mercredi 31 août 2011

L'Algérie et les "rebelles" de l'OTAN en Libye

La cause humanitaire progresse en Libye grâce à l'action concertée des médecins de l'OTAN et de leurs infirmiers fondamentalistes, ceux qu'on appelle "rebelles".
Je vous ai parlé sur ce blog des exactions que ces gens commettent, les uns par les bombardements de leur aviation sur des infrastructures civiles, les autres par des massacres perpétrés contre des innocents, avec une nette prédilection pour les personnes d'origine subsaharienne.

Cest terroristes, sûrs de l'impunité que leur confère leur alliance avec les "démocraties" occidentales, se permettent tout, non seulement en Libye mais dans les relations avec l'Algérie qui a une longue frontière commune avec ce pays.
Comme on le sait, le gouvernement algérien, tout en pratiquant la politique de l'autruche, n'a pas (encore?) reconnu le pouvoir installé en Libye par l'OTAN et les monarchies avancées du Moyen Orient. On s'en souvient, les mercenaires de l'OTAN étiquetés Conseil National de Transition (CNT) n'avaient pas tardé à accuser les autorités d'Alger de fournir des mercenaires pour renforcer les troupes du colonel Kadhafi. Ce même CNT avait très tôt annoncé avoir tué et capturé des mercenaires Algériens.
Il va de soi qu'il n'a jamais montré ces mercenaires ni aucune preuve attestant leurs dires. Sans doute par respect du droit à l'image et des conventions de Genève?

Dernièrement, c'est une partie de la famille du colonel Libyen qui s'est réfugiée en Algérie:
Depuis ce lundi, une partie de la famille de Mouammar Kadhafi est réfugiée en Algérie.« L'épouse de Mouammar El Gueddafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants sont entrés en Algérie à 08 h 45 par la frontière algéro‑libyenne », a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Aïcha, la fille du colonel Kadhafi a d'ailleurs mis au monde une petite fille sur le sol algérien.




Aïcha Kadhafi
Les autorités algériennes n'ont pas cherché à dissimuler l'entrée de ces personnes sur le territoire puisqu'elles l'ont notifiée à l'ONU et même au CNT.
Une forme de reconnaissance indirecte de son pouvoir que ce dernier n'a pourtant que modérément apprécié. En effet, peut-on lire :

Le Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a jugé mardi« très imprudent » le comportement de l'Algérie, qui agit selon lui contre « les intérêts du peuple libyen » en accueillant des enfants du dirigeant en fuite Mouammar Kadhafi. « Le gouvernement algérien est très imprudent de travailler contre les intérêts du peuple libyen. Il devrait penser à l'avenir (...). Kadhafi et ses fils sont terminés. Ils appartiennent au passé », a déclaré le porte‑parole du CNT à Londres, Guma Al‑Gamaty.

Comment ce Guma Al-Gamaty, qui représente une organisation de bandits qui n'a même pas encore vraiment assis son pouvoir en Libye, puisque les forces loyales au colonel Kadhafi sont loin d'être annihilées (quoique des rumeurs parlent de discussions pour une "reddition"), peut-il se permettre de tenir un tel langage, des menaces ni plus ni moins, au gouvernement d'Alger?
Le CNT vient d'ailleurs de lancer de nouvelles accusations sur l'appui logistique apporté par l'Algérie aux forces de M. Kadhafi ainsi que pour le transit de mercenaires. Pourtant, les seuls mercenaires que nous avons vus en Libye, sur son sol et dans ses espaces maritime et aérien, sont des mercenaires britanniques, Français, Espagnols, Italiens etc.
La seule réponse qui fasse sens pour expliquer la teneur des propos de ce Al-Gamaty, c'est qu'ils lui ont été  suggérée, voire dictée, par ses patrons des services secrets anglais.

Malgré un profil bas indéniable du gouvernement algérien, il semble que les choses vont avoir du mal à s'arranger entre Alger et les nouveaux maîtres de la Libye. On apprend en effet que:
L'Algérie a accueilli ces dernières 24 heures 500 Touaregs, dont des femmes et des enfants ainsi que des blessés, pourchassés par les rebelles libyens, a‑t‑on appris de source gouvernementale mercredi
Ce ne sont pas des mercenaires comme on cherchera à vous le faire croire, mais des familles qui fuient la mort transportée jusqu'à eux  dans les bagages de l'OTAN.
Pas d'intervention humanitaire des avions de l'armée française ou britannique pour eux. Car ils ne correspondent en effet pas à la définition du civil selon Sarkozy et Cameron. Pour ces derniers, est un civil menacé, tout Libyen, même armé jusqu'aux dents, qui est hostile à Mouammar Kadhafi.

Plus sérieusement, le gouvernement algérien a bien du souci à se faire s'il ne veut pas se trouver sur la prochaine liste des emplettes de l'OTAN. Il ne manque en effet pas de gens ou même de partis pour rêver d'une accession glorieuse au pouvoir par le verdict des urnes funéraires livrées par les bombardiers des sempiternels "alliés." Et les leviers de la discorde existent aussi en Algérie, et il ne sera guère difficile à des services étrangers un peu compétents de les actionner.

mardi 30 août 2011

Le colonel Roland Lavoie, bonimenteur de l'OTAN

La mission en Libye est encore nécessaire. Aussi longtemps que la menace persistera, le travail à faire devra être accompli, et ce même si le régime est en train de s'effondrer, 
a déclaré à la presse la porte-parole de l'Alliance atlantique, Oana Lungescu.

Un autre porte parole de l'OTAN, un militaire cette fois puisqu'il s'agit du colonel Roland Lavoie, ne dit pas autre chose en déclarant que:
 l'Alliance atlantique poursuivrait sa mission tant que les civils seraient menacés, mais a jugé que la zone autour de Tripoli était «essentiellement libre».
Un bel exemple de novlangue de la part des représentants de l'OTAN. Et tout le secret de cette novlangue réside dans la définition de qui est un civil. Actuellement en Libye, n'est un civil qu'une personne, éventuellement armée jusqu'aux dents, qui a été libérée par l'OTAN et qui crie "Vive Sarkozy" et/ou "Vive al Qaïda".

Demandez-vous simplement qui des rebelles et de leurs associés anglo-franco-américano-canado-jordano-italo-hispano-qataris (que ceux que j'ai oubliés m'excuse) ou de l'armée de Mouammar Kadhafi a tué le plus de civils.

Comme d'habitude, il n'y a pas photo, les winners sont les occidentaux. Il faut dire qu'ils ont une grande expertise dans le meurtre, entre deux guerres mondiales, la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre de Yougoslavie, les guerres contre l'Irak, les guerres coloniales: Algérie, Vietnam, Yémen, Libye (eh oui), Zimbabwe et many more comme on dit en anglais.

Pour continuer dans la novlangue le colonel Roland Lavoie précise
«Nous avons vu des discussions dans plusieurs villages qui ont été libérés, je ne dirais pas sans hostilités, mais avec des hostilités minimes»
Les seules résistances qu'un cadavre peut effectivement opposer sont sa rigidité et son inertie.
Plusieurs journaux francophones relatent un des hauts faits d'armes de l'OTAN qui se présente sous forme d'un décompte:
les alliés ont détruit 22 véhicules équipés d'armes, quatre radars, trois centres de commandement, un système de batterie anti-aérienne, un système de missile sol-air, deux véhicules de ravitaillement militaires et une caserne aux environs de Syrte au cours de la seule journée de lundi
Aucun de nos journaux n'évoque cependant un passage de la conférence de presse rapporté par le Chicago Sun Times qui ne fait pourtant que reprendre une dépêche Associated Press:
Lavoie a semblé avoir du mal à expliquer comment les frappes de l'OTAN pouvaient protéger des civils à cette étape du conflit. Questionné sur l'affirmation de l'OTAN selon laquelle elle a frappé 22 véhicules militaires près de Syrte lundi, il a été incapable de dire en quoi ces véhicules menaçaient des civils, ou s'ils étaient en mouvement ou stationnés.
Peut-on encore être dupe des motivations derrière les agissements de cette coalition qui réunit des monarchies rétrogrades des "rebelles" dont la plupart sont inspirés directement par les lumières du wahabbisme, et des pays qui se plaisent à se considérer comme des démocraties?

dimanche 28 août 2011

La démocratie libyenne en images

La presse occidentale a du mal à cacher les exactions qu'ont commis et continuent à commettre les "rebelles". C'est que ses patrons n'ignorent pas que les citoyens ont maintenant accès à d'autres sources d'informations dont ils ont eu l'occasion de tester la fiabilité, notamment sur internet.
Cette presse en parle donc mais utilise un certain nombre d'artifices rédactionnels pour distiller le doute. Mais son procédé le plus efficace est sans conteste celui qui consiste à imputer de atrocités aux troupes du colonel Mouammar Kadhafi, sans jamais apporter de réelles preuves à ce sujet, sauf à dire que Human Rights Watch par exemple en détiendrait.
S'ils en détiennent, ils ne les ont cependant jamais montrées.
Attendez_vous cependant à une cascade de révélations sur le tempérament ubuesque de Mouammar Kadhafi et sà des informations dur des actes de cruauté plus dantesques les uns que les autres. Parce que pour l'instant, et peut-être de façon définitive, Kadhafi et les siens sont les losers, les perdants comme les palestiniens ou Mme Nefissatou Diallo dont le chemin de croix ne vient que de commencer.
Ce sont les losers qu'on juge et Kadhafi, s'il est pris vivant, sera jugé. Comme Mme Nefissatou Diallo sera peut-être jugée sur plainte au civils de celui qui ne l'a pas violé mais a eu avec elle un rapport sexuel non consenti (je commence à devenir un pro de la novlangue).

Les winners, les vainqueurs, eux, seront les juges et certes, l'OTAN possède de sacrées qualifications pour ce rôle, jugez-en:


L'OTAN vous apporte la démocratie à la maison... (dans le cimetière?)
reragnarok




Voici la commission électorale:




.Voici votre circonscription électorale pavoisée de manière festive:




Oui! Le taux de participation sera de 100 %: 






Ils mettront tous le bulletins de vote dans l'urne:




Les élections se dérouleront dans  une atmosphère chaleureuse et conviviale:


Avec toutes les dernières innovations technologiques pour le scrutin:




Avec la présence d'observateurs étrangers:




Non ce n'est pas ce que vous pensez - ce n'est pas un maraudeur - c'est un membre du Parlement:




Il tiendra toutes ses promesses, par exemple – d'équiper les hôpitaux:






ou, par exemple – de promouvoir le sport:




ou, encore – d'améliorer la voirie:





Notez les baskets neuves du tireur sur la gauche
or, autre exemple – de construire des supermarchés:




 Il y aura de grandes festivités après les élections:



Mais je pense que vous ne serez pas de la fête... parce que vous serez mort sous les bombes ou après avoir, comme ils disent "amené la démocratie.!..."

samedi 27 août 2011

Il a suffi de deux lettres pour faire plier le gouvernement britannique


Le premier ministre Britannique David Cameron et son acolyte des affaires étrangères William Hague sont du genre à ne pas s’en laisser conter.
Et comme l’ensemble de la coalition libérale-conservatrice au pouvoir à Londres, ils sont prompts à dégainer et à montrer leurs muscles. Contre les émeutiers dernièrement à Londres ou encore contre le régime du colonel Kadhafi.  Dans ces deux cas, ils se sont montrés inflexibles, torpillant par exemple toutes les tentatives de médiation visant à résoudre pacifiquement la crise en Libye.
Par contre, quand il s’agit de l’entité sioniste, ils sont dans leurs petits souliers à la moindre remontrance : une lettre des députés Juifs et une remarque de l’ambassadeur du gang sioniste et les durs à cuire font dans leur culotte.

Notez bien que c'est le responsable de la rubrique religieuse du journal qui traite de ce problème de nature strictement politique!

Suite aux protestations de dirigeants Juifs, le ministre du Développement international, Alan Duncan, a été contraint de retirer d'un site Web du gouvernement  une vidéo dans laquelle il accusait les Israéliens de « voler des terres» au Moyen-Orient,
par Tim Ross, rédaction des affaires religieuses,  Daily Telegraph (UK) 26 août 2011 traduit de l’anglais par Djazaïri

M. Duncan, député conservateur de Rutland et Melton, accusait également les colons israéliens de détourner «délibérément» l’eau à distance des Palestiniens dans les Territoires occupés.
Le Conseil des députés  Juifs britanniques a critiqué M. Duncan pour ses propos sur le mur israélien de sécurité controversé tandis que l'ambassade d'Israël semblait poser la question de savoir si le ministre était qualifié en tant que porte-parole du gouvernement britannique. Les services de M. Duncan ont retiré la vidéo du site internet du Département pour Développement international [DFID], affirmant que ses propos avaient été  «mal interprétés »
Le ministre avait tenu ces propos dans un enregistrement réalisé au cours d'une visite dans la région [au Moyen Orient] il y a quelques mois. Il avait annoncé une aide britannique en soutien à la scolarisation primaire de 35 000 enfants palestiniens, une aide à la création de 8.000 emplois dans la région et des  subventions directes» à 215 000 personnes pour qu'elles puissent acheter de la nourriture, des médicaments et autres biens de première nécessité.
Dans la vidéo, M. Duncan déclarait: “Le mur est un vol de terres. Il ne cout pas seulement le long des lignes de la frontière d’Israël.   
Il empiète sur des terrains découverts qui appartiennent en fait à la Palestine. Les colons Israéliens peuvent construire ce qu’ils veulent et ensuite obtenir l’infrastructure qui détourne délibérément  l’eau à distance des Palestiniens ici. »
Le Conseil des Députés [Juifs] a écrit à M. Duncan - et au ministre des affaires étrangères, William Hague - pour exiger le retrait de la vidéo. Peu après, le film était retiré.
Vivian Wineman, président du Conseil des députés, a déclaré à la Jewish Chronicle : « Le mépris apparent de M. Duncan pour les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité sont un motif de grande préoccupation. »
Un porte-parole de l'ambassade d'Israël a souligné que le mur avait été construit uniquement pour des questions de  sécurité et arrêter "les attentats suicides palestiniens" contre des bus civils et des restaurants.
Le porte-parole a déclaré: "Prétendre que la barrière de sécurité, qui a empêché la mort de milliers d'autres Israéliens, n’a pas un objectif de sécurité, montre un manque de respect pour la vie des Israéliens, et nous sommes donc convaincus que cela ne pouvait pas être la position officielle du gouvernement britannique. "
Un porte-parole du DFID, a déclaré M. Duncan, qui s'exprimait lors d'une visite en Cisjordanie, avait simplement reflété "la position constante du gouvernement que les colonies sont illégales et constituent un obstacle à la paix".
La coalition [Libéraux – Conservateurs] « est engagée dans une résolution du conflit israélo-palestinien » sui implique un « Etat palestinien souverain et viable vivant en paix à côté d’un Israël en sécurité, sur la base des frontières de 1967, » a déclaré le prote parole du DFID.
“La vidéo avait pour but de mettre en lumière le travail du DFID pour soulager la pauvreté des territoires palestiniens occupés, ainsi que certains défis essentiels qu’affronte le peuple palestinien. Malheureusement, certains de ses éléments ont été mal interprétés et M. Duncan a demandé qu’elle soit retirée. »
Le porte parole a refusé de préciser en quoi ou par qui la video a été “mal interprétée.”
On rapporte que le ministère des affaires étrangères  était mécontent de la « tonalité » du vocabulaire employé par M. Duncan.

Les "rivières de sang" coulent en Libye. Les responsables sont à Bruxelles,Paris, Londres et Washington (ainsi que dans un somptueux riad au Maroc)


Comme je l’avais écrit précédemment, chose promise, chose due, les prétendus rebelles se livrent à des massacres dont certains à caractère strictement raciste dans les zones qu’ils contrôlent.
L’ONU appelle les deux parties à la « retenue » alors même que ce sont les « rebelles » qui se livrent aux exactions et que rien de convaincant n’est apporté pour nous persuader que les troupes du colonel Kadhafi se livrent à des choses semblables.
Lisez bien cet article car même s’il essaye de noyer le poisson et ne fait que suggérer l'ampleur des exactions, il dit cependant les choses dans leur brutale crudité
Et appréciez le cynisme du ministère des affaires étrangères qui dit n’avoir aucun moyen de vérifier les informations sur les crimes commis par les rebelles. C’est sûr, comment les britanniques auraient-ils des informations sur les agissements de rebelles qu’ils font plus qu’épauler par des bombardements massifs et destructeurs et par des équipes des forces spéciales qui les accompagnent sur le terrain? Britanniques, Français et Américains sont en réalité les véritables chefs des « rebelles » et ces derniers se sont toujours pliés à toutes les exigences de leurs patrons.
Il leur est effectivement impossible de « confirmer » ces crimes, à la différence de ceux dont on a accusé Kadhafi, sans preuves, engageant ainsi le processus aboutissant au désastre actuel. La responsabilité de protéger (R2P) ne s'applique effectivement que quand elle est utile des sempiternels bienfaiteurs de l'humanité regroupés dans une association de secouristes désintéressés baptisée OTAN.
Toute honte bue, un représentant de la diplomatie britannique accuse le régime de M. Kadhafi des continuer à se livrer à des exactions, manière précisément d’exonérer les rebelles. Car, eh oui, au Royaume Uni on ne transige pas avec les droits de l’homme et tout auteur de crimes de guerre, nous dit le Foreign office doit être jugé. Cet avis est émis dans une formule hypocrite : « toute personne trouvée  coupable de crimes devrait en répondre.» Or, la détermination de la culpabilité est l’objet et non la condition d’un procès.



Les droits de l'homme selon  l'OTAN

L’ONU appelle à la retenue alors que les rebelles assouvissent leur vengeance sur les ‘loyalistes’
par Kim Sengupta à Tripoli, The Independent (UK) 27 août 2011traduit de l’anglais par Djazaïri
Les tueries ont été impitoyables.
Elles ont eu lieu dans un hôpital de fortune, dans une tente arborant bien en évidence l’insigne du Croissant Rouge. Certains des cadavres étaient sur des civières, branchés sur une perfusion. Certains étaient à l’arrière d’une ambulance qui avait été visée par des tirs. Quelques uns étaient par terre, ayant tenté apparemment de ramper vers un lieu sûr au moment où les balles ont frappé.
Environ 30 hommes gisaient  en décomposition sous la chaleur. Beaucoup d’entre eux avaient les mains liées dans le dos, soit avec des menottes en plastique, soit avec de la corde. Presque toutes les victimes étaient des hommes noirs. Leurs corps avaient été jetés près du lieu de deux batailles acharnées entre les rebelles et les forces du régime à Tripoli.
“Venez voir. Ce sont des noirs, des Africains recrutés par Kadhafi, des mercenaires,” criait Ahmed Bin Sabri; en soulevant le rabat de la tente pour montrer le corps d’un patient mort dont le maillot ce corps gris est tâché de sang. le tuyau de la perfusion branché sur son bras noir parcouru par les mouches. Pourquoi un homme blessé recevant des soins a-t-il été exécuté ? M. Sabri, plus un sympathisant des rebelles qu’un combattant, hausse les épaules. L’idée que quelque chose de mal a été commis est incompréhensible pour lui.
Les cadavres se trouvaient sur les accotements gazonnés de deux grands ronds-points entre Bab-al-Azizia, le quartier général de Mouammar Kadhafi investi par les révolutionnaires ce weekend et Abou Salim, un quartier loyaliste qui a été le théâtre de trois jours de violence féroce
Les Nations Unies ont publié hier un appel urgent à la retenue de la part des deux parties dans l’épilogue sanglant e amer de la guerre civile. Mais la soif de vengeance a été difficile à contrôler, et les morgues comme les hôpitaux ou les terrains de tueries dans la capitale libyenne en portent témoignage.
Le  terrible avertissement formulé dans un récent discours de Kadhafi selon lequel la population de Tripoli serait persécutée par les révolutionnaires et que les femmes seraient violées chez elles est sans fondement, tout comme les affirmations semblables de son apologiste officiel, Moussa Ibrahim.
Il est également avéré que le régime a à plusieurs reprises déchaîné une violence  effroyable contre son propre peuple. Mais le nombre croissant d’hommes originaires d’Afrique subsaharienne tués par les rebelles – lynchés le plus souvent – soulève des questions gênantes sur la prise de contrôles du gouvernement par les instances de l’opposition, le Conseil National de Transition, et sur le soutien que l’Occident lui apporte.
Les atrocités ne sont apparemment pas restées confines à Tripoli: Amnesty International a signalé des violences semblables dans la ville côtière de Zawiyah, le plus souvent contre des hommes d’origine subsaharienne qui, a-t-il été affirmé, étaient des travailleurs migrants.
The Independent croit savoir que la question des atrocités qu’on soupçonne les rebelles d’avoir perpétrées a été évoquée avec des membres du Conseil National de Transition ces derniers jours par des responsables Britanniques qui on fait savoir clairement leur « préoccupation » devant les informations en provenance de Tripoli, et que la position de Londres était que toute personne soupçonnée de crimes de guerre serait jugée. Le ministère des affaires étrangères a souligné que ces apparentes exécutions de soldats pro-Kadhafi restaient non confirmées pour l’instant.
Un porte parole du ministère a déclaré: “Nous sommes au courant de ces informations, mais n’avons aucun moyen de les vérifier. Nous condamnons toutes les atteintes aux droits de l’homme. Les dirigeants du Conseil national de Transition ont assuré de la nécessité d’éviter la violence et les représailles et a affirmé de manière répétée que toute personne trouvée  coupable de crimes devrait en répondre. Nous avons insisté sur l’importance de cet aspect dans nos discussions avec eux. Il y a là un contraste frappant avec Kadhafi qui continue à lancer des attaques violentes et indiscriminées contre le peuple libyen. »
Mais, pour certains de ceux qui sont sur le terrain à Tripoli, un point de vue différent est en train de prendre forme. Depuis le début du soulèvement en février dernier, l’opposition a essayé de présenter le conflit comme étant mené par des patriotes Libyens contre des mercenaires recrutés par le dictateur. Certaines des histoires avaient vite pris une tournure fantaisiste, comme celle de l’équipe de choc de femmes snipers, Serbes ou Colombiennes selon les versions. Mais ce sont des hommes noirs, très souvent des travailleurs migrants, qui ont payé de leurs vies après avoir été accusés d’être des mercenaires.
Seuls quelques uns des tués trouvés hier sur les ronds-points portaient un uniforme. Cependant, les forces du régime ont souvent porté des tenues civiles pendant les affrontements à Tripoli. Les combats de rue pour Abou Salim ont été particulièrement durs parce que les tireurs d’élite du régime ont prélevé un lourd tribut dans les rangs des combattants volontaires d’al-Shabab. Ces pertes, et la frustration devant la résistance tenace de l’ennemi après l’entrée dans la capitale et l’accueil enthousiaste des habitants, ont eu pour résultat quelque chose d’approchant de la rage chez certains révolutionnaires ces derniers jours.
“Ils nous tiraient dessus et c’est la raison pour laquelle ils ont été tués,” explique Mushab Abdullah, un combattant rebelle âgé de 35 ans originaire de Misrata, en désignant les cadavres. « Ca a été vraiment dur à Abou Salim, parce que ces mercenaires savent que, sans Kadhafi pour les protéger, ils sont fichus. C’est pour ça qu’ils ont combattu si âprement. »
Son compagnon, Mohammed Tariq Muthar, les compte sur les doigts de sa main : « Nous avons trouvé des mercenaires du Tchad, du Niger, du Mali et du Ghana, tous avec des fusils. Et ils étaient en action contre nous. »
Mais, si ces hommes ont été tués en action, pourquoi étaient-ils mains liées dans le dos? « Peut-être qu’ils étaient blessés, et qu’ils avaient été emmenés dans cet hôpital et que les menottes étaient là pour qu’ils arrêtent d’attaquer. Et puis quelque chose a mal tourné, » suggère M. Abdullah.
Les “collaborateurs” Libyens ethniques [sic] ont également été l’objet des attentions punitives des révolutionnaires. La prison d’Abou Salim, un lieu de triste notoriété où 1200 détenus avaient été massacrés par le régime en 1996, a vu ses portes grandes ouvertes jeudi par les révolutionnaires, permettant à 4 000 prisonniers de sortir. On parle maintenant d’utiliser cet ensemble carcéral pour les soldats de Kadhafi capturés.
En attendant, Ahmed Safar Warfalla a été détenu dans une “cellule” temporaire, une pièce fermée dans une école de Tajoura, en banlieue. M. Warfalla est accusé de diffuser la propagande de Kadhafi.  Trois « mercenaires » Tchadiens  détenus au même endroit ont déjà été transférés en prison et la milice locale réfléchit à ce qu’elle va faire d’eux.
“Ils m’accusent d’un crime, mais voilà ce que j’ai fait,” explique M. Warfalla qui sort un exemplaire du Coran de sa poche et le brandit vers le ciel. « Dieu et la Libye, » avait-il crié. “Ils ont la technologie de l’OTAN ? Ceci est la technologie arabe, musulmane. Nous ne serons pas vaincus.”
Après s’être consultée brièvement, la milice a décidé de laisser M. Warfalla partir. « A quoi bon le garder ; cet homme est fou, » explique Adussalem Mohammed Ashur. « Si c’était moi et que j’étais prisonnier de Kadhafi, je ne m’en serais pas tiré si facilement. Des gens ont disparu pour avoir dit quelque chose. »
Amnesty International a déclaré hier avoir obtenu des preuves que les forces gouvernementales avaient tué des prisonniers détenus dans deux camps à Tripoli. Une des attaques a eu lieu dans un camp militaire à Khilit al-Ferjan où 160 détenus avaient essayé de fuir après que les gardes leur aient dit que les portes n’étaient pas verrouillées. « Au moment où les détenus ont fait irruption à travers les portes du hangar, deux autres gardes ont ouvert le feu et lancé cinq grenades sur le groupe, » relaté l’organisation des droits de l’homme dans un rapport.
Pendant ce temps, les Tornados GR4 de la RAF tiraient des missiles de croisière sur un bunker à Syrte, la ville natale du colonel Kadhafi qui continue à repousser les assauts rebelles. Ahmed Bani, un porte parole militaire du CNT, déclare : Ce sera peut-être utile les bombardements]. Peut-être que les mercenaires qui sont là bas s’enfuiront. Ce qui permettra aux habitants de se soulever et à nous de mettre le point final. »