour aider à la réhabilitation de ces hommes.
Descente dans un appartement
Ce mercredi, la chambre de Payen était en désordre et sale, avec des papiers et des boîtes répandues un peu partout, explique Rashada qui était là quand la police a fait une descente dans la maison où il logeait. Il y avait des emballages de poulet sur le micro-onde et une bouteille d’urine derrière la porte.
Après l’arrestation de Payen et Cromitie, des habitants ont dit à Rashada que Payen leur avait demandé comment se procurer des armes lourdes et de l’aide pour trouver un chauffeur sûr. Aucun d’entre eux n’avait accepté de l’aider parce qu’ils ne voulaient pas avoir de problèmes avec la loi.
John Morgan qui tient un commerce à Broadway et dit avoir été l’ami des quatre hommes les décrit comme «des frères humbles.» Selon lui, c’étaient des gens affables qui faisaient de gros efforts pour se sortir d’une vie de crime, de drogues et de violence. Il dit douter qu’ils aient été réellement impliqués dans du terrorisme contre les Etats Unis.
Les quatre hommes avaient tous un casier judiciaire.
En janvier 2003, LaGuerre Payen avait été inculpé d’agression et de vols qualifiés allant des vols de portefeuilles aux coups de feu tirés sur la tête d’adolescents avec un pistolet à billes
(BB gun) à Spring Valley.
Il était accusé d'avoir tiré avec l’arme sur un garçon de 16 ans qui passait sur la route Monsey en août 2002. Payen était aussi accusé d’avoir volé deux femmes – dont une à main armée – pas loin de son domicile au 59 Collins Ave. A Spring Valley.
Payen avait été condamné pour agression au deuxième degré, avait purgé 15 mois en prison puis remis en liberté conditionnelle sous contrôle des services de l’immigration, selon le dossier du ministère public.
Onta Williams avait été condamné dans le Comté d’Orange à entre un et six ans de prison en 2003 pour avoir tenté de receler de la drogue.
David Williams avait purgé une peine d’une année de détention dans une prison d’Etat pour tentative de recel d’armes et de drogue.
Cromitie avait purgé une triple peine de prison pour vente et possession de drogue, dont une peine exécutée sous le nom de David Anderson.
« Ils avaient de gros problèmes, » explique Morgan qui habite à New Windsor. « Ils étaient confrontés à la drogue, la violence, la liberté conditionnelle ; deux d’entre eux avaient des enfants. « Ils avaient bien trop de problèmes dans leurs vies pour s’occuper de donner une leçon à l’Amérique. Sincèrement, c’est une fabrication.»

dimanche 24 mai 2009

Tentatives d'attentats de New Yok ou l'art de la manipulation "d'idiots utiles"

Comme il se doit, de nombreux organes de presse ont rapporté l'arrestation de quatre personnes qui préparaient des attentats à l'explosif contre deux synagogues de New York et la destruction d'avions militaires au moyen de missiles du type Stinger.

Pour mener ce genre d'opérations d'envergure, on s'attendrait à avoir affaire à des terroristes de gros calibre, affiliés à un réseau capable de fournir un objet aussi peu banal qu'un missile sol-air.

Pourtant, on peut lire dans le journal La Voix du Nord qu'en guise de terroristes aguerris, nous sommes confrontés à quatre individus dont certains se sont convertis à l'Islam en détention (pour délits de droit commun).

L'un d'entre eux, James Cromitie se présente comme étant « d'origine afghane » et que, «il était ému par la guerre là bas, selon la déclaration sous serment [des enquêteurs]. Il dit que s'il devait mourir en martyr, il irait au paradis et parlait de vouloir faire quelque chose à l'Amérique. »

Bon, je ne sais pas vous, mais moi je pense que James n'est pas un prénom afghan, pas plus que Cromitie n'est un patronyme de Kaboul ou de Kandahar.


Par ailleurs, au vu de sa photo, le visage de Cromitie n'évoque pas vraiment celui de quelqu'un dont les deux parents seraient afghans. On nous aurait dit d’origine algérienne, marocaine, libyenne, j’aurais dit « OK» mais afghan... Cependant, il est vrai qu'aux USA un « coloured » est un « coloured » ; après tout, aux premiers temps de l'immigration des italiens aux Etats Unis, ces derniers n'ont-ils pas échappé de peu à la classification dans la rubrique des populations de couleur ?
Quoi qu'il en soit, le quotidien Ouest-France nous offre un scoop sur Cromitie et ses acolytes :
Cette croyance est plus sûrement établie à mon avis à Ouest-France que chez les apprentis kamikazes. D'ailleurs je ne comprends pas comment on peut abattre un avion avec un missile dans le cadre d'une opération kamikaze puisque le kamikaze est supposé emporter sa victime avec lui dans le trépas. Mais à Ouest France, on doit avoir une logique particulière et on confond aussi allègrement martyr et kamikaze.
Pour rester dans l'esprit Ouest-France, je propose qu'on rebaptise « rue des kamikazes » toutes les rues des villes de France qui portent la plaque « rue des martyrs de la résistance. »
Excusez cette digression et revenons au fond de l'affaire. On voit bien que ces attentats sont une affaire cousue de fil blanc, avec des terroristes manipulés de bout en bour par le FBI, et qui tombe à point nommé, au lendemain de la visite du premier ministre sioniste et au moment où le président Obama clarifie sa position sur la prison de Guantanamo Bay à Cuba.
C'est la grille d'analyse que nous propose Graham Rayman dans un blog du Village Voice en orientant son intérêt non pas vers la personnalité des terroristes présumés mais vers celle du policier qui a géré le dossier.
Une lecture édifiante.

Attentat contre la synagogue : les états de services douteux de l'agent du FBI

par Graham Rayman, 21 mai 2009, Village Voice (USA) traduit de l'anglais par Djazaïri


L'agent du FBI qui a eu un rôle de premier plan dans l'arrestation hier de quatre hommes pour préparation d'attentats terroristes à New York présente des états de services assez intéressants – et équivoques.

L'agent spécial Robert Fuller, dont le nom apparait au début de la plainte fédérale pour crime dans cette affaire, avait eu un rôle dans l'échec du FBI à interpeller deux des pirates de l'ait du 11 septembre, avait vu un de ses informateurs s'immoler par le feu devant la Maison Blanche, et était impliqué ans l'erreur d'identification comme terroriste d'un ressortissant canadien, suivie de l'arrestation en secret et de la torture de ce dernier – une affaire qui fait actuellement l'objet d'une importante procédure judiciaire.

Fuller est présenté comme le principal agent responsable de l'arrestation hier de quatre hommes dont les officiels indiquent qu'ils allaient faire sauter deux synagogues et voulaient abattre un avion militaire. Mais comme dans d'autres cas de terroristes nationaux et apparemment stupides, c'est un informateur du FBI qui a fourni des armes (neutralisées)
aux quatre suspects. Dans les semaines à venir, nous en saurons plus sur à quel point les quatre suspects ont été incités par l'informateur à commettre les supposés actes terroristes. C'est le Southern District de New York qui est chargé des poursuites. (James Margolin, un porte parole du FBI a déclaré que le FBI ne s'exprimerait pas sur cette affaire parce que Fuller est susceptible de témoigner dans la procédure en cours).


Fuller avait précédemment été impliqué dans l'affaire du canadien en tant que personne qui avait interrogé un adolescent afghan blessé nommé Omar Khadr. Pendant l'interrogatoire mené par Fuller, Khadr avait de manière douteuse identifié Maher Arar, un citoyen canadien, comme étant quelqu'un qu'il avait vu en Afghanistan. Arar fut par la suite expédié en Syrie où il fut emprisonné et torturé pendant un an. Il est démontré aujourd'hui qu'Arar ne pouvait pas se trouver en Afghanistan au moment où Khadr, soumis à d'intenses pressions par Fuller, a déclaré l'avoir vu là bas.

En janvier, Fuller s'est retrouvé à la barre des témoins au procès de Khadr à Guantanamo Bay. Il a témoigné que pendant l'interrogatoire dans la base aérienne de Bagram en Afghanistan, Khadr avait identifié Arar d'après une photo et avait déclaré l'avoir vu en Afghanistan.

Cependant, lors du contre interrogatoire, Fuller a révélé que Khadr n'avait pas vraiment identifié Arar. Au lieu de quoi, il avait dit que le visage d'Arar lui « semblait familier, » et puis que « à un moment » il avait l'impression de reconnaître le visage sur la photo, selon le témoignage de Fuller.
«Nous ne savions pas ce qui se passait, si cela s'est produit quelques heures ou quelques jours plus tard, » déclare Kerry Pither, un journaliste canadien dont le livre Dark Days: The story of four Canadians tortured in the name of fighting terror porte sur l'affaire Arar.

« Khadr devait avoir environ quatorze ans, ne voyait que d'un œil et souffrait de blessures sérieuses, » explique Watt. « C'était complètement ridicule. »

Selon Steven Watt, un des avocats d'Arar en association maintenant avec l'ACLU (union des avocats pour les droits civiques), l'identification par Khadr aurait du être accueillie avec beaucoup de suspicion...
Une commission d'enquête canadienne a déjà établi qu'Arar se trouvait au Canada au moment où Fuller indique qu'il était supposé être en Afghanistan aux dires de Khadr.

« Fuller a à l'évidence des états de services douteux, » déclare Pither. « Même si ses affirmations sur les dires de Khadr étaient vraies, il est hors de doute que Khadr aurait dit n'importe quoi. Il avait dit qu'il dirait n'importe quoi pour être mieux soigné.»
Le « transfert extraordinaire » d'Arar a été une sacrée histoire au Canada. Il a été la première personne traitée de la sorte à s'exprimer publiquement et à demander des comptes.

Sa procédure contre le gouvernement canadien a débouché sur 10 millions de dollars de dommages et intérêts. Il a aussi reçu des excuses sur une télévision nationale de la part du premier ministre canadien (imaginez un président étatsunien faire la même chose).

Ces excuses avaient été faites après qu'un ministre canadien de haut niveau ait eu la possibilité d'examiner le dossier des services secrets étatsuniens sur Arar – confirmant, selon Pither, une fois pour toutes qu'Arar était innocent. La procédure d'Arar contre le gouvernement des USA est en cours.

Fuller faisait aussi partie de l'équipe chargé de pister deux des pirates du 11 septembre en août 2001, avant les attentats contre le Pentagone et le World Trade Center.

Le New York Observer avait relaté que, après que la CIA ait informé le FBI que les deux pirates de l'air, Khalid al-Midhar et Nawaf al-Hamzi, se trouvaient aux Etats Unis, Fuller avait reçu comme mission de les arrêter le 23 août 2001, 19 jours avant les attentats.

Un autre agent du FBI, rapportait l'Observer, avait qualifié la mission de « routinière, » voulant dire par là que Fuller avait trente jours pour les arrêter. Fuller a sondé des bases de données locales, fait des vérifications à l'hôtel newyorkais de Midhar puis laissé tomber. Procédure normale, disent les documents, sauf qu'il aurait dû chercher dans des bases de données commerciales, ce qu'il ne fit pas.

Il dira plus tard avoir consulté la base de données
ChoicePoint le 4 ou le 5 septembre, mais la commission sur le 11 septembre conclura par la suite que le FBI n'avait consulté cette base de données qu'après les attentats, indiquait le journal.

Et en novembre 2004, Mohamed Alanssi, un informateur avec qui Fuller travaillait, se rendait sur le trottoir situé devant la Maison Blanche et s'immolait par le feu. La lettre d'Alanssi expliquant son suicide était adressée à Fuller qui, à l'époque, était son agent traitant depuis trois ans, selon une déposition qu'il avait faite sous servent devant un tribunal.
Alanssi, 52 ans, désespéré et émotionnellement déséquilibré, disait dans cette lettre décousue qu'il voulait rentrer chez lui au Yémen pour vois sa femme avant de témoigner publiquement au tribunal. Alanssi se plaignait que ses agents traitants n'aient pas tenu leurs promesses de le rémunérer, de lui obtenir la citoyenneté étatsunienne et de protéger son identité, écrivait le Washington Post à l'époque.
«Pourquoi ne vous souciez-vous pas de ma vie et de celle de ma famille, » écrivait-il. « Une fois que j'aurai témoigné ma famille sera tuée au Yémen, moi aussi je serai un homme mort.»

Alanssi avait déclaré au Washington Post que le FBI l'avait payé 100 000 dollars en 2003. « Ca a été ma grosse erreur de coopérer avec le FBI. Le FBI a déjà détruit ma vie et ma vie de famille et nous a mis dans une situation très dangereuse... Je ne suis pas fou pour détruire ma vie et celle da ma famille pour avoir 100 000 dollars, » disait-il.

Un article de 2004 du New York Times rapportait que le FBI avait utilisé Alanssi dans des poursuites contre 20 personnes.
«La bizarrerie des actions de M. Alanssi a également mis en totale évidence une autre faiblesse des enquêtes où est mise une forte pression : les relations contraintes qui sont souvent à la base des accords entre les enquêteurs et leurs informateurs peuvent évoluer brusquement de manière incontrôlable,' écrivait William Glaberson dans le New York Times.

Alanssi a survécu mais grièvement brûlé sur plus de 30 % de son corps.

mercredi 20 mai 2009

A l'époque "glorieuse" du sionisme, des méthodes pour améliorer la "race"

L’eugénique est souvent associée au nazisme et à son objectif de produire le parfait aryen. Cette image, pour satisfaisante pour l’esprit qu’elle soit est abusive et il est faux de supposer le caractère exclusif de cette association puisque l’idée eugéniste remonte au moins à Platon.
C’est la découverte des lois de la transmission héréditaire des caractères biologiques qui a favorisé l’émergence de l’eugénique moderne en référence explicite au modèle darwinien.
Sir Francis Galton postulait le caractère héréditaire non seulement des caractères physiques mais également de ce qui constitue la psyché, affectivité et intellect.
Un des tenants les plus notoires en France de l’approche eugéniste n’est autre que le lyonnais
Alexis Carrel, illustre médecin et prix Nobel qui mit en place sous le régime de Vichy le certificat médical prénuptial que la France a abandonné en 2008.
Il n’empêche que des lois eugénistes ont été adoptées dans des pays dits démocratiques qui autorisent la stérilisation de certaines catégories d’individus. Parmi ces pays, la Finlande, le Danemark, un certains nombre d’Etats aux USA...
Il convient donc de situer l’eugénique dans un cadre qui déborde celui du nazisme ou du fascisme et qui est celui des idéologies de hiérarchie raciale qui ont fleuri en Occident. Et c’est ce genre de conceptions, très commune avant la deuxième guerre mondiale qui a été le terreau de l’idéologie nazie.
Car le nazisme, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, n’était pas une idéologie tirée du néant par un fou qui parvint à subjuguer le peuple allemand.
La seconde guerre mondiale a eu des causes objectives, c’est-à-dire que l’entrée en guerre de l’Allemagne obéissait à des considérations rationnelles (économiques et politiques). L’idéologie nazie elle-même ne se distinguait pas fondamentalement du sens commun de l’époque en Europe où l’idée d’une hiérarchie des races (transposable ipso facto en hiérarchie de classes et/ou d’individus à l’intérieur d’une même nation européenne) était monnaie courante. Sauf que l’Allemagne hitlérienne n’avait plus de colonie et que le racisme a du s’y exprimer à l’intérieur de l’Etat nation (contre les juifs, les homosexuels, les tziganes) avant de s’exprimer au dehors (toujours contre les juifs et les tziganes mais aussi contre les peuples slaves).
C’est dans ce terreau européen qu’est précisément né le sionisme et il n’est nullement surprenant de constater, comme on le voit dans l’article ci-après, que des médecins juifs sionistes ont eux-aussi essayé d’améliorer la race

L’eugénique en Israël : des juifs ont-ils essayé aussi d’améliorer la race humaine ?
par Yotam Feldman, Haaretz (Sionistan) 15 mai 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

En 1944, le psychiatre Kurt Levinstein donna une conférence à Tel Aviv, dans laquelle il plaidait pour empêcher les gens présentant divers désordres mentaux et neurologiques – comme l’alcoolisme, la psychose maniaco-dépressive et l’épilepsie – de mettre des enfants au monde.
Les moyens qu’il proposait – l’interdiction du mariage, la contraception, l’avortement et la stérilisation – étaient vus comme acceptables aux Etats-Unis et dans l’Europe des premières décennies du 20ème siècle, dans le cadre de l’eugénique : la science qui visait à améliorer la race humaine.
Dans les années 1930, les nazis recoururent à ces mêmes méthodes aux premières étapes de leur plan pour renforcer la race aryenne. Levinstein était conscient, bien entendu, des connotations politiques douteuses implicites dans ses recommandations, mais il pensait que les principes solides et salutaires de l’eugénique devaient être distingués de leur utilisation par les nazis.
Une recherche récente de l’historien Rakefet Zalashik sur l’histoire de la psychiatrie en Palestine à l’époque du mandat britannique et après la création de l’Etat [sioniste] montre que la voix de Levinstein était loin d’être isolée. En effet, elle affirme dans son livre publié en 2008, "Ad nefesh: les réfugiés, les immigrants et l’institution psychiatrique israélienne" (Hakibbutz Hameuchad, en hébreu), que le concept «d'ingénierie sociale» basé sur l’eugénique faisait partie de la pensée psychiatrique courante ici, des années 1930 aux années 1950.
Les psychiatres juifs en Israël ne furent pas les seuls à tenter de distinguer entre la science eugénique, qu’ils considéraient utile, et son application par les nazis. Ce qui faisait la particularité des experts locaux était qu’ils avaient effectivement étudié les principes de la théorie en Allemagne avant d’immigrer en Palestine directement auprès des scientifiques qui préconisaient l’utilisation de l’eugénique pour stériliser de force des malades mentaux et des handicapés physiques allemands – et par la suite pour justifier leur mise à mort. En l’espace de quelques années, les scientifiques allemands se servirent de la même justification pour tuer des juifs.
Beaucoup de psychiatres juifs souscrivaient à la conception qu’avaient leurs collègues allemands des juifs en tant que race, sur la base de la théorie qui s’était développée en Europe, explique Zalashik. Cependant, à leur arrivée en Palestine, ils rencontrèrent des juifs de types différents et commencèrent à distinguer entre la race des juifs européens et celle des juifs séfarades et mizrahim (d’origine proche orientale et nord-africaine).
Ainsi, par exemple, le psychiatre Avraham Rabinovich, qui exerça à l’institution Ezrat Nashim à Jérusalem avant de diriger plus tard une structure de santé mentale à Bnei Brak, établissait entre 1921 et 1928 une distinction dans les dossiers de ses patients entre la population générale et les juifs originaires de Boukhara, de Géorgie et d’Iran qu’il qualifiait de «races primitives.»
Expliquant pourquoi ces derniers ont été moins touchés par la maladie mentale, il écrit: «Leur conscience, avec son maigre contenu, ne fixe pas d'exigences particulières dans leurs vies, et elle se soumet docilement aux conditions environnementales, et pour cette raison, n’entre pas en conflit, ce qui donne lieu à un très faible pourcentage de troubles fonctionnels du système nerveux et de maladies mentales en particulier. "
Les conceptions de ces psychiatres s’accordaient bien avec les objectifs du mouvement sioniste qui à l’époque proposait une politique d’immigration sélective.

« L’eugénique a fait partie de la philosophie générale [national philosophy] de la plupart des psychiatres [locaux] » explique Zalashik. «La théorie était qu’on avait besoin d’une nation saine pour accomplir la vision sioniste en Israël. Cette façon de voir avait un aspect économique puissant – l’idée étant d’empêcher des gens qu’on percevait comme un fardeau pour la société de mettre des enfants au monde. Et les homosexuels et les femmes frigides tombaient aussi dans cette catégorie.»
Pour sa part, le psychiatre Kochinsky soutenait en 1938 dans le journal Harefuah que les données d’un recensement des malades mentaux en Palestine devaient servir prioritairement comme «base pour les méthodes d’amélioration de la race.»
Zalashik soutient que de telles façons de voir, de même que d’autres hypothèses fausses et néfastes sur lesquelles la psychiatrie israélienne s’est basée à ses débuts, ont abouti à l’adoption de formes de traitement inappropriées et parfois cruelles, dont les effets dur le système de santé mentale du pays se ressentent encore aujourd’hui.
Dans son nouveau livre, Zalashik fait l’historiographie de la communauté psychiatrique qui commença à prendre dorme dans les années 1930 avec l’arrivée de pays germanophones de dizaines de psychiatres juifs suite à l’accession au pouvoir des nazis. Selon son étude, fin 1933, trois psychiatres seulement exerçaient dans le pays ; vers la fin de la deuxième guerre mondiale, ce nombre était passé à 70. Ces psychiatres étaient influencés par les hypothèses et les conclusions d’importantes recherches conduites dans leurs pays d’origine sur les désordres mentaux propres aux juifs et qui s’inséraient dans la volonté d’expliquer «le problème juif» en termes biologiques et médicaux.
« Juifs comme non juifs, les médecins avaient coutume de penser que les juifs avaient une plus grande tendance que les autres à développer des maladies mentales, » affirme Zalashik. Le débat portait sur le rôle de la race ou sur celui de facteurs d’environnement : les [psychiatres] juifs disaient que les juifs souffraient de maladies mentales à cause des difficultés qu’ils enduraient et des pogroms, et parce qu’ils vivaient dans des villes où il y avait plus de tension et de stress qu’en secteur rural. Les [psychiatres] non juifs parvenaient à la même conclusion, mais fondée sur l’argument que les juifs étaient différents biologiquement et génétiquement.»
Zalashik soutient que la question de savoir si la prémisse de départ est juste n’a pas de pertinence pour l’historien. « Ce qui importe, c’est que la minorité juive, particulièrement en Allemagne, après avoir été considérée comme un problème social l’a été comme problème médical.»
En immigrant en Israël, les psychiatres juifs n’abandonnèrent pas les théories dans lesquelles ils avaient été formés ; au contraire, ils les adaptèrent à la nouvelle situation.
L’eugénique n’était pas la seule théorie douteuse importée par les psychiatres judéo-allemands, ajoute Zalashik : Ils adoptèrent aussi la conception psychiatrique allemande du traumatisme et ses méthodes pour traiter les victimes de chocs émotionnels.
Zalashik : « Si, en Europe, la tendance à développer des maladies mentales était réputée attester de l’infériorité des juifs, en Palestine elle indiquait la supériorité des pionniers par rapport aux juifs du vieux Yishouv [communauté pré étatique] : selon les psychiatres, les pionniers venaient de la civilisation, et ces gens civilisés souffraient plus de troubles mentaux que les gens de l’ancien Yishouv qui vivaient dans un environnement rural.»
En outre, les psychiatres soutenaient que les pionniers tendaient à développer des pathologies mentales à cause du stress lié à la migration et aussi en raison de leur jeune âge (entre 20 et 30 ans), dont on sait qu’il est le premier moment de manifestation des désordres psychiques.
Une des principales solutions proposées par les psychiatres était l’application de l’ingénierie sociale à la population israélienne ou, ainsi qu’ils l’appelaient, «l’hygiène mentale.» Jusqu’à son immigration en Israël dans les années 1930, Martin Pappenheim, qui dirigeait le service neurologique de l’hôpital municipal de Vienne entre 1921 et 1923, représenta la branche autrichienne de la Ligue Internationale pour l’Hygiène Mentale – un mouvement fondé en 1928 qui cherchait à réduire la pauvreté, la criminalité et la morbidité au moyen de mesures de prévention drastiques. En 1935, Pappenheim et le Dr Mordechai Brachiahu fondèrent la branche de cette association en Palestine.
L’un des principaux arguments en faveur de l’eugénique était l’avantage économique qu’elle apporterait. Selon Pappenheim, l’activité de son association avait pour but de réduire « le coût improductif des travailleurs non qualifiés... qui grèvent le budget de la nation,» et de réaffecter les ressources à la préservation de la santé de la population active.

Les grossesses non désirées

Les recommandations de Pappenheim et de ses collègues ont été partiellement mises en œuvre dans les années 1930. A Tel-Aviv et à Jaffa, des «centres de conseil" à l’intention des Juifs furent été mis en place pour donner des conseils aux couples avant et après le mariage, afin de prévenir les grossesses non désirées chez les personnes dotées d’un patrimoine génétique «malsain.»
En 1942, Kochinsky fit un exposé sur la «politique de la population et la psychopathologie» à la seconde conférence de la Société de Neuropsychiatrie. Il expliquait à son auditoire que sur les 200 personnes qu’il avait soignées au centre d’hygiène Beit Strauss de Tel Aviv, 48 % avaient une « maladie mentale » à composante génétique et que les porteurs de ces gènes ne devraient pas avoir d’enfants. Ces troubles comprenaient toute une gamme de problèmes, des tendances suicidaires à la frigidité et aux dysfonctionnements sexuels.
Suite à ces «observations inquiétantes,» Kochinsky proposa la réalisation d’un recensement à l’échelle nationale pour évaluer la probabilité du développement de pathologies mentales chez les habitants du pays, de sorte à pouvoir prendre des mesures pour fortifier la race juive.
Les psychiatres n’étaient pas les seuls à être tentés par les attraits de l’eugénique ; dans le pays, d’autres médecins dont de hauts responsables de la santé, essayèrent aussi d’en adopter les méthodes. Parmi les plus importantes de ces personnalités de l’époque mandataire, se trouvait le Dr Yosef Meir qui a présidé pendant trente ans l’HMO, l’organisation de gestion de la santé Clalit (l’hôpital Meir de Kfar Sava porte son nom). En 1934, dans un article d’ouverture de «Ha’em Vehayeled» («Mère et enfant»), un guide pour les parents édité par l’HMO, le DR Meir écrivait ce qui suit :
"Qui a le droit d'avoir des enfants? La recherche d'une réponse satisfaisante à cette question est la préoccupation de l'eugénique, la science de l'amélioration de la race humaine et de la protection contre la dégénérescence. Cette science est encore jeune, mais ses effets positifs sont déjà d’une grande importance ... N'est-il pas de notre devoir de nous assurer que notre nation puisse avoir des fils qui sont en bonne santé de corps et d'esprit? Et d’écrire: «Pour nous, l'eugénique - en général, et tout particulièrement pour des raisons de protection contre la transmission de maladies héréditaires - a encore plus de valeur que pour les autres nations! ... Les médecins, les amateurs de sport, et ceux qui sont actifs sur la scène nationale doivent répandre cette idée: n’ayez pas d'enfants si vous n'êtes pas certains qu'ils seront sains de corps et d'esprit!»
« Il y a une différence entre un centre de soins ordinaire et une clinique eugéniste du genre qui avait été créée ici,» note Zalashik. « Quand vous venez dans un centre de soins traditionnel, l’objectif est de vous guérir ou de vous fournir des moyens de soulager vos souffrances. Quand vous venez dans une clinique eugéniste, d’autres considérations entrent en jeu : le soignant cherche à guérir le peuple juif, à créer des gens dotés de la résistance physique et émotionnelle pour accomplir le projet national. Compte tenu de l’importance de la prévention, quand un enfant handicapé naissait par exemple, on essayait de convaincre les parents de ne pas en concevoir d’autre.»
En dehors de ce genre d’activité de conseil pour les couples mariés, un soutien était aussi apporté pour les procédures de stérilisation des malades mentaux. Zalashik a découvert une lettre de Yehuda Nadibi, le secrétaire général de la mairie de Tel Aviv, au médecin chef de l’autorité mandataire, lui demandant d’interner à l’hôpital psychiatrique de Bethléem une malade mentale – faute de quoi il ferait le nécessaire pour qu’elle soit stérilisée. La femme fut hospitalisée mais tomba enceint au cours d’une permission de sortie. Le service d’action sociale de la mairie se plaignit des dépenses qu’occasionnerait la grossesse et demanda pourquoi l’hôpital ne l’avait pas stérilisée.

Comités de sélection

Les psychiatres judéo-allemands n’ignoraient pas la similitude entre leurs recommandations et la politique nazie qui était appliquée à la même époque. Kurt Levinstein conclut même une conférence en 1944 par une citation du psychiatre et généticien Hans Luxenburger, qui était impliqué dans la législation des méthodes eugénistes sous le IIIème Reich et cherchait à démontrer scientifiquement la composante héréditaire de la maladie mentale afin de promouvoir les initiatives gouvernementales de stérilisation.
« Une personne porteuse d’une maladie mentale héréditaire qui n’a pas été prévenue ou soignée, » citait Levinstein, «représente simplement un aussi grand danger qu’un patient dont la maladie s’exprime complètement... La prophylaxie eugéniste est la seule prophylaxie et la prophylaxie idéale des maladies héréditaires.»
Levinstein soulignait que Luxenburger avait dit ces choses avant l’arrivée au pouvoir des nazis et, comme ses collègues psychiatres juifs, il entendait différencier l’utilisation des théories eugénistes par les sionistes de celui qu’en faisaient les nazis. « [Les psychiatres juifs] affirmaient que c’était une bonne démarche scientifique dont les nazis avaient fait un mauvais usage en créant une hiérarchie des races et en anéantissant des populations entières, » explique Zalashik. Ils la concevaient comme un moyen important et efficace pour fortifier la santé de la nation.»
Les tentatives pour renforcer la race juive par le biais du contrôle des naissances ont continué après la fondation de l'État et dans les années 1950. En août 1952, le Congrès mondial des médecins juifs décida de créer un institut scientifique consacré aux enjeux de l'eugénisme en Israël. Cet institut n'a jamais vu le jour; à l’époque les théories eugéniques commençaient à être abandonnées, la fausseté de leurs postulats de base ayant été démontrée et peut-être aussi par suite de l’accroissement de la diversité et de la dimension de l’institution psychiatrique.
Les institutions sionistes locales cherchèrent également à exercer un contrôle sur la santé publique des juifs au moyen de restrictions sur l’immigration. En 1918 et 1919, des bureaux furent ouverts dans plusieurs pays pour contrôler ceux qui demandaient à émigrer en Palestine. En 1921, un département de l’immigration fut fondé avec pour mission la gestion des candidats à l’immigration jusqu’à leur arrivée en Palestine. Au milieu des années 1920, des comités de sélection médicale furent installés dans les bureaux d’immigration ; de plus, des examens étaient pratiqués dans les ports du pays et dans les installations de mise en quarantaine gérées par les services sanitaires de l’autorité mandataire.
Cette sélection a continué après l'arrivée au pouvoir des nazis. Fin Novembre 1933, Henrietta Szold, alors présidente du département Aliya des jeunes de l'Agence Juive, écrivait au Dr George Landauer, administrateur de la division allemande de l'Agence pour lui demander de superviser les examens médicaux des candidats à l'immigration au Bureau de Berlin – par la suite, des Juifs qui avaient reçu des certificats ont fini par dépendre des services sociaux en Palestine en raison de problèmes de santé.. Des rapports concernant plusieurs cas similaires avaient circulé dans les trois organismes concernés par l'émigration au départ d'Allemagne: le Comité national juif, le Comité pour l’installation des Juifs allemands en Palestine (fondé en 1932) et la section allemande de l'Agence Juive.
L'immigration sélective a cessé officiellement avec l'adoption en 1950 de la Loi du Retour qui reconnaît le droit de chaque Juif à immigrer en Israël. Mais Zalashik affirme que des traces du point de vue eugéniste point de vue s’observent encore dans le système de santé israélien.
"Israël est une superpuissance en matière de tests prénataux et d'avortement", dit-elle. "Les avortements sont réalisés ici sous le moindre prétexte, y compris des défauts esthétiques [curables] comme une fente palatine. L'idée qu'il ya des bébés qui ne devraient pas être né fait partie de la philosophie de l'eugénisme".
Dans le jeune Etat, beaucoup de psychiatres croyaient que le psychisme des juifs était plus résilient en raison des persécutions subies à travers l’histoire. En 1957, Fishel Shneorson publia un article dans le journal Niv Harofeh sur la solidité émotionnelle des survivants de l’holocauste. Il affirmait que le taux de pathologies mentales chez les survivants qui avaient immigré en Palestine/Israël était plus faible que celui de ceux qui s’étaient établis ailleurs.
La théorie, largement admise ici par les psychiatres de l’époque, était que les conditions dans ce pays – l’absence d’antisémitisme associée à la participation des survivants à la lutte pour la nation et à son édification – avaient un effet bénéfique sur leur santé mentale. C’est pourquoi les psychiatres tendaient à attribuer une grande part des plaintes des survivants de l’holocauste aux difficultés liées à l’immigration et à des problèmes familiaux plutôt que de les diagnostiquer comme des troubles émotionnels et à les soigner en conséquence.
L'attitude de négligence des effets de l'expérience de l'Holocauste est évidente dans le cas d'un Juif d'origine roumaine, qui a été admis en 1955 à l'hôpital psychiatrique Talbieh de Jérusalem pour examiner s'il souffrait d'un problème psychiatrique. Il était décrit comme "ayant une intelligence limitée, un très faible niveau d’adaptation sociale très faible et une personnalité infantile», diagnostiqué comme souffrant de dépression, d'anxiété, d’un sentiment d’insécurité et d'agression.
Zalashik : « les thérapeutes ont consacré trois pleines pages à la biographie du patient, de son enfance jusqu’à son hospitalisation, mais voilà tout ce qu’ils avaient à dire sur son vécu pendant la guerre : ‘En 1941, pendant la guerre, le patient a été envoyé dans des camps de travail et séparé de sa famille. Dans les camps il n’a souffert d’aucune maladie. Après sa libération des camps de concentration en 1945, il est retourné en Roumanie pour apprendre que toute sa famille avait été exterminée.’»

‘Névrose de compensation’

L’attitude des psychiatres envers le traumatisme des survivants acquit une portée supplémentaire en 1952, avec la signature de l’accord de réparations entre Israël et l’Allemagne. Selon la loi en Allemagne, les survivants étaient en droit de demander compensation pour les torts qui leur avaient été infligés par la persécution nazie. Les psychiatres israéliens étaient chargés de sonner par écrit leur point de vue de praticien sur les demandes d’indemnisation. Les survivants qui n’étaient pas d’anciens ressortissants allemands, ou n’appartenaient pas au milieu culturel germanique, avaient la possibilité de demander une pension d’invalidité auprès de du ministère israélien des finances et de la sécurité sociale ; et des avis médicaux étaient là aussi nécessaires.
Zalashik conclut que, au lieu de saisir cette opportunité pour examiner plus à fond le psychisme des survivants et reconnaître leur angoisse, les psychiatres se sont considérés en premier lieu comme les gardiens du trésor public, et étaient peu enclins à reconnaître les dégâts psychologiques causés par les nazis. Et quand ils les reconnaissaient, ils tendaient à attribuer à la personne concernée un niveau minimal d’invalidité.
Le psychiatre Kurt Blumenthal alla jusqu’à prétendre que de nombreux survivants faisaient seulement semblant d’avoir des problèmes psychologiques quand il écrivit en 1953 sur la « névrose de compensation » ou « névrose volontaire,» qu’il décrivait ostensiblement comme une tentative de se présenter soi-même comme ayant souffert des dommages sévères afin d’augmenter le montant des indemnités qu’on est susceptible de recevoir. Le psychiatre Julius Baumetz, directeur d’un centre de santé mentale de Jérusalem, implorait ses collègues de faire tout leur possible pour mettre un terme immédiat à ces demandes basées sur de pseudo névroses car sinon, la situation des survivants régresserait vers un état de «dépendance infantile.»
« Les psychiatres israéliens ont trahi leur mission quand ils ont décidé de se soucier davantage des caisses de l’Etat que de leurs patients, » dit Zalashik. « Quand les gens se plaignaient de cauchemars, ils leur disaient qu’ils simulaient. Un psychiatre allemand que j’ai interviewé m’a déclaré avoir été horrifié par les avis qu’il recevait des thérapeutes israéliens. Il affirme qu’ils étaient si dépassés et si peu spécialisés qu’ils faisaient du tort à leurs patients. Les théories sur lesquelles ils s’appuyaient – selon lesquelles le traumatisme ne cause pas de changement à long terme dans la personnalité – étaient déjà considérées comme obsolètes dans l’Allemagne de ces années là.»
Zalashik explique que cette atmosphère avait rendu plus facile au ministère de la santé de décider que les survivants de l’holocauste atteints de troubles mentaux devraient être soignés dans des institutions psychiatriques privées et non dans le système public. Des survivants sont restés dans ces institutions pendant des décennies. Finalement, ces institutions sont devenues des hôtels qui hébergent environ 700 survivants de l’holocauste.
Une autre raison à l’adoption de cette approche du traitement touche au statut des psychiatres eux-mêmes, considère Zalashik : « Ceux qui étaient venus d’Allemagne avaient une façon de voir très différente de celle de l’establishment d’Europe orientale qui contrôlait le système de santé. Beaucoup d’entre eux n’avaient pas été internes hospitaliers et l’establishment médical ne tenait pas à les intégrer. Au lieu de les intégrer dans les institutions psychiatriques publiques, ils les ont laissé ouvrir des institutions psychiatriques privées. Quand le gouvernement s’est aperçu que le maintien d’un patient dans ces institutions était moins onéreux que dans une institution médicale publique, il a encouragé leur prolifération et le traitement des malades mentaux dans ce cadre.»
Le Dr Motti Mark, qui a dirigé le département santé mentale du ministère de la santé de 1991 à 1996 et de 1999 à 2001, a œuvré à fermer les institutions privées et à transférer leurs pensionnaires dans des institutions publiques adéquates, dans des hôtels ou des services communautaires de soins. Il est visiblement gagné par l’émotion quand il relate comment il avait été atterré la première fois qu’il les a rencontrés : « [Les autorités] avaient créé un système de santé séparé pour les malades mentaux. J’avais découvert qu’il existait des lieux qu’ils appelaient des hôpitaux qui n’étaient en réalité que des sortes de refuges comme on en trouvait aux Etats-Unis. Ces lieux se trouvaient hors des grandes villes partout où on pouvait trouver une prison ou un casernement abandonnés, et on y plaçait les malades qui se trouvaient dans la plus totale détresse.
«Dans chaque endroit abandonné, le ministère de la santé trouvait des solutions d’externalisation qui étaient supposées être comme de véritables hôpitaux mais avec un médecin auxiliaire ou un neurologue qui essayaient de procurer un traitement complet à des personnes qui avaient toutes sortes de problèmes. En 1991, dans une institution de ce genre, j’ai vu 30 ou 40 personnes étendues dans une grande pièce dans des conditions très difficiles. J’ignorais que de telles choses existaient en Israël.»

Menace de lobotomie
Zalashik, qui vit aujourd’hui à New York, a obtenu une licence en histoire et en sociologie à l’université de Tel Aviv. Etudiante, elle animait un club affilié au mouvement Hadash (socialiste) à Tel Aviv. Après avoir obtenu un master en histoire allemande, elle a rédigé sa thèse sur Johann Christian Reil, le père de la psychiatrie allemande, et a entamé des recherches sur l’histoire de la psychiatrie aux Etats-Unis. Elle en est venue à traiter le sujet de son livre actuel après qu’un ami israélien, un travailleur dans le secteur de la psychiatrie sociale, lui ait rapporté que les infirmières de l’hôpital où il travaillait menaçaient souvent les patients qui les dérangent en leur disant : «Si vous ne vous conduisez pas bien, je vous ferai une lobotomie.»
Une lobotomie est une technique qui consiste à insérer une aiguille dans le cerveau via les orbites pour détruire les lobes frontaux du cerveau. La méthode est basée sur la présomption que ces lobes sont le siège des centres de l’émotion du système nerveux et que leur neutralisation affaiblit la réaction émotionnelle qui perturbe le malade mental.
Les praticiens israéliens ont continué à recommander la thérapie par insuline des années après que ses effets dangereux aient été documentés, dont certains cas mortels. Alors que le recours à la thérapie par insuline régressait dans la plupart des pays dans la première moitié des années 1950, il n’a commencé à décliner en Israël qu’à partir des années 1960. En mai 1952, par exemple, un médecin de l’hôpital Talbieh vantait la thérapie par insuline, la qualifiant «d’une des thérapies les plus efficaces dans la gamme des traitements modernes de la schizophrénie.» En 1970, neuf institutions privées de santé mentale (environ 1/3 de toutes celles d’Israël), pratiquaient encore la thérapie par insuline.
« Apparemment, il est possible d’expérimenter l’électrochoc, qui coûte moins cher que l’insuline et peut être pratiqué à l’hôpital Ezrat Nashim de Jérusalem, » écrit Zalashik. «Le traitement doit durer trois mois et il y a deux possibilités ensuite : soit on constate que les patients sont complètement guéris, soit on voit qu’on n’a pas de remède pour eux et on les transfère à l’hôpital de Bnei Brak.»
Selon Zalashik, "Au début, quand une nouvelle thérapie est adoptée, il y a énormément d'enthousiasme et d'euphorie, avec des taux de réussite rapportés de 90 pour cent ou plus. Par la suite les bilans deviennent plus réservés, et la question est posée de savoir si la thérapie a vraiment aidé tous les patients ou seulement quelques un. Dans une troisième étape, on déclare que ces thérapies ne marchent pas, et au même temps, une nouvelle thérapie apparait.
« Pour commencer, certaines de ces thérapies étaient totalement injustifiables ; la théorie que laquelle la thérapie par insuline était basée était un non sens. Une partie de la justification de leur utilisation avait à voir avec le statut des psychiatres eux-mêmes au sein de la profession médicale. : Alors que dans d’autres spécialités, les médecins présentaient des réussites et des découvertes impressionnantes, les psychiatres étaient aux prises avec des malades chroniques qui ne répondaient à aucun traitement.
Pour l’essentiel, ils savaient fort peu de choses sur « leurs » maladies, et étaient incapables de présenter des preuves de leurs réussites. Ils sentaient qu’il valait mieux faire quelque chose plutôt que rien du tout. Au delà de cet aspect, certaines des thérapies soulevaient de graves questions éthiques : une lobotomie modifie de manière irréversible la personnalité de quelqu’un. Ce n’était pas seulement un traitement inadéquat. C’était une démarche radicale qui transformait des gens en «zombies.»
Mark attribue de l'utilisation de ce genre de traitements au fait que la psychiatrie israélienne était en retard sur le reste du monde.
«Jusque dans les années 1980, je pense que la psychiatrie israélienne avait 10 ou 20 ans de retard sur ce qui se passait à l'Ouest", note-t-il. «Ceci découlait pour partie de l'écart lié à la langue. Les thérapeutes d'origine allemande avaient mis en place une psychiatrie européenne qui avait disparu après la Seconde Guerre mondiale, et ils n'étaient pas familiers des progrès thérapeutiques qui ont eu lieu principalement dans les pays anglo-saxons. Ce n’est qu’à la fin des années 1980 ou au début des années 1990 que les traitements psychiatriques en Israël sont entrés en conformité avec les pratiques standards dans le reste du monde. "

dimanche 10 mai 2009

Actualité du judéo-christianisme

La visite du Pape Benoît XVI au Proche Orient est un des faits marquants de l’actualité. Après un passage en Jordanie, le Pape se rend en Palestine occupée où un accueil mitigé lui est réservé aussi bien par les juifs que par les musulmans.
Pas pour les mêmes raisons cependant. La réserve des musulmans tient pour partie aux propos qu’avait tenus le Pape, tendant à assimiler Islam et violence mais surtout à sa renonciation, sous les pressions du régime sioniste, à l’idée de prendre la parole publiquement près du mur de séparation qui marque la limite du ghetto sioniste.
Entre l’église catholique et les juifs, les sujets de contentieux surabondent ; ce sont surtout les juifs qui font des reproches à l’église catholique : ils rejettent par exemple le projet de béatification de Pie XII, rappellent l’appartenance de Benoît Ratzinger aux Jeunesses Hitlériennes et n’oublient pas la remise au goût du jour de la prière pour la conversion des juifs.
En dépit de ce tombereau de reproches, le Pape a tenu à affirmer «le lien inséparable qui unit l'Eglise et le peuple juif.»
On s’interrogera sur la nature de ce lien inséparable. Peut-être s’agit-il de celui constitué par la corde qui, selon le Talmud, a servi à pendre Jésus.
Oui, car selon le Talmud, Jésus n’a pas été crucifié mais lapidé puis pendu par les juifs eux-mêmes, et non exécuté par les romains.
On dira que j’ai pêché ça dans un site antisémite qui accomode le Talmud à sa sauce (au passage, rappelons que pour l'Islam, Jésus n'a été ni crucifié ni pendu).
Que nenni. J’ai trouvé ça dans un article publié par Forward, un magazine juif édité aux USA. Ce qui est d’ailleurs amusant dans cet article, c’est que l’auteur feint de découvrir le sort fait à Jésus dans le Talmud. On aurait pu le croire si l’auteur avait une culture juive minimale alimentée par une version expurgée du Talmud. Or ce n’est pas le cas puisqu’il nous indique avoir effectué un travail universitaire sur (Saint) Paul dans le Talmud.

Les juifs ont-ils un problème avec Jésus?
Le Polymath
Par Jay Michaelson Jewish Forward (USA), le 29 avril 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

La blague, si c’en est une, dit ceci : «Vous devez nous pardonner, nous les Juifs, d'être un peu nerveux. Deux mille ans d'amour chrétien ont usé nos nerfs.»
C’est tout dire, n’est-ce pas ? Les cicatrices de l’antisémitisme et de l’action missionnaire, le sens de l’humour rempli de pathos, le mépris de la chrétienté – c’est certainement ainsi que je voyais majoritairement notre religion dans ma jeunesse. Quand j’étais enfant, le christianisme était comme un grand tyran stupide : à la fois idiot et extrêmement puissant. Etaient-ils incapables de voir à quel point leur religion était ridicule ? Une naissance virginale ? Le Père Noël ? Un lapin de Pâques? Un messie qui a été tué, mais est mort en réalité pour nos péchés? Et pourtant, telles étaient les personne qui dirigeaient notre pays, nous disant les jours avec école et les jours sans, et nous jouant leur musique insidieuse chaque hiver.
Si les livres soumis à la lecture du journal Forward indiquent une quelconque tendance, alors je ne suis pas le seul dans ma névrose par rapport à Yeshu ben Yoseph. Même si rien, semble-t-il, ne rivalisera avec le flot interminable de livres sur l’holocauste, ces dernières années ont vu une petite montagne de livres sur Jésus arriver sur mon bureau, la plupart d’entre eux ne méritant pas d’être signalés. Des balivernes sur comment Jésus s’est trompé sur le judaïsme ou comment le christianisme s’est trompé sur Jésus, ou à quel point nous sommes mieux qu’eux [les chrétiens] – des livres du genre que j’aurais pu écrire dans ma jeunesse.

A coup sur, la jésumanie est en partie due au succès du livre de David Klinghoffer paru en 2005, «Pourquoi les juifs ont rejeté Jésus.» (Réponse : Nous sommes le peuple élu – une nation, pas des universalistes.) Mais je pense qu’elle est en bonne partie liée au renforcement de notre confiance en tant que minorité assimilée aux Etats-Unis. Si à une époque nous aurions pu être torturés ou placés sur le bûcher pour le fait de ne pas accepter Jésus, nous pouvons maintenant publier des livres qui le critiquent.
Il n’en a pas toujours été ainsi. En effet, les textes discutés dans le meilleur livre de la dernière moisson de publications, « Jésus dans le Talmud » par Peter Schafer ont été autrefois considérés si scandaleux qu’ils firent l’objet d’une autocensure dans les éditions européennes du Talmud. Non pas que cette démarche ait réussi : les autorités chrétiennes brûlèrent tout de même le Talmud et l’antisémitisme continua sans relâche. Mais la censure a quelque peu réussi ; ces textes sont pratiquement inconnus, même à ce jour.
Et ils restent assez scandaleux. Ce que Schafer montre, c’est que les rabbins du Talmud connaissaient suffisamment le Nouveau testament pour le parodier et s’inquiétaient suffisamment de la croissance de la nouvelle secte judéo-chrétienne pour condamner le Nouveau Testament. Et ils le firent dans des termes impitoyables.
L’image de Jésus qu’on retire du Talmud est celle d’un hors la loi, un maniaque sexuel adepte de la magie noire qui recourait à la tromperie pour égarer Israël. Dans BT [Talmud de Babylone] Sanhédrin 103a, Jésus est représenté comme un mauvais disciple qui a « gâché sa nourriture, » ce qui, spécule Schafer, pourrait être un euphémisme pour l’inconduite sexuelle : « manger le mets » étant un euphémisme talmudique connu pour désigner l’acte sexuel lui-même. Une correction ultérieure ajoute qu’il « pratiquait la magie et a égaré Israël. » Et la naissance virginale est ridiculisée comme un camouflage de la véritable filiation de Jésus : sa mère était une « femme illicite » (autre locution talmudique), peut-être même une prostituée.
C’est du lourd – pas étonnant qu’on ne l’enseigne pas dans les cours du dimanche. Mais fascinant aussi, à condition bien entendu, de ne pas le prendre trop au sérieux (ce que certains juifs font, à n’en pas douter). Les textes étudiés par Schafer – tous relativement tardifs, remontant au 3ème ou 4ème siècle après JC, suggérant un effort conscient pour combattre la montée de la secte – montrent que les rabbins talmudistes n’ont pas rejeté Jésus pour les nobles raisons suggérées par Klinghoffer et ses émules. Selon ces textes tout au moins, ils l’ont rejeté parce qu’ils pensaient qu’il incarnait le mal ou le percevaient comme une menace.
De manière choquante, cependant, le Talmud ne fuit pas la responsabilité de la mort de Jésus. Au contraire, il dit qu’il l’avait méritée et qu’elle est l’œuvre des juifs eux-mêmes. Jésus était, indiquent les textes, un sorcier, un idolâtre et un hérétique qui guidait Israël dans l’idolâtrie. Sa condamnation était absolument justifiée et son exécution – lapidation puis pendaison – a été effectuée en stricte conformité avec le droit rabbinique.
Pourquoi le Talmud fait-il cette revendication ? Schafer suppose que c’est pour saper le récit des Evangiles et affirmer le pouvoir des rabbins. Dans le récit des Evangiles, les rabbins sont pratiquement des instruments de Rome. Dans la version du Talmud, ils sont tout puissants – si puissants qu’ils condamnèrent le héros de la secte chrétienne à une mort brutale (croyez-le ou pas, il y a en fait des textes encore plus crus et que Schafer a inclus dans son livre. Il suffit de dire que l’enfer de Dante n’est rien à côté de leur horrible récit. Mais je n’en parlerai pas dans ce journal familial.)
Ce qui est fascinant dans la lecture de ces textes ainsi que des commentaires soigneux et méthodiques de Schafer, est que l’ambivalence envers jésus que j’ai ressenti dans ma jeunesse, semblait déjà présente dès le 4ème siècle. D’un côté Jésus est objet de mépris, de l’autre son pouvoir est dangereux. Ces textes ont été écrits avant que l’église devienne la plus grande force en ce monde, mais ils ne dépareilleraient pas dans la liste des livres que j’ai choisi de ne pas présenter ici.
En fait, je suis certain que certains lecteurs auraient préféré que ces commentaires ne soient pas publiés du tout. Les textes présentés dans l’ouvrage de Schafer restent dangereux. Ils pourraient encore inciter à la violence contre les juifs. Et ils menacent des décennies de progrès des relations judéo-chrétiennes.
On se demande quand, si jamais, les juifs pourront se remettre du traumatisme de l’oppression chrétienne et apprendre réellement, tout en nous en différenciant, de la tradition et de l’enseignement chrétiens. Au cours de mon propre cheminement spirituel, j’ai été étonné d’avoir appris autant des enseignements d’autres traditions – bouddhisme, hindouisme, paganisme, soufisme – et de mon degré de nervosité quand il s’agit du christianisme. Certes, comme beaucoup de juifs, j’accorde de la valeur aux enseignements de Jésus et j’ai même fait mon mémoire de master sur Paul et le Talmud. Mais ce n’est pas assez. Je veux comprendre le Christ à la manière des chrétiens – pas pour devenir l’un d’entre eux, mais pour enrichir ma propre vie religieuse. Je veux apprendre d’eux comment avoir une relation personnelle avec un Dieu personnel, humanisé, incarné qui veille et qui sauve. Je veux ressentir Jésus comme un être humain assez éclairé pour voir chacun comme sacré, même l’impur, le lépreux et le marginal. Et je veux suivre son exemple, voir tous mes frères en humanité et moi-même comme les fils et les filles de Dieu.
Il y a quatre ans, j’avais développé certaines de ces réflexions dans un essai publié par Zeek magazine. J’avais avec humour intitulé l’article « Comment j’en suis finalement venu à accepter le Christ dans mon cœur, » expliquant cette ironie dans le premier paragraphe. Lors d’une conférence où ce magazine était en vente, quelqu’un a vu ce titre, a pris le lot entier de magazines et l’a jeté à terre, avant d’accuser le libraire de vendre des détritus de missionnaires.
Eh bien, je pense que vous devrez nous pardonner, à nous les juifs, d’être encore un peu nerveux...

lundi 4 mai 2009

Un svastika dans une synagogue? Pourquoi pas?


Je laisse ce point à vos sagaces recherches, mais l'article que je vous propose ne peut que conforter l'idée que ce qu'on appelle le judaïsme est une religion relativement récente, postérieure au christianisme et en aucun cas sa matrice.


Vous aviez sans doute comme moi l'habitude de considérer l'étoile de David comme un symbole caractéristique du judaïsme.


Eh bien, non car ce symbole était avant tout soit de nature décorative, soit à caractère magique et c'est d'abord du dehors du judaïsme que ce symbole a été initialement accolé à cette religion.


Et ce sont le sionisme et le nazisme qui imposeront son caractère général, au point que l'étoile de David apparait aujourd'hui comme le principal symbole juif et qu'elle figure sur le drapeau de l'entité sioniste.


Il aurait été amusant de voir le judaïsme adoptant le svastika (croix gammée) comme symbole.


Impossible ? Voire, puisque nous apprenons dans cet article l'usage du svastika au côté de l'étoile de David comme motif décoratif (ou magique ?) dans une ancienne synagogue.



Etoile de David : Du talisman mystique au symbole sioniste
Dans un livre publié 27 ans après la mort de ce savant juif, le professeur Gershom Scholem soutient que l'étoile de David n'était pas un symbole juif ancien mais plutôt un symbole magique qui n'a été adopté par les Juifs qu'au XIXème siècle.
par Moshe Ronen, Yediot (Sionistan) 3 mai 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri

Peu de livres sont publiés soixante ans après avoir été écrits. C'est le cas du livre du professeur Gershom Scholem "Magen David – History of a Symbol" qui vient seulement d'être publié, 27 ans après le décès de l'auteur.


Le professeur Scholem, un des plus grands érudits juifs de notre temps, spécialiste de la Kabbale et du mysticisme juif et un des fondateurs de l'université hébraïque de Jérusalem a étudié pendant cinquante ans l'histoire de l'étoile de David. Il a publié un court résumé de son étude en 1949, peu de temps après que ce symbole ait été choisi pour figurer sur le drapeau du nouvel Etat [l'entité sioniste].


Dans son article, le professeur Scholem établissait que L'étoile de David n'est pas un symbole juif et n'est donc pas le 'symbole du judaïsme.'»
L'étude a récemment été publiée dans un livre du professeur Avraham Shapira. Ce nouveau livre fouille les aspects religieux, mystique et national de l'étoile de David.


Protection magique contre le danger


Selon Scholem, le symbole de l'hexagramme a été auparavant connu comme sceau de Salomon et utilisé aussi bien comme motif décoratif que comme symbole auquel on attribuait des pouvoirs magiques. Sa première trace documentée se trouve sur le sceau de Yehosua Ben Assiyahu
à l'époque du dernier royaume il y a 2700 ans.


On le retrouvera encore gravé en relief dans une synagogue de Capharnaüm bâtie pendant le 3ème siècle de notre ère à côté d'un autre symbole, un svastika. Personne ne pense que ces deux symboles graphiques aient été plus que de simples décorations.


Au cours de la période du second Temple, c'est le chandelier à sept branches plutôt que l'étoile de David qui était considéré comme un symbole juif. Selon Scholem, le sceau de Salomon est initialement apparu dans la mystique juive au 6ème siècle après JC sur un talisman contenant deux lions avec une étoile de David au milieu.


Au fil des générations, le sceau de Salomon est apparu en deux versions : un pentagone (polygone à cinq côtés) et un hexagone (polygone à six côtés).


Drapeau juif à Prague
Jusqu'au début du 19ème siècle, le symbole était utilisé à des fins magiques pour protéger du danger et apparaissait principalement sur et dans les mezuzot. Le premier livre qui évoquait ce symbole en tant que « étoile de David » avait été écrit au 14ème siècle par le petit fils de Maïmonide, le rabbin David Ben Yehuda HaHasid.

L'usage officiel de l'étoile de David comme symbole juif a commencé à Prague. Le professeur Scholem écrit qu'elle avait été choisie soit par la communauté juive locale, soit par les autorités chrétiennes comme moyen de caractériser les Juifs qui, plus tard, l'accepteront et l'adopteront. En 1354, l'empereur Charles IV octroya aux Juifs le privilège de hisser leur propre drapeau, et ce drapeau contenait l'étoile de David. Un de ces drapeaux peut encore être vu dans la nouvelle synagogue du vieux Prague.


De Prague, où l'étoile de David était imprimée sur les couvertures des livres et gravée sur les pierres tombales, le symbole s'est diffusé dans le reste de l'Europe et s'est fait progressivement connaître comme le symbole du judaïsme.


Le premier congrès sioniste de Bâle en 1897 choisira le drapeau sioniste, qui arbore une étoile de David bleue.

Mais le professeur Scholem affirme que ce symbole n'est véritablement devenu chargé de sens que pendant l'holocauste, après que les nazis l'utilisèrent pour maquer les Juifs, le sacralisant de la sorte. Selon Scholem, cet usage a donné au symbole graphique un sens spirituel de sacralité qu'il n'avait jamais eu auparavant.

vendredi 1 mai 2009

Y-a-t-il eu une conspiration juive contre Durban II?

C'est un sioniste qui pose la question et répond par l'affirmative dans l'article ci-dessous.
A aucun moment, l'auteur de l'article n'argumente lui-même, il se contente de faire parler certains des acteurs de cette conférence qans leur opposer d'arguments. Pour la bonne raison qu'il est d'accord avec cette thèse.
Pour beaucoup, ce complot était un secret de Polichinelle nié à la fois par leurs auteurs et leurs complices
.

Voilà qu'une voix qui s'exprime dans un organe du sionisme l'admet ouvertement et c'est une nouveauté. On peut discuter à l'infini des motivations derrière la parution de cet article, mais le fait est là. Et la complicité des Etats occidentaux y est exposée brièvement mais sans fard.
Nous dirons juste que pour nous, il n'y a pas eu de conspiration juive contre Durban II mais une conspiration sioniste.


La conspiration juive contre Durban II (Non, sérieusement)

par Michael J. Jordan, Jewish Telegraphic Agency 28 avril 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri


Analyse


GENEVA (JTA) -- Qui était derrière les actions en vue de discréditer la Conférence de Durban de 2009 à Genève ne relève pas du secret.

Près d'un an avant la conférence sur le racisme, les organisations juives et pro-Israël ont exercé de fortes pressions pour obtenir des pays occidentaux qu'ils boycottent la rencontre, dont ils étaient certains qu'elle traiterait Israël de manière injuste, exactement comme ce fut le cas lors de la première conférence de Durban en 2001.

En effet, au cours des mois qui ont précédé la conférence, le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Navi Pillay, avait signalé à plusieurs reprises qu'une campagne orchestrée était à l'origine des menaces occidentales de boycott de la conférence, dite de Durban II.
"La conférence a été l'objet de critiques violentes critiques et souvent déformée par certains groupes de pression intéressés par une seule question, disait-elle le 8 septembre 2008.
Pourtant Pillay - comme tant d'autres - a refusé de nommer les forces derrière cette campagne.

"Si vous tapez sur Google «Durban and racism ", vous voyez qui est derrière 90 % de ces pressions," déclarait ici même la semaine dernière Jan Lonn, coordonateur suédois du Forum de la société civile. «Ce n'est pas un secret, et tout le monde le sait."


A la question de la JTA de savoir s'il référait aux organisations juives et aux commentateurs pro Israël, Lonn avait répondu, «Vous le savez très bien, car vos médiats ont fréquemment fait état des critiques.»

C'était une touche ironique apportée à l'histoire habituelle des antisémites désignant les Juifs comme les auteurs dissimulés de conspirations à l'échelle mondiale. Ces conspirations ont la caractéristique d'être aussi vraies que « Les protocoles des sages de Sion» -- c'est-à-dire pas du tout.

Cette fois ci, cependant, les Juifs ont réellement conspiré, quoique ouvertement, pour saboter la conférence.

Le Congrès Juif Mondial a rencontré des officiels de 17 Etats membres de l'ONU pour faire pression en faveur d'un boycott. Anne Bayefsky, chercheuse à l'Hudson Institute, a battu les tambours anti-Durban pendant des mois dans la presse étatsunienne, dont la National Review, le New York Daily News et Forbes. Et des responsables israéliens ont fait pression sur les alliés qui avaient l'intention de participer à la conférence pour qu'ils ne tolèrent aucune résolution anti-Israël.

Mais pour la plupart, les organisateurs de Durban II et les participants ne voulaient pas pointer les Juifs du doigt pour leurs pressions anti-Durban, de crainte d'être taxés d'antisémites.

«Je ne peux pas dire exactement quel est ce lobby, » a déclaré Pillay le 12 mars dans une interview à ABC.net en Australie. «Je peux seulement inférer qu'il semble être une source diffusant cette fausse information et qualifiant cette conférence d'évaluation de 'festival de la haine.'»

Cependant, le recours au terme chargé « lobby » s'est avéré être de trop pour certaines organisations juives.

UN Watch, un organisme de surveillance, a adressé à Pillay une lettre lui demandant « d'éviter d'utiliser certains stéréotypes bien connus.» Hillel Neuer, directeur exécutif d'UN Watch, explique que le mot « renvoyait à l'image [d'un lobby] mystérieux, anonyme et puissant.»

«Certains médiats m'ont questionné sur 'des groupes de pressions à domaine exclusif' – une expression que personne n'utiliserait pour des ONG qui protestent contre le traitement inéquitable des noirs, des homosexuels, des femmes, des Musulmans etc.,» affirme Neuer.

Rupert Colville, porte parole de Pillay, a déclaré à la JTA que son bureau « ne faisait pas objection au lobbying per se. Le lobbying est le sang et la vie du mouvement pour les droits humains et un élément clef de la démocratie. Ce à quoi nous nous opposons est le lobbying manifestement malhonnête. »

Colville ajoute, « Nous n'avons jamais caractérisé les méthodes malhonnêtes utilisées pour essayer de couler la conférence d'évaluation de Durban comme étant l'exclusivité d'un pays en particulier ou d'un groupe défini par la race. »

Certains ont été un peu plus diserts sur ceux qu'ils considèrent comme responsables de la campagne anti-Durban II.

Un responsable d'une importante organisation non gouvernementale affirme que des pays européens comme l'Allemagne n'ont participé à l'élaboration du projet de résolution le vendredi précédant la conférence que pour pouvoir décider de la boycotter dès le week-end.

«Le lobby juif, » déclare ce responsable, qui refuse la divulgation de son nom ou de celui de son organisation.

«Ce que je crains si vous mettez ces mots dans ma bouche, c'est qu'ils aient l'air d'une théorie du complot et qu'alors les lecteurs disent que nous sommes antisémites, » explique ce responsable.

Malaak Shabazz, la fille de Malcolm X, le militant pour les droits des noirs, n'a pas de telles réticences. Elle accuse les «agitateurs sionistes» d'attitudes perturbatrices et agressives envers elle à Genève et elle a envoyé une lettre de protestation au bureau de Pillay.

«Les gens confondent sionisme et judaïsme, et c'est vraiment désolant,» dit-elle.

«Les sionistes amènent les gens à haïr les Juifs, » explique Shabazz. « Je ne connaissais pas les tactiques des sionistes. Mais ici, j'ai eu droit à un cours accéléré.»