mercredi 30 décembre 2009

Le gouvernement canadien cesse de subventionner une ONG chrétienne au motif que... (j'ose même pas l'écrire)

Une affaire fait grand bruit en ce moment au Canada mais a apparemment quelque mal à trouver une résonnance de ce côté ci de l'Atlantique.


De quoi s'agit-il?

Une importante ONG chrétienne du nom de Kairos, a appris récemment que son programme de coopération avec l’Agence canadienne de développement international (ACDI) n’allait pas être renouvelé. Ce qui signifie suppression des subventions étatiques et surtout fin de bon nombre de projets. Une autre ONG du nom d'Alternatives, qui émane de la gauche, serait en passe de subir le même sort.

Le gouvernement canadien aurait donné pour toute explication: "It doesn’t fit our priorities" (ça ne correspond pas à nos priorités)

Kairos est un mot grec, ai-je appris sur le site de Témoignage Chrétien, qui signifie « moment de grâce que Dieu donne pour agir ».

Et justement, l'organisation Kairos a ce moment de grâce depuis un certain temps et s'est employé à aider ceux qui souffrent de par le monde, dont les Palestiniens. Et c'est bien ça qui ne colle pas avec les priorités d'Ottawa ainsi que l'a reconnu le ministre de l'immigration Jason Kenney qui s'exprimait devant un forum dans... l'entité sioniste, nous informe un article du Toronto Sun.

Kenney a cité la décision de cesser de subventionner Kairos comme un exemple des mesures que le gouvernement a pris pour lutter contre l'antisémitisme.

"Nous avons supprimé les financements d'organisations, dernièrement kairos, qui sont à l'avant-garde du boycott," a déclaré Kenney dans un discours vendredi.

Or, nous apprend la suite de l'article, si Kairos a bien été critique de certaines actions du gouvernement de Tel Aviv, cette organisation n'a jamais appelé au boycott de l'entité sioniste.

Mais M. Kenney a ses sources et elles sont dignes de foi:

Les services de Kenney ont souligné les critiques émises par une organisation sise en Israël. Le NGO Monitor (un organisme sioniste de surveillance des ONG) a affirmé que Kairos était "le principal soutien du mouvement de désinvestissement d'Israël au Canada," et a donné en 2007 une subvention de 25 000 dollars à Sabeel, une ONG palestinienne dont le dirigeant "emploie des thèmes et une imagerie antisémites."
Les services de Kenney ont aussi relevé un communiqué de presse du B'nai Brith (espèce de loge maçonnique juive) et de Charles McVety, président du Christian College, appelant le CIDA (organisme canadien d'aide au développement) de cesser de subventionner Kairos.
Vous me direz: que peut bien faire un ministre canadien de l'immigration en Palestine occupée qui est la terre où, selon les sionistes, les Juifs du Canada devraient émigrer en faisant leur aliyah? Et pourquoi aborde-t-il ces sujets?

Après tout, la grande majorité des Juifs du Canada n'ont pas immigré de Palestine occupée.

Eh bien, c'est que ce monsieur vient, peut-être chaque année, comme d'autres membres d'autres gouvernements apprendre comment gérer politiquement les ressortissants de son pays oririnaires de pays arabes ou musulmans. Et notamment à veiller à ce que ces citoyens Arabes ou Musulmans ne s'impliquent pas dans des sujets, disons, sensibles aux yeux du régime qui dirige le grand squat en Palestine.
 
Les sionistes n'ont qu'à continuer comme ça; à mon avis ils vont se faire de plus en plus d'amis.

Que ferait Jésus à Gaza?

Mon post sur "Jésus le musulman" a déchaîné les passions les plus stupides qu'on puisse imaginer. Or, ce post faisait simplement référence à la place de Jésus dans le Coran, place que tous ceux qui ont quelque notion d'histoire religieuse connaissent.


Le plus drôle, c'est de voir qu'apparemment certaines personnes comprennent le mot musulman comme ayant une signification ethnique ou ésotérique. Or, ce n'est pas le cas et musulman signifie simplement "soumis à Dieu." Et le Coran ne se veut rien d'autre qu'un rappel au monothéisme absolu, celui qui, toujours d'après le Coran, est la foi prêchée par tous les prophètes qu'ils se nomment Abraham (Ibrahim), Jacob (Ya'coub), Moïse (Moussa), David (Daoud), Salomon (Soulimane) ou encore Jésus (Aïssa). C'est dans cette tradition prophétique que s'inscrit précisément Muhammad, le messager de l'Islam.

Il y aurait beaucoup à dire, que ce soit d'un point de vue religieux ou profane, sur la place de l'islam et de l'Arabie dans cette histoire prophétique mais ceci n'est pas un blog dédié à la théologie, ni à l'histoire religieuse.

Bon, j'en profite pour vous faire connaître un autre article qui nous parle de Jésus, de manière beaucoup plus prosaïque car il s'agit d'un Jésus en quelque sorte impuissant, du fait de son absence ici-bas (à part dans le cœur de ceux qui croient en lui ou en sa mission) et que l'auteur appelle le président Obama à suppléer au nom tout à la fois de ses valeurs chrétiennes affichées et de son statut de dirigeant de la première puissance mondiale.

Publié dans Newsweek, donc un magazine très lu par les élites aux Etats Unis, cet article manifeste sans ambages l'agacement d'une frange sans doute substantielle de ces élites devant les atermoiements puis la quasi soumission du président Obama devant le régime sioniste et, mais ça notre journaliste ne peut pas le dire, devant le lobby sioniste aux Etats Unis.

Ce journaliste observe que le président, après des débuts en fanfare au Caire, semble se détourner de tout ce qui pourrait aller dans le sens d'une solution pacifique au conflit. Et notre journaliste met Obama devant sa propre contradiction; après avoir encouragé la résistance pacifique ou non violente à la place de l'action armée, voilà que la marche pacifique pour Gaza du 31 janvier offre une belle occasion à M. Obama de mettre en accord ses principes et son action. Et que le président ne la saisit pas, en encourageant comme il aurait pu le faire les autorités égyptiennes à faciliter les choses aux organisateurs de cette marche. Ceci dit, M. Obama peut-il ignorer que nombre de militants Palestiniens adeptes de la non violence croupissent dans les geôles sionistes s'ils ne sont pas parfois purement et simplement tués?

Personnellement, je vois dans cet article le pessimisme absolu d'une partie des élites des Etats Unis qui voient la puissance de leur pays s'affaiblir, au point d'être tenue en respect par un petit état voyou flanqué entre mer Méditerranée et mer Rouge; sans parler des guerres ruineuses dé^à en cours en Irak et en Afghanistan et celle peut-être à venir contre l'Iran.

A défaut de bonne année, je souhaite bon courage à nos amis Américains.



Obama parle d'amour du prochain tout en justifiant des guerres, mais au Moyen Orient, ni l'un ni l'autre ne fonctionnent
par Christopher Dickey, Newsweek (USA) 24 décembre 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri

Il peut sembler hors de propos, même en cette veille de Noël, de nous demander ce que Jésus ferait en Terre Sainte aujourd'hui. Le réduit de Gaza, Jérusalem, la Judée et la Samarie sont des lieux où l'amour de Dieu a été supplanté depuis longtemps par la guerre pour la terre et la mauvaise volonté des hommes.Il y a maintenant un an,commençait la tentative sanglante et vaine d'Israël pour écraser le Hamas dans ce qui s'apparente à une prison géante pour un million de personnes. Les faiseurs de paix sont rarement heureux et souvent vilipendés, demandez seulement à l'envoyé spécial George Mitchell. Et la vérité rend rarement qui que ce soit libre comme l'a prouvé le rapport onusien basé sur les faits et rédigé par le juge Sudafricain Richard Goldstone qui a été dénigré à Washington et rejeté par Israël.

Mais étant donné que c'est Barack Obama qui est le président des Etats Unis, la question de Jésus a une pertinence aujourd'hui qu'elle n'aurait pas eu il y a un an. Non, Obama n'est pas le messie, ce n'est pas ce que je dis. Mais Obama a réellement employé le mot amour d'une manière que Jésus aurait comprise. Donc si la question de ce que jésus pourrait faire dans la Terre sainte d'aujourd'hui est toute théorique, la question de ce qu'Obama fera ne l'est pas. Et certaines de ses idées les plus chères sur la paix, l'amour et la compréhension mutuelle pourraient être mises à l'épreuve le 31 décembre, date à laquelle des militants espèrent mettre en branle une énorme marche de la liberté pour Gaza.
C'est précisément le genre de protestation qu'Obama appelait lui-même de ses vœux dans son adresse au monde musulman en juin dernier au Caire quand il avait dit que les Palestiniens devaient abandonner la violence et prendre exemple sur le mouvement des droits civiques aux Etats Unis, et sur d'autres luttes similaires par les peuples de l'Afrique du Sud à l'Asie du sud, de l'Europe orientale à l'Indonésie.

Un choix clair devrait s'opérer entre les politiques de terreur, d'occupation, le combat destructeur et le cynisme politique auxquels nous assistons depuis si longtemps de la part des dirigeants Palestiniens comme Israéliens, ou des politiques de désobéissance civile et de bon sens que souhaite Obama. Mais ne vous attendez-pas à entendre beaucoup parler de cette marche quand elle aura lieu, si même elle a lieu. L'Egypte et Israël pourraient rendre impossible la jonction entre les militants pour la paix et les marcheurs de Gaza. Il y a souvent des manifestations dans les territoires palestiniens, mais habituellement seul le sang attire l'attention des média et encore pas toujours.
La seule chance qu'une grande marche non violente ait un impact est qu'Obama lui-même en tienne compte. Mais depuis le Caire, il a été tenu en respect par les tenants de la ligne dure en Israël. Ainsi en juin, Obama a déclaré catégoriquement que les Etats Unis ne reconnaissaient pas la légitimité de la poursuite de la colonisation israélienne, ce qui semblait un acte de fermeté.Mais il a tôt fait de découvrir que le premier ministre Israélien Bibi Netanyahou ne se souciait pas vraiment de ce qu'Obama acceptait. Au terme d'un long bras de fer, Washington a finalement amadoué Netanyahou qui a annoncé un gel partiel temporaire de quelques quartiers d'habitations et maisons en Cisjordanie, mais la poursuite des projets publics et des constructions déjà engagés.

Oslo était une chance pour Obama de mettre les choses au point: soit il croit au pouvoir de la protestation non violente pour influer sur un avenir de paix au Moyen orient, soit il n'y croit pas.Mais alors qu'il lançait son appel aux Européens pour qu'ils dépêchent plus de troupes de l'OTAN pour la "guerre juste" en Afghanistan, il s'est complètement éloigné de son vieux thème sur le Moyen Orient. La conviction que la paix est désirable est rarement suffisante pour l'obtenir, a déclaré Obama. Un mouvement non violent n'aurait pas pu arrêter les armées d'Hitler. Des négociations ne peuvent pas convaincre les dirigeants d'al Qaïda de déposer les armes. Dire que le force peut être parfois nécessaire n'est pas un appel au cynisme - c'est une reconnaissance de l'histoire, des imperfections de l'homme et des limites de la raison.

C'est assez juste. Mais peu de conflits sont aussi évidents que la lutte contre les SS ou contre Oussama ben Laden.

Je me suis demandé quand Obama, cet admirateur de Gandhi et de Martin Luther King rendrait un hommage autre que verbal à leur grandeur en allant au fond de la question centrale pour la paix entre les Arabes et les Juifs. Dans les guerres contemporaines, beaucoup plus de civils que de soldats sont tués; les germes d'un futur conflit sont semés, les économies sont brisées, des sociétés civiles en lambeaux, des réfugiés entassés, des enfants effrayés, a-t-il dit à Oslo. Et ce n'est nulle part plus vrai qu'à Gaza. Mais Obama n'a pas mentionné Gaza.

Le président des Etats Unis a appelé toutes les nations, puissantes ou non, à se conformer aux normes internationales qui régissent l'usage de la force, mais sans aucune référence aux allégations très détaillées du rapport Goldstone ou autres qui accusent Israël et le Hamas d'avoir commis des crimes de guerre.

Je sais que discuter avec des régimes répressifs n'a pas la pureté satisfaisante de l'indignation, a déclaré Obama. Mais il parlait de l'Iran et de la Corée du Nord, de la Birmanie et du Zimbabwé. Il n'a pas dit que les Etats Unis devaient discuter avec le Hamas et il n'a pas encouragé les Israéliens à le faire.

Dans un passage retentissant, Obama a déclaré qu'aucune guerre sainte ne pouvait être une guerre juste. Car si vous croyez sincèrement que vous êtes porteur de la volonté divine, alors vous n'avez aucune raison de vous retenir, aucune raison d'épargner la femme enceinte, ou le médecin ou l'employé de la Croix Rouge, ni même une personne de votre propre religion. Une telle vision faussée de la religion n'est pas seulement incompatible avec l'idée de paix, mais je pense qu'elle est incompatible avec les buts mêmes de la foi - car la règle fondamentale de toutes les grandes religions est de se comporter avec autrui comme on voudrait qu'il se comporte avec nous. Mais Obama parlait-il des colons Israéliens extrémistes de Cisjordanie ou des forces israéliennes détruisant des usines, des fermes et des maisons à Gaza il y a un an? Ou du Hamas? Il n'a mentionné ni les uns ni l'autre.

Adhérer au principe de l'amour a toujours été le combat essentiel de la nature humaine, a déclaré Obama vers la fin de son discours, utilisant sans réserves ce mot qui est au cœur des Évangiles. Et Obama nous a appelés à tendre vers cette étincelle divine qui brille toujours dans l'âme de chacun. Mais sa seule référence spécifique au conflit en terre sainte qu'il a faite a été une remarque en passant que le conflit entre Arabes et Juifs semblait en train de se durcir.

Non, je ne sais pas ce que ferait Jésus, mais je sais ce qu'Obama devrait faire. Il peut faire sienne la plus importante conclusion du rapport Goldstone, qui est essentiellement un appel à Israël et au Hamas à s'engager dans un processus de vérité et de réconciliation similaire à celui qui a contribué à panser les blessures de l'apartheid. (Jusqu'à présent, le Département d'Etat a affirmé que le rapport était en réalité un obstacle à la paix). Et Obama devrait user de son autorité morale, tant qu'il en reste un peu, pour ouvrir la voie à la protestation pacifique à gaza au lieu de permettre à Israël et à l'Egypte de l'étouffer. Quand le président Obama a visité un Boys and Girls Club dans un Washington enneigé l'autre jour, il a dit aux enfants que ce que la naissance de l'enfant Jésus "symbolise pour des gens un peu partout dans le monde, c'est la possibilité de la paix et que des peuples se traitent les uns les autres avec respect." Il est temps qu'Obama travaille avec plus de force pour appliquer ce principe dans la partie du monde où l'enfant Jésus est né

lundi 28 décembre 2009

Quelques non dits sur la tentative d'attentat contre le vol Amsterdam - Détroit

La presse hexagonale rend compte des propos du père d'Umar Farouk Abdulmutallab, le Nigérian inculpé samedi pour tentative de destruction d'avion après l'attentat manqué contre un vol Amsterdam-Détroit de la Northwest Airlines. Ce père affirme avoir alerté les services de sécurité sur ses craintes à propos de son fils.
Mais il y a plus, breaucou plus et c'est le Journal du Dimanche qui nous met la puce à l'oreille. Sauf que le JDD ne cite pas l'intégralité du témoignage du passager du vol 253. Je vous propose ce témoignage en intégralité; il correspond à ce que la personne a déclaré au FBI.
Deux éléments essentiels en ressortent: le premier est que le terroriste n'aurait jamais pu embarquer sans l'assistance du'une personne de type indien (Hindou) qui a apparemment joué de son influence auprès des services de sécurité de l'aéroport d'Amsterdam; le deuxième est qu'un autre dispositif explosif a été décelé à l'arrivée aux USA conduisant à l'interpellation d'un autre individu de type indien.
Sachant que la sécurité à Amsterdam incombe à la filliale d'ICTS, une société basée dans l'entité sioniste, à vous d'en tirer les conclusions...


par Sheena Harrison | MLive.com 26 décembre 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri

Mise à jour: MLive.Com a parlé en exclusivité avec Pug (alias Kurt Haskell) qui confirme s'être trouvé à bord du vol 253

Pug, qui a laissé un commentaire sur Mlive.Com, dit avoir été à bord du vol 253 et avoir vu le terroriste présumé, Umar Farouk Abdul Mutallab, embarquer dans l'avion à Amsterdam.

Nous ne savons pas si ce récit est vrai -- à vous d'en décider. Mais si le récit de Pug se confirme, alors on peut certainement comprendre qu'il ait eu du mal à trouver le sommeil en rentrant à la maison après cette difficile épreuve.


"J'étais sur ce vol aujourd'hui et je suis heureux d'être resté vivant. Mon épouse et moi rentrions d'un safari en Afrique et prenions cette correspondance par Amsterdam. J'étais assis dans la rangée 27, soit 7 rangées derrirère le terroriste. J'ai vu tout ce qui s'est passé et c'était assez effrayant. C'est grâce aux quelques personnes qui ont agi que je suis encore vivant aujourd'hui.
Pour ceux qui parlent de la sécurité aérienne dans ce fil de discussion, j'étais près du terroriste quand il a passé les contrôles à l'aéroport d'Amsterdam au début de cette journée de Noël. Mon épouse et moi, jouions aux cartes juste devant le comptoir de vérification. Voici ce que j'ai vu (et j'en ai fait part au FBI quand nous avons été retenus en douanes):

Un homme de type indien, en costume élégant, âgé d'environ cinquante ans s'est approché du comptoir de contrôle avec le terroriste et a dit "Cet homme doit embarquer sur ce vol et il n'a pas de passeport." Ces deux personanges n'étaient guère assortis vu que le terroriste était un homme noir, courtaud qui avait l'air très pauvre et semblait avoir environ 17 ans (je crois qu'il en a 23, mais il ne les faisait pas). L'idée que c'étaient des terroristes ne m''a pas effleuré, juste que ces deux ensemble avaient l'air bizarre. L'agent au comptoir avait répondu "vous ne pouvez pas embarquer sans passeport." L'Indien avait répondu, "Il vient du Soudan, on le fait tout le temps." Je ne peux le comprendre que comme signifiant qu'il est dificile d'obtenir un passeport au Soudan et que c'était une sorte de stratagème piur susciter la sympathie. L'agent de comptoit répondit ensuite "Il faudra en parler avec mon supérieur hiérarchique," et il les envoya tous deux dans un hall plus bas. Je nai jamais revu l'Indien et il n'atait pas dans l'avion. Le fait que le terroriste n'ait pas dit un mot pendant cet échange était aussi quelque chose de bizarre. Quoi qu'il en soit, de toutes manières, le terroriste a pu monter dans l'avion. Je ne sais pas si cétait grâce à un pot de vin ou simplement dû à la sympathie du responsable de la sécurité.

Le FBI a également arêté un autre Indien alors que nous étions retenus en douanes après la détection par un chien renifleur d'une bombe dans son sac de voyage et il a été fouillé après l'atterrissage. Ce qui sera confirmé par la suite quand, alors que nous étions toujours aux douanes, un agent du FBI nous a dit "Vous allez être transférés dans une autre zone parce que celle-ci n'est pas sûre. Lisez entre les lignes. Certains d'entre vous ont vvu exactement ce qui s'est passé." (l'arrestation d'un autre Indien). Je ne sais pas pourquoi ça n'a pas été rapporté dans les informations, mais je me trouvais à cinq ou six mètres de cet autre Indien quand il a été menotté et arrêté après avoir été fouillé.

Ce que les informations n'ont pas rapporté non plus est que nous avons été retenus dans l'avion pendant 20 minutes après l'atterrissage. Une bombe aurait pu sauter. Ce n'atit pas très sympa de la part des services de sécurité de ne pas nous avoir laissé débarquer immédiatement.
Vous pouvez voir à quelle heure j'écris ces lignes, j'ai du mal à trouver le sommeil ce soir. Je pensais simplement que certains d'entre vous aimeraient connaître ce que j'ai vu, Joyeux Noël."

'Footnotes in Gaza' un reportage en bandes dessinées de Joe Sacco

Le dessinateur Maltais, établi aux Etats Unis, Joe Sacco a inventé il y a quelques années une nouvelle façon d'envisager le métier de dessinateur de presse pour le transformer en véritable méthode journalistique. C'est-à-dire que ses dessins ne se contentent pas de restituer de manière synthétique, éventuellement drôle, la caractéristique marquante d'un événement mais deviennent un élément constitutif de la narration des résultats d'enquêtes journalistiques approfondies.
Vous trouverez ici plus d'informations sur la biographie et le parcours professionnel de Joe Sacco. Et là, une interview intéressante de ce journaliste. Le site de Philip Weiss vous propose lui plusieurs planches extraites de ce nouvel ouvrage de Joe Sacco.
Le travail de Sacco a déjà eu un impact substantiel sur la perception du conflit palestino-sioniste aux Etats Unis puisqu'un précédent ouvrage sur la question avait déjà rencontré un grand succès dans ce pays. Son nouveau livre sur Gaza semble destiné à prendre le même chemin et l'article de Patrick Cockburn que je vous propose nous dit pourquoi. Cockburn explique aussi pourquoi un tel travail peut rarement trouver sa place dans les grands médiats alors même qu'il est effectué par des personnes qui collaborent habituellement avec la grande presse.
Mais la principale leçon à retenir, c'est qu'à la hasbara (pédagogie de propagande sioniste), il suffit le plus souvent d'exposer les faits dans leur dimension historique. Exactement ce qu'a fait Joe Sacco.
Important: ce livre a été traduit en français et sera bientôt disponible sous le titre: 'Gaza 1956, en marge de l'histoire'




par PATRICK COCKBURN, New York Times (USA) traduit de l'anglais par Djazaïri


Ce livre important et saisissant sur deux massacres longtemps oubliés de Palestiniens à Gaza se signale comme un des rares ouvrages contemporains sue l'affrontement israélo-palestinien  susceptibles de résister à l'épreuve du temps.
Sacco aura des lecteurs pour "Footnotes in Gaza" pendant de nombreuses années en raison du format et du style unique de son récit en bandes dessinées. Il a une place à part comme dessinateur de presse parce que son aptitude à raconter une histoire à travers son art se combine à un journalisme d'investigation de la plus haute qualité.

Dans le cas présent, son thème se rapporte à deux massacres qui se sont produits il y a plus de cinquante ans, qui avaient peu éveillé l'attention internationale et ont été oubliés en dehors des proches immédiats des victimes. Les tueries avaient eu lieu pendant la crise de Suez de 1956, quand l'armée israélienne avait investi la bande de Gaza, peuplée en grande majorité de réfugiés palestiniens. D'après les chiffres de l'ONU, 275 Palestiniens avaient été tués dans la ville de Khan Younes à l'extrême sud de la bande de Gaza le 3 novembre et 111 avaient péri le 12 novembre  à Rafah, à quelques kilomètres de la frontière avec l'Egypte pendant une opération de l'armée israélienne. Israël avait insisté sur le fait que les palestiniens avaient été tués alors que les forces israéliennes rencontraient encore une résistance armée. Les Palestiniens avaient affirmé que toute résistance avait cessé à ce moment là.

Sacco fait l'excellente remarque que ce genre d'épisodes fait partie des véritables éléments constitutifs de l'histoire. Dans cette affaire, les récits des événements ont transpiré lentement et ont été éclipsés par des développements ultérieurs de la crise de Suez. Sacco dont la réputation de dessinateur de presse  a été assise avec "palestine" et "Safe Area Goradze," les a sauvés de l'oublis parce qu'ils sont "comme ces innombrables tragédies historiques à travers les âges qui ont à peine le statut de notes de pied de page dans le grand mouvement de l'histoire - même s'ils... renferment souvent les germes de la souffrance et de la colère qui modèlent les événements actuels."

Les gouvernements comme les médiats oublient que les atrocités restent vivantes dans la mémoire de ceux qui ont été les plus directement touchés. Sacco montre Abdel Aziz El-Rantissi - un dirigeant du Hamas (qui sera plus tard tué par un missile israélien) qui avait 9 ans en 1956 et vivait à Khan Younes - en train de décrire comment son oncle a été tué: "J'en ai gardé une plaie qui ne pourra jamais dans mon cœur," dit-il. "Je vous raconte cette histoire et je suis au bord des larmes... Ils ont planté la haine dans nos cœurs."

La vivacité et le rythme des dessins de Sacco, combinés à une narration très informée et intelligente, racontent extrêmement bien cette histoire. En fait, ils est difficile d'imaginer comment une autre forme de journalisme aurait pu rendre ces événements aussi intéressants. De nombreux journalistes de la presse écrite ou audiovisuelle comprennent que les racines de la crise actuelle plongent dans des événements obscurs, peu connus. Mais ils reconnaissent aussi que leurs rédacteurs en chef sont plus intéressés par ce qui est nouveau et ont tendance à écarter les détours par l'histoire comme de l'auto-satisfaction journalistique susceptible d'ennuyer et d'embrouiller le public.

En fait, "Footnotes in gaza" prend sa source dans de préjugé éditorial contre l'histoire. Au printemps 2001, Sacco et Chris Hedges (enciennement correspondant à l'étranger pour le New York Times) faisaient un reportage pour Harper's Magazine sur les Palestiniens de Khan Younes pendant les premiers mois de la seconde Intifada palestinienne. Ils pensaient que les tueries de 1956 participaient à l'explication de la violence survenue près de 50 ans plus tard. C'était peut-être prévisible, mais les paragraphes sur cet ancien massacre fut coupé [avant publication].

Les rédacteurs en chef Américains n'étaient pas les seules personnes à trouver hors de propos leurs recherches historiques. Quand Sacco revint à Gaza en 2002 et en 2003 pour rechercher des survivants et des témoins, alors que les forces israéliennes occupaient encore ce territoire, de jeunes palestiniens ne parvenaient pas à comprendre son intérêt pour ces événements passés alors qu'il y avait tant de violence à l'époque présente.

La recherche tenace par Sacco de témoins oculaires Israéliens et palestiniens ainsi que de documents israéliens et de l'ONU est impressionnante. Il donne des détails sur la vie de ceux qui l'ont aidé, notamment Abed, son traducteur-interprète, et ramène à la vie deux époques de la bande de Gaza, ses villes pleines de réfugiés au début des années 1950 comme elles le sont encore aujourd'hui.

L'atmosphère était emplie de haine. Peu de dirigeants Israéliens on marqué une quelconque empathie pour la tragédie palestinienne. Mais début 1956, Moshe Dayan, le chef d'Etat Major israélien prononça un discours célèbre aux funérailles d'un commandant Israélien tué à la frontière avec Gaza. Qu'est-ce qui, demandait Dayan, expliquait la "terrible haine contre nous" des palestiniens? Puis il répondit à sa propre question: "Depuis huit ans maintenant ils se trouvent dans des camps de réfugiés à Gaza et ont vu comment, sous leurs propres yeux, nous nous sommes appropriés leurs terres et leurs villages, où eux et leurs ancêtres habitaient auparavant." Il ajouta que les Israéliens devaient être "prêts et en armes, agressifs et durs."

La signification concrète de ces propos deviendra claire lorsque les troupes israéliennes investiront Gaza six mois après. Les tueries de Khan Younes furent assez sommaires, selon des témoins oculaires et de quelques survivants. On ordonna aux hommes de la ville de s'aligner sur la place principale et on leur tira dessus jusqu'à ce que leurs corps gisent dans une longue rangée. Certains restés à leur domicile furent tués chez eux.

L'épisode de Rafah fut plus compliqué et se déroula dans le courant de la journée, quand des gens furent amenés dans une école pour que les Israéliens puissent déterminer s'ils étaient des guérilleros ou des soldats [de l'armée égyptienne]. Ici il y eut bien plus de survivants qu'à Khan Younes; ces derniers décrivent comment certains ont été abattus sur le trajet vers l'école et d'autres battus à mort avec des bâtons au moment où ils entraient dans la cour. L'armée israélienne avait nommé deux officiers pour mener une enquête sur "lincident de Rafah," ainsi que le qualifiait un communiqué top secret 'Le même communiqué disait que 40 à 60 personnes avaient été tuées et 20 blessées). Le chercheur mandaté par Sacco n'a trouvé aucun rapport d'enquête dans les archives de l'armée.

Gaza a changé radicalement depuis l'enquête de Sacco. En 2005, Israël a unilatéralement démantelé les colonies juives et retiré ses soldats tout en maintenant un contrôle strict des frontières de Gaza. En 2007, le Hamas a pris le contrôle de gaza et en 2008 - 2009 l'enclave a été soumise à une attaque israélienne dévastatrice. Dans ce flot déconcertant d'événements, l'enquête de Sacco sur ces massacres vieux d'une cinquantaine d'années est un des guides les plus sûrs pour comprendre la haine avec laquelle Palestiniens et israéliens s'affrontent.

samedi 26 décembre 2009

Pendant la seconde guerre mondiale, il y avait les méchants et... les méchants.

Le Jerusalem Post nous gratifie d'une version dans la langue de Molière, permettant ainsi aux lecteurs francophones de gerber dans leur langue maternelle. Ce qui est quand même plus confortable, il faut en convenir.
Justement, dans l'édition du 24 décembre, un certain Anderson Harkov (un nom qui fleure bon le Moyen Orient) vient de publier dans la rubrique "opinion", un article intitulé "Relever la tête" dans lequel cet individu explique que l'entité sioniste doit cesser de "courber l'échine" sur le terrain diplomatique. Et doit agir de manière offensive comme elle l'a toujours fait sur le terrain militaire.
M. Harkov a particulièrement en tête les récentes prises de position européennes relatives au statut de Jérusalem comme future capitale de deux Etats, l'Etat sioniste d'une part et l'Etat palestinien à venir d'autre part. Son analyse est la suivante: le gel de la colonisation décidé par le premier ministre sioniste n'a pas rencontré d'écho positif chez les différentes parties concernées par le processus de paix; au mieux a-t-il suscité "l'indifférence des Etats Unis" et l'hostilité des Européens.
On pourrait objecter à ce monsieur que le "gel" décidé par M. Netanyahou n'a de gel que le nom et que l'indifférence des Etats Unis est en réalité une franche reculade par rapport à ce qu'étaient les demandes initiales de l'administration Obama.
La conséquence qu'en tire M. Harkov est que ce "gel" ne sert à rien et qu'il faut donc relancer la colonisation à Jérusalem et en Cisjordanie (Judée Samarie dans son vocabulaire).
Ces positions montrent que nous avons affaire à un fanatique de la pire espèce. Ce qui est plus intéressant, en réalité, est sa vision de l'Europe qu'il présente de manière fort explicite.
L'Europe est ainsi le continent qui s'est gorgé de sang juif. Pas même de petit distinguo entre pays européens car:
les Européens nous ont sacrifiés pour échapper eux-mêmes à Hitler.

 Il n'y avait donc pas d'un côté les méchants et les bons mais, du point de vue de M. Harkov, il n'y avait, et il n'y a, que des méchants.




En illustration de l'article, le Jerusalem Post propose d'ailleurs une photo de Mahmoud Ahmadinejad revêtu d'un uniforme nazi, pour bien faire comprendre que l'histoire se répète: que les méchants Européens après avoir tenté d'apaiser Hitler entreprennent de faire de même avec le führer iranien.

Vous allez me dire que ce M. Harkov est un de ces abrutis de base qu'on trouve un peu partout.
Peut-être, mais cet abruti est, lit-on en fin d'article, avocat pénaliste et a fait son aliya (le pseudo retour à Sion) en 2008.

Cet avocat pénaliste ne sait apparemment même pas qu'il a fait son "retour" dans une entité illégale et qu'il contrevient lui-même à la loi.

vendredi 25 décembre 2009

Jésus, le Musulman

En ces temps de fêtes de Noël, un article rafraîchissant sur l’importance de Jésus et de Marie dans la religion musulmane. Rien de nouveau, bien entendu, pour ceux qui sont un peu au fait de la religion musulmane mais un rappel salutaire notamment en ces temps de « débat » sur l’identité nationale en France.
Dans cet article, il y a deux choses. D’une part, l’auteur fait le point sur la place de Jésus dans l’Islam et dans le Coran, en signalant convergences et divergences avec le christianisme. D’autre part, l’article évoque une réflexion sur les festivités de Noël et les Musulmans de Grande Bretagne. Cette réflexion intéresse aussi la France, en gardant bien en tête cependant que le Royaume Uni n’est pas un pays  laïque puisque le christianisme Anglican y est religion d’Etat.


Jésus en Islam
Par Mehdi Hasan, The Guardian (UK) 24 décembre 2009 traduit de l’anglais par Djazaïri

Les Musulmans n’adorent pas Jésus mais ils le révèrent et croient en lui autant que les Chrétiens

 « Alors vous me dites que vous croyez en Jésus comme en Muhammad [Mahomet] ? » Je me souviens du regard perplexe de mon ami Chrétien il y a quelques années. Je lui avais lancé une bombe théologique en lui révélant que Jésus était considéré par les Musulmans comme un envoyé de Dieu.

 « Non seulement nous croyons en Jésus, «  avais-je répondu, faisant une pause pour maximiser l’effet dramatique, « nous croyons aussi en sa naissance virginale. » Les yeux de mon ami s’étaient écarquillés de surprise, il en était bouche bée. »

Les Chrétiens, peut-être parce qu’ils s’appellent eux-mêmes Chrétiens et croient dans le christianisme, aiment s’approprier le Christ. C’est donc une énorme surprise pour beaucoup d’entre eux – dont mon ami – de découvrir que la deuxième confession du monde par le nombre, l’Islam, s’en revendique aussi.

Jésus, ou Aïssa, ainsi qu’on le désigne en arabe, est considéré par l’Islam comme un prophète Musulman plutôt que comme le fils de Dieu, ou l’incarnation de Dieu. Il est cité nommément dans pas moins de 25 dfférents versets du Coran et décrit comme le « Verbe » et « l’Esprit » de Dieu. Aucun autre prophète cité par le Coran, pas même Muhammad, n’ a droit à cet honneur particulier.
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En fait, l’Islam révère aussi bien Jésus que sa mère, Marie (Joseph n’apparaît nulle part dans le récit coranique de la naissance du Christ). » « Ala différence des Evangiles canoniques, le Coran s’intéresse plus à sa naissance miraculeuse qu’à l’étape ultérieure de la Passion, » écrit le professeur Tarif Khalidi dans son livre fascinant ‘Le Jésus Musulman.’ « C’es pourquoi il est souvent évoqué comme ‘le fils de Marie’ et pourquoi sa mère et lui apparaissent souvent ensemble. » En fait, Marie, ou Myriam, ainsi qu’on la connaît dans le Coran, est considérée par les Musulmans comme occupant la position spirituelle la plus élevée parmi les femmes. Elle est la seule femme mentionnée nominativement dans le livre sacré de l’Islam et un chapitre du Coran porte son nom en titre.

Mais la signification réelle de Marie est que l’Islam la considère dans sa virginité et fait sienne le concept chrétien de naissance virginale. « Elle était la femme élue, choisie pour donner naissance à Jésus, sans un mari, » déclare Cheikh Ibrahim Mogra, imam à Leicester et secrétaire général adjoint du Muslim Council de Grande Bretagne.

Pour les Musulmans, cependant, la naissance virginale n’atteste pas de la divinité de Jésus mais seulement de son importance unique en qualité de prophète et de messie. La Trinité est rejetée par l’Islam comme le sont la crucifixion et lé résurrection. Le Coran fustige le christianisme pour la pratique répandue parmi ses sectes qui consiste à déifier Jésus (et Marie) et amène sa critique sous la forme d’une interrogation de Jésus par Dieu :

Et quand Dieu dit : O Jésus, fils de Marie ! As-tu dit à l’humanité : Prenez ma mère et moi comme deux dieux à côté de Dieu ? il répondit : Gloire à Toi ! Il ne me revenait pas de dire ce que je n’avais pas le droit [de dire]. Si je l’avais dit, Tu le saurais. »
Les Musulmans chérissent et vénèrent Jésus le prophète – mais, je me le demande souvent, ne nous contentons-nouspa d’hommages de pure forme à sa vie et à son héritage ? Où, par exemple, est léquivaleent islamique de Noël ? Pourquoi les Musulmans celèbrent-ils la naissance du prophète Muhammad et non celle du prophète Jésus ? « Nous aussi, à notre manière, devrions célébrer la naissance de Jésus… [parce que] il est si spécial pour nous, » déclare Mogra.

Ces dernières années, la presse britannique de droite a pris position contre les tentatives d’autorités locales « politiquement correctes » de minimiser voire même de supprimer Noël. La tentative de la ville de Birmingham de rebaptiser ses festivités annuelles « Winterval » et les illuminations avec une thématique Harry Potter appelées « Luminos » à Luton en sont des exemples connus.On a souvent le sentiment que ce genre de décisions est motivé par la crainte que des manifestations ostensibles de la foi chrétienne pourraient offenser la sensibilité des Musulmans Britanniques mais, compte tenu de l’importance de Jésus en Islam, de telles craintes sont déplacées et contre productives. Mogra, qui dirige la commission des relations interreligieuses du MCB renchérit : « Changer le nom de Noël est une idée ridicule. » Il ajoute : « La Grande Bretagne est grande quand elle célèbre les diverses fpetes religieuses de los diverses communautés religieuses. Elles devraient garder leur nom et nous devrions toutes les célébrer. »
Au milieu des tensions entre l’Occident Chrétien et l’Orient Musulman, je pense qu’insister ensemble sur Jésus pourrait aider à réduire le fossé croissant entre les deux plus grandes communautés religieuses du monde. D’autres souscrivent. « Nous ne devons pas nous disputer sur Jésus. Il est spécial aux yeux des Musulmans et des Chrétiens, » déclare Mogra. « Il est plus grand que la vie. Nous pouvons le partager »

mercredi 23 décembre 2009

Ce n'est pas une loi religieuse, c'est une loi juive!

Dans un de mes précédents posts, je vous présentais la réponse de la justice britannique à la question sur la nature raciale ou religieuse du judaïsme. Selon l'arrêt rendu par la Cour Suprême de Grande Bretagne, le judaïsme se définit comme une race dans la mesure où, pour avoir la qualité de Juif, il  faut avoir une mère juive. Je vous renvoie au post considéré pour les détails de l'affaire.
Maintenant, et c'est moins surprenant, cette notion ethno raciale du judaïsme si caractéristique du sionisme apparaît dans un débat qui agite des milieux qu'on pourrait qualifier de tâtillons.
Il existe dans l'entité sioniste une loi qui interdit aux commerces d'exposer et de vendre du pain au levain pendant Pessah (la Pâque juive je crois) jusqu'aux fêtes du printemps. 
Le problème est que cette loi n'est guère appliquée. Ainsi, "En avril 2008, le juge de Jérusalem Tamar Bar-Asher-Tsaban avait classé sans suite des procédures de l'Etat contre quatre entreprises de la capitale, dont une pizzeria et une épicerie, qui avaient vendu du hametz [pain au levain] pendant les fêtes."
Ces commerces étaient donc poursuivis par les pouvoirs publics pour infraction à une loi adoptée en 1986.
Mais pourquoi diable le juge n'a-t-il pas appliqué la loi dans ces cas précis? (son arrêt avait d'ailleurs encouragé la vente dans de nombreux autres commerces)
La ruse du juriste comme toujours: le juge avait en effet estimé que ces commerces n'avaient pas enfreint la lettre de la loi qui dispose que ces produits ne doivent pas être exposés ou vendus en public. Et comme selon le droit pénal, en public signifie "à la vue immédiate de tout le monde," ces commerces qui n'avaient pas exposé ces pains en vitrine mais à l'intérieur de leurs locaux, c'est-à-dire à la seule vue de leurs clients, n'étaient donc pas en infraction.
Le parti Shas, membre de la coalition actuellement au pouvoir, veut donc faire modifier la loi pour en faire retirer les mots "en public."
Tout cela s'inscrit bien sûr dans les débats dont sont friands les sionistes: l'entité Etat juif, Etat démocratique, Etat séculier [laïque] mais réservé aux Juifs. Il faut être un as de la dialectique pour suivre.
Sauf que l'équation se résout d'elle-même si vous considérez, comme le fait le sionisme, le judaïsme comme une race ou une ethnie ainsi que signalé au début de ce post. Et on ne saurait pas mieux dire que ce M. Avraham Michaeli, le député du Shas qui a pris cette affaire à bras le corps:

Deux agents du Mossad chez eux à l'asile d'aliénés

Décidément, les temps sont durs pour le Mossad. Après l'apprenti terroriste qui s'est fait prendre par la police comme un vulgaire voleur à la roulotte ou des manoeuvres propagandistes qui font un flop, voilà que deux agents, de sexe féminin, sont hospitalisés en psychiatrie pour décompensation psychotique.
J'aurais cru que c'était l'état normal dans l'entité sioniste: petits délires paranoïaques ou francs délires paranoïdes. Mais bon, je me suis sans doute trompé. Après tout, quand on évoque la propagande paranoïaque sioniste, avec ses appels à bombarder préventivement l'Iran, ceux qui ont le plus besoin de soins sont finalement ceux qui lui accordent crédit. Le Mossad ne fait que son boulot: exciter des tierces parties pour qu'elles se mettent sur le pied de guerre avant d'en venir à faire parler les armes.
Un des arguments d'une source proche du dossier, comme dit l'article, affirme que 1 % de décompensations psychotiques dans les rangs du Mossad serait un pourcentage normal, équivalent à celui observé dans la population générale.
Oui, sauf que pour être recruté dans ce genre de service, on doit passer une batterie de tests qui permettent généralement de repérer les candidats présentant une prédisposition. Et que statistiquement parlant, il est tout à fait remarquable d'observer deux cas de décompensation psychotique venant d'un même service pour être admis presque simultanément dans un même établissement psychiatrique (un peu comme toucher deux fois le quinté dans l'odre deux jours de suite).

Deux agents du Mossad hospitalisés en psychiatrie

Deux jeunes agents du Mossad viennent d'être hospitalisés en psychiatrie dans un hôpital du centre du pays. Des agents du Mossad leur sont assignés 24h/24h pour s'assurer que des secrets d'Etat ne seront pas divulgués en raison de l'instabilité de leur état mental.
par Nir Gontage, Yedioth Aharonoth (Sionistan) 20 décembre 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri

Un des plus importants hôpitaux psychiatriques d'israël a eu dernièrement la surprise d'accueillir une jeune patiente, agréable à regarder, dans un état psychotique er accompagnée par un garde du corps attitré, rapporte le Yedioth de dimanche.

Les médecins, qui ont demandé pourquoi cette femme était accompagnée d'un garde, ont été choqués d'apprendre qu'elle était un agent du Mossad et que le garde du corps ne lui était pas assigné pour garantir sa sécurité ou protéger sa vie, mais pour s'assurer qu'elle ne révèle aucun secret d'Etat dans son état de fragilité mentale.

Les ordres du garde du Mossad étaient clairs: "Il est interdit que les secrets de l'organisation soient divulgués à ceux qui n'ont pas le droit de les connaître." Les médecins, non habitués à la présence d'un tierce partie peandant les séances de soins, n'ont eu d'autre choix que d'acquiescer à ces exigences. En outre, le personnel soignant a dû obtenir une autorisation de sécurité avant d'avoir la permission de travailler sur ce cas peu ordinaire.

A leur grand étonnement, une autre jeune femme, accompapagnée également par un agent secret chargé de veiller à ce qu'elle ne divulgue aucun secret d'Etat, est arrivée dans l'institution peu de temps après. Les médecins ont appris qu'elle aussi était un agent du Mossad.

Des spécialistes ont affirmé samedi que la nature du travail de ces jeunes femmes était probablement la cause de leur psychose.

Le secret est essentiel dans les services de renseignements israéliens. Les méthodes de travail des agents restent mystérieuses pour la majorité des gens. Le Mossad dispose explicitement que ses agents sont "pris en charge avec des méthodes secrètes."

"Travailler sous forte pression psychologique et être exposé à des menaces réelles sur sa vie tout en se préoccupant au quotidien de la préservation de sa véritable identité
peut avoir un coût psychique qui peut se manifester par toutes sortes de désordres psychotiques," affirmait samedi le Dr Dorit Yudeshkin-Porat, psychiatre en chef de l'unité de traumatologie du Brull Community Mental Health Center de Tel Aviv.
Elle ajoutait: "Pour les personnes qui ont des prédispositions génétiques,ce type de travail peut même amener au développement d'états psychotiques. On peut dire avec certitude que travailler au Mossad place l'agent sous intense pression quotidienne."

"C'est peut-être lié à leur travail," déclare une source informée sur ces deux cas. "Statistiquement, ce pourrait être une coîncidence. Si un agent du Mossad sur 100 souffre d'un épisode psychotique, ce n'est pas différent du pourcentage de ce genre d'épisodes dans la population générale."

Les services du premier ministre ont déclaré, au nom du Mossad: "Nous ne donnons pas d'informations sur les activités de ce service."

Milton Herndon est-il le combattant noir antifasciste sur cette photo?

Voici un post qui sort de ma thématique habituelle. Quoique je trouve qu'il s'inscrit bien dans la problématique histoire - mémoire, deux termes que d'aucuns voudraient confondre.
En effet, la mémoire de la guerre civile espagnole a bien enregistré la participation, côté républicain, de troupes russes dépêchées par Staline, mais aussi de volontaires internationaux dont des personnalités connues comme André Malraux, George Orwell ou Jean-Pierre Aumont.

La présence de combattants Afroaméricains est par contre évoquée plus discrètement, au point que personnellement je n'en avais jamais entendu parler. Or, cette participation était d'autant plus intéressante qu'elle prouvait le degré de politisation dans la communauté noire des USA et qu'elle s'était exercée dans le cadre d'une brigade multiraciale commandée par un noir. Quelque chose d'invraisemblable dans les Etats Unis de l'époque.
Vous trouverez ici plus d'informations en français sur ce groupe de combat antifasciste.


La quête de l'Espagne pour identifier un soldat noir qui avait combattu le fascisme pendant la guerre civile
par Giles Tremlett, The Guardian (UK) 20 décembre 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri



Volontaire dans les Brigades Internationales qui avaient combattu pendant la guerre civile espagnole, le soldat noir non identifié sur la photo fut un des premiers Américains à mourir en combattant le fascisme.

Aujourd'hui les autorités espagnoles veulent mettre un nom sur ce visage pour pouvoir présenter cette photo au président Barack Obama lors de sa visite en Espagne l'an prochain.

La photo noir et blanc de ce volontaire Afroaméricain appartient à une extraordinaire collection de photographies de la guerre civile qui a été acquise récemment par l'Etat espagnol.
"Nous savons seulement qu'il était arrivé avec le brigade Abraham Lincoln des volontaires Américains et qu'il est mort pendant la bataille de Brunete [juillet 1937]," explique Sergi Centelles, dont le père, Agusti, a pris la photo.

Ce soldat faisait partie des un peu plus de 90 Afroaméricains qui s'étaient portés volontaires pour défendre le gouvernement républicain élu contre une insurrection militaire de droite qui déclencha une guerre civile qui dura trois annés.
L'Allemagne d'Adolf Hitler et l'Italie de Benito Mussolini envoyèrent des troupes pour soutenir l'armée rebelle du général Francisco Franco, le futur dictateur. Des volontaires de gauche et antifascistes du monde entier rejoignirent les Russes envoyés par Staline pour aider à défendre la république.
Obama a défendu le concept de "guerres justes" dans son discours de réception du prix Nobel de la paix ce mois-ci.

L'Association des Brigades Abraham Lincoln, sise à New York et la bibliothèque Tamiment de l'université de New York ont épluché leurs archives de la guerre civile pour voir s'il était possible d'identifier l'homme sur la photo, qui a probablement été prise en février 1937. Deux candidats possibles ont émergé: Milton Herndon, dont le frère Angelo avait gagné un procès retentissant devant la Cour Suprême pour "incitation à l'insurrection," et l'aviateur Paul Williams.

"Il s'agit d'une des huit ou neuf photos que mon père a prises des Américains marchant dans Barcelone," explique Sergi Centelles.

La photographie est restée cachée pendant quatre décennies après qu'Agusti Centelles, connu comme le "Robert Capa Espagnol," ait fui l'Espagne quand il apparut que les forces franquiste étaient sur le point de remporter la guerre civile en 1939.

"Mon père avait emmené ces photos avec lui dans une valise parce qu'il craignait qu'elles soient utilisées pour identifier des gens et entreprendre des représailles," déclare Sergi Centelles.
Le photographe s'était servi de la valise comme oreiller dans un camp de réfugiés en France pour éviter qu'on la lui vole. Il s'installera par la suite chez une famille française à Carcassone dans le sud de la France, mais il devra fuir à nouveau après le déclenchement de la seconde guerre mondiale et que les occupants Allemands aient appris qu'il utilisait son appareil photo pour prendre des photographies destinées à de faux passeports.

"La Gestapo le recherchait, alors il a franchi les Pyrénées pour rentrer en Espagne," déclare Sergi Centelles. "Il avait laissé sa valise derrière lui, en demandant à la famille française de ne la donner à personne d'autre qu'à lui-même.

"Elle fut transmise du grand-père, à sa mort, à son fils et, quand il mourut lui aussi, à son petit fisl."
Agusti Centelles envoyait un présent à la famille à chaque Noël, en signe qu'il était encore vivant.

L'Espagne n'a pas accordé de passeport au photographe avant 1962, année où la famille s'est rendue à Carcassonne pour vérifier que la valise s'y trouvait encore. C'est seulement en 1976, un an après le décès de Franco, qu'il osera récupérer la valise et la ramener à la maison.

Elle contenait des centaines de photos de la guerre civile, dont une de l'écrivain George Orwell avec un groupe d'autres volontaires internationaux.

Le mélange racial dans les Brigades Internationales figurait une volonté d'atteinde à un niveau d'égalité raciale jamais vu par ailleurs dans les armées occidentales des années 1930.

"Nous savons qu'il y avait un certain nombre de volontaires Afroaméricains et que beaucoup ont été maltraités de retour dans leur pays, comme si les gens pensaient qu'ils étaient communistes," explique Sergi Centelles.

"Nous avons quatre ou cinq noms de candidats plausibles, mais ce que nous voulons réellement est trouver leurs familles."

* Si vous savez qui est l'homme sur la photo, ou si vous pouvez fournir des informations qui pourraient aider à son identification, contactez SVP giles.tremlett@guardian.co.uk

mardi 22 décembre 2009

Le judaïsme, race ou religion?

Un internaute, Philippe, conclut "les juifs ne sont pas une race ce que prétendaient les partisans de l'apartheid. je vous signale d'ailleurs que les principaux blancs contre l'apartheid étaient des juifs ou, comme on dit sur ce site."
Je ne conteste pas que parmi les Blancs qui luttaient contre l'apartheid figuraient de nombreux Juifs comme Joe Slovo ou Ronnie Kasrils. Je me bornerai cependant à remarquer qu'ils n'étaient pas sionistes. Kasrils, qui se porte encore bien, n'a pas trahi ses idées anticolonialistes. A aucun moment on n'a postulé ici l'identité entre sionisme et judaïsme.

Maintenant, le judaïsme est-il une race ou une religion?

Philippe s'insurge contre cette question qui heurte effectivement une tradition française.  Les Juifs Français par exemple, avaient accueilli très favorablement la révolution française qui leur donnait la qualité de citoyens égaux en droit et en devoirs; et par la même l'occasion d'échapper à la tutelle pesante du rabbinat. Je ferai simplement remarquer que la France n'est pas le monde et qu'en Europe orientale, en Russie nommément, les juifs ont été considérés comme une nationalité au même titre que les Musulmans par exemple. C'est dans ce terreau d'Europe orientale qu'est né le sionisme politique.
Cette question du judaïsme comme race a défrayé la chronique [juive] tout récemment au Royaume Uni, ce bon vieux pays totalitaire.
De quoi retourne-t-il?
Tout simplement qu'une famille juive s'est vue refuser l'inscription de son enfant dans une école confessionnelle juive au motif que la maman était une convertie et que sa conversion n'était pas reconnue par la tendance orthodoxe [et majoritaire dans le monde juif] de cette école.
Et que cette famille a décidé de poursuivre en justice l'école en question pour infraction à la législation sur la discrimination raciale. Et que l'école a été condamnée pour avoir exclu des enfants non considérés comme ethniquement juifs du fait que leur mère n'est pas considérée comme juive (malgré une conversion!).
C'est bien le seul cas d'une religion où un acte de foi ne peut pas vous valoir la qualité d'adhérent de cette religion et est subordonné à un critère de lien de sang.
Alors à la question le judaïsme est-il une race ou une religion, la Cour Suprême britannique a répondu: il s'agit d'une "race" et les institutions juives ne sauraient donc discriminer à raison d'un motif racial, car c'est illégal. L'article oppose d'ailleurs cette pratique à celle des écoles catholiques qui demandent un certificat de baptême, ce qui ne se transmet pas par le sang.

Le judaïsme est-il une race ou une religion?
par Sholto Byrnes, The New Statesman (UK) 17 décembre 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri

Les tribunaux commencent à en décider

Selon le verdict rendu hier par la Cour Suprême de Grande Bretagne, la JFS (anciennement Jewish Free School) du nord de Londres s'est rendue coupable de discrimination illégale en refusant l'inscription d'élèves dont elle ne considérait pas les mères comme des juives "convenables." Comme je l'avais déja écrit à propos de cette affaire, la décision d'inscrire ou pas les candidats dépendait de la reconnaissance par les services du Grand Rabbin de la qualité de juive de leurs mères - ce qui signifie plus précisément, juive orthodoxe. Ne saute-til pas immédiatement aux yeux qu'il serait juste que ceux dont les mères sont des Juives progressistes, libérales ou réformistes devraient pouvoir entrer eux aussi dans cette institution réputée?

Ceux qui n'aiment pas l'idée d'écoles religieuses se sont réjoui en bloc de cette décision en partant du principe qu'ils trouvent que tout critère d'admission religieux est détestable et discriminatoire. Mais nous nous trouvons désormais dans une situation où les écoles religieuses catholiques et musulmanes pourraient avoir une plus grande latitude pour déterminer l'éligibilité d'un élève que n'en disposera la JFS à l'avenir. Personne ne s'attend, par exemple, à ce que des écoles catholiques donnent la même priorité à des enfants d'Anglicans pratiquants. Mais la décision du tribunalsemble à coup sûr contraindre la JFS - une école orthodoxe - à âtre plus ouverte à d'autres branches du judaïsme.

Ce qui complique encore les choses est que le dossier a été plaidé sur la base de la discrimination ethnique, pas religieuse (raison pour laquelle je ne prends pas au sérieux la suggestion d'Ed Ball pour qui cette décision pourrait menacer les critères d'admission de toutes les écoles confessionnelles, conclusion alarmante à laquelle avait abouti le Daily Telegraph en conclusion de son article sur cette décision). La JFS, selon les attendus de la décision, a exclu des enfants qu'elle ne considérait pas ethniquement Juifs parce que, aux termes de la loi halachique, cette qualité n'est reconnue qu'à ceux qui ont une mère juive.

Comme le New York Times le rapporte, dans un article bien moins hystérique:

"Une chose est claire au sujet du critère matrilinéaire; c'est un critère d'origine ethnique," a affirmé Lord Phillips, président du tribunal, dans son arrêt rendu à la majorité des juges. Selon la loi, "Par définition, la discrimination basée sur ce critère est une discrimanation sur un principe racial."

Le Service de l'Education Catholique a déja riposté à la décision du tribunal en disant:

Ce qui constitue l'appartenance à une foi ou à une dénomination religieuse devrait être une matière à laisser à la détermination de cette confession. Que toute autre autorité envisage de le faire à la place du groupe religieux, ou qu'un corps extérieur à l'organisation religieuse affirme la prééminence de sa décision relative à l'appartenance religieuse est un état de fait triste et de nature à discréditer. 

Mais il ajoute aussi: "Il importe, tout en signalant notre sympathie avec nos frères et soeurs Juifs, de rappeler que ce jugement ne devrait pas avoir d'impact sur les écoles catholiques. Parce que la définition du catholique repose clairement sur le baptême et non sur un quelconque aspect ethnique ou autre."

Notes ces quelques derniers mots, "aspect ethnique ou autre." L'argument selon lequel les Juifs constituent un groupe ethnique aux termes du race relations Act de 1976 et du Public Order Act de 1986 a été un facteur important dans un procès à Leeds cette année où deux hommes ont été condamnés d'incitation à la haine raciale contre les Juifs (je dois ajouter que si la nature antisémite des matériaux qu'ils ont publié ne fait pas de doute, ils font appel de leurs condamnations sur d'autres bases).

Témoin appelé en qualité d'expert pour trancher cette affaire, le professeur Dan Coh-Sherbok, est un homme d'esprit libéral, un universitaire distingué et rabbin d'une synagogue réformée. Il n'est pas dans sa nature de pratiquer la discrimination contre quiconque, et encore moins d'agir d'une manière contraire à la préservation et à la bonne santé de la communauté juive. Il me semble néanmoins que si ce cas devait faire jurisprudence, laissant entendre que la judéité devrait être considérée comme une question d'ethnicité, le simple fait d'avoir des écoles juives pourrait poser problème.

Le New york Times cite aussi David Lightman, un ancien élève de la JFS dont la famille a été affectée par la politique de recrutement de l'école. "'Dieu peut arranger ça', a déclaré Lightman. 'C'est un grand garçon; il est dans les parages depuis longtemps. Il peur décider qui est Juif et qui ne l'est pas.' "on peut bien essayer d'être d'accord avec lui, il n'empêche qye la décision de la Cour Suprême signifie que ce n'est plus seulement l'affaire de Dieu ou du Grand Rabbin. La loi aussi a désormais son mot à dire sur cette question, -- et c'est quelque chose dont toutes les personnes concernées devraient en fin de compte se mordre les doigts.

lundi 21 décembre 2009

Infiltration de l'Iran dans le delta: Mississippi burning!

On parle encore de médecine iranienne dans la presse anglo-saxonne en ce moment. Cette fois, il s’agit d’une expérience de coopération entre des acteurs de santé publique du Delta du Mississippi et le ministère iranien de la santé. On n'évitera pas le fameux parallèle nazisme-régime iranien, même si c'est pour la bonne cause. Après tout c'est le Times de Londres qui publie cette info...


Cette coopération peut justement paraître incongrue en cette époque de tension entre le gouvernement iranien et celui des Etats-Unis, dûment aiguillonnés par le régime sioniste ; elle peut notamment donner à penser sur la volonté profonde des Etats Unis d’entrer en guerre contre l’Iran.
Cet article montre par ailleurs à quel point le système de santé des USA est mal en point malgré des dépenses par habitant nettement supérieures à ce qu’on observe dans d’autres pays développés. Nous avons, comme il est dit dans le corps de l’article, des situations sanitaires voisines de celles de pays parmi les moins avancés du tiers monde. Ceci à côté de structures de soins souvent parmi les meilleures du monde, à la pointe du progrès pour le traitement de nombreuses pathologies.
C’est que le problème n’est ni technique, ni un problème de moyens mais politique et correspond à des choix de société comme le montrent les débats vigoureux sur la réforme prônée par M. Obama et combattue pied à pied par les tenants de l’assurance individuelle privée opposée à la sécurité sociale présentée comme une innovation socialisante voire communiste. De gros intérêts financiers sont bien entendu en jeu comme souvent dans les questions hautement politiques.
D’une certaine manière, ce n’est pas un hasard si la Mississippi va peut-être résoudre ses problèmes de santé publique en s’inspirant d’un pays en voie de développement. Parce que ce n’est pas un hasard non plus, si c’est dans le pays qui prétend imposer son ordre aux pays plus faibles qu’on trouve ces disparités scandaleuses de niveau de vie et d’accès aux soins.
En effet, pour comprendre la politique extérieure d’un Etat, il suffit bien souvent d’observer quelle est sa politique intérieure ; celle ci reflète nécessairement la celle là. On ne verra jamais ceux qui mènent chez eux des politiques qui aiguisent les inégalités, marginalisent les plus faibles se faire les champions de l’égalité et de la solidarité dans le monde.


Avec un projet avant-gardiste, une des communautés les plus pauvres d'Amérique se tourne vers le Moyen Orient pour essayer de résoudre la crise
par Christina Lamb, The Times (UK) 20 décembre 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri

Alors que Mary Pryor se traine sur le côté d'une route du Mississipip pour récupérer des canettes usagées qu'elle revendra pour quelques cents, sa respiration devient haletante à cause d'une malformation cardiaque congénitale. La même maladie avait causé la mort de son père en début d'année.

Le dernier endroit au monde où elle irait chercher de l'aide est l'Iran, un pays généralement perçu comme ennemi en Amérique. Les Etats Unis et l'Iran n'ont pas de relations diplomatiques depuis trente ans et les deux gouvernements échangent quotidiennement des insultes à propos du programme nucléaire iranien. La semaine dernière, l'Iran a inculpé trois randonneurs Américains pour espionnage après qu'ils se soient apparemment égarés du côté iranien de la frontière [avec l'Irak].

Mais au moment où le Congrès débat avec acrimonie de la réforme du système de santé, c'est vers l'Iran qu'une des communautés les plus pauvres d'Amérique se tourne pour essayer de résoudre la crise de son propre système de santé.

Un médecin Etatsunien et un consultant en développement ont visité l'Iran en mai pour étudier un système de soins primaires qui a réduit la mortalité infantile de plus des deux tiers depuis la révolution islamique de 1979.

Puis, en octobre, cinq médecins Iraniens de premier plan, dont un cadre supérieur du ministère de la santé à Téhéran, ont été amenés discrètement dans le Mississippi pour donner des conseils sur la manière de mettre en place ce système sur place.

Le delta du Mississippi présente les plus mauvaises statistiques sanitaires du pays, avec des taux de mortalité infantile chez les non blancs qui se situent au niveau du tiers monde.

"Il est temps d'envisager un nouveau modèle," explique le Dr Aaron Shirley, une des principales militantes pour l'évolution du système de santé dans l'Etat.
"Il y a quarante ans, quand j'étais médecin résident à l'hôpital de Jackson, je prenais en charge l'admission de bébés malades et j'étais étonnée par tous ces enfants venant du delta avec des diarrhées, des méningites, des pneumonies.

"Après des années de recherche médicale et la dépense de millions de dollars, rien n'a vraiment changé."

Alors que la Chambre des Représentants et le Sénat évaluent le coût des réformes du système de santé de Barack Obama, Shirley souligne que de bons soins primaires évitent aux gens de se retrouver en premier lieu à l'hôpital.

Par ailleurs, le besoin de réforme n'est nulle part aussi aigu que dans le Mississipi. Cet Etat de sud a les plus forts taux d'obésité infantile, d'hypertension et de grossesses juvéniles des USA. Plus de 20 % des gens n'ont pas d'assurance santé.

Baptist Town, ou vit Pryor, est un cas typique. Dans cette banlieue délabrée de Greenwood, l'effondrement de l'industrie du coton a provoqué un chômage de masse. Ici, les magasins sont un mont de piété, le salon de beauté Juanita, un prêteur pour libertés sous caution et un bureau qui propose des "prêts d'avances sur salaires."

Le fils de Pryor, Kenneth, ainsi que sa belle fille Lizzie qui vit avec elle, sont tous deux sans emploi et leur fille unique est morte de sa maladie cardiaque à l'âge de 26 ans. En l'absence de centre local de soins ou de transport, ils vont au service d'urgences de l'hôpital s'ils ont besoin d'un médecin.

L'idée de chercher des solutions en Iran est venue quand James Miller, un consultant établi dans le Mississippi, a été appelé pour conseiller un hôpital rural en difficulté financière. Il était choqué de constater que l'Etat avait le troisième niveau de dépenses de santé par tête mais arrivait bon dernier en termes de résultats.

Miller, directeur général de l'Oxford International Development Group, s'est souvenu d'une conférence en Europe où des officiels Iraniens avaient expliqué comment leur pays avait révolutionné son système de soins.

Confronté à des difficultés financières et à un manque de médecins formés au début de la guerre Irak-Iran de 1980, le nouveau gouvernement avait lancé un système basé sur des "maisons de santé" de la communauté, chacune d'entre elles s'adressant à environ 1500 personnes.

Des habitants avaient été formés pour constituer un personnel de soins nommé behvarz; ces derniers de déplacent dans leur secteur, donnent des conseils en matière de nutrition, d'hygiène et de contraception et pratiquent aussi des contrôles de tension artérielle ainsi que de pathologies comme le diabète.

Ce fut un succès si retentissant, réduisant la mortalité infantile de 69 % et la mortalité maternelle en zones rurales de 30 pour 100 000 naissances à 30. Il existe plus de 17 000 maisons de santé en Iran qui couvrent plus de 90 % de sa population rurale de 23 millions de personnes.

Miller a contacté Shirley qui est considérée comme une pionnière de la médecine "communautaire" dans le Mississippi et qui venait de transformer un centre commercial abandonné de Jackson en "centre médical" pour les pauvres.
"J'ai pensé que si les Iraniens avaient pu le faire avec une fraction des ressources dont nous disposons, alors pourquoi ne le pourrions-nous pas? avait dit Shirley.

Un médecin Iranien les a aidés à entrer en contact avec l'université de Chiraz qui gère plus de 1 000 maisons de santé et forme des personnels de santé.

Shirley et Miller se sont rendus en Iran en mai et ont été étonnés d'être accueillis à bras ouverts. Quand ils allaient dans des villages reculés pour visiter les maisons de santé, les Iraniens n'étaient pas moins étonnés.

Ils nous disaient que c'était un miracle," dit Miller. "Non seulement des Américains venaient ici, mais ils venaient aussi apprendre de nous au lieu de nous dire quoi faire."
Un villageois s'était exclamé; "Nous avons toujours su que la pluie tombait mais jamais que la pluie pouvait tomber vers le haut."

Ils ont signé un accord avec l'université de Chiraz pour constituer le projet de santé rurale du Mississippi et de la République Islamique d'Iran et ont sollicité du Département US du Trésor une autorisation spéciale pour les "transactions avec l'Iran."

La prochaine étape consistera à convaincre les communautés du Mississippi. Ils ont commencé avec Greenwood où Shirley était déjà en discussions pour l'installation d'un centre local de soins.

Les responsables communautaires ont été choqués quand il a conseillé de prendre l'Iran comme modèle. "Pour être honnête, je n'étais pas emballé par l'idée de copier l'Iran," explique Larry Griggs, chef de la brigade locale de pompiers. "Ce n'est pas exactement un des pays qu'on apprécie vraiment aux USA."

Ils ont dû aussi surmonter l'héritage de méfiance entre les noirs du sud des Etats unis et les responsables de la santé publique suite à une série de scandales relatifs à des expérimentations médicales. Le cas le mieux connu est l'expérience Tuskegee entre 1932 et 1972 dans laquelle 399 noirs, des fermiers pauvres et illettrés souffrant de la syphilis avaient été laissés sans soins alors que de la pénicilline était disponible. Plus de cent avaient péri.

Pour vendre l'idée iranienne, Miller l'a présenté comme "un modèle de système de santé du type Coccinelle," mettant en avant que la voiture populaire de Volkswagen avait été conçue par le régime nazi pour montrer que "de bonnes choses pouvaient venir d'un endroit pas très populaire dans le monde d'aujourd'hui."

Parmi les experts Iraniens venus dans le Mississippi, se trouvent deux des architectes du programme, le Dr Hossein Malekafzali, un ancien ministre qui enseigne la santé publique à l'université de Téhéran, et le Dr Kamal Shadpour, coordonnateur de cette initiative au ministère de la santé.

La ville de Greenwood a été convaincue et a loué un hall d'exposition de voitures désaffecté contre un loyer de 1 dollar par mois pour la première maison de santé du Mississippi qui doit ouvrir ses portes le mois prochain. Quinze agglomérations du delta ont manifesté leur intérêt et la faculté de santé publique de Harvard supervisera le projet.

Paula Gutlove, sous directrice de l'Institute for Resource and Security Studies, un think tank US, affirme que le recours à un modèle iranien a eu une valeur de choc positif. "La nature exotique du travail avec l'Iran la rend intrigante aux yeux des sponsors et financiers potentiels," dit-elle.

Les premiers candidats du delta du Mississippi devraient être formés en tant qu’auxiliaires de santé en Iran au printemps. Si ça marche, Shirley espère étendre le programme au reste des USA. « Exactement comme le Mississippi était le ground zero du mouvement des droits civiques, il peut aussi l’être pour la santé, » dit-elle.
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La connexion avec l’Iran pose néanmoins un problème. Sachant que de nombreux Américains pourraient être scandalisés, ils n’ont pas parlé du projet. Même le gouverneur du Mississippi n’est pas au courant. « Nous avons délibérément travaillé sous le seuil de détection du radar, » explique Shirley.

Ce programme entre en résonance avec la politique Obama d’engagement et avec son soutien à la dite « diplomatie intelligente » qui se sert des liens entre chercheurs comme moyen de briser les barrières entre pays.
Après son discours du Caire en juin dernier à destination du monde islamique, le président a nommé trois émissaires scientifiques qui se rendront au Moyen Orient le mois prochain.
 « Les Iraniens sont un peuple fier avec 5 000 ans d’histoire et une immense contribution à la science et à la médecine, » a déclaré un officiel du Département d’Etat.

 « Un projet comme celui du Mississippi a une puissance incroyable et il fait appel à cette façon de voir l’histoire de l’Iran. C’est une excellente façon de laisser la porte ouverte entre les deux pays. »

Gutlove souligne que des rencontres similaires entre des scientifiques Américains et Soviétiques dans les années 1980 avaient contribué à ouvrir la voie à la fin de la guerre froide. « Ce que nous avions fait dans les années 1980 avait créé des liens durables réduisant le fossé, » dit-elle.

 « C’est un projet gagnant-gagnant, » explique Shirley. « Non seulement nous avons finalement une méthode pour traiter les inégalités au Mississippi, mais nous construisons aussi des liens entre peuples. »

Le chemin à parcourir risque d’être long. Téhéran a refusé de coopérer et de garantir l’accès à son programme nucléaire et, dans un acte de pure provocation, a testé la semaine dernière un missile capable d’atteindre Israël et l’Europe.