dimanche 31 août 2014

Formation militaire britannique pour les miliciens de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL)!

Cet article est une dépêche de l'agence ANI, une des deux grandes agences indiennes de presse avec PTI,
La dépêche résume en fait un article du Daily Star, un tabloïd anglais, Danl'article de ce tabloïd on peut aussi lire l'avis d'une source militaire britannique qui explique que compte tenu du fait qu'on estime à 600 le nombre de Britanniques enrôlés dans l'Etat Islamique en Irak et au Levant, on ne doit pas s'étonner si un ou deux ont eu une expérience militaire dans l'armée de Sa majesté.

Pourtant on a du mal à s'imaginer un ou deux anciens soldats britanniques former à leurs méthodes des bataillons entiers d'une milice dont l'effectif compte plusieurs milliers de combattants. Or on nous parle de miliciens recevant une formation typiquement britannique d'un bon niveau...

Ces formateurs originaires de Grande Bretagne sont donc sans doute plus nombreux et on voit mal l'armée britannique avoir accueilli dans ses rangs autant de soldats qui se transformeraient par la suite en « djihadistes » .

L'hypothèse la plus plausible est que nous sommes là devant des mercenaires, une profession en plein essor depuis le début du 21ème siècle comme on a pu le voir en Afghanistan mais aussi en Irak où des sociétés privées ont prêté main forte aux troupes d'occupation étrangères.

La question qui me vient est : qui les paye et pourquoi?

MI6, CIA : des anciens membres de l'armée britannique entraînent maintenant les militants de l'Etat Islamique en Syrie et en Irak.

DNA News (Inde) 31 août 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri

ANI -Un article a révélé que le MI6, services secrets britanniques, et la Central Intelligence Agency (CIA) américaine ont intercepté des conversations sur téléphones mobiles et des e-mails qui montrent que plusieurs anciens membres de l'armée britannique ont rejoint les rangs de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Selon une source militaire, des agents proches de l'EIIL ont aussi révélé que des personnes avec des accents anglais et un passé militaire entraînent maintenant les membres de l'organisation terroriste en Irak et en Syrie, a rapporté le Daily Star. Ils ont peut être servi dans l'armée régulière britannique ou dans la Territorial Army (réserve formée de volontaires).

La Territorial Army britannique avait été déployée en Irak en 2004
La Territorial Army britannique avait été déployée en Irak en 2004
Ces anciens personnels de l'armée utilisent les mêmes exercices et les mêmes techniques que ceux en vigueur dans l'armée britannique. La source affirme que les recrues qui rejoignent l'EIIL reçoivent une formation militaire d'un niveau « assez bon » avant d'être autorisées à participer aux combats. On ne leur apprend pas seulement à combattre mais aussi à économiser les munitions, à tirer à bon escient, à organiser des embuscades et entreprendre des opérations de jour comme de nuit. Ceux qui excellent dans le maniement des armes sont aussi formés à l'utilisation de fusils de précision et d'autres armes à longue portée.

Près de 6000 ressortissants britanniques ont rejoint l'organisation jusqu'à présent, indique la source.
Entretemps, le premier ministre David Cameron a reconnu que l'EIIL était différent de tout ce que la Grande Bretagne avait connu auparavant. Vendredi, il a également qualifié le niveau de la menace de « grave ».

mardi 26 août 2014

Quoi, Hitler n'a pas fini le boulot? T'as pas honte Salomon de dire ça?

Très récemment, plusieurs centaines de survivants et de descendants de survivants des camps de concentration de la seconde guerre mondiale ont acheté un espace d'écriture dans un grand journal américain pour faire part de leur condamnation des crimes commis par le régime sioniste à Gaza et pour appeler au boycott de l'entité sioniste .

Cet appel est passé relativement inaperçu en France (on ne se demandera pas pourquoi) mais a eu un écho significatif aux Etats Unis et auprès des communautés juives dans le monde, entité sioniste comprise.

En témoigne la réaction furieuse d'internautes « juifs » dont le webzine +972 nous livre quelques exemples,

On observera que ces réactions renvoient à un certain nombre de caractéristiques de la déportation des Juifs pendant la seconde guerre mondiale qui sont régulièrement occultées dans le discours destiné au grand public.

On peut relever par exemple la référence d'Itzik Levy aux « kapos «  qui étaient les auxiliaires juifs des gardiens de prison allemands, sans qui ces derniers n'auraient jamais pu gérer ces immenses structures pénitentiaires. Il va sans dire que les « kapos » n'étaient pas toujours tendres, tant s'en faut, avec les détenus.
Brassard de kapo
Brassard de kapo
De son côté Yafa Ashraf nous rappelle la traditionnelle hostilité entre les Juifs ashkénazes et les autres qu'on regroupe généralement sous le vocable « séfarades » là où on devrait distinguer séfarades (espagnols) et mizrahim (orientaux).

Asher Salomon qui nous dit de le Fuhrer n'a pas fini le boulot est finalement d'accord avec Meir Dahan : pour eux ces Juifs (ou pseudo juifs) auraient dû tous périr dans les camps. Ces ont en effet des traîtres « gauchistes » ou « collaborateurs » du nazisme.

C'est pour ça qu'ils vivent à l'étranger, écrit Itzik Levy.

Une remarque qui n'est pas sans rappeler la démarche des sionistes à l'égard des Juifs parqués dans les camps de concentration dont la libération ne leur importait que'à la condition que ces Juifs partent ensuite renforcer le peuplement juif de la Palestine.

Ce choix était énoncé clairement dès 1938 par David Ben Gourion, celui qu'on présente généralement comme le « père fondateur » de l'entité sioniste :
« Si je savais qu’il était possible de sauver tous les enfants d’Allemagne en les installant en Angleterre, ou juste la moitié en les installant en Eretz Israel, je choisirai cette deuxième solution. Car nous devons prendre en compte non seulement la vie de ces enfants, mais aussi l’histoire tout entière du peuple juif [33] Ibid., pp. 38-39. [33] ».

Sur Facebook, des Israéliens souhaitent la mort à dees survvants de l'holocauste qui sont contre [l'opération] Bordure de Protection

par Ami Kaufman, +972 (Palestine occupée) 25 août 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri

Non, ce n'est pas The Onion [équivalent américain du Gorafi].

Il y a quelques jours, quelques 300 survivants de l'holocauste [survivants et descendants de survivants en réalité) ont placé un encart payant dans le New York Times pour condamner le massacre à Gaza. Mon collègue de Local Call, John Brown, a sélectionné quelques réactions postées sur Facebook par des Israéliens en réponse à cet encart.

J'ai fait quelques traductions [de l'hébreu] des morceaux choisis par John :

David Cohen: Ce ne sont pas des survivants de l'holocauste, ce sont probablement des collaborateurs avec les Nazis.

Shmulik Halphon: Il est prié de retourné à Auschwitz.

Itzik Levy: Ce sont des survivants qui étaient des kapos [auxiliaires juifs des Allemands dans les camps de concentration]. Des traitres gauchistes. C'est pour ça qu'ils vivent à l'étranger et pas dans l'Etat juif.

Vitali Guttman: Suffit, ils devraient déjà être morts. Ils nont survécu à l'holocauste seulement pour faire un autre holocauste à Israël dans l'opinion publique ?

Meir Dahan: Pas étonnant si Hitler a assassiné 6 millions de Juifs à cause de gens comme vous , vous n'êtes même pas juifs, vous êtes dégoûtants, une honte pour l'humanité et vos rejetons sont comme vous, des ordures.

Asher Solomon: C'est une honte, Hitler n'a pas fini le boulot.

Katy Morali: Des survivants de l'holocauste qui pensent ainsi sont priés d'aller mourir dans les chambres à gaz.

Yafa Ashraf: Nullards d'Ashkénazes, c'est vous les Nazis.

john

+972 est sur Facebook

lundi 25 août 2014

L'Etat Islamique en Irak et au Levant fruit d'une erreur stratégique des Etats Unis?

Intéressant cet article qui attire l'attention sur les liens entre les organisations "djihadistes" qui font beaucoup parler d'elles en ce moment, notamment en Irak, et les appareils politico-militaires des principales puissances occidentales, c'est-à-dire les Etats Unis, la Grande Bretagne et bien sûr la France (la France UMP comme la France PS faut-il préciser).
L'auteur de l'article, une universitaire, pense que les accointances entre le gouvernement  des Etats Unis et les organisations comme le Front al Nosra sont des erreurs qui viennent répéter d'autres erreurs du même type commises en Libye et en Afghanistan.
Je ne sais pas vous, mais je ne crois pas qu'on se trouve présentement devant des "erreurs" stratégiques parce que je vois mal des officiers du Pentagone répéter en un laps de temps très court des erreurs dont les militaires américains sur le terrain ont eu à payer le prix pour des gains stratégiques finalement minimes (la dislocation de l'URSS ne s'est effectivement pas jouée en Afghanistan mais sur le terrain économique et la rébellion des républiques d'Europe orientale, Pologne en tête).
Si ces prétendues erreurs sont répétées, c'est qu'elles satisfont à une démarche autre que celle qui est affichée par le gouvernement des Etats Unis. Et cette démarche est celle des néoconservateurs dont Robert Parry a montré la persistance de l'influence dans l'administration Obama.
Ces néoconservateurs, qui peuvent être Démocrates ou Républicains, sont avant tout motivés par ce qu'ils jugent être l'intérêt de l'entité sioniste. Pour eux, cet intérêt réside avant tout dans l'affaiblissement des dernières structures ou régimes politiques qui représentent un obstacle à la domination sioniste dans la région.
Les structures et régimes dont nous parlons ici sont le Hezbollah libanais, la Syrie baathiste et la république islamique d'Iran.
C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre la situation en Irak dont le gouvernement de Nouri al-Maliki était un allié très proche du régime iranien, la démission de ce dernier ayant ne l'oublions pas été posée comme préalable à toute assistance par les autorités américaines. Dans l'hypothèse de la confirmation d'un dégel entre Washington et Téhéran, l'Etat Islamique en Irak et au Levant est l'instrument qui pourrait permettre d'annuler en partie le gain stratégique de l'Iran en sortant l'Irak de sa sphère d'influence.

Les terroristes qui nous combattent en ce moment ? Nous venons juste de finir de les entraîner.

Non, l'ennemi de notre ennemi n'est pas notre ami.
par Souad Mekhennet, The Washington Post (USA) 18 août 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
Souad Mekhennet
      Souad Mekhennet
Souad Mekhennet, co-auteure de “The Eternal Nazi,” est professeur auxiliaire à Harvard, John Hopkins et au Geneva Centre for Security policy.
Au cours des dernières années, le président Obama, ses amis européens, et même certains alliés du Moyen-Orient, ont soutenu des «groupes rebelles» en Libye et en Syrie. Certains de ces groupes ont reçu une formation, un soutien financier et militaire pour renverser Mouammar Kadhafi et combattre Bachar al Assad. C'est une stratégie qui suit le vieil adage, "L'ennemi de mon ennemi est mon ami», et elle a été l'approche des Etats Unis et de leurs alliés depuis des décennies quand il fallait décider de soutenir des organisations et des mouvements d'opposition.
Le problème est qu'elle n'est pas fiable du tout – et souvent pire que d'autres stratégies. Chaque année on voit de nouveaux cas de retour de flamme avec cette approche. L'échec le plus flagrant et le plus connu est celui de l'Afghanistan où certaines des organisations entraînées (et équipées) pour combattre l'armée soviétique sont par la suite devenues résolument hostiles à l'Occident. Dans cet environnement, al Qaïda avait prospéré et établi les camps où les auteurs des attentats du 11 septembre avaient été préparés. Pourtant, au lieu de tirer des leçons de leurs erreurs, les Etats Unis persistent à les répéter.
Washington et ses alliés ont aidé des organisations dont les membres avaient dès le départ des idées anti-américaines ou anti-occidentales ou qui avaient été attirés par ces idéees dans le temps du combat. Selon des entretiens réalisés avec des membres d'organisations militantes, comme l'Etat Islamique en Irak et le Front al Nosra en Syrie (qui est affilié à al Qaïda), c'est exactement ce qui s'est passé avec certains des combattants en Libye et même avec des factions de l'Armée Syrienne Libre (ASL).
"Dans l'Est de la Syrie, il n'y a plus d'Armée Syrienne Libre. Tous ceux qui étaient dans l'Armée Syrienne Libre [dans cette région] ont rejoint l'État islamique ", dit Abu Yusaf, un haut cadre militaire de l'Etat islamique, qui a fait l'objet d'un article d'Anthony Faiola la semaine dernière dans le Washington Post.
L'Etat Islamique est jusqu'à présent celui qui a le mieux réussi, contrôlant les principaux champs pétroliers et gaziers en Syrie. Il a aussi amassé beaucoup d'argent, d'or (pris dans les banques des zones sous son contrôle) et d'armes au cours de ses combats contre les armées syrienne et irakienne ; « Quand l'armée irakienne a fui Mossoul et d'autres zones, elle a laissé derrière elle le bon matériel que les Américains lui avaient donné, » explique Abu Yusaf.
« De l'Etat Islamique à l'armée du Mahdi, on voit des organisations qui ne sont à la base pas de nos amies mais qui montent en puissance parce que nous avons mal géré les situations, » affirme un haut responsable américain des services de sécurité qui s'est exprimé sous condition d'anonymat.
Certains officiels de services de renseignements arabes et européens ont aussi expprimé leurs inquiétudes et leur frustration à propose de ce qu'ils qualifient d'erreurs commises par les Etats Unis dans la gestion des soulèvements dans les Etats arabes. « Nous avons été tr-s vite informés de l'utilisation par des organisations extrémistes du vide laissé par le Printemps arabe, et du fait que cerains de ceux que les Etats Unis et leurs alliés avaient entraînés pour combattre pour la 'démocratie' en Libye et en Syrie avaient un agenda djihadiste - - et avaient déjà rejoint ou rejoindraient par la suite le Front al Nosra ou l'Etat Islamique, » déclarait un haut responsable arabe du renseignement dans une récente interview. Il affirmait que ses homologues américains lui disaient souvent des choses comme, « Nous savons que vous avez raison, mais notre président et ses conseillers à Washington n'y croient pas. » Ces organisations, disent des officiels de services de sécurité occidentaux, sont des menaces non seulement pour le Moyen Orient mais aussi pour les Etats Unis et l'Europe, où ils ont des membres et des sympathisants.
Les dires des officiels ont été corroborés par des membres de l'Etat Islamique au Moyen Orient et hors du Moyen Orient, dont par Abu Yusaf, le responsable militaire. Dans plusieurs entretiens conduits ces deux derniers mois, ils ont décrit comment l'insécurité pendant le Printemps Arabe les a aidés à recruter, à se regrouper et à utiliser la stratégie occidentale –consistant à soutenir et à entraîner des organisations qui combattent les dictateurs – dans leur propre intérêt. « Il y avait [aussi]... quelques Britanniques et Américains qui nous entraînaient pendant le Printemps Arabe en Libye, » dit un homme qui se désigne lui-même sous le nom d'Abu Saleh et qui n'a accepté d'être interviewé qu'à condition que son identité reste secrète.
Abu Saleh, originaire d'une ville près de Benghazi, affirme que lui et un groupe d'autres Libyens ont reçu un entraînement et un soutien de la part des armées et des services secrets de la France, de la Grande Bretagne et des Etats Unis – avant de rejoindre le Front al Nosra ou l'Etat Islamique. Des sources militaires arabes et occidentales interrogées pour cet article ont confirmé les dires d'Abu Saleh sur « l'entraînement » et « l'équipement » fournis aux rebelles en Libye pendant les combats contre le régime de Kadhafi.
Abu Saleh a quitté la Libye en 2012 pour la Turquie et s'est ensuite rendu en Syrie. « D'abord, j'ai combattu dans les rangs de ce qu'on appelle 'Armée Syrienne Libre' mais je suis ensuite passé avec al Nosra. Et j'ai déjà pris la décision de rejoindre l'Etat Islamique quand mes blessures seront guéries, » déclare cet homme de 28 ans depuis un hôpital en Turquie où il reçoit des soins médicaux. Il a été blessé au cours d'une bataille avec l'armée syrienne, dit-il, et a été amené en Turquie sous de faux papiers. « Certains des Syriens qu'ils [les Occidentaux] ont entraîné ont rejoint l'Etat Islamique, d'autres le Front al Nosra, » dit-il en souriant. Il ajoute, « Quelques fois, je plaisante à la cantonade en disant que je suis un combattant fabriqué par l'Amérique. »
Pendant longtemps, des Etats arabes et occidentaux ont soutenu l'Armée Syrienne Libre non seulement avec de la formation mais aussi avec des armes et d'autres matériels. Le commandant de l'Etat Islamique, Abu Yusaf, ajoute que les membres de l'Armée Syrienne Libre qui avaient reçu un entraînement – par des officiers d'armées arabes, des armées turque et américaine dans une base américaine dans le sud de la Turquie – ont maintenant rejoint l'Etat Islamique. « Maintenant, beaucoup des membres de l'ASL que l'Occident avait entraînés rejoignent nos rangs, » dit-il en souriant.
Ces militants se préparent pour le moment où les gouvernements occidentaux agiront. « Nous savons que les Etats Unis s'en prendront à l'Etat Islamique à un moment donné, et nous y sommes prêts. Mais ils ne devraient pas sous-estimer la réponse qu'ils recevront, » déclare un sympathisant de l'Etat Islamique en Europe qui se présente sous le nom d'Abu Farouk. Il ajoute que le « soutien inconditionnel » des Etats Unis pour le gouvernement du premier ministre sortant Nouri al Maliki qui, dit-il, a opprimé les Irakiens sunnites, et les « cajoleries » de l'Amérique à l'égard de l'Iran, qui est majoritairement chiite, ont fait de l'Etat Islamique une alternative plus attractive pour certains sunnites mécontents de ce deux poids deux mesures.
« Grâce au Printemps Arabe et à l'Occident qui combat tous ces dirigeants pour nous, nous avons eu assez de temps pour nous développer et recruter au Moyen Orient, en Europe et aux Etats Unis, » déclare Abu Farouk. Il sourit et observée une pause de quelques secondes. « En fait, nous devrions dire, merci M. le président. »

vendredi 1 août 2014

La veuve d'un savant iranien assassiné par le Mossad parle

Même si l'actualité et nos cœurs restent du côté de Gaza, cet article porte sur un sujet moins brûlant mais qui a en définitive à voir avec la Palestine, comme beaucoup de choses qui se passent dans le monde arabe et plus largement dans le monde musulman.

Je ne publierai normalement plus rien avant fin août parce que je pars à l'étranger et que je n'aurai certainement pas la possibilité matérielle de bloguer.

Un article original, et même intéressant, qui donne la parole à l'épouse d'un des savants iraniens assassinés par les services secrets sionistes pour essayer de mettre en difficulté le programme nucléaire iranien et éventuellement décourager ceux qui collaborent à ce programme.

On regrettera cependant que l'auteur du papier parle de représailles iraniennes qui se seraient par exemple exercées en Inde contre un diplomate sioniste. Des représailles qui n'avaient fait que des blessés légers et tué personne.

La lgique commande pourtant à l'Iran de s'abstenir de faire des coups tordus dans un pays comme l'Inde qui est pour lui un partenaire absolument stratégique. Et l'accession récente au pouvoir à New Delhi du BJP, conservateur et nationaliste hindou, ne change rien à cette donnée parce que vu depuis Mumbai ou Delhi, l'Iran est aussi perçu comme un partenaire essentiel : rien moins que son accès aux marchés et aux ressources de l'Asie centrale ! Sans parler de l'intérêt du marché iranien lui-même.

Guerre secrèrt contre les savants atomistes iraniens : une veuve se souvient

L'épouse du premier scientifique à avoir été assassiné parle des craintes de plus en plus fortes de son mari vis-à-vis d'une nasse qui se refermait sur lui - et de sa rencontre peu avant son exécution avec le meurtrier formé par les Israéliens.
par Scott Peterson, Christian Science Monitor (USA) 17 juillet 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri

Tout semblait normal le matin de l'assassinat.
Le savant iranien Masoud Ali Mohammadi et son épouse s'était réveilles un peu avant l’aube et avaient prié ensemble. Puis elle avait préparé le petit déjeune tandis qu'il faisait la liste de ce qu'il avait à faire dans la journée.
« C'était quelqu'un de très minutieux et il voulait toujours que tout aille comme sur des roulettes, » se rappelle Mansoureh Karami à propos de son mari.
Mansoureh Karami
Mansoureh Karami
Ce matin là, M. Ali Mohammadi – un homme à la chevelure dégarnie, à la moustache épaisse, les yeux rapprochés et une dizaine de publications universitaires à son actif – avait dit au revoir trois fois à son épouse : quand elle lui avait remis son panier repas, quand il avait lacé ses souliers, et quand il étai sorti de sa voiture pour fermer le portail de la maison derrière lui . [voyez la photo et comparez avec la description du journaliste!]

C'est alors que l'explosion se produisit.

Une bombe actionnée à distance fixée à une motocyclette non loin tuait ce physicien spécialiste des particules d'une volée de billes métalliques, donnant à l'Iran son premier « martyr du nucléaire » et envoyant une onde de choc dans toute la communauté scientifique et nucléaire iranienne.
Masoud Ali Mohammadi
Masoud Ali Mohammadi
Quand le cinquième scientifique iranien a été assassiné, il y avait eu moins de surprise. Ceux qui travaillaient au programme nucléaire iranien étaient sur leurs gardes depuis des années.

La guerre secrète menée par les États Unis et Israël contre le programme nucléaire iranien a vu l'assassinat de cinq scientifiques iraniens, des virus informatiques malveillants comme Stuxnet, de l'espionnage et des explosions inexpliquées ainsi que plusieurs tentatives iraniennes de riposter avec des opérations le plus souvent ratées en Inde, en Géorgie et en Thaïlande.

Les « martyrs du nucléaire » de l'Iran ont été pendant des années un point de consensus sur le programme nucléaire du pays et son « droit » à l'enrichissement de l'uranium, quel que soit le prix à payer par des sanctions. Les négociations en cours à Vienne cherchent à limiter ce programme pour garantir qu'il ne puisse jamais servir à produire une arme nucléaire – objectif que l'Iran affirme rejeter.

DEMANDE DE PARDON

Ali Mohammadi craignait d'être visé pour son travail clandestin, même si peu de gens en dehors de son épouse savaient qu'il était autre chose qu'un conférencier, ou qu'il avait une quelconque expertise nucléaire.
Ali Mohammadi avait remarqué un intérêt pour son travail à l’étranger, ce qui l'avait incité à moins voyages.

Son assassin était un agent iranien formé par le Mossad, l'agence israélienne d'espionnage. Des informations de la presse israélienne indiquent que la confession de Majid Jamali Fashi diffusée par la télévision d’État iranienne début 2011 était véridique. S'exprimant depuis la prison Evin à Téhéran, le jeune homme avait décrit son entraînement – qui comprenait un travail avec deux nouveaux modèles de motocyclettes iraniennes, et une réplique parfaite de la rue et de la maison d'Ali Mohammadi – dans une site du Mossad près de l'autoroute Tel Aviv – Jérusalem à l'est de l'aéroport Ben Gourion.

M. Fashi avait plaidé coupable devant le tribunal et avait été condamné à mort. Avant son exécution, cependant, Karami l'avait rencontré en face à face à la prison Evin.
« Il y avait tant de choses qui me traversaient l'esprit, d'être vengée, » a déclaré Karami au Christian Science Monitor.
Elle avait apporté la serviette en cuir que son mari avait emporté le jour de sa mort. Les yeux emplis de larmes, elle l'avait déballée pour montrer les trous qu'avaient faits les billes de métal dans une thèse de doctorat reliée d'un de ses étudiants et l'étui à lunettes déchiré de part en part, avec les verres cassés.

Avant la rencontre, Karami s'était jurée de « planter à coups de marteau autant de clous dans la tête de cette personne » que son mari avait reçu de billes de métal dans la tête. Mais quand elle rencontra Fashi, elle se trouva en face d'un homme brisé qui implorait pardon, pleurant si fort qu'il avait vidé toute une boîte de mouchoirs.
« Quand je l'ai vu, je l'ai vu dans un état d'impuissance et si petit. J'ai dit que ce serait gâcher mes efforts que de dépenser toute cette énergie [à lui planter des clous] », se souvient Karami. Elle a deux grands enfants, un diplôme en psychologie, et prépare actuellement un master en études féminines.

« Je ne lui pardonnerai jamais – il n'y a pas de place pour le pardon. Parce que je ne pense pas qu'il a fait du mal seulement à ma famille, mais à tout le pays, » explique Karami, avec de la détermination dans le regard de se yeux marron foncé. « Tous les peuples du monde – quelles que soient leurs convictions – respectent toujours leur pays, et il a trahi son pays. »

UNE PEUR QUI MONTE

Ali Mohammadi avait une vie publique en tant que maître de conférence et chercheur en physique quantique qui a écrit sur des sujets allant de physique des masses condensées aux trous noirs. Mais il y avait de nombreux signes que son activité nucléaire « top secrète » - ignorée même de sa mère et de sa sœur, dit Karami – avait attiré l'attention hors d'Iran.
« Il était toujours fier du fait que les 55 articles qu'il avait donnés à publier n'avaient rien à voir avec don travail nucléaire, ce qui faisait disait-il qu'il y avait toujours un doute qui existait quant à ce qu'il faisait, » explique Karami. Elle fait écho à la parole officielle iranienne quand elle ajoute que la République Islamique ne cherche pas l'arme nucléaire – seulement le développement scientifique.

Ali Mohammadi savait qu'il était surveillé par certains pays occidentaux et par les Mojahidine-e Khalq (MKO/MEK) d'opposition qui avaient divulgué pour la première fois en 2002 l'existence du programme iranien d'enrichissement de l'uranium.

En 2006, par exemple, un collègue participant à une conférence en Grande Bretagne avait été interrogé pendant 24 heures sur les activités nucléaires de Mohammadi. En 2008, un autre collègue avait été interrogé pendant 48 heures, peut-être en Italie.

Et en 2009, pendant un pèlerinage à La Mecque, Ali Mohammadi « s'était rendu compte que des gens le filmaient et qu'il était suivi, » explique Karami. « Il a fait plus attention après, et sortait beaucoup moins. » Un mois avant sa mort, il avait fait part de sa crainte d'être enlevé au cours d'un voyage en Jordanie et était tombé malade [une maladie physique] avant son départ.

Le couple n'avait pas arrêté ses longues promenades quotidiennes dans leur quartier traditionnel de Gheytariyeh, à Téhéran nord, ni ses longues randonnées en montagne les week-ends, mais Ali Mohammadi prenait des précautions.
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« Avant sa mort, il m'avait donné le numéro de téléphone de quelqu'un, et m'avait dit : « Si jamais je ne rentre pas à la maison, si quelque chose m'arrive, appelle ce numéro avant d'appeler la police, » se souvient Karami.

Quand le moment fatidique arriva, elle dit que ses mais tremblaient si violemment que son fils avait dû composer le numéro à sa place.

LA FABRICATION DES HEROS DE LA NATION

L'assassin Fashi était l'un des 10 agents travaillant pour le Mossad, dont l'arrestation avait été annoncée par le ministère iranien du renseignement en Janvier 2011. leur arrestation avait été annoncée comme un «triomphe remarquable" qui montrait "la suprématie des services de enseignements sur le système d'espionnage du régime sioniste."

Dans sa confession télévisée, Fashi avait dit que, après son recrutement hors d'Iran dans un consulat israélien, il était parti en Israël, on lui avait montré une maquette de la maison de Ali Mohammadi, exacte dans les moindres détails de l'arbre et de l'asphalte jusqu'au trottoir de la rue. Début 2012, le magazine Time citant des "sources de renseignement" en Israël, confirmant «La participation [de Fashi] à une cellule du Mossad dont les sources affirment qu’elle a été révélée à l'Iran par un pays tiers."

Fashi avait déclaré dans sa confession, « Ils m'avaient dit que la personne qui faisait l'objet de l'opération était impliquée dans la fabrication d'une bombe atomique et que l'humanité est en danger et que vous êtes son sauveur. »

Fashi avait dit après l'attentat, « Je suis très fier d'avoir fait quelque chose d'important pour le monde et puis j'ai soudain réalisé que ce ce à quoi je croyais était un mensonge. »

Quatre autres assassinats de scientifiques associés au programme nucléaire iranien avaient suivi, trois avec des bombes fixées magnétiquement sur leur voiture par des assaillants à moto qui agissaient quand les voitures étaient bloquées dans la circulation.

On considère généralement que l'Iran a essayé de répliquer par des attentats du même genre. Une bombe magnétique fixée par un motocycliste sur la voiture de l'épouse de l'attaché militaire israélien à New Delhi l'avait blessée ainsi que trois autres personnes en février 2012. Le même jour, une bombe du même type avait été trouvée fixée à un véhicule à côté de l'ambassade israélienne à Tbilissi en Géorgie. Elle avait été désamorcée.

Les assassinats ont contribué à faire du programme nucléaire une question de « dignité nationale, » déclare Karami. Les portrait des scientifiques tués ont souvent été montrés pendant les conférences de presse tenues par Saed Jalili, l'ancien négociateur en chef iranien pour le nucléaire, et sont souvent exposées lors de fêtes nationales comme l'anniversaire de la révolution. Ils ont accédé au statut de héros en Iran, rejoignant les martyrs les plus révérés de la guerre Iran – Irak des années 1980.

« Je connais beaucoup de gens dans mon quartier qui ne sont pas pour la révolution. Mais maintenant [après l'assassinat], sur la question du nucléaire, ils sont à fond avec le gouvernement, » affirme Karami. « Je suis certaine que nos dirigeants n'oublieront pas nos martyrs. »