mercredi 30 novembre 2011

L'islande, premier pays d'Europe occidentale à reconnaître l'Etat de Palestine

Je sais, je sais que l'Islande est un petit pays. Mais c'est quand même un pays européen, d'Europe occidentale et membre de l'OTAN depuis la fondation de cette alliance, rappelons-le au passage.

Eh bien la république d'Islande vient de reconnaître officiellement l'Etat de Palestine suite à l'adoption d'une motion parlementaire en ce sens.

En fait, l'Islande est le premier pays d'Europe occidentale à avoir fait une telle démarche. L'Islande est donc un grand pays par son courage...

Et comment puis-je savoir cette information en français?

Le seul média grand public à en parler en français est le journal Métro... Canada puisque aucun organe d'information hexagonal n'en a apparemment eu vent. 

Un embargo sur la Syrie problématique pour le négoce turc


Une dépêche AFP du 29 novembre nous apprend que :
 La Turquie pourrait contourner la Syrie pour le commerce régional

ANKARA - La Turquie pourrait contourner la Syrie pour le commerce régional si les conditions se dégradent avec ce pays voisin qui poursuit la répression d'un mouvement de contestation , a déclaré le ministre turc des Transports Binali Yildirim.
Nous prévoyons d'orienter les transports (routiers) via l'Irak, en inaugurant de nouvelles portes-frontières, si les conditions de dégradent avec la Syrie, frappé par des sanctions internationales a-t-il dit à l'agence de presse Anatolie.

Mais, comme on va le voir, Binali Yildirim est exactement comme le reste du gouvernement turc sur le dossier syrien : ambigu.
De fait, on a l’impression que le gouvernement turc, s’il est certainement fier d’être régulièrement invité à la table des ploutocrates de la Ligue Arabe, n’a aucune ligne directrice à propos de la Syrie et qu’il s’empêtre chaque jour un peu plus dans ses contradictions.

Voici la même information donnée en anglais par le journal turc Cumhuriyet : 
Nous envisageons d’organiser les transports par l’Irak si la situation en Syrie empire, déclaré le ministre des transports.

[Notez bien que, alors que la dépêche AFP évoque une dégradation avec ce pays voisin, c’est-à-dire dans la relation syro-turque, la dépêche reproduite par Cumhuriyet parle de la dégradation de la situation en Syrie, note de Djazaïri].
S’exprimant devant l’Agence Anatolienne, Binali Yildirim a déclaré que la décision de la Ligue Arabe d’imposer un embargo sur la Syrie n’avait pas encore été mise en application.

“La Turquie a apporté son soutien à la Ligue Arabe sur la Syrie. Notre priorité est de nous assurer que le peuple syrien ne devienne pas victime des sanctions. Notre préférence ne consistera jamais à voir les Syriens et le commerce bilatéral souffrir », a souligné Yildirim.
Abordant la proposition d’une route commerciale via l’Egypte par navires rouliers au cas où un embargo sur la Syrie serait imposé, Yildirim a dit que l’idée d’établir des lignes de rouliers entre Mersin et Alexandrie avait été évoquée avant le début de la crise en Syrie.
“Le transport par mer entre la Turquie et l’Egypte ne peut pas être une alternative aux transporte de marchandises par la Syrie, » a ajouté Yildirim.
Si on comprend bien, un blocus imposé à la Syrie pèserait beaucoup sur l’économie turque, non seulement en raison des exportations turques vers ce pays mais aussi parce que de grandes quantités de marchandises turques transitent par les routes syriennes vers la Jordanie, l’Arabie et les pays du Golfe.

D’autres routes seraient sans doute trop onéreuses et l'hypothèse d’un transit par l’Irak obligerait certainement l’armée turque à s’impliquer encore plus dans ce pays pour protéger ses convois d’attaques kurdes.

Mon impression personnelle est donc que Binali Yildirim n'est pas pressé d'appliquer un quelconque embargo sur la Syrie.

Car, ne l’oublions pas, la base électorale du parti au pouvoir à Ankara est constituée d’abord de gens du peuple qui veulent de bonnes relations avec leur environnement musulman. Et qu'elle est aussi constituée d’hommes d’affaires, de commerçants et d’entrepreneurs qui voient tout ce qu’ils ont bâti risquer de s’effondrer à cause des injonctions des alliés occidentaux de la Turquie et de l’incapacité de leur gouvernement à définir une stratégie qui lui soit propre pour aboutir à une résolution de la crise en Syrie.

Parce que la Turquie était sans doute le pays le mieux placé pour se faire entendre des différents acteurs du jeu syrien. Encore eut-il fallu qu’elle ne prête pas tant l’oreille aux monarchies arabes.

mardi 29 novembre 2011

Fais-nous rire pour une fois Elie: montre-nous ton tatouage

J'écoutais un entretien avec Elie Wiesel tout à l'heure sur Europe 1, ce qui m'a rappelé que j'avais traduit un article à son sujet il y a quelques jours. Si vous n'avez pas entendu ce monsieur à la radio, je vous rassure, il ne profère que des banalités sur le ton docte du vieux sage qu'il n'est pas.

On sait qu’Elie Wiesel, «écrivain» et prix Nobel de la paix est un sioniste ultra, du genre à ressentir une grande souffrance quand on lui parle de ce qu’endure le peuple palestinien. Au point que même les victimes de son idéologie sont sommées de compatir à sa douleur.
Parce que même s’il approuve l’entreprise coloniale sioniste, il est quand même un homme de principes.

La banalité du mal, c’est quelque chose qui concerne Adolf Eichmann et certainement pas lui. En effet, quand on est payé 25 000 dollars pour discourir pendant 45 minutes, rien ne peut être banal puisqu’il faut quand même les meubler ces 45 minutes, non ?.
Mais, figurez-vous que quelqu’un prétend qu’Elie Wiesel est un imposteur. Pas seulement un imposteur au point de vue moral, mais un imposteur au sens propre du terme, c’est-à-dire qu’il aurait usurpé l’identité d’un certain Lazar Wiesel qui était détenu à Auschwitz puis à Buchenwald.
Celui qui soutient cette thèse qu’il va présenter en justice à Budapest en janvier est un certain Nikolaus (Miklos) Grüner, un Juif Hongrois qui s’était lié d’amitié avec un Lazar Wiesel qui était son codétenu et dont le Wiesel que nous connaissons aurait endossé l’identité. Grüner soutient même que le livre de Wiesel « La Nuit » est en réalité l’œuvre de Lazar Wiesel.

 Je vous laisse lire l’article qui, s’il n’emporte pas forcément la conviction a de quoi laisser perplexe. Un des arguments de Nikolaus Gruner est l’absence, selon lui, du tatouage qu’infligeaient les nazis sur le bras d’Elie Wiesel.
Il y a d’ailleurs un site internet entièrement consacré à ce tatouage et qui pose la question : Où est le tatouage d’Elie ? (sûrement un site fasciste).
Pour une fois, ce personnage pas très drôle peut ainsi nous faire rire.

 

“Le lauréat du prix Nobel Elie Wiesel a menti sur son passé au moment de l’holocauste,” prétend un survivant.

 par Stefan J. Bos, BosNewsLife  (Hongrie) 18 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Budapest, Hongrie (BosNewsLife) – Un rescapé des camps de concentration nazis prétend que le lauréat du prix Nobel de la paix, écrivain à succès et militant des droits de l’homme Elie Wiesel « ment » sur son passé pendant l’holocauste.  Après des dizaines d’années de recherches, Nikolaus (Miklós) Grüner a pour la première fois l’occasion de défendre sa thèse, devant un tribunal de Budapest.
Le survivant, âgé de 83 ans, a esté en justice le rabbin Simon Köves pour avoir invité Wiesel en Hongrie en 2009, tout en « sachant que cet homme n’est pas un vértitable survivant de l’holocauste » mais « a volé l’identité d’un détenu. »
Grüner est aussi mécontent d’avoir été accusé par le rabbin de “falsifier l’histoire”, le comparant à l’universitaire Américain Norman Finkelstein qui a écrit « L’industrie de l’holocauste. »
Dans son livre controversé, Finkelstein dit que les dirigeants Juifs alimentent l’antisémitisme européen en essayant de contraindre les banques allemandes et suisses à payer de nouvelles indemnités à ceux qui ont souffert à l’époque du nazisme.
Grüner exige que le rabbin retire ses propos et explique publiquement la “vérité” sur Wiesel, selon un document que BosNewsLife a pu examiner.

PAS DE DOMMAGES ET INTERETS

“Je ne veux pas de compensation financière, mais je veux qu’il [Köves] dise au monde qui est vraiment son ami Elie Wiesel, » a-t-il déclaré dans un long entretien accordé à BosNewsLife, avant une conférence de presse vendredi 18 novembre. «Wiesel n’est pas né en Roumanie ou en Hongrie comme il le prétend et n’a pas été en camp de concentration. Il ne parle même pas hongrois.»
Köves conteste fermement ces accusations. « J’ai passé deux jours avec lui et Wiesel a parlé avec moi en hongrois. Il s’est aussi adressé au parlement en hongrois. Ces allégations sont celles d’un homme âgé qui a une sorte de complexe, » a-t-il dit à BosNewslife. Köves dit ne pas avoir encore été invité [convoqué, NdT] à l’audience au tribunal du 24 janvier.
Le rabbin s’emprese d’ajouter qu’il a bien sûr de la sympathie pour « l’horrible souffrance de Grüner qui a perdu ses parents et un jeune frère dans l’immense complexe des camps de la mort d’Auschwitz-Birkenau en Pologne.
Nikolaus Gruner affirme que “Elie Wiesel a usurpé l’identité de son ami  et codétenu en camp de concentration Lázár Wiesel. Les prénoms «Elie» et «Lázár» sont semblables au nom hébreu Eleazar. Grüner laisse entendre que Wiesel a commis une tromperie en se faisant passer pour son ami et ancien codétenu.
“Lázár m’a aide à survivre. Plus tard, Elie Wiesel a publié le livre de Lázár sous son nom à lui. C’était « La nuit » qui a valu à Elie Wiesel – ou quel que soit son vrai nom – le prix Nobel.

NUMERO NAZI

Il se souvient même du N° de Lázár que les nazis lui avaient tatoué sur le bras : A-7713. «C’est en fait une partie du titre du livre que j’espère publier sur l’arnaque Wiesel : ‘identité volée, A-7713.’»

Des photos et une séquence vidéo sont apparues sur internet, dans lesquelles on voit un homme en manches courtes qui ressemble à Wiesel et n’a pas de tatouage visible. Mais Wiesel affirme avoir encore ce tatouage sur son bras.
“Je n’en ai pas besoin pour me souvenir, je pense tous les jours à mon passé,” avait-il dit à des étudiants Américains quand il avait été questionné sur son tatouage. « je l’ai toujours sur le bras – A-7713. A l’époque, nous étions des numéros. Pas de nom, pas d’identité, » avait-il ajouté. Dans d’autres propos pour BosNewsLife, Wiesel a exprimé sa préoccupation devant la montée de l‘extrémisme en Hongrie, avec la montée du parti d’extrême droite, le Mouvement pour une Meilleure Hongrie (Jobbik), qui est maintenant la troisième force politique du pays.

Grüner concède qu’il aurait mieux fait de poursuivre Wiesel directement, mais il soutient que c’est impossible. « Après 26 années de recherches, le tribunal hongrois me donne la première occasion de présenter mon dossier, ce que j’espère bien faire en poursuivant le rabbin, » dit-il.
“Elie Wiesel, qui réside aux Etats Unis est quelqu’un de très difficile à confondre. Le monde entier le protège, depuis Barack Obama [le président des USA] à Angela Merkel [la chancelière Allemande]. Ils ont tous peur que la vérité sorte, à cause du prestige et de l’argent. Je fais aussi pression sue le Bundestag [parlement allemand] pour qu’il me montre les archives sur le passé de Wiesel. »
FAUSSE IDENTITE ?

L’ami de Wiesel, Köves, oppose que l’écrivain n’a rien à cacher. «Comment peut-on voler l’identité de quelqu’un ? Il a reçu le prix Nobel pour ses livres, pas pour ce qu’il a été ou pour son lieu de naissance.»
Pour Grüner, le passage au tribunal à Budapest est un pas de géant dans une trajectoire personnelle longue et douloureuse. Elle avait commencé à l’adolescence quand en mai 1944, sa famille et lui-même ont été transportés comme du bétail dans un train bondé, parti de Hongrie pour Auschwitz-Birkenau.
Sa mère et son frère plus jeune avaient été gazés immédiatement dans les fours qui fonctionnaient nuit et jour dans le complexe nazi. So père est mort d’épuisement à cause du travail forcé. Agé de 15 ans, il s’était lié d’amitié avec Lázár Wiesel, qui était un de ceux qui le protégeaient.
En janvier 1945, comme l’armée russe s’approchait, les détenus avaient été transférés d’un camp annexe d’Auschwitz-Birkenau à celui de Buchenwald en Allemagne. 
Pendant les dix jours qu’avait duré cette marche épuisante, en partie à pied, en partie dans des wagons découverts, plus de la moitié des détenus avait péri, dont Abraham, le frère aîné de Lázár Wiesel. Nous nous maintenions au chaud en nous étendant contre les cadavres, » explique Grüner.

LIBERATION AMERICAINE 

En avril 1945, l’armée américaine a libéré Buchenwald où elle a découvert Nikolaus Grüner, Lázár Wiesel et d’autres survivants. «Elie Wiesel n’est pas avec nous sur la célèbre photo de la libération du camps, même s’il prétend le contraire,” insiste Grüner. Grüner étant tuberculeux, il avait été envoyé dans une Clinique en Suisse et séparé de son ami Lázár. «Je ne l’ai jamais revu. Peut-être a-t-il été tué.»

Après sa guérison, Grüner a émigré en Australie pour finir pas s’établir en Suède où il a exercé comme peintre et sculpteur. « je ne voulais pas retourner en Hongrie. J’avais même changé mon prénom Miklós en Nikolaus.  Ils ont détruit notre maison dans la ville de Nyíregyháza, exterminé Presque toute ma famille et tué des centaines de milliers d’autres Juifs. Les Hongrois étaient impatients de refermer [sur nous] les wagons des trains de la mort.»
En 1986, un journal suédois avait arrangé pour lui une rencontre avec celui dont il pensait que c’était son vieil ami. Mais c’était en fait Elie Wiesel et Grüner avait alors affirmé ne jamais l’avoir rencontré auparavant. «Wiesel avait refusé de me montrer son tatouage. Ce fut une rencontre très brève.»
Grüner “se fiche que Wiesel gagne 25 000 dollars» pour un discours de 45 minutes. «Mais je ne veux pas qu’il se fasse de l’argent sur la mort des membres de ma famille et des millions d’autres qui ont péri dans l’holocauste,» dit-il d’une voix tremblante. 

PROCHAINE GENERATION
«Je veux quitter ce monde en sachant que j’ai dit la vérité à la prochaine  génération… J’accepte même de dialoguer avec des antisémites et avec l’église catholique pour laquelle j’ai peint et fait des sculptures en tant qu’artiste.»
Son expérience de l’holocauste et des dizaines d’années de recherches dans la supposée fraude commise par Wiesel l’ont marqué.

 L’homme, qui porte encore les cicatrices  de son propre tatouage qui avait été infligé sur son bras à Auschwitz-Birkenau, dit avoir perdu sa foi en Dieu après l’holocauste. «Je n’ai plus personne… pas même Dieu.”
Environ 600,000 Juifs Hongrois ont péri pendant l’holocauste.


dimanche 27 novembre 2011

La Syrie et les corridors de la propagande


En France, nous avons une presse indépendante des partis politiques, des groupes de pression, des grandes entreprises. C’est tout simplement merveilleux.

Cette presse, vous ne la prendrez jamais en défaut, par exemple à participer à une campagne belliciste contre la Libye hier ou la Syrie aujourd’hui.
Bien sûr que non : les faits, rien que les faits et des commentaires étayés par des faits.

Pare exemple, cette presse nous a parlé en long et en large de la proposition française, par la voix d’Alain Juppé, de créer des corridors humanitaires en Syrie.
Vos journaux se gardent bien sûr de traduire et de vous dire que ces corridors seraient en fait des axes de circulation privilégiés pour toutes les forces hostiles au régime de Damas qui s’y trouveraient sous protection de l’OTAN et des lumineuses démocraties du Golfe.

Ces corridors humanitaires ont donc fait les titres de bien des journaux.

Ce qui n’est pas le cas de l’information suivante selon laquelle, pour l’ONU

l'idée de corridors humanitaires avancée par la France n'est pas justifiée à ce stade.
Cette information ne fait pas de titre de la presse française mais apparait par exemple subrepticement dans un article intitulé :
1,5 million de Syriens ont faim
Un article qui nous apprend par ailleurs que le Croissant Rouge Syrien et d’autres organisations de ce pays font ce qu’elles peuvent pour subvenir aux besoins alimentaires de ces personnes

C’est dire que les autorités syriennes n’ont aucune volonté de réduire à la famine telle ou telle partie de la population.

On peut lire incidemment, toujours dans le même article :
Des milliers de personnes ont fui vers des camps de réfugiés au Liban et en Turquie, d'autres ont quitté les villes où se déroulent les manifestations pour trouver refuge chez des amis ou de la famille ailleurs dans le pays.
Si je comprends bien, des milliers de personnes sont parties au Liban et en Turquie tandis que d’autres personnes, sans doute plus nombreuses (à vérifier) se sont réfugiées dans d’autres endroits de cette même Syrie toujours sous contrôle du régime baathiste.
Ce n’est donc pas le régime que ces gens fuient. N’est-ce pas ce que nous dit cet article du Figaro ?

En passant la presse hispanophone n’hésite pas à titrer sur le refus onusien d’ouverture de corridors humanitaires jugés non nécessaires, au moins à ce stade.


Petit aperçu de la destruction de la démocratie par un groupe de presse


Je vous le disais, la Grande Bretagne connait deux scandales majeurs qui apportent un démenti à l’existence d’une réelle démocratie dans ce pays : le scandale Adam Werritty, BICOM et le scandale Rupert Murdoch.
Dans le cas Murdoch, la presse se contente généralement de pointer les écoutes téléphoniques illicites dont étaient friands ses journaux. Si ces écoutes jettent effectivement une lumière crue sur la mentalité et les méthodes ignominieuses de Rupert Murdoch, elles ne sont cependant que la face émergée d’une vaste entreprise de domestication des élites politiques dot Murdoch est un co-animateur avec ceux qui sont concernés par l’affaire Adam Werritty – Liam Fox.
Pour avoir une (toute petite) idée de quoi il retourne, voyez un peu cet article du Scotsman, un journal qui n’appartient pas à l’empire Murdoch.
The Scotsman (UK) 26 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Un politicien Australien soutient que le fils aîné de Rupert Murdoch était à une réunion au cours de laquelle un cadre supérieur de News Corp lui aurait offert une couverture médiatique positive et « une relation privilégiée » en échange de votes contre les projets de loi du gouvernement.

L’ancien sénateur Bill O’Chee a affirmé en début de semaine que Malcolm Colless, alors directeur du développement pour News Ltd, la filiale australienne de News Corp, lui a proposé une couverture favorable dans les journaux de la compagnie en échange d’un vote contre le projet de loin de son parti (conservateur) sur la création de la télévision numérique en Australie en 1998.

La police australienne enquête sur les allégations de M. O’Chee selon lesquelles Lachlan Murdoch, alors cadre supérieur chez News Corp, était ptésent aux moments les plus importants de la discussion avec M. Colless.

Proposer un pot de vin à un sénateur ou faire du trafic d’influence pour un vote est un délit en Australie. Il est passible de sept ans de prison maximum.

“C’est une affaire très très grave qui touche au tréfonds du gouvernement et quelque chose qui j’en suis sûr inquiètera toute personne sensée,» a déclaré M. O’Chee, un ancien sénateur du National Party élu du Queensland.

“Je suis heureux que la police fédérale enquête là-dessus et j’esprère que leur enquête sera extrêmement minutieuse," a-t-il ajouté.

 «Ce serait très utile pour toutes les personnes intéressées si Lachlan Murdoch reconnaissait le fait qu’il était présent lors de ce déjeuner, ou à certains moments du déjeuner, quand on discutait de la télévision payante.»

M. O’Chee soutient que M. Colless lui avait dit que si le vote contre la législation lui valait des critiques, « nous prendrions soin de vous.» M. Colless avait dit aussi, « nous aurions une ralation privilégiée, ‘par laquelle j’aurais un soutien dans la presse de News Ltd, pas seulement par rapport à cette loi [sur la TV], mais pour ‘toutes sortes d’autres sujets’ aussi », a affirmé M. O’Chee.

Le porte parole de Lachlan Murdoch dit n’avoir aucun souvenir de ce déjeuner.

John Hartigan, président et responsable exécutif de News Ltd a démenti les allégations de conduite inappropriée.

The Australian, un journal du groupe News Ltd, a rapport jeudi que son rédacteur en chef Chris Mitchell, avait par hasard déjeuné le même jour avec Lachlan Murdoch dans le même restaurant à Brisbane mais pas à la même table que M. Colless et M. O’Chee.

M. Mitchell avait brièvement parlé avec M. Colless et à son convive alors qu’il quittait le restaurant, mais n’était pas au courant d’une quelconque tentative de faire pression sur le vote de M. O’Chee, ajoutait le journal.
M. O’Chee dit qu’une semaine après le déjeuner, il avait appelé M. Colless pour lui dire qu’il avait décidé de voter en faveur de la loi.

Il m’a ensuite été “pratiquement impossible” d’obtenir une couverture de presse par News Ltd, affirme M. O’Chee dans sa déclaration.
Il a perdu son siège au Sénat aux élections quatre mois après le déjeuner.

Ces allégations sont embarrassantes pour News Corp qui possède 70 % des journaux australiens, ce qui a suscité des critiques au sein du gouvernement où on considère que l’empire de Rupert Murdoch exerce un trop grand contrôle sur les media australiens.

Le gouvernement a ouvert une enquête pour étudier une plus forte régulation de la presse en Australie.

Sionisme et antisémitisme font tente commune à Manchester

L’entité sioniste n’a aucune légitimité, pas plus au point de vue historique, qu’au point de vue juridique ou même biblique.
C’est en fait l’exemple le plus achevé de l’Etat voyou.

Et c’est pour cette raison que les officines qui gravitent autour de cette entité, et généreusement alimentées par les milliardaires qui en sont les véritables dirigeants, sont très soucieuses de lutter contre ce qu’elle appellent la « délégitimation » de cette voyoucratie.

Vous me direz, comment peut-on délégitimer un Etat qui n’a aucune légitimité ?

Et c’est une bonne question, car essayez par exemple d’imaginer des gens en train d’essayer de délégitimer l’Etat français (je veux dire la France en tant que phénomène politique, pas telle ou telle forme d'Etat) ou l’Etat bulgare.

Oui, cela semblerait parfaitement incongru.

Certes des Etats ont été délégitimés et ont disparu comme par exemple la Yougoslavie. Mais si cet Etat a disparu, ce n’est pas le cas de ses composantes qui lui préexistaient et qui restent là où elles ont toujours été et s’inscrivent dans de nouveaux cadres juridiques

En ce qui concerne l’entité sioniste, c’est donc autre chose et cette autre chose, c’est simplement l’abolition du projet sioniste.

L’article d’Asa Winstantley que je vous propose traite de conférences organisées en Grande Bretagne  par des officines sionistes  pour faire campagne contre la délégitimation et le boycott.

Outre le fait intéressant que les sionistes s’appuient ouvertement sur des poncifs antisémites qu’ils font leurs, Asa Winstantley pointe ici le rôle des habituels malfaiteurs, les mêmes qui se trouvent au cœur du scandale qui a contraint Liam Fox à démissionner de son poste de ministre de la défense. On note au passage que cette gangrène touche aussi bien le parti Conservateur que le parti travailliste, même si ce dernier en est moins dépendant financièrement.
Enfin, il est piquant de voir qu’une organisation soutenue par des milliardaires qui ont pignon sur rue, et ont des dirigeants politiques comme clients, soit obligée de taire autant que possible le lieu de ses conférences.


Par Asa Winstanley, The Electronic Intifada (Palestine) 26 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaîri

Une conférence anti-palestinienne qui doit se tenir demain au Royaume Uni n’a pas autorisé  Electronic Intifada à assister à l’événement, tout en admettant que d’autres journalistes y auront librement accès.

LaGrande Tente pour Israël” à Manchester rassemblera une alliance d’organisations pro-israéliennes dans le but spécifique de combattre le succès grandissant de la champagne palestinienne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS). Le nouvel ambassadeur israélien Daniel Tuab doit s’exprimer dans la conférence en qualité de principal orateur, selon son programme.

La manifestation est centrée sur un rapport de 2010 publié par un influent think-tank israélien, le Reut Institute, qui considère Londres comme le «pôle parmi les pôles  de la délégitimation ».

Les media palestiniens sont apparemment exclus

J’ai envoyé un courriel aux organisateurs pour leur dire que je suis une journaliste qui écrit pour l’Electronic Intifada, un site internet palestinien d’informations.  J’ai demandée à être inscrite au titre de la presse et j’ai proposé de mettre bien en évidence ma carte de presse nationale lorsque je me trouverai dans la salle de conférence.

N’ayant pas reçu de réponse, je les ai appelés vendredi. On m’a passé une certaine Debbie Marks qui m’a dit faire partie des organisateurs. Elle a refusé de répondre à la plupart des questions que je lui ai posées. Mlle Marks m’a dit travailler pour Qube Events, et n’avoir pas le pouvoir de prendre la décision finale. Son entreprise a été engagée pour assurer la logistique de la conférence. Elle m’a dit qu’une décision relative à ma demande pour assister à la conférence suivrait via un courriel.

Elle m’a promis quoi qu’il en soit, de me recontacter vers la fin de la journée. Quand j’ai insisté sur ce point, elle a dit que « pour le moment, il semble que les places pour la presse sont déjà toutes réservées.» Je lui ai dit que, au cas où ma demande d’accès serait rejetée, j’aimerais avoir une explication du pourquoi. Mlle Marks m’a répondu qu’ils [les organisateurs] ne donneraient probablement pas cette information.

Bruce Levy de Jews for Boycotting Israeli Goods (J-BIG, Juifs pour le boycott des marchandises de l’entité) s’était inscrit auparavant à une manifestation du même genre à Londres (il en rend compte sur le blog London BDS). La manifestation londonienne annonçait la participation de Michael Weiss de l’Henry Jackson Society et Douglas Murray de NGO Monitor (tous deux sont aussi annoncés à Manchester). Mais un jour avant la conférence, Mlle Marks avait écrit à Levy pour annuler sont billet d’entrée. Quand il a réécrit pour en demander la raison, elle n’a pas apporté grand-chose : «Nous ne sommes pas obligés de donner une raison.»
Au téléphone, j’ai demandé à Mlle Marks quels organes de presse seraient présents. Elle a d’abord répondu qu’ils avaient une « grosse sélection » de journalistes attendue, qu’elle ne pouvait donc pas en faire la liste au téléphone. Pressée sur ce point, elle m’a dit que « Qube ne peut pas divulguer cette information.»  J’ai demandé si oui ou non, des media palestiniens seraient présents, mais elle a éludé la question en disant qu’ils «ne peuvent pas aller jusque là.»

Elle a répété que je recevrai de toute façon une réponse d’ici la fin de la journée. Elle a dit que si ma demande était acceptée, elle m’enverrait un courriel avec un billet d’entrée.

Je lui ai fait part de mon inquiétude vu que leur site internet indiquait que les demandes étaient reçues jusqu’à 14h et qu’en fin de journée il serait peut-être trop tard. Je lui ai fait savoir que je n’avais pas encore payé mon entrée. Elle m’a répondu que les entrées étaient de toute façon gratuites pour les journalistes. Elle m’a alors confirmé que les autres journalistes recevront des laisser passer

A 18h, le courriel promis ne s’était pas concrétisé. J’ai donc rappelé. Tout ce que j’ai pu avoir, c’est une boîte vocale annonçant que la période des demandes d’entrée était maintenant close. Aujourd’hui, à 15h 12, j’ai reçu le courriel suivant :

Chère Asa,

J’ai le regret de vous informer que votre demande d’accès n’a pas abouti.
Sincères salutations
Debbie
The Big Tent for Israel
J’ai écrit en retour pour demander le motif de cette décision, mais je n’ai pas encore reçu de réponse.

Dans la mesure où il s’agit techniquement d’une manifestation privée, les organisateurs de The Big Tent For Israel” ont le droit d’inviter qui ils veulent. Mais la question doit être posée : le dossier pro Israël est-il si mauvais qu’il ne puisse supporter la critique ? Il est clair que si mon point de vue est critique, j’aurais néanmoins couvert la manifestation avec précision et honnêteté.

Qui est qui

En lien avec cette question, le site web de la conférence nous en dit assez long, particulièrement le programme de la journée.

L’ouverture en plénière verra la participation d’Ivan Lewis, député, d’ Eran Shayshon du Reut Institute, du secrétaire général de l’Histadrout (syndicat des travailleurs sionistes) Yakov Triptou et du colon Israélien Itamar Marcus. La séance d’ouverture comprend aussi un message vidéo du magnat de l’industrie minière Mick Davis, membre du conseil d’administration de l’United Jewish Israel Appeal.

Lewis était ministre délégué auprès du Foreign Office pour le Moyen orient sous le précédent gouvernement travailliste. Il est aussi membre et ancien vice président du groupe de pression Labour Friends of Israel. Selon The Independent, sa nomination [dans le gouvernement travailliste] avait « suscité des froncements de sourcils au Foreign Office » car il était un « des plus chauds partisans politiques   de l’attaque de l’armée israélienne contre gaza.»

A en juger par le préambule du rapport de 2010, Shayson dirigeait l’équipe chargée de sa rédaction. Selon un site wed du Reut Institute, son équipe «traite du défi palestinien.»

Davis, un patron d’origine sud-africaine est lié au récent scandale Adam Werritty. Werritty a déclaré lui-même pendant l’enquête conduite récemment par l’inspecteur de la fonction publique Gus O’Donnell, que Davis était un des contributeurs de Pargav, la compagnie contrôlée par Werritty. L’ancien ministre de la défense Liam Fox a été contraint à la démission après les révélations selon lesquelles Werritty (son témoin de mariage) se faisait passer pour son conseiller, alors qu’il n’avait aucun rôle officiel. Werritty se servait de l’argent de Pargav pour « payer des voyages à travers le monde » selon un article du Guardian de mercredi (l’article a été retiré du site du Guardian « en attendant une enquête », mais il est mis en miroir ici et ).

Marcus est le fondateur et le directeur de Palestinian Media Watch. Il vit dans la colonie illégale d’Efrat en Cisjordanie, selon le groupe de pression pour la transparence SpinWatch. Il est une des personnes interviewées dans le film islamophobe «Obsession.» Marcus avait aussi pris la parole en 2008 à la conférence de Jérusalem « Face au djihad,» le même jour que le député néerlandais geert Wilders.

Sionisme et antisémitisme font "tente" commune

Le programme de la “Grande tente” est en lui-même inquiétant. Un des ateliers est baptisé : « Chaque Juif est un ambassadeur pour israël, pourquoi ne pas les utiliser ?» Selon une définition du site web du Community Security Trust [CST, organisme communautaire qui prétend prendre en charge la sécurité des Juifs en Grande Bretagne], « tenir les Juifs pour collectivement responsables des actions de l’Etat d’Israël » est un exemple d’antisémitisme.

Un des intervenants de cet atelier est Lorna Fitzimmons, ancienen depute travailliste et directrice exécutive du Britain Israel Communications and Research Centre (BICOM). Une compagnie propriété du président et principal donateur de BICOM, Poju Zabludowicz, était un autre des donateurs de Pargav, la société de Werritty.

Au téléphone, j’ai signalé à Mlle Marks que l’intitulé de cet atelier était antisémite. Elle a refusé de s’exprimer sur le contenu du programme à la définition duquel elle n’a pas été associée : Qube n’a aucun détail sur le contenu du programme, » a-t-elle affirmé. Je lui ai demandé si à titre personnel elle trouvait que l’intitulé était antisémite mais a refusé de s’exprimer sur ce point. 

Lieu mystérieux

Comme la plupart des manifestations pro-Israël ces derniers temps au Royaume Uni, le lieu d’installation de la «Grande Tente» n’a pas été annoncé publiquement. « le lieu de la conférence sera annoncé en temps voulu » explique le site web. C’est, semble-t-il, une tentative pour éviter une protestation des militants du BDS contre l’événement, ou de laisser des opposants en avoir une vue de l’intérieur.

Une source militante me dit que le lieu choisi est probablement le centre de conférences de Manchester, mais je n’ai pas pu le vérifier. J’ai parlé de ce lieu à Mlle Marks mais, sans surprise, elle n’avait rien à dire à ce sujet.

Le Reut Institute

Le rapport de 2010 du Reut Institute autour duquel se centre la « Grande Tente » est intitulé : « L’attaque contre la légitimité d’Israël : l’étude du cas londonien.» Le rapport affirme que Londres « est désignée comme la ‘Mecque de la délégitimation.’ Les Londoniens ont joué un rôle essentiel dans toutes les grandes campagnes récentes de délégitimation, y compris les conférences de Durban, la flottille de Gaza et le mouvement pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS). »

Reut est connu pour avoir soutenu en 2010 qu’Israël devrait « saboter » le mouvement de solidarité avec les Palestiniens.

vendredi 25 novembre 2011

La Syrie selon Ziya Meral


Décidément la presse turque st une lecture fort intéressante. Le journal Zaman (encore lui), proche de l’AKP, le parti qui est au pouvoir en ce moment en Turquie, nous offre un texte d’un universitaire Turc, Ziya Meral, sur la situation en Syrie, qui nous en propose une analyse essentiellement régionale.

Sans partager complètement ses vues, je dois dire que je suis d'accord avec l’essentiel de son analyse.
Ce qui veut dire que seule une intervention militaire étrangère pourrait déboulonner le régime en place à Damas. Et comme je le disais dans un autre post, cette action militaire devrait être massive parce que le potentiel militaire syrien, sans être en mesure de faire échouer une agression conduite par des armées modernes, a néanmoins une capacité de riposte hors de proportion avec celle de la la Libye de Mouammar Kadhafi ou même de l’Irak de Saddam Hussein.


par Ziya Meral*, Zaman (Turquie) 24 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Ces dernières semaines, j’ai pu entendre un certain nombre de personnes qui ont visité récemment la Syrie et rencontré et parlé avec Bachar el-Assad en personne.
Avec des aperçus récents de ce genre sur sa façon de voir et avec ce que nous avons pu constater dans ses dernières déclarations publiques, nous sommes en mesure de reconstruire la façon dont il se représente ce qui se passe autour de lui.

Il est évident que Assad reste confiant et ne voit pas son régime disparaître. 
Premièrement, il considère que la Maison Blanche se moque des citoyens Américains en faisant des déclarations publiques sur le gel de ses avoirs et ceux de sa famille aux Etats Unis, mais sans exercer de réelles pressions sur la Syrie. Assad relève qu’il ne possède absolument rien aux Etats Unis et que le président Barack Obama le sait aussi. Il pense que les Etats Unis ne sont pas désireux de déstabiliser son régime et sont dépendants d’autres pays comme la Turquie. 
Deuxièmement, il pense qu’Israël veut qu’il reste aux affaires et ne soutiendra jamais une action puissante contre lui, et encore moins une action qui pourrait conduire à une Syrie morcelée dirigée par des islamistes.

Troisièmement, Assad pense que la pression exercée sur lui par la Turquie est limitée et que la fermeté des réactions du gouvernement du Parti de la Justice et du développement (AKP) est destinée à l’opinion. Il ne pense pas que la Turquie soit en capacité de faire autre chose pour l’instant. Il est persuadé que les forces armées turques tiennent encore l’essentiel du pouvoir dans le pays et qu’elles ne permettront jamais à des «islamistes» de conduire la Turquie vers une guerre. Etant donné que le rapprochement syro-turc avait commencé par les relations militaires, Assad conserve une image positive de l’armée turque. Il croit qu’elle a suffisamment de travail avec les Kurdes pour se dispenser de créer une pression indirecte sur la Turquie.

Quatrièmement, Assad entretient une méfiance profonde à l’égard des puissant pays arabes de la région. Il considère que l’Egypte n’est pas un véritable Etat du Moyen Orient, mais un pays d’Afrique du Nord. Selon lui, l’Egypte ne fait que s’agiter mais n’a aucun pouvoir ou influence réels dans la région. Il voit les pays du Golfe comme des bandits. Il est convaincu que tous ces pays en plein essor, comme les Emirats Arabes Unis, le Qatar et même l’Arabie Saoudite sont voués à l’effondrement et à l’échec quand l’argent du pétrole fera défaut parce que ce ne sont pas de «vraies» nations. Il voit l’Arabie Saoudite comme étant une grave menace par son financement ininterrompu d’organisations extrémistes. Il pense que le Qatar est trop ambitieux mais est dépourvu d’une quelconque substance. Conséquemment, le petit royaume de Jordanie est une marionnette des Etats Unis.


Les Etats Unis, l’Union Européenne et les pays arabes ne sont pas dignes de confiance

La brouille entre la majorité des pays arabes et la Syrie pendant la guerre Irak-Iran, et le resserrement des relations irano-syriennes qui s’en est suivi continuent à modeler la réflexion d’Assad. Il sait que les pays arabes et les Etats unis veulent qu’il se rapproche de leur bloc et s’éloigne de l’Iran, mais il trouve que ces propositions de partenariat ne sont pas dignes de confiance. Ses garanties de survie, l’Iran et l’influence sur le Liban semblent être fortes et bien ancrées. C’est pourquoi les menaces de la Ligue Arabe ne l’impressionnent pas.

Au-delà de ce que nous voyons dans les media internationaux et de nos anticipations émotionnelles d’une autre révolution du printemps arabe, Assad a encore un niveau de soutien important dans son pays. La crainte ce voir des organisations sunnites extrémistes non seulement dominer le pays, mais imposer l’islam aux masses est commune, même parmi les Musulmans sunnites conservateurs. sans parler des Alaouites ou des libéraux. La communauté chrétienne substantielle du pays est obsédée nuit et jour par une possible Syrie post-Assad. Ce dernier admet désormais publiquement que des erreurs ont été commises à l’égard des Kurdes. Ils semblent prêt à garantir aux kurdes une citoyenneté qui leur était jusque là refusée afin qu’ils en viennent à se considérer comme Syriens.

Son discours politique sous-jacent continue à parler d’un idéal panarabe, pas d’un nationalisme syrien. Il parle de puissance et d’unité arabes, et pourtant ce qu’il entend par là reste indéfinissable. Exactement comme son père, il essaye d’évoquer le nationalisme arabe  à travers tout le monde arabe mais ne parvient pas à le concrétiser. Il est parfaitement conscient que la portée de ce discours sur l’unité arabe se limite au Liban et à la Syrie et qu’il parle en réalité de puissance et d’influence de la Syrie, sous la conduite de sa famille. Cependant, son inquiétude première et les signaux d’alerte sur une prise de contrôle de la Syrie pas des islamistes font écho à une partie significative de ses concitoyens et des Arabes d’autres pays ainsi qu’à des regards inquiets en Amérique et en Europe. Il a donc encore un argument gagnant sur la base de ces craintes pour légitimer sa brutale répression contre les «rebelles.»

Assad n’a pas tort sur certains aspects de sa lecture de son environnement. Il a une connaissance magistrale des peurs de la majorité des Syriens , qui en majorité veulent la fin des troubles pour pouvoir reprendre une vie normale et se sentir à nouveau en sécurité. Le « soulèvement » en Syrie ne semble pas avoir atteint la masse critique nécessaire pour renverser le régime Assad et ses forces armées et ses services secrets restent loyaux et sont intacts.
Les dynamiques régionales maintiennent encore un soutien à la Syrie, tout comme les animosités avec lesquelles la Syrie a appris à vivre et à naviguer ces vingt dernières années. L’opposition syrienne est désordonnée et n’est pas en position de défier le pouvoir et de le supplanter dans un futur proche. En fait, certaines de manifestations et des attaques menées par l’opposition ne rencontrent pas un large soutien
En d’autres termes, il n’y a pas de changement majeur à l’horizon, du moins pas encore.

*Ziya Meral est un chercheur et universitaire (Turc) établi à Londres.

Royaume Uni: nouvelles révélations sur l'emprise du lobby sioniste

Le scandale de l'emprise du lobby sioniste, révélé d'abord par l'affaire Adam Werritty, s’étend en Grande Bretagne avec les informations sur la dépendance financière du parti Conservateur de David Cameron vis-à-vis des fortunes qui dominent la City. Parmi ces fortunes, se trouvent en bonne place des représentants du lobby sioniste, ces fameux milliardaires qui possèdent l’entité sioniste mais aussi certains gouvernements comme celui de Grande Bretagne ou des Etats Unis
Pour être juste, dans les deux derniers cas, ils sont seulement copropriétaires et s’intéressent surtout aux parcelles qui ont à voir avec le destin du sionisme.

Ces gens, nous le savons, agissent pour orienter la presse dans le sens de leurs intérêts et ils font la même chose avec les gouvernements. Ces lobbyistes sionistes qui tenaient par l’argent et par les couilles (au sens propre du terme) l’ex ministre de la défense britannique Liam Fox, tiennent aussi fermement la parti Conservateur par les cordons de la bourse.


Liam Fox et Adam Werritty au temps du bonheur
Il y a des contreparties bien sûr, qui consistent par exemple à pouvoir discuter avec des membres d’un gouvernement des questions qui les intéressent et, là aussi, orienter l’action, si ce n’est le discours, des autorités. C’est ainsi que des gens comme Catherine Ashton en Europe, ou Barack Obama aux USA, ne cessent de démentir par leurs actions les principes auxquels ils disent être attachés.

Le scandale BICOM est sans doute d’une ampleur équivalente au scandale Murdoch qui a éclaté juste un peu avant. Comme vous le savez sans doute, Rupert Murdoch, ce magnat de la presse, propriétaire du Times et du New York Post entre autres, est aussi un sioniste des plus fanatiques. Et dans l’affaire Murdoch, le fameux dossier des écoutes illicites n’est que la partie émergée, la plus répugnante certes, d’une machine d’immixtion dans les plus hautes sphères gouvernementales.
Face à ce double scandale, David Cameron reste impavide, droit dans ses bottes, prêt à apporter la démocratie par la force des armes partout où les sionistes et les USA lui demanderont de le faire.

Il devrait commencer chez lui, en démissionnant, en dissolvant son parti corrompu et laisser la justice se charger des agents d’influence et de leurs clients.
Il y a quelque chose se stupéfiant à lire, en fin d’article, le propos de cette dirigeante qui critique la dépendance du parti travailliste vis-à-vis des syndicats de travailleurs (c’est-à-dire de millions de cotisants) tandis qu’elle se trouve fort aise de voir son propre parti dépendre de quelques grosses fortunes.

Trois donateurs qui avaient contribué au financement des voyages de l’ami de l’ex ministre de la défense Liam Fox avaient aussi donné de l’argent au parti Conservateur.
Par Rajeev Syal, The Guardian (UK) 23 novembre 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

Trois donateurs qui avaient contribué au financement des voyages du meilleur ami de Liam Fox avaient aussi donné de l’argent aux Tories (conservateurs) durant les semaines qui ont abouti à la démission du ministre de la défense, indiquent de nouvelles informations.
Michael Lewis, qui dirige Oceana Investments et a été directeur de l’organisation de lobbying pro-israélien BICOM, Mick Davis, le PDG de Xstrata et Poju Zabludowicz, un des principaux fondateurs de BICOM, ont donné une somme totalisant 84 900 euros aux Tories dans les trois mois avant septembre.
Tous trois ont participé au financement de Pargav, la compagnie qui a payé plus de 162 498 euros pour les vols en première classe et les hôtels cinq étoiles d’Adam Werritty.
Fox a démissionné en octobre suite à des allégations selon lesquelles il avait donné à son ami intime Adam Werritty l’accès au ministère de la défense et lui avait permis de le rejoindre dans des voyages officiels à l’étranger.
Les dons au parti sont apparus dans des données rendues publiques par la Commission Electorale ce mercredi. Lewis a donné 11 600 euros au siège du parti conservateur en septembre. Sa société Oceana état citée dans le rapport O’Donnell comme ayant financé Pargav.
Davis a donné 56 200 euros au siège du parti Conservateur, 5 800  euros à l’association des Conservateurs de Harlow et 8700 euros au bureau du ministre de l’éducation Michael Gove entre juillet et septembre.
Zabludowicz a donné 2550 euro au parti dans la circonscription de Finchley et Golders Green. Son entreprise Tamares donnait de l’argent à Pargav.
Davis, 52 ans, est président de l’ Jewish Israel Appeal, une organisation caritative qui répartit ses contributions entre des oeuvres de bienfaisance au Royaume Uni et en Israël. Davis figure parmi les plus grosses rémunérations du FTSE (similaire au CAC 40 français) et perçu  24,7 millions  d’euros l’an dernier.
Davis, Lewis et Zabludowicz ont été précédemment cités comme d’importants donateurs du parti Conservateur. Davis a donné 175 000 euros au siège central du parti Conservateur ces 21 derniers mois, selon les registres de la commission électorale.
En juin, Davis figurait avec Zabludowicz, le président de BICOM,  dans une délégation qui avait rencontré le ministre des affaires étrangères William Hague pour discuter de l’impact du printemps arabe sur Israël.
Kevan Jones, minister de la defense du cabinet fantôme travailliste, a déclaré : « Il est clair que les gens qui finançaient Adam Werritty subventionnent le parti Conservateur.
“Subsistent d’importantes questions qur qui savait quoi et quand au sujet du financement des activités de Pargav.
“Il y a eu un scandale lié au lobbying au coeur du gouvernement de David Cameron et nous n’avons toujours pas une connaissance de l’ensemble des faits. Tant que nous n’aurons pas cette connaissance, la suspicion au sujet de ces donateurs persistera., » a-t-il dit.
Les chiffres de la commission électorale posent de nouvelles questions difficiles aux Tories sur la dépendance de ce parti à l’égard des financiers de la City.
More than £1m, 42.6% of the party's donations over the three month period, came from City backers according to figures released by Labour. Donors include Adrian Beecroft, who gave £50,000. He wrote a report for the government this month calling for employers to be given the right to sack unproductive employees without explanation.
Plus d’1,5 million d’euros, 42,6 % des dons au parti sur la période de trois mois considérée venaient de soutiens à la City, selon des chiffres divulgués par le parti travailliste. Parmi les donateurs, Adrian Beecroft qui a donné 58 000 euros. Il a rédigé un rapport au gouvernement ce mois-ci pour demander que les employeurs obtiennent le droit de renvoyer sans explication les salaries improductifs.
Le parti travailliste a dépassé de 30 %les Tories dans le recueil de financements et été, montrent les chiffres officiels.
Les dons ont totalise 3 110 000 euros pour l’opposition à comparer avec les 3 200 000 euros réunis par les conservateurs.
Près de 90 % des dons recueillis par les travaillistes, soit 3 660 000 euros, viennent des syndicats.
Lady Warsi, la co-présidente du parti Conservateur a déclaré: “Les syndicats ont été décisifs pour l’élection d’Ed Miliband à la tête du parti et il est maintenant évident que le parti travailliste devient de plus en plus dépendant des syndicats pour maintenir la parti à flot.
“Ed Miliband devrait arrêter d’être faible pour condamner les grèves, mais sa dépendance à l’égard des plus plus gros intérêts particuliers de la vie politique britannique actuelle montre clairement qu’il n’en sera rien. »