mercredi 31 janvier 2007

Ciempozuelos, "l'Holocauste" et la Palestine

Grâce à la "Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité ", Ciempozuelos, une petite ville espagnole des environs de Madrid a fait parler d'elle au niveau national et même international si vous acceptez de considérer l'entité sioniste comme une nation.
Cette journée a un caractère tout à fait officiel en Europe comme vous pourrez le voir sur le salmigondis que vous pouvez consulter ici. De plus l'idée vraiment très bonne a été reprise par l'ONU. Ainsi même les Cambodgiens, les Vietnamiens, les Malgaches et les Libanais ont tout loisir de commémorer la Shoah en même temps que les gens bien comme il faut.
s
D'accord me direz-vous, mais que diable vient faire ici cette obscure bougade espagnole qui vit à l'ombre de la grandiose Madrid?
s
Eh bien, à Ciempozuelos on prend les choses au sérieux et donc on célèbre la "Journée de la mémoire de l'Holocauste et de la prévention des crimes contre l'humanité ."
Le problème est, selon la presse espagnole comme El Diario Montanes ci-après, que :
g
La municipalité de Ciempozuelos a commémoré hier le génocide palestinien" au cours de la célébration de la Journée Officielle de la Mémoire de l'Holocauste Juif et de la Prévention des Crimes contre l'Humanité, avec une série de manifestations musicales et l'illumination de cierges en souvenir de tous les crimes contre l'Humanité.
Le Conseil municipal de Ciempozuelos a souligné que lors des deux éditions antérieures, la célébration de ce Jour Officiel de la Mémoire de l'Holocauste s'était concentrée sur le génocide commis contre les Juifs pendant la deuxième guerre mondiale, alors que cette année le conseil avait décidé de le dédier au "génocide palestinien".
La réaction de la communauté juive en Espagne ne s'est pas faite attendre. L'ambassadeur d'Israël a exprimé son "rejet le plus énergique" de ce qui s'est passé et a considéré "honteuse et obscène" la décision de "remplacer" la commémoration du massacre des Juifs par le "génocide inventé et inexistant des Palestiniens".
Aux protestations de l'ambassadeur se sont ajoutées celles du PP [Parti Populaire, de droite], dont le porte-parole pour les Affaires étrangères, Gustavo de Arístegui, a qualifié l'événement d'insulte aux victimes des nazis et l'ignorance tout en l'attribuant à "l'ignorance et à la mauvaise foi".
La Fédération des Communautés Juives d'Espagne a également exprimé son "malaise" et a dénoncé la mise à profit
de la journée "pour provoquer des actions contre l'État d'Israël".

Si on prête attention à cet article, on observe c'est l'ambassadeur de l'entité sioniste qui se fait le principal porte parole des Juifs d'Espagne. Certes nous avons aussi une réaction indignée de la Fédération des Communautés Juives d'Espagne mais celle-ci est citée en troisième lieu par le journal après celle de l'ambassadeur et celle du Parti Populaire, parti qui était au pouvoir avec M. Aznar. Ce parti intervient d'ailleurs par la voix d'un de ses responsables des Affaires Etrangères, ce qui en dit long sur la manière dont en réalité il perçoit la "communauté" juive espagnole.
s
Face à ce tollé en réalité fort peu général, la mairie de Ciempozuelos a cru nécessaire de publier le communiqué de presse que je vous livre ici :
Devant les réactions apparues dans divers média au sujet des actions programmées pendant la Semaine Culturelle que le Conseil municipal de Ciempozuelos célèbre depuis deux ans pour commémorer les violations des droits humains dans le monde, l'équipe municipale souhaite apporter les éclaircissements suivants :
- Elle déplore profondément que les actions programmées cette année aient pu être interprétées comme offensantes pour les victimes Juives de l'holocauste, victimes auxquelles elle souhaite exprimer son respect sincère et sa dette de reconnaissance justement en cette semaine de célébration en Espagne et dans d'autres pays de le journée officielle du Souvenir de l'Holocauste et de la prévention des Crimes contre l'Humanité.
- Le Conseil municipal de Ciempozuelos organise chaque année une semaine culturelle dédiée à la mémoire des victimes des violations des droits humains, qui inclut, entre autres, les victimes juives de l'Holocauste, en programmant des conférences sur ce fait dramatique de l'histoire européenne et des spectacles sur le vécu intime des Juifs Sefarades d'origine espagnole.
- Parmi les actions programmées dans l'édition 2007 de la Semaine Culturelle, était prévue une conférence sur la situation des droits humains du peuple palestinien qui n'a pu avoir lieu en raison de l'état de santé de la conférencière.
- que demain 27 janvier est prévue une cérémonie d'illumination de bougies en souvenir des millions de Juifs innocents immolés dans les camps d'extermination, acte par lequel le Conseil municipal désire manifester respect et reconnaissance enver les victimes ainsi que sa condamnation du génocide barbare commis contre le peuple juif.
- L'équipe de direction de la municipalité de Ciempozuelos pense que la souffrance est partout où se produit une mort violente.
- Pour conclure, la municipalité de Ciempozuelos tient à marquer son profond respect pour le peuple juif, avec lequel nous sommes unis par de nombreux liens historiques et culturels.
Ce communiqué peut ressembler à un mea culpa. Il l'est d'une certaine manière car il traduit la sensibilité réelle des élus communaux aux souffrances endurées par les victimes juives du nazisme et à l'intérêt d'en entretenir le souvenir.
Il ne l'est pas si on prend en compte certains de ses aspects. En particulier, dans son 3ème alinea, le communiqué rappelle à qui veut l'entendre et le comprendre, que la semaine culturelle organisée par ses soins "inclut, entre autres, les victimes juives de l'Holocauste."
s
Entre autres et pas seulement ou exclusivement.
s
Le deuxième alinéa renvoie l'holocauste à l'histoire européenne et la situe, pour les Juifs Espagnols, au niveau du vécu intime, c'est-à-dire de la représentation et de la sensibilité. Histoire de rappeler à qui de droit que les Juifs Espagnols (Séfarades = Espagnols) n'ont pas subi dans leur chair les affres du nazisme.
Ensuite, loin de s'excuser, la municipalité signale que seul l'état de santé de la conférencière a empêché la tenue d'une conférence vouée à la situation du peuple palestinien.
Le 5ème alinea est suffisamment explicite pour qu'on n'y revienne pas.
Le 6ème est peut-être un message subliminal adressé à l'ambassadeur du Sionistan. J'extrapole peut-être un peu trop, mais rappeler "les nombreux liens historiques et culturels" qui unissent le peuple juif et l'Espagne, c'est avant tout rappeler la période faste des Juifs dans l'Espagne musulmane et la période pour le moins difficile qui a suivi la Reconquista, marquée par les activités de l'Inquisition.
s
Selon M. Moratinos, le misnistre Espagnol [socialiste] des affaires étrangères, Victor Harel, ambassadeur de l'entité en Espagne serait "satisfait" des explications fournies par la municipalité. Il faut donc croire que M. Moratinos dit vrai car le diplomate sioniste n'a à ma connaissance fait encore aucune déclaration dans ce sens.

Le manège enchanté

Le manège enchanté, comment qualifier autrement cette coïncidence bienvenue?
s
Notre ci-devant candidat à la présidentielle, et accessoirement ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy se rend à Londres pour rendre un hommage appuyé à Tony Blair et, le lendemain, la police britannique annonce avoir déjoué un complot terroriste "majeur" qui devait être mis à exécution dans les jours à venir.
s
Dans le monde enchanté de Nicolas, tout est possible...
d
Allez les petits, Nicolas vous souhaite tout de même une bonne nuit!

mardi 30 janvier 2007

Nouveau coup de boule pour Materazzi...



... et cette fois Zidane n'y est pour rien!


Et celui-ci aussi semble adorer Materazzi. C'est une tentative de strangulation apparemment.

dimanche 28 janvier 2007

Un holocauste peut en cacher un autre (passé, présent ou à venir)

Quelques jours avant l'adoption consensuelle, sans vote, par l'Assemblée Générale de l'ONU d'une résolution non cnotraignante condamnant la négation de "l'holocauste," Gilad Atzmon nous avait fait part d'une réflexion intéressante dans laquelle il semble avoir visé juste.
C'est en tout cas ma perception après la lecture de cet article qui rend compte de l'adoption de cette résolution et retranscrit les propos suivants du représentant Américain au Conseil de sécurité : "L'Iran se retrouve seul, isolé, contre la communauté internationale » utilement complétés par ceux du plénipotentiaire sioniste : "Au moment où les nations du monde se retrouvent ici pour affirmer le caractère historique de l'Holocauste avec l'intention de ne plus jamais autoriser un génocide, un membre de cette assemblée est en train d'acquérir des capacités [nucléaires, NDLR] pour en perpétrer un lui-même .»
s
La guerre du meilleur des mondes
par Gilad Atzmon – Peace Palestine Blogspot 25 janvier 2007 traduit de l'anglais par Djazaïri
s
Les USA espèrent que l'assemblée générale de l'ONU votera à la fin de cette semaine une résolution condamnant « toute négation de l'Holocauste. » (CNSNews.com)« Nous enjoignons respectueusement notre pays de co-parrainer et de soutenir la résolution sur la négation de l'Holocauste qui doit être votée par l'assemblée générale ce vendredi. » (extrait d'une lettre aux ambassadeurs auprès de l'ONU signée par Glen S. Lewy, membre du bureau national de l'ADL, l'Anti Defamation League, et Abraham H. Foxman, directeur national de l'ADL, 23 janvier 2007).
s
Le projet de résolution déposé par les USA « condamne sans réserves toute négation de l'Holocauste, » sans cependant pointer du doigt un pays en particulier. Nul besoin d'être un génie pour se rendre compte que c'est l'Iran d'Ahmadinedjad qui est visé. Il est évident que la nouvelle initiative onusienne des USA, dont le but est de transformer le monde en une « Zone Libérée du Négationnisme » a fort peu à voir avec une réelle recherche de la vérité ou un intérêt authentique pour la recherche historique. Les Américains agissent ainsi pour nous fourguer à tous le cauchemar sans avenir du capitalisme sauvage. Ils croient à tort qu'ils pourront le faire tant qu'ils seront capables de baliser notre vision du passé.
d
Mais pour être honnête, ce n'est pas Abe Foxman et l'ADL qui intéressent réellement l'administration Bush. Et il devrait tomber sous le sens que les décideurs Américains ne se sont jamais moins souciés qu'aujourd'hui de l'Histoire et de la réalité du judéocide européen. De quoi s'agit-il alors? L'Amérique veut le pétrole et Ahmadinedjad en a beaucoup. Et ce n'est pas tout, l'Amérique a aussi comme priorité d'empêcher l'Iran de rejoindre le club nucléaire dont elle est le leader. Il est d'ailleurs plutôt amusant de voir l'Amérique - avec toutes sa puissance navale, ses porte-avions, ses missiles de croisière, sa suprématie aérienne et nucléaire - ait besoin de l'Holocauste pour gagner ce qui semble devoir être sa prochaine guerre.
s
Je ne suis ni un spécialiste de l'Holocauste ni un historien. Mes centres d'intérêts initiaux ne sont ni l'histoire d'Auschwitz ni la destruction des Juifs d'Europe. Mais je suis très intéressé par l'utilisation politique de l'Holocauste, dans le genre des argumentaires qui utilisent Auschwitz. J'en arrive à poser la question suivante : comment l'Amérique, autrefois championne du « monde libre » en est-elle venue à se retrouver engagée dans la «politique globale de contrôle de la pensée. »
s
Il ne fait aucun doute que la politique extérieure américaine a besoin d'une nouvelle bonne dose de popularité. L'hégémonie idéologique de l'Amérique est en faillite complète. L'administration Bush cherche désespérément un soutien de l'Union Européenne. Ce n'est un secret pour personne que l'Europe continentale, elle-même multi-ethnique ne succombent pas de la même manière aux sirènes de la notion anglo-saxonne de choc des civilisations. Jusqu'ici, les Européens ont avec une réelle détermination refusé de rejoindre Blair et Bush dans leur guerre contre l'Islam. Cependant, avec la nouvelle résolution sur le déni de l'Holocauste, l'Amérique espère faire émerger un nouvel état d'esprit. Au lieu de ressasser l'image fausse du judéo-christianisme contre l'islam, on répétera cette fois celle de « l'Holocauste » opposée à ses « négateurs ». De manière plutôt fortuite, les conformistes de l'Holocauste (nous) ont besoin de pétrole, et il se trouve que les « négationnistes » (eux) en possèdent.
s
Aussi idiot que cela puisse sembler, l'Amérique est en train de tomber dans le piège intelligemment tendu par le Président iranien Ahmadinedjad. L'administration américaine s'est sottement débrouillée pour considérer que l'holocauste est la ligne de démarcation réelle entre l'Occident et l'orient. Cependant, la définition de cette démarcation peut être vue comme la ligne située entre « l'Occident de la liberté de pensée » qui enferme avec enthousiasme son passé dans une boîte noire et « l'orient ouvert d'esprit » qui ose mettre en questions ce passé. La résolution sur l'Holocauste dessine le futur champ de bataille entre l'Esclave (d'hier) qui se soulève et la déchéance du Maître (actuel). Ahmadinedjad a lancé l'appât, et l'administration Bush a été assez stupide pour s'en saisir. L'Holocauste est le nouveau moyen de la résistance.
s
Dans le cadre de la nouvelle résolution américaine sur l'Holocauste, c'est « nous » - l'Occident – ceux qui connaissent la vérité et « eux » - les pays qui ne font pas partie de ce groupe hégémonique, qui ne parvenons pas à le voir. Pourtant, c'est « nous » qui mettons ce passé dans un cimetière et c'est « eux » qui comprennent que ce sont les dynamiques du passé qui structurent le futur.
d
Sans entrer dans le débat qui concerne la réalité de l'Holocauste, le visage hideux des politiques de l'Holocauste ne peut pas être dissimulé plus longtemps. L'Holocauste devient maintenant officiellement une arme idéologique contre l'Islam et contre la résistance arabe. Elles visent à établir une identité collective occidentale bidon basée sur un conformisme aveugle et la marginalisation complète des autres.
d
A court terme, la nouvelle initiative politique américaine sur l'Holocauste s'avérera peut-être efficace. La reconnaissance de la destruction des « Juifs Européens » rassemble d'importantes puissances. Elle rassemble de la gauche parlementaire jusqu'aux libéraux en Europe jusqu'aux forces radicales les plus expansionnistes des USA. Tous ont besoin de l'holocauste pour différentes raisons. En Europe, l'Holocauste sert à contrer l'émergence de l'extrême droite. En Allemagne et en Autriche, l'Holocauste est au coeur de l'ordre symbolique d'après-guerre. Pour les Anglo-Américains, l'Holocauste permet d'écarter tout vrai questionnement éthique sur Dresde, Hiroshima, le Vietnam, la Palestine et l'Irak. Plus important, la nouvelle résolution sur la négation de l'Holocauste donne aux Américains le prétexte pour le prochain génocide. Dit autrement, le prochain Holocauste sera en réalité le châtiment collectif pour déni de l'Holocauste.
d
Indépendamment de ce qu'est la réalité de l'Holocauste et des conséquences liées à sa négation, mettre le passé sous scellés revient à mettre en cause la vision d'un avenir meilleur. La fin de l'histoire est la fin de l'Occident. L'Amérique ne veut peut-être pas conduire dans cette direction. Avec un bilan des pertes civiles en Irak s'élevant à 650 000 morts et 3 millions de réfugiés, avec des millions de Palestiniens bouclés dans des camps de concentration depuis près de 40 ans, ni Bush ni Blair, ni aucun autre responsable politique Occidental ne peut nous proposer une conception engageante des jours à venir. Au lieu de quoi, ils nous encouragent à cesser d'examiner le passé.

vendredi 26 janvier 2007

Enquête des RG sur l'entourage de Ségolène Royal

Nicolas Sarkozy dénonce une campagne tirée "vers le caniveau."
A cet individu qui prétend "avoir une haute idée de la fonction présidentielle," je suggèrerais de nettoyer le caniveau au karcher.
q
Plus que de haute idée, notre ministre candidat à la présidence a besoin de haute pression.
x
Et puis d'un peu plus d'honnêteté. (cékoidonc?)

jeudi 25 janvier 2007

Mystérieuse poussée chiite en Algérie

C'est le titre d'un article du quotidien algérois L'Expression où on peut lire que " Certaines sources font état de l’apparition de comportements nouveaux dans des écoles de l’est du pays, à Batna et Tébessa, où des enseignants s’attellent à faire apprendre aux écoliers des histoires étranges sur l’Islam, en totale contradiction avec l’éducation religieuse que les parents prodiguent à leur progéniture".
s
Ce n'est donc pas seulement la "poussée chiite" qui est mystérieuse mais également les sources qui en font état.
Le quotidien semble indiquer que la poussée en question fait noircir beaucoup de papier en Algérie, un peu comme ce fut le cas à propos du prosélytisme des églises évangéliques dont l'effet aurait pourtant été cependant très marginal.
Gloser à longueur de journée sur des faits souvent peu importants semble caractéristique de la presse algérienne. L'avenir nous dira ce qu'il en est de la poussée chiite.
s
Plus que cette dernière, ce qui est intéressant, c'est l'argumentation utilisée pour justifier l'opposition à son encontre.
s
Le premier argument est d'ordre théologico-culturel et est formulé par M. Tamine Abdallah, l'attaché de presse du Ministère des affaires religieuses :
"«l’Algérie suit le rite malékite sunnite et ne permettra pas la pénétration d’autres rites ou courants religieux». Même si le problème ne s’est pas encore posé, la tutelle religieuse se tient prête à intervenir pour contrer toute tentative de déstabilisation de la société algérienne. «Il y a certes des courants politiques à connotation religieuse qui commencent à apparaître, mais ils sont voués à l’échec parce que les Algériens n’accepteront jamais de nouvelles pratiques religieuses»"
s
Il est intéressant de constater qu'un pays dit musulman s'oppose à l'entrée d'un nouveau rite dans la pratique religieuse. Comme si d'une part le chiisme était un rite, ce qui n'est pas le cas; et d'autre part comme si les Algériens pratiquaient tous et intégralement le rite malékite.
Ce n'est pas le cas pour deux raisons. La première est qu'une partie (petite certes) des Musulmans Algériens n'observent pas le rite malékite et ce depuis fort longtemps; je veux parler des Mozabites qui adhèrent à la doctrine kharedjite. La deuxième est que l'Etat algérien moderne représente en lui-même, comme tous les autres Etats dits musulmans l'antithèse du sunnisme malékite.
Il est encore plus intéressant d'observer que le représentant du ministère range le chiisme parmi les nouvelles pratiques religieuses qui tendraient à vouloir s'installer en Algérie. Il s'agit là d'un argument tout à fait étonnant quand on sait que l'Algérie et le Maghreb, avant d'adhérer au sunnisme malékite avaient adhéré au kharedjisme, adhésion qui s'était traduite par la création de l'important royaume de Tahert en 787.
Et ce n'est pas la doctrine sunnite qui a succédé au kharedjisme mais bel et bien le chiisme qui s'imposera au début du Xème siècle avec l'Etat Fatimide.
s
Le chiisme n'est donc en rien une nouveauté en Algérie...
s
Plutôt que de rappeler ces quelques éléments historiques, et même s'il tient compte de l'impact indéniable de l'efficace résistance des miliciens chiites du Hezbollah libanais face aux forces de l'entité sioniste, le journal L'Expression préfère s'en tenir aux thèses de l'imam Egyptien Youcef Al Karadaoui qui, depuis le Qatar où il sévit, prétend que :

" des tentatives de pénétration chiite sont en cours dans les pays du Maghreb et stigmatisé cette campagne qui tend «à créer la zizanie» dans des pays musulmans exclusivement sunnites".

L'Expression poursuit :

L’Algérie, le Maroc, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie sont les cibles de cette poussée du courant chiite qui serait l’oeuvre d’anciens étudiants ayant fréquenté des universités de Damas (Syrie), Qom (Iran) et même en France où l’ancien guide religieux, l’imam Khomeïni, était en exil jusqu’à la victoire de la révolution islamique en Iran. Durant son séjour parisien, à Neauphle-le-Château l’imam Khomeïni avait même dans son staff, un certain Algérien du nom de Rachid Benaïssa connu dans les milieux islamistes algériens."

Nous y voilà : l'Iran! Il faut attendre la 28ème ligne de l'article pour tomber sur le nom de ce pays. Il faut le faire pour un article qui parle d'une "poussée chiite"!
Dès lors, nous avons tout l'enchaînement classique de la formation de militants endoctrinés, en Afghanistan, à Damas, en Iran. Presque tout l'axe du mal auquel il faut quand même ajouter le Pakistan et la France.
s
Eh oui, toute l'histoire a commencé à Neauphle-le-Château où un Algérien répondant au nom de Rachid Benaïssa aurait fait partie du staff de l'ayatollah Khomeini. J'ai peu d'informations sur ce Benaïssa qui, s'il semble bien avoir été en contact soutenu avec Khomeiny ne faisait sans doute pas partie de son staff. Il faut rappeler qu'à cette époque, la sympathie à l'égard de la révolution iranienne était chose commune dans les pays arabes et même au niveau gouvernemental en Algérie. On se souvient de la médiation assurée par les autorités algériennes entre les USA et le nouveau régime iranien.
s
Il faut dire que la destitution de Chadli Bendjedid entre les deux tours des élections législatives annulées en 1992 a été suivie de l'avènement d'un nouveau régime en Algérie avec de nouveaux principes philosophiques et d'autres orientations diplomatiques. C'est ainsi que la montée de la guerre civile en Algérie sera mise, contre toute évidence, sur le dos des autorités iraniennes avec pour conséquence la rupture en 1993 des relations diplomatiques entre les deux pays.
Dans cette démarche, Alger ne faisait qu'emboîter le pas à des pays qui comme l'Egypte, en vue de complaire aux USA, accusaient l'Iran de tous leurs maux et participaient à l'isolement de ce pays.
s
C'est dans un contexte voisin qu'il faut comprendre le sens de cet article. Depuis quelques années, sous l'impulsion de Bouteflika, l'Algérie a réorienté sa politique extérieure. Même si elle garde plusieurs fers au feu, par attentisme et par tactique, elle a choisi de se rapprocher de certains de ses anciens amis comme le Russie ou l'Iran. Les échanges de toute nature se développent en effet entre les deux pays dont les intérêts convergent dans le domaine pétrolier et gazier. D'autre part, l'Iran qui est sous pression occidentale sur le dossier du nucléaire compte sur des pays comme l'Algérie, qui entretient de bonnes relations avec les Etats européens, pour l'aider à desserrer l'étau américain.
s
Seul semble-t-il un problème de santé a empêché le président Ahmadinedjad de faire escale à Alger à son retour du Venezuela (autre pays avec lequel existent des convergences d'intérêts). Il ne semble pas que comme certains le pensent, le régime algérien se soit "dégonflé".
s
Le discours sur la "poussée chiite" intervient dans ce contexte d'intensification des relations algéro-iraniennes et au moment même où l'Iran répond favorablement à la demande d'Alger en matière de coopération nucléaire. Au moment aussi où Georges Bush, en difficulté en Irak et en Afghanistan, ne sait plus trop quoi faire avec l'Iran. Car même si la Maison Blanche tisse patiemment son canevas de mensonges, comme elle l'avait fait pour l'Irak, l'indécision américaine quant à l'éventualité d'une guerre contre l'Iran semble patente.
s
Ce sont précisément les zélateurs Algériens de l'Amérique qui agitent ces démons de la guerre civile et les font ressurgir pour "alerter" l'opinion nationale et internationale sur le péril intérieur que pourrait représenter un rapprochement algéro-iranien. Ce n'est pas un hasard si L'Expression conclut son article en utilisant la désignation de "cinquième colonne."

mercredi 24 janvier 2007

Le dîner de cons

Je vous retransmets un message de Djeha, mon correspondant si avisé, au sujet du dîner annuel du CRIF auquel participent avec appétit nos responsables politiques de tous bords, et tous d'accord par ailleurs pour stigmatiser le communautarisme.
s
La France "sera toujours au côté d'Israël", promet Villepin au CRIF

Associated Press, mardi 23/01/2007, 22h14
La France "sera toujours au côté d'Israël" et partage "les préoccupations légitimes" de l'Etat hébreu face à la menace iranienne et aux "appels à la haine" du président Ahmadinejad, a assuré mardi Dominique de Villepin lors du dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
"La France ne transigera pas avec la sécurité d'Israël", a lancé le Premier ministre devant les responsables de la communauté juive et une quinzaine de membres du gouvernement. Venus au cocktail qui a précédé le dîner, les candidats à la présidentielle Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy sont repartis avant son discours.
Dominique de Villepin a plaidé pour un "engagement accru de toute la communauté internationale" pour la paix au Proche et au Moyen-Orient, insistant sur la menace que fait peser l'Iran sur la sécurité de la région.
Le chef du gouvernement a dit "partager les préoccupations légitimes d'Israël face aux déclarations inacceptables et aux appels à la haine" de Mahmoud Ahmadinejad. Il a condamné "avec la plus grande vigueur" les propos du président iranien sur la Shoah, ainsi que l'organisation à Téhéran en décembre 2006 d'une conférence sur l'Holocauste "ouverte aux thèses négationnistes".
Ces propos représentent "une insulte à la mémoire des victimes et de leurs familles ainsi qu'à l'honneur de la communauté internationale", "une agression à l'égard de l'Etat d'Israël" et une "menace sur la stabilité et la paix dans cette région si fragile", a-t-il estimé.
Dominique de Villepin a assuré la communauté juive de la "vigilance" et de la "détermination" de la France dans le dossier "majeur" du nucléaire iranien. Tout en espérant que Téhéran "fera le choix du dialogue" avec la communauté internationale, il a averti que "des mesures supplémentaires seront examinées" dans l'hypothèse où l'Iran ne se conforme pas aux résolutions 1696 et 1737 des Nations unies.
Le président du CRIF Roger Cukierman avait auparavant exhorté le Premier ministre et les candidats à la présidentielle à tout faire pour "empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique". Comparant le président iranien à Adolf Hitler; il a demandé au Premier ministre de convoquer symboliquement l'ambassadeur d'Iran à Paris et de rappeler l'ambassadeur de France à Téhéran le 27 janvier, journée mondiale de commémoration de la Shoah.
Face à ces menaces, "Israël peut compter sur la France", a répondu le Premier ministre, sans toutefois reprendre la suggestion de M. Cukierman.
L'ancien ministre des Affaires étrangères s'est félicité du "chemin remarquable" parcouru depuis quatre ans dans les relations entre les deux pays. Pour aller plus loin, il s'est dit "favorable" à l'entrée d'Israël dans l'Organisation mondiale de la francophonie.
Dominique de Villepin a promis devant la mère d'Ilan Halimi, jeune juif mort en février 2006 après avoir été torturé par "le gang des barbares", une bande qui l'avait enlevé et exigé une rançon, la "vigilance" de la France face aux actes et aux discours antisémites. "Nous ne baisserons pas la garde", a assuré le Premier ministre, tout en se félicitant du recul de "plus de 40%" des violences antisémites depuis 2002.
Le Premier ministre a enfin confirmé que l'Etat financerait la réalisation d'un "lieu de mémoire" sur le camp des Milles (Bouches-du-Rhône). C'est le seul camp d'internement, de transit et de déportation des juifs qui soit encore en bon état en France.
Si Dominique de Villepin était l'invité d'honneur du dîner en tant que Premier ministre, les candidats à la présidentielle ont attiré l'attention. Venue faire une apparition avant le dîner, Ségolène Royal a réitéré sa "position très ferme contre l'accès de l'Iran au nucléaire", y compris civil.
Quant à Nicolas Sarkozy, il s'est défendu de vouloir capter le vote juif. "Répondre à une question pareille c'est presque insultant. Je ne suis pas sûr qu'il y ait un vote juif", a déclaré le président de l'UMP. AP

COMMENTAIRE

Il y a quelque chose de pavlovien dans la manière avec laquelle les « élites » françaises se laisser si complaisamment cornaquer par le CRIF.

A entendre le premier ministre asséner, avec la conviction « profonde et intime » qui est la sienne : « La France ne transigera pas avec la sécurité d'Israël », on peut être saisi par une irrésistible envie de hurler de rire, sachant en quelle estime la France est tenue en Israël où l’on se gausse ouvertement des velléitaires gaulois (les médias français, sous un contrôle sourcilleux et méticuleux, prennent soin de ne jamais trop s'attarder sur l'expression de cette "si sincère amitié réciproque").

On peut aussi être attristé à l'égard un peuple naguère verticalement « planté en ses bottes », voir ses fine-fleurs hexagonales quémander à la queue leu leu l’AMM d’une institution transnationale qui n’a à l’évidence de française que la localisation géographique.

Ayons une pensée émue à l'endroit de ce peuple si attachant, si préoccupé de la liberté d’autres nations et pourtant si peu soucieux de sa propre souveraineté.

Djeha


jeudi 18 janvier 2007

Télé-réalité à l'irakienne

Michael Howard à Bagdad, The Guardian (UK) Lundi 15 janvier 2007 Traduit de l'anglais par Djazaïri
s
Un soldat Américain s'enfonce dans la tourelle de son tank, abattu par le tristement célèbre sniper de Bagdad. Un Humvee est pulvérisé par une bombe placée en bordure de route. Des roquettes sont tirées d'une camionnette aux cris de « Allah u akbar » [Dieu est grand]. Côté studio, un présentateur vedette habillé en treillis encourage les téléspectateurs à se soulever et à combattre les envahisseurs. « Nous ne nous rendrons pas. La victoire ou la mort, » jure-t-il avant de prédire une défaite honteuse aux forces US et à leurs amis « Iraniens » du gouvernement irakien.
q
C'est Al-Zawraa TV, une chaîne satellitaire en continu qui galvanise l'insurrection irakienne au son des tambours des marches militaires de l'époque de Saddam. C'est un mix rudimentaire et désordonné d'images et de vidéos récupérées sur des sites djihadistes – et un succès culte. On peut voir en boucle des images granuleuses de voitures piégées et d'attaques au mortier entrecoupées de photos des sévices subis par les prisonniers à Abou Ghraib et d'enfants ensanglantés. On voit des « moudjahidin » s'entraîner. Des extraits de Fahrenheit 9/11, le film de Michael Moore, viennent compléter le tout.
s
Ses cibles privilégiées sont les forces US, leurs alliés et les « collaborateurs. » Mais elle réserve une partie de ses piques les plus venimeuses pour les Safawis, un sobriquet employé par les Arabes sunnites pour désigner la hiérarchie politique et religieuse chiite qui est revenue sur le devant de la scène en Irak. Ce sobriquet est un rappel de l'empire persan Séfévide et de l'extrême violence de sa politique dans le Bagdad du XVIème siècle.
q
L'imam Chiite radical Moqtada el-sadr et sa milice du Mahdi, considérés comme étant derrière de nombreuses attaques menées ces derniers temps contre les Sunnites sont condamnés comme étant des « gangsters assassins » tandis que le gouvernement à dominance chiite est présenté comme à la botte des Iraniens. « Nous ne sommes pas contre les Chiites, nous sommes contre les Safawis » proclame la chaîne.
q
Au début, la programmation d'Al-Zawraa comportait essentiellement des variétés mais, suite à la fermeture de ses locaux de Bagdad par le gouvernement irakien pour « incitation à la violence, » la chaîne a radicalement changé de tonalité.
L'administration irakienne affirme qu'Al-Zawraa est le porte voix de l'Armée Islamique en Irak, une organisation d'insurgés baathistes. Elle est diffusée, depuis un lieu inconnu, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord par le réseau égyptien Nilesat.
s
La chaîne est la propriété de Mihsan Al-Jibouri, un membre de l'Assemblée nationale irakienne dont l'immunité parlementaire a été levée dans le courant de l'année dernière suite à des allégations de détournements de fonds. Les officiels Américains en Irak disent qu'il se cache en Syrie.
s
Al- Zawraa a rencontré un grand succès auprès des jeunes Bagdadis mécontents. « Je regarde cette chaîne tous les soirs, » déclare Samir Aziz, 22 ans. « Je n'aime pas encourager à la violence, mais ma façon de voir est rare dans les prises de position contre les Américains. Je suis accro. »

mardi 16 janvier 2007

Les bagagistes Musulmans de Roissy pourront-ils toujours ouvrir des comptes bancaires en dollars US?


On se souvient de l'affaire des bagagistes de l'aéroport de Roissy, victimes de discriminations au nom de la sécurité. L'extrême minceur, pour ne pas dire l'absence, des arguments en faveur du retrait de leurs badges d'accès avait le mérite de donner des indications sur les motifs de cette privation du droit d'accès à son travail et donc, in fine, de son emploi : il s'agissait avant tout d'entretenir une actualité liée au terrorisme et de montrer aux USA qu'en France on prenait au sérieux la « guerre contre le terrorisme » déclarée par le président Bush.
s
Virer quelques « barbus » et les renvoyer vers l'ANPE et peut-être la misère, ce n'est pas cher payer pour plaire à l'oncle Sam.
s
De fait, la démarche française cadre bien avec les exigences publiques ou non que les Etats-Unis ont imposé à ce qu'ils appellent leurs « alliés » et tous ceux qui veulent bien se ranger dans cette catégorie.
s
Pour preuve, ce qui d'après l'AFP se passe au Canada.

La semaine dernière, la compagnie Bell Helicopter de Mirabel, près de Montréal, filiale du groupe de défense américain Textron, avait reconnu avoir écarté 24 employés de la production d'hélicoptères en raison de la réglementation américaine Itar (International Traffic in Arms Regulation).
La semaine dernière, la compagnie Bell Helicopter de Mirabel, près de Montréal, filiale du groupe de défense américain Textron, avait reconnu avoir écarté 24 employés de la production d'hélicoptères en raison de la réglementation américaine Itar (International Traffic in Arms Regulation).

Les 24 employés de Bell Helicopter possèdent la double nationalité de pays figurant sur la liste américaine, ou sont natifs de ces pays, avait indiqué à l'AFP un responsable de Bell Helicopter, Michel Legault, sans préciser leur nationalité.Les 24 employés de Bell Helicopter possèdent la double nationalité de pays figurant sur la liste américaines, ou sont natifs de ces pays, avait indiqué à l'AFP un responsable de Bell Helicopter, Michel Legault, sans préciser leur nationalité.

Cette pratique a suscité une vive réaction au Canada, pays qui est, pour un temps encore, sous le coup des anésthésiants Américains administrés par M. Harper, un premier ministre conservateur et prosioniste jusqu'à accepter le meutre de Canadiens par les terroristes de ce qui se désigne comme l'Etat juif.
s
Ainsi, le quotidien La Presse écrit-il :
"Quand un pays n'applique pas sur son territoire ses lois les plus fondamentales parce que son voisin lui impose les siennes, il abandonne un morceau de sa souverainté",
Bien vu, bien dit de la part d'un journal qui n'est ni communiste, ni militant et fait pourtant nettement mieux que Julien Dray qui n'est pas aussi ferme sur les principes.
x
Seulement, et la France est peut-être concernée, du moins ceux qui ont quelques économies, les exigences des USA peuvent se nicher sur un autre terrain qui est celui de la banque puisque toujours d'après l'AFP, la Banque royale, numéro un du secteur au Canada
refuse l'ouverture de comptes en dollars américains à ses clients qui ont la double nationalité avec certains pays, invoquant des exigences américaines. La banque Royale a même, "dans certains cas rares", fermé les comptes de Canadiens ayant la double nationalité avec la Birmanie, la Corée du Nord, Cuba, l'Irak, l'Iran ou le Soudan

La banque, qui dit vouloir éviter à ses clients ce qu'elle appelle des « embêtements » reconnaît quand même vouloir se conformer aux exigences des USA, dont les directives sont valables au Canada comme partout dans le monde.
s
Partout dans le monde et donc en France également.
s
Cette pratique de la banque canadienne n'est certes pas conforme aux textes de ce pays qui régissent les droits fondamentaux des citoyens. Mais le porte parole de la banque nous rappelle que l'ouverture d'un compte en dollars US est un « privilège » et non un droit.
s
Après tout, si être bagagiste à Roissy c'est le privilège de ne pas pointer à l'ANPE, c'est à peine un droit.

dimanche 14 janvier 2007

La disparition de Mostefa Lacheraf


On vient d'apprendre la mort à Alger de Mostefa Lacheraf à l'âge de 90 ans. Relativement peu connu du grand public, notamment européen, Lacheraf a pourtant été une figure importante du nationalisme algérien. Il a été en effet un des rares intellectuels du Front de libération Nationale ayant une réelle double culture arabe et française.

C'est son arrestation aux côtés des figures politiques qu'étaient Ahmed Ben Bella ou Hocine Aït Ahmed qui l'a, pour la première fois, mis sur le devant de la scène médiatique. Cette opération de l'armée française, une des premières actions de piraterie aérienne de l'histoire, a au moins eu ce mérite (en plus d'être un motif de fierté pour la France!) .

Après l'indépendance de l'Algérie, Mostefa Lacheraf a eu l'occasion d'exercer d'importantes fonctions : conseiller aux Affaires culturelles auprès du président de la République, Ministre de l'Education, ambassadeur au Mexique...
s
Son rôle idéologique avant et après l'indépendance a été considérable dans un FLN qui était avant tout uni par la volonté commune d'indépendance nationale mais qui rassemblait en son sein des éléments très disparates, allant des communistes orthodoxes jusqu'à la petite bourgeoisie traditionnelle en passant par la masse des populistes sans idéologie claire, héritage du PPA-MTLD.
s
C'est ainsi qu'il fut appelé à être un co-rédacteur du programme de Tripoli dans lequel il insista sur le caractère « démocratique et populaire » de la révolution. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le programme pourfendait « l'anti-intellectualisme déplacé » qui caractérisait une certaine tendance. L'histoire dira par la suite que cet anti-intellectualisme, tendance lourde du FLN; a eu le dessus mais cela Lacheraf ne pouvait bien entendu pas le savoir à l'époque.
s
Il n'en reste pas moins que l'apport de Lacheraf a été déterminant dans la définion de ce qu'était la nation algérienne, nation dont l'existence même était niée par les colonialistes classiques mais aussi par une personnalité comme Maurice Thorez, leader du PCF, qui parlait d'une nation en formation sur le modèle du melting-pot américain.
s
Si Ferhat Abbas n'avait pas découvert la nation algérienne après avoir « interrogé l'histoire ...les vivants et les morts ,» Lacheraf, conscient de l'importance capitale de cette question l'a, par contre trouvée, et il nous en fait part dans une série d'articles importants rédigés pour la plupart avant l'indépendance et rassemblés sous le titre « L'Algérie, nation et société » dans un recueil publié par Maspéro en France et SNED en Algérie.
s
Haute figure intellectuelle, c'est dans l'esprit populaire que Lacheraf découvre la nation algérienne, une nation formulée en termes pratiques par la paysannerie et son « patriotisme rural ,» la large mobilisation pour tenter de sauver Zaatcha assiégée par les troupes coloniales et la conscience des habitants d'appartenir non à l'Algérie, nom forgé à partir ce celui d'Alger, mais à ce que le peuple désigne communément sous le nom de « bilad al wasat, » pays du centre affirmant en même temps une conscience maghrébine.
s
La place de Lacheraf dans le paysage intellectuel et politique algérien a été incomparable, le situant à égale distance des intellectuels essentiellement voire exclusivement francophones, à l'instar de Kateb Yacine par exemple et d'intellectuels arabophones comme les Ulémas. Partisan d'une arabisation résolue mais « raisonnée ,» il est un des rares à proposer une vision profane de l'Algérie qui ne fait pas l'impasse ni ne méprise le religieux.
d
A l'heure où Alger est proclamée « capitale de la culture arabe, » les propos de Bouteflika donnent une singulière actualité à la pensée de Lacheraf.

Un nouvel exemple de désinformation

Le crash de l'Antonov au nord de Bagdad causé par un missile et non par le brouillard


Le 9 janvier 2007, un avion moldave de type Antonov 26 en provenance d'Adana en Turquie s'est écrasé au nord de Bagdad, causant la mort de trente quatre des trente cinq personnes à bord, en majorité des ouvriers Turcs employés sur les chantiers de « reconstruction » de l'Irak.
Cet événement a été largement rapporté par la presse, moins il est vrai que s'il s'était agi d'un appareil battant pavillon américain ou britannique et transportant des passagers aux nationalités qui font vendre du papier.

s
Toutes les dépêches s'accordent à expliquer que le crash de l'avion est lié aux conditions météorologiques dans la zone de l'aéroport de Balad, recouverte d'un épais brouillard. Ce serait donc un accident, pas de quoi donc éveiller outre mesure la curiosité des journalistes.

Sauf que l'agence de presse russe Ria Novosti nous livre une version sensiblement différente. Cette agence a en effet eu le mauvais goût de prendre en compte les propos d'un témoin oculaire de la scène de la chute de l'avion, propos recueillis par une chaîne de télévision turque. Quelle idée d'aller chercher des informations en Turquie, décidément ces Russes n'ont aucune déontologie.

Le témoin qui se nomme Ozcan Sahin, et dont le frère figure parmi les victimes du crash relate ce qui suit :
"L'avion a été abattu par un missile qui a touché la partie droite du fuselage. Des employés d'autres entreprises l'ont vu également. Plus de 20 chasseurs F-16 ont décollé d'une base américaine ce jour là, et s'il y avait eu du brouillard ils seraient restés au sol".

Bref, encore un exemple de désinformation de notre chère presse « libre. » Ria Novotsi rappelle au cas où, que la destruction de l'Antonov avait été revendiquée par l'Armée Islamique d'Irak.

samedi 13 janvier 2007

Une source entièrement digne de foi l'affirme...





Quand Guantanamo fait perdre les pédales à un haut fonctionnaire Américain


395 personnes, dont des adolescents, restent détenus à Guantanamo, la base navale que les USA entretiennent à Cuba. Alors qu'à l'ouverture de ce centre de détention il y a cinq ans, ces personnes étaient détenus hors de tout cadre juridique, le gouvernement dirigé par le président Bush, sous la pression des défenseurs des droits de l'Homme et de l'opinion internationale a du se résoudre à leur accorder un statut juridique, encore que ce statut bafoue comme on dit les principes qui fondent la justice dans cette « grande démocratie » que sont les USA.
s
Les prisonniers ont donc désormais le statut officiel d'ennemis combattants, classification qui permet de les maintenir dans une forme de détention dérogatoire au droit commun mais qui implique aussi que des procès devront avoir lieu.
Les procès ne se feront pas devant les juridictions ordinaires, mais devant des commissions militaires qui sont des sortes de tribunaux militaires chargés de juger ces civils que sont les ennemis combattants de l'étrange guerre contre le terrorisme. Pour en savoir plus vous pouvez consulter ce site ou encore celui-ci.

Même si la justice militaire est à la justice ce que la musique militaire est à la musique, il n'en reste pas moins que le gouvernement US devra présenter ce qui ressemble à des preuves pour condamner les inculpés. Et que ces « preuves » seront discutées pied à pied par des avocats, civils ou militaires qui, presque dès l'ouverture du camp de Guantanamo se sont insurgés, à leur manière, devant les procédés utilisés par l'armée américaine aussi bien pour les arrestations que pour la détention et la réunion d'éléments à charge (notamment l'usage de la torture et autres sévices pour extorquer des aveux).
s
L'Amérique a bien au moins deux visages...
s
Du coup, l'administration Bush dont on aurait pu penser qu'elle dormirait sur ses deux oreilles à la perspective de la comparution des ennemis combattants devant des tribunaux taillés sur mesure, semble un peu perdre les pédales.
s
Ainsi le Telegraph de Macon (USA) rapporte que :
S'exprimant dans une émission de radio matinale ce jeudi, Cully Stimson, vice-assistant au Secrétaire à la Défense pour les affaires de la détention, a débité une liste avec quelques uns des plus prestigieux cabinets d'avocats du pays.
« Pour être honnête, je pense que quand les chefs d'entreprise verront que ces cabinets défendent les terroristes qui les ont frappés au coeur en 2001, les chefs d'entreprise obligeront ces cabinets d'avocats à choisir entre représenter des terroristes ou représenter des sociétés respectables.
« C'est choquant, » a ajouté Stimson, ex procureur fédéral et juriste de l'US Navy. « Les plus importants cabinets juridiques de ce pays... sont là bas pour représenter des détenus. »
Il s'agit donc d'un appel au boycott formulé par un haut fonctionnaire s'exprimant sur une station de radio, Federal News Radio, qui émet à l'intention de fonctionnaires fédéraux.
f
Une expression officielle sur une radio officielle en quelque sorte.
d
D'où le tollé qu'a provoqué Stimson chez les avocats US.
Neal Sonnett, avocat qui a été observateur à Guantanamo au nom de l'association du Barreau américain (American Bar Association) a réagi ainsi :
« Ce n'est pas seulement une attaque contre notre corporation, mais une attaque contre la règle de droit. »
et d'ajouter que :
"pour que Stimson ait débité une liste si complète des cabinets importants impliqués dans les affaires de Guantanamo, ce ne peut qu'être une campagne organisée « pour intimider les avocats et leurs cabinets qui assurent un service public très important. "
Ce « service public très important ,» c'est la prise en charge de la défense de ces détenus par les cabinets d'avocat soit à titre gracieux soit au titre de l'aide juridictionnelle, ce qui témoigne d'un engagement réel de nombreux avocats Américains au service de la justice.
f
De fait, si les avocats Américains s'engagent dans la défense des prisonniers de Guantanamo, c'est d'abord pour des questions de principe qui transcendent la question de la responsabilité éventuelle de ces détenus dans un crime de nature terroriste.
f
Ce que rappelle l'American Bar Association par la voix de sa présidente Karen J. Mathis :
"Les avocats défendent des personnes dans des affaires criminelles pour satisfaire à une valeur américaine fondamentale : l'égalité de traitement des individus devant la loi. Mettre en doute ceux qui font ce travail essentiel – et le font sur la base du volontariat – est une offense grave faite aux membres de cette profession et, nous l'espérons, à tous les Américains. "
C'est que les juristes Américains ainsi qu'un certain nombre d'hommes politiques et journalistes ont fort bien compris qu'avant d'être tournéescontre les ennemis identifiés par le gouvernement dans le cadre de sa guerre contre le terrorisme, Guantanamo et les aménagements de la loi qui en ont découlé sont avant tout une atteinte faite aux droit des citoyens Américains et à l'Etat de droit en général.

vendredi 12 janvier 2007

Saddam Hussein citoyen d'honneur de la ville de Détroit aux USA

Saddam Hussein citoyen d'honneur de la ville de Détroit, voilà quelque chose qu'on n'a guère chanté sur les toits ces derniers temps. Et on n'a pas entendu de protestation officielle de la mairie de cette ville au moment où son concitoyen d'honneur était livré à ses assassins.

Le chef de l'Etat Irakien avait subventionné l'église chaldéenne locale en 1980
Clickondetroit 26 mars 2003 Traduit de l'anglais par Djazaïri
x
DETROIT – Bien avant de devenir un ennemi des USA, Saddam Hussein était généralement considéré comme un de ses amis et avait été fait citoyen d'honneur de la ville de Détroit.
s
En 1980, alors que Saddam était en bons termes avec les USA, il avait donné de l'argent pour financer l'église chaldéenne du Sacré Coeur à Détroit. Le Révérend Jacob Yasso disait qu'il n'oublierait jamais la réponse de Saddam lorsqu'il lui avait parlé des dettes de l'église.
« Il avait demandé, 'Ca fait combien?' J'ai dit 170 000$,' rapportant sa conversation avec Saddam. « Il avait alors répondu, 'Nous les paierons pour vous.' »
Yasso raconte que Saddam donna ensuite des instructions à son secrétaire général pour un don de 200 000$ à l'église. L'argent a servi à bâtir le Chaldean Center of America situé sur Seven Mile Road près de l'église chaldéenne du Sacré Coeur qui avait déjà reçu de la part de Saddam un don de 250 000$.
Encore plus d'argent irakien est allé à d'autres églises et ailleurs dans le pays.
s
Yasso possède des photos de sa rencontre à Bagdad dans le palais présidentiel en 1980. A l'époque de cette rencontre, Saddam était plus perçu comme un ami que comme un adversaire. C'était un homme qui pouvait contenir l'expansion de l'extrémisme de l'Iran voisin.
« Ce n'est pas la même personne, » dit Yasso. « Pourquoi? Il faut demander à sa conscience. Parce que ce qu'il a fait au pays... trois guerres... l'Iran, le Koweit et maintenant. »
s
Le Chaldean Center héberge l'administration de l'église, un musée de la culture chaldéenne et une école où on enseigne l'anglais; De nombreuses personnes qui ont fui l'Irak pour refaire leur vie aux USA bénéficient aujourd'hui des locaux qu'il a contribué à construire;
Yasso qui a été critiqué pour avoir accepté ce don à l'époque, précise que le don s'était fait sans conditions et qu'il ne regrettait rien.
« Je pouvais faire quelque chose pour la postérité, construire quelque chose pour les gens, » explique Yasso.
s
Une des photos de la rencontre entre Yasso et Saddam Hussein en 1980 fixe un événement incongru.
s
« J'ai dit, 'M. le Président, j'ai un présent pour vous de la part du maire de Détroit. La clef de la ville de Détroit. Vous êtes officiellement citoyen honoraire de Détroit. »
Au grand soulagement de Yasso et de la ville, Saddam n'a jamais utilisé la clef.

mercredi 10 janvier 2007

Des soldats US terrorisés, ce n'est finalement drôle pour personne

Des soldats terrorisés, cet élément du titre de l'article de Dahr Jamail et Ali al-Fadhily que je vous propose peut ressembler à une provocation mais il se rapporte en fait à quelque chose de tout à fait sérieux, car la guerre n'est pas un jeu, et encore moins un jeu vidéo. La guerre, pour ceux qui ne veulent pas le savoir c'est la boue, la poussière, la destruction et surtout la souffrance et le sang. Le sang et la souffrance des autres, de leurs enfants,de leurs mamans... et puis ceux de mes camarades, les miens.
s
La peur de la mort est quelque chose d'irrépressible chez la plupart d'entre nous et elle n'épargne pas les soldats. Et la mort de l'autre n'est jamais que l'occasion de me rappeler la possibilité de ma mort prochaine. Bref, la guerre est rarement une partie de plaisir et les souffrances psychologies endurées par les combattants nous sont rarement transmises dans les images d'Epinal. Les guerres dites modernes ont au contraire renforcé la représentation de guerres ou seul l'ennemi est tué grâce à ces moyens technologiques qui ont envoyé les bons vieux flippers des cafés au musée. Certes il y a des dommages collatéraux mais les prochaines avancées technologiques les réduiront encore dans les années à venir (et un dommage collatéral ne souffre pas).
Reste que les guerres modernes ont été les plus meurtrières de tous les temps reléguant les conflits armés du Moyen-Age dans la catégorie des échanges courtois. Ce n'est pas un hasard si la guerre de 14-18 notamment a été l'occasion d'un développement important de la psychiatrie et de la psychothérapie en raison de la fréquence de ce qu'on appelait alors les névroses de guerre que la psychiatrie moderne range dans la classe des stress post traumatiques.
s
Les soldats US, une fois descendus de leurs avions se retrouvent à peu près dans la même situation que n'importe quel poilu des tranchées de l'Argonne ou comme n'importe quel soldat Allemand pris au piège de Stalingrad : la mort peut venir de n'importe ou, à n'importe quel moment, totalement imprévue comme elle s'est déja abattue sur des camarades de combat. Ce qui explique la réaction des GI's quand un enfant fait "bang! bang!" en les visant avec un pistolet en plastique. Ce jeu plutôt innocent renvoie les soldats aux scènes au cours desquels les leurs ont été tués et leur font vivre pour "de faux" le scénario de leur mort à venir.
s
Des soldats terrorisés qui terrorisent la population
Dahr Jamail et Ali al-Fadhily – AntiWar.com 9 Janvier 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri
s
Yassir, un gosse de 10 ans, vise avec son pistolet en plastique une patrouille blindée américaine qui passe par là et crie « Bang! Bang! »Yassir n'imaginait pas ce qui allait se passer ensuite. « J'ai crié à tout le monde de courir parce que les Américains faisaient demi-tour » raconte à l'agence IPS Ahmed, 12 ans, qui se trouvait avec Yassir. Les soldats ont suivi Yassir jusque dans sa maison et ont cassé pratiquement tout ce qui se trouvait à l'intérieur. « Ils ont fait ça après avoir durement frappé Yassir et son oncle, et ils disaient les pires gros mots, » raconte Ahmed.Les enfants et la population de Falloujah ne sont pas les seuls à avoir peur.
s
« Ces soldats sont terrifiés ici, » explique à IPS le Dr Salim al-Dyni, un psychothérapeute en visite à Falloujah. Le Dr Dyni dit avoir consulté des rapports médicaux sur les soldats perturbés psychologiquement « au cours de leurs missions dans des points chauds, et Falloujah est le plus chaud de ces points et le plus terrifiant pour eux.Le Dr Diny explique que les soldats perturbés sont à l'origine des pires atrocités. « La plupart des meurtres commis par des soldats Américains sont la conséquence de leurs peurs. La police locale irakienne estime que les troupes américaines font l'objet de cinq attaques par jour, à peu près autant que celles qui visent les forces de sécurité du gouvernement irakien. Cette ville de la province agitée d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, est quasiment en état de siège depuis avril 2004.
d
Ce qui signifie châtiment contre la population.
s
« Des officiers Américains m'ont demandé des centaines de fois comment les combattants obtenaient des armes, » raconte à IPS un habitant âgé de 35 ans qui avait été arrêté avec des dizaines d'autres au cours d'un raid américain contre leurs maisons dans le quartier Muallimin.« Ils [les soldats Américains] me traitaient de tous les noms, dont quelques uns que je comprenais et beaucoup que je ne comprenais pas. J'entendais des prisonniers plus jeunes hurler sous la torture 'je ne sais pas, je ne sais pas' en réponse semble-t-il à la même question que celle qu'on m'avait posée. »
s
Les soldats Américains ont réagi sauvagement aux attaques contre eux.Certains quartiers de Falloujah ont été récemment privés d'électricité pendant deux semaines en raison d'une attaque de la centrale électrique par des soldats Américains qui venaient d'être visés par un tireur embusqué. Les quartiers Thubbat, Muhandiseen, Muallimeen, Jughaifi et la plus grande partie du secteurs ouest de la ville avaient été affectés.
s
« Ils punissent les civils de leur échec à se protéger eux-mêmes, » déclare à IPS un habitant du quartier Thubbat. « Je les mets au défi de capturer un seul des snipers qui tuent leurs soldats. »De nombreux civils figurent parmi les victimes de la violence actuelle. La population se plaint avant tout des tirs au hasard contre les civils par les forces américaines qui vengent leurs hommes tués par la Résistance.Plus de 5000 civils tués par les soldats Américains sont enterrés dans les cimetières de Falloujah et dans les fosses communes creusées aux alentours de la ville, selon le Study Center for Human Rights and Democracy, une organisation non gouvernementale basée à Falloujah.Mohamad tareq al-Deraji, co-directeur de cette ONG précise à IPS que « Au moins la moitié des morts sont des femmes, des enfants et des personnes âgées »
s
Soumis à une tension insupportable, des soldats Américains semblent vouloir punir les civils et souffrir d'une forme de désordre mental lié au stress post-traumatique. IPS rapportait le 3 janvier que le Pentagone a émis de nouvelles directives le mois dernier afin d'autoriser désormais le commandement à ne plus redéployer des soldats souffrant de tels désordres [psychologiques]. Selon Stars and Stripes, le journal de l'armée américaine, les hommes dont « les désordres psychiatriques sont en rémission, ou dont les symptômes résiduels ne compromettent pas leur capacité à servir» peuvent se voir proposer un aménagement de leur service. Le journal présente les troubles liés au stress post-traumatique comme un problème « curable. »
s
Steve Robinson, directeur des affaires des anciens combattants à Veterans for America a déclaré à Aaron Glantz, correspondant d'IPS que « en tant que profane et ancien soldat je pense que c'est ridicule. »
« Si j'ai un soldat qui prend de l'Ambien pour dormir , du Seroquel, du Qanapin et toutes sortes de médicaments psychotropes, je ne le veux ni avec des armes ni dans mon unité car il représente un risque pour lui-même et pour les autres, » explique-t-il. « Mais apparemment, l'armée a sa propre idée de comment un soldat peut servir dans ces conditions et fait le pari qu'il peut être efficace. »
s
Ali al-Fadhily est notre correspondant à Bagdad. Dahr Jamail est notre journaliste spécialiste de l'Irak qui a passé 8 mois à couvrir l'actualité de l'intérieur de l'Irak et couvre le Moyen-Orient depuis plusieurs années.

lundi 8 janvier 2007

Un bienfaiteur sioniste en Namibie

Alors là, malgré l'heure tardive, je ne résiste pas à la lecture de mon journal sioniste préféré. Je vais sur le site du yedioth et que lis-je?
s
s
Pardon, faute de traduction : pas "pour" les pauvres mais "dans" les pauvres, nuance!
s
Eh oui, parce que notre Jacob "Kobi"Alexander est un escroc, ce que le Yedioth appelle un "Israeli millionaire." Alexander, en effet recherché aux USA pour des malversations boursières, est allé s'installer avec sa famille en Namibie, pays qui a été saisi par les USA d'une demande d'extradition.
s
Et là, il s'est découvert une vocation de bon samaritain écologiste puisqu'il vient d'acheter 21 000 m2 de terrain dans la zone résidentielle de Walvis Bay pour y construire des habitations à énergie solaire pour des Namibiens à faibles revenus pour... 20 000$
s
Des revenus qui sans être très élevés ne sont donc pas si faibles que ça à l'échelle de l'Afrique.
s
Mais le rêve namibien d'accession à la propriété ne va peut-être pas se réaliser si le gouvernement de ce pays prend au sérieux la demande américaine. En liberté sous caution, notre escroc saura au mois d'avril s'il sera extradé pour répondre de quelques 32 inculpations.
s
Mais peut-être ce gouvernement fera-t-il comme l'entité sioniste qui, malgré un mandat d'arrêt international, n'a pas bloqué le transfert des fonds d'Alexander vers la namibie?

Une interview de Yusuf Islam (Cat Stevens) très... orientée

Il a le moral Yusuf Islam, ex- cat Stevens. J'imagine que peu de chanteurs ont l'honneur d'être interviewés de cette manière. Cette journaliste oserait-elle poser des questions aussi orientées (loaded) à Enrico Macias ou Patrick Bruel? D'accord ils sont inconnus aux USA, mais faisons un petit effort d'imagination ou trouvez des "artistes" US ayant le même profil.
Appréciez le passage où la journaliste, avant de poser sa question explique que
"Pour votre dévouement à l'éducation et aux bonnes oeuvres, des gouvernements de plusieurs pays ont essayé de vous associer à des groupes extrémistes, dont le Hamas."
Moralité : si vous êtes adhérent au Secours Populaire ou Catholique... Démissionnez!
s
Questions à Yusuf Islam
Chanter une autre chanson
Interview par DEBORAH SOLOMON
, The New-York Times, 7 janvier 2007 Traduit de l'anglais par Djazaïri
s
Q. Votre voix est restée incroyablement la même dans « An other Cup ,» votre premier album pop de nouvelles chansons en près de 30 ans, période pendant laquelle vous avez abandonné une carrière mondiale en même temps que le nom Cat Stevens pour renaître en Yusuf islam, un Musulman pieux habillé en robe ample qui refusait de jouer de la guitare pour des raisons religieuses.
s
En réalité, je ne suis jamais allé jusqu'à déclarer ou croire que les instruments de musique étaient prohibés par l'Islam. C'était seulement une zone d'incertitude, alors je m'en suis éloigné pour éviter un conflit.
s
Avez-vous chanté en vous passant d'instruments toutes ces années, au moins à la maison?
s
Oui. « A is for Allah » est une chanson que j'ai écrite spécialement pour Hasanah, ma première fille.
s
J'ai ouï dire que vous étiez revenu à la musique pop après que votre fils Muhammad ait apporté une guitare à la maison il y a quelques années, avec l'espoir d'avoir sa propre carrière de chanteur pop.
s
J'ai réévalué ma position et j'ai réalisé que ne pouvais m'y opposer. Je l'ai obligé à se procurer une meilleure guitare.
s
Vous-êtes vous jamais produit devant des écoliers Musulmans à Londres, où vous résidez?
s
Il existe un mythe d'après lequel je suis devenu enseignant. Je suis pétrifié lorsque j'entre dans une salle de classe avec 30 gosses. Mais j'ai aidé à la création d'écoles.
s
C'est vrai, les Islamia Schools, qui figurent parmi les quelques écoles musulmanes de Londres. Que pensez-vous de l'ampleur du malaise parmi les élèves Musulmans éduqués en Europe?
s
Les atrocités du 7 juillet [attentats du métro londonien] ont fait que chacun à du se livrer à une profonde introspection. Il n'est pas inutile de reconnaître qu'aucune des personnes impliquées dans cet horrible attentat n'était passé par des écoles musulmanes. Ils avaient fréquenté l'école publique.
s
Ce qui veut dire quoi? On dirait que vous imputez aux écoles publiques britanniques la responsabilité de la violence chez les jeunes Musulmans.
s
Il manque un programme par lequel l'élève pourrait comprendre son rôle dans la société au lieu d'en être écarté.
s
Tony Blair vous avait demandé de participer à une commission éducative [educative taskforce] après les attentats.
s
Une des principales recommandations de la commission avait été d'introduire une présentation de l'histoire qui ne ferait pas l'impasse sur un millier d'années, ce qu'on appelle l'Age des Ténèbres . C'était l'époque de l'épanouissement de la civilisation islamique.
s
Votre conversion à l'islam est intéressante compte tenu du fait que votre père était un Chypriote Grec affilié à l'église orthodoxe et dont on peut présumer qu'il n'aimait guère les Musulmans.
s
Oui, il y a toujours eu de l'animosité entre les Grecs et les turcs. La raison de mon entrée en Islam a été un chemin long et tortueux.
s
De quoi vivez-vous actuellement – de vos anciens succès?
s
Je crois qu'il se vend environ 1,5 million d'albums par an.
s
Ce qui fait combien en droits d'auteur? Environ 1$ par album?

Probablement plus.
s
Pour votre dévouement à l'éducation et aux bonnes oeuvres, des gouvernements de plusieurs pays ont essayé de vous associer à des groupes extrémistes, dont le Hamas. Que pensez-vous du Hamas?
s
C'est une question extrêmement orientée.
s
Pouvez-vous essayer d'y répondre?
s
Je n'ai jamais soutenu un mouvement terroriste ni aucun mouvement consacré à autre chose qu'à la charité et au bien de l'Humanité.
s
D'accord, mais beaucoup chez nous aux USA aimeraient voir des Musulmans modérés faire plus d'un effort pour dénoncer la frange extrémiste de la religion. Très peu de Musulmans connus de l'opinion ont publiquement critiqué leurs frères radicaux.
s
Si je n'en suis pas un exemple, alors dites moi qui je suis?
s
Donc vous diriez que vous éprouvez du mépris pour un mouvement terroriste tel que le Hamas?
s
Je ne m'exprimerais pas ainsi. Je ne dirai rien sur cette question. Je suis ici pour parler de paix. Je suis un homme qui veut la paix dans ce monde et je ne pense pas qu'on y arrivera en acculant les gens et en leur posant des questions très très difficiles sur des problèmes très polémiques.

samedi 6 janvier 2007

Stalingrad sur Tigre, c'est ce que pourrait devenir Bagdad pour les GI's selon un ancien membre du Pentagone


La haute stratégie à son plus bas niveau
Stalingrad sur Tigre
s
par FRANKLIN C. SPINNEY, Counter Punch (USA) 6 janvier 2007, traduit de l'anglais par Djazaïri
s
Sun Tzu conseillait d'éviter les guerres prolongées et d'attaquer les villes en dernier ressort.
Le président Bush s'est débrouillé pour faire le contraire en Irak. Il est aujourd'hui sur le point d'intensifier sa stratégie de guerre longue avec un assaut maison par maison à Bagdad. L'objectif est de nettoyer les quartiers de Bagdad des insurgés et des milices locales. Mais comme Patrick Cockburn l'a montré, la plupart de ces milices sont alliées aux différentes factions du gouvernement que nous avons mis en place.
d
Dès que la Bataille de Bagdad aura commencé, et que les pertes et les frustrations s'accroitront, l'armée américaine fera ce qu'elle fait toujours : elle aura recours à une stratégie de puissance de feu de haute technologie.
Mais les miliciens et les insurgés ne se montreront pas coopératifs et ne combattront pas à visage découvert. Nos adversaires n'offriront pas le genre de cibles si commodément prévues par le Pentagone dans les modèles informatiques qu'il utilise pour vendre ses armes de haute technologie et hors de prix au Congrès et au peuple Américain. Les combattants locaux les contreront par des raids contre les forces US, suivis d'un décrochage immédiat.
L'accroissement de la destruction de Bagdad créera encore plus de possibilités pour la dispersion, les embuscades et le minage. Comme les Allemands l'ont appris à Stalingrad, et nous devrions l'avoir appris à Monte Cassino, les irrégularités des décombres permettent aux défenseurs de se cacher et de se fondre dans ce que le Pentagone désigne de manière clinique comme « l'espace urbain de bataille; »
Associez à cet espace urbain de bataille la masse croissante de renseignements fournis par des habitants de plus en plus hostiles, et il y a de fortes chances pour que les forces américaines se retrouvent embourbées dans une bataille dévastatrice et sans fin.
s
Compte tenu de la nature douteuse des vrais motifs de M. Bush pour envahir l'Irak et la prédilection de nos armées à la substitution de la puissance de feu aux idées, la stratégie qui vise à apporter plus de sécurité aux habitants de Bagdad en détruisant leur ville est un fantasme illogique de réunion des contraires [oxymoronic] qui avivera les divisions dans notre pays [au sujet de la guerre], encouragera nos adversaires et rendra impossible une fin de conflit dans des conditions suffisamment favorables pour ne pas porter en germes les graines d'un conflit futur.
s
C'est de la haute stratégie à son plus bas niveau
s
Mais il y a un moment que nous constatons comment la fantaisie vient facilement aux stratèges de palais qui arpentent la galerie des glaces de Versailles sur le Potomac.
s
Franklin C. Spinney est un ancien analyste du Pentagone Ses écrits sur les problèmes de défense peuvent être trouvés sur l'inestimable site web Defense in the National Interest.

vendredi 5 janvier 2007

L'Irak et Saddam Hussein depuis l'invasion américaine en quatre dessins

L'Irak et Saddam depuis l'invasion américaine vus par deux dessinateurs. Latuff, dessinateur Brésilo-Palestinien qui jouit d'une notoriété importante dans les milieux de gauche du tiers-monde notamment et Hic, dessinateur au Soir d'Algérie.

Ces dessins disent tout (ou presque)
















légende : Je n'aurai pas de repos tant que l'Irak ne sera pas libéré de toi

jeudi 4 janvier 2007

Tu perds, je gagne; tu gagnes, je gagne. De la perversité du lobby sioniste


A ceux qui remettent en question l'importance du lobby sioniste qu'on aurait un peu trop tendance à rendre responsable de nombre de malheurs qui nous viennent des USA, je dirais ceci : les sionistes ne s'en cachent pas et s'en vantent.
s
Jetons un coup d'oeil dans le Jérusalem Post daté du 4 janvier 2007 qui titre : "Le plus grand nombre de Juifs qui se soit jamais apprêté à entrer au Congrès".

"Un nombre record d'élus Juifs entrera au Congrès jeudi, mais le plus remarquable sont les positions inégalées de pouvoir qu'ils détiendront dans des commissions ayant un rapport avec Israël, affirment de nombreux activistes Juifs locaux".
Par "locaux" il faut comprendre "Américains." Un journaliste Jordanien ou Yémenite oserait-il écrire que je suis un Algérien, un Musulman ou un Arabe local? J'en doute mais passons...
s
Ce sont donc six nouveaux élus Juifs qui vont rejoindre 37 autres élus Juifs au congrès.
37 + 6 = 43, c'est le plus grand nombre jamais atteint selon Doug Bloomfield, ancien directeur des affaires législatives de l'AIPAC, alias le lobby sioniste.
"Autant [de Juifs] dans autant de positions de leadership dans les deux chambres est un fait sans précédent," a dit Bloomfield, utilisant une formule juive traditionnelle pour dire comment ce fait affectera l'appui pour l'Israël : Comme le bouillon de poulet, il ne fera pas de mal."
L'image est claire : le lobby déjà puissant est renforcé par le nombre record d'élus Juifs et c'est pourquoi :
"D'autres politologues vont plus loin, affirmant que le soutien du congrès à Israël restera au moins aussi fort qu'auparavant, si ce n'est même plus fort."
Parmi les commissions clés [key committees] dirigées ou en passe de l'être par ces élus Juifs, le Jerusalem Post note : Tom Lantos (Démocrate-Californie), président de la Commission des Relations Internationales (HIRC), Gary Ackerman (Démocrate, New-York) qui devrait diriger la Sous-commission pour le Moyen-Orient dans la Commission précitée.
Au Sénat, Joe Lieberman (Indépendant-Connecticut) présidera le Homeland Security and Governmental Affairs Committee (sécurité intérieure et affaires gouvernementales) tandis que Barbara Boxer (Démocrate-Californie) devrait prendre en mains la Sous Commissions des Affaires Etrangères pour le Moyen-Orient sous réserve de la candidature de John Kerry à ce poste.
s
Le Jérusalem Post poursuit en rappelant que la plupart des membres dirigeants du parti Démocrate sont "strong on israël" (comment traduire? de chauds partisans de l'entité sioniste?).

Et puis :
"de nombreux Républicains qui soutiennent Israël, sans désormais diriger de commissions, continuent à servir dans des rôles de leadership dans la minorité."
Notez le verbe "servir".
s
Ces élus servent, mais servent qui? Il n'est pas question du peuple Américain ici.

Et ce n'est pas tout :
"De plus - les Juifs qui ont voté massivement démocrate aux élections de novembre (à 87 % selon les sondages en sortie de bureu de vote) - ont plus souvent l'occasion de discuter directement avec les élus démocrates de problèmes de nature domestique et ont de fortes relations personnelles avec eux, selon Ira Forman directrice du National Jewish Democratic Council".

Sans oublier la surenchère prosioniste à laquelle les deux camps se livrent.
Pour Forman, le leaderhip prosioniste actuel chez les Démocrates est l'occasion de contredire les accusations républicaines selon lesquelles les "Démocrates sont trop mous sur [la défense d'] Israël."
s
Par contre, Matt Brooks, directeur de la Republican Jewish Coalition,
"maintient que les Républicains ont toujours le meilleur bilan avec Israël et qu'il reste à voir comment les Démocrates vont assumer leur nouvelle position."

Et la conclusion est, selon Richard Foltin directeur des affaires législatives de l'American Jewish Committee, que dans tous les cas l'entité sioniste est un dossier bipartisan.
"Vous avez un Congrès qui soutient Israël, donc je ne pense pas que vous verrez beaucoup de différence. Vous allez constater une continuation bipartisane du soutien pour Israël."
Comme quoi, avec les élections aux USA, que les Démocrates gagnent ou que les Républicains perdent, et vice-versa, le lobby sioniste est toujours gagnant.