lundi 30 novembre 2015

A Gaza, danser c'est aussi résister

Comme dans le ballet, cet article intéressant ne nous épargne pas quelques figures imposées, comme celle qui nous ferait presque croire que ce que vit la bande de Gaza, blocus et bombardements, est la faute du Hamas dont l'arrivée au pouvoir aurait en quelque sorte mis fin à une situation... Au fait quelle situation ?
Au milieu du chaos et de la destruction qui a ravagé la bande de Gaza si souvent, avec des guerres répétées entre Israël et le Hamas, l'école est un havre de calme et d'ordre.
par Nidal al-Mughrabi, Reuters Christian Science Monitor (USA) 30 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri
Gaza ville – Le groupe de fillettes aux cheveux nattés et vêtues de rose étiraient leurs bras sur les côtés et pivotaient sur la pointe des pieds, essayant désespérément de tenir l'équilibre. L'oeil perçant de leur professeur surveillait la dernière cuvée d'aspirantes ballerines de Gaza.
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Quinze filles âgées de cinq à huit ans sont actuellement inscrites à l'école de ballet du Al-Qattan Center for Children de Gaza, ce qui en fait un des cours les plus populaires parmi ceux que propose le centre, sous le regard attentif d'une enseignante ukrainienne.
Au milieu du chaos et de la destruction qui a ravagé la bande de Gaza si souvent au cours des cinq dernières années, avec des guerres répétées entre Israël et le Hamas, l'école est un havre de calme et d'ordre, un lieu dont bon nombre de parents sont impatients que leurs enfants puissent profiter.
« Le projet de ballet était un rêve pour beaucoup de familles, » explique Heyam Al-Hayek, le directeur des activités culturelles au centre Qattan. « Ils demandaient des cours de ballet mais nous ne trouvions pas de formateurs. C'était difficile de faire venir un instructeur de l'étranger. »
Le rêve a commencé à prendre forme quand ils ont rencontré Tamara, une Ukrainienne mariée à un Palestinien et qui réside à Gaza, qui avait étudié la danse et avait la qualification pour l'enseigner. Elle a demandé à ce pas donner son nom de famille.
Un programme pilote a commencé pendant l'été dans l'attente de savoir combien de parents adhéreraient au projet étant donné que Gaza est une société conservatrice où le ballet n'est pas une passe-temps commun. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, 50 enfants, uniquement des filles, étaient inscrites. Il y a maintenant une liste d'attente qui va dans les centaines.
Dans le hall carrelé, 14 élèves étaient alignées à l'unisson le long du mur, une main serrant une longue barre métallique. Quand Tamara leur montrait les pas, elles l'imitaient avec précision, faisant angle avec leurs pieds et fléchissant leurs genoux, un bras en extension, mentons relevés.
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Certains de ces enfants ont connu quatre guerres dans leurs courtes vies, avec la bande de Gaza sous tension depuis que l'organisation islamiste Hamas a pris le plein contrôle de l'enclave en 2007. Depuis lors, l'Egypte et Israël ont maintenu un blocus sur le territoire, contrôlant de près les entrées et sorties de biens et de personnes.
Pour les parents, la chance pour un enfant de participer à quelque chose de si éloigné de la vie quotidienne à Gaza est une richesse à la fois éducative et psychologique. La mère de Maria, six ans, dit que le ballet a aidé sa fille à surmonter des années de traumatisme.
« Elle souffrait depuis la guerre de 2012, et son était avait empiré avec la guerre de l'an dernier, » explique Manal Abu Muamar en décrivant les cauchemars de Maria et sa peur au moment d'aller dormir.
« Après le premier cours de baller, elle était rentrée à la maison gaie comme un pinson. Elle avait fait les mouvements qu'elle avait appris, et elle tournait dans la maison comme un papillon. »
Près de la moitié du 1,8 million d'habitants de gaza a moins de 18 ans, et l'UNICEF, estime que 400 000 d'entre eux ont besoin d'une forme de soutien psychologique.
Mais outre l'aspect loisir pour s'évader et désir d'essayer ce qu'elles ont peut être vu seulement à la télévision, certaines élèves sont décrites par leur professeur comme des «filles costauds» et« excellentes » qui ont la volonté d'aller plus loin dans la danse.
« J'imitais les danses de ballet que je voyais à la télévision ou sur YouTube, » dit Bana Zuarub, huit ans.
« Maintenant j'apprends pour de bon, et j'adore ça. »

dimanche 29 novembre 2015

Racisme et antisémitisme? Vraiment?

Nous constatons une montée en puissance des partis d'extrême droite dans plusieurs pays européens : en France, en Grèce, en Autriche et en Pologne notamment.
Cette montée de l'extrême droite ne se fait pas de manière uniforme, ni dans son ampleur, ni dans son contenu car ces aspects dépendent des contextes qui sont différents et de l'histoire locale.
Ainsi, en France, l'extrême droite a dû produire un certain nombre de garanties quant à son renoncement à l'antisémitisme , déni de l'existence des chambres à gaz et à afficher ouvertement la nostalgie du pétainisme . Le caractère impératif ce cette contrainte s'explique à la fois par le contexte local et le poids particulier de la communauté juive sur la vie politique française mais aussi par le fait que le régime républicain s'est reconstruit au sortir de la guerre en opposition au régime de Vichy qui l'avait rejeté. Ce n'est pas pour rein que'aujourd'hui tous les drigents politiques font référence à de Gaulle, ce qui n'avait pas toujours été le cas, notamment de la part de personnalités qui avaient fait œuvre de résistance à l'occupation allemande.
En Pologne, les choses sont différentes car si ce pays a connu une occupation allemande féroce, la résistance nationale non communiste s'en prenait certes aux soldats allemands, mais elle attaquait aussi les Juifs. Un historien a ainsi pu affirmer que les Polonais avaient tué plus de Juifs que d'Allemands pendant la guerre.
L'antisémitisme reste donc vivace en Pologne ainsi qu'en témoigne la nomination dans le gouvernement de droite d'un ministre qui a affirmé publiquement que les Protocoles des Sages de Sion étaient probablement un document authentique.
En témoigne aussi cette manifestation anti-réfugiés dans une grande ville polonaise où des manifestants ont brûlé des mannequins représentant des Juifs orthodoxes.

Des Polonais anti-réfugiés brûlent des effigies de Juifs orthodoxes pedant una manifestation à Wroclaw.

par la rédaction, The Algemeiner (USA) 18 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri
Des dizaines de manifestants dans la ville de Wroclaw, ouest de la Pologne, ont brûlé des effigies accoutrées comme des Juifs avec des papillotes aux cheveux et des chapeaux noirs, a rapporté le journal polonais Gazeta Wyborcza mercredi. (à 3'30" sur la vidéo)

La manifestation s'inscrivait dans le cadre d'une protestation plus large contre l'admission en Pologne de réfugiés de la guerre civile en Syrie. Les manifestants affirmaient que les réfugiés étaient en réalité des migrants économiques et des terroristes, selon l'article.
La manifestation s'est déroulée sur une scène mobile devant la mairie de Wroclaw. La Police a contenu la manifestation mais ne l'a pas empêchée, en l'absence de plaintes officielles.
Beaucoup en Europe s'inquiètent de l'arrivée des réfugiés qui fuient la violence en Syrie qui a coûté la vie ) des milliers de personnes ces cinq dernières années et au causé d'immenses dévastations.
Plus tôt dans la semaine, The Algemeiner avait parlé d'une autre manifestation anti-réfugiés qui s'est tenue dans la plus grande avenue de Poznan.
La Pologne a officiellement décidé d'accepter 5 000 réfugiés.

jeudi 26 novembre 2015

Sukhoi 24 russe abattu par l'aviation turque: une analyse juridique réfute les arguments de la Turquie

L'armée de l'air turque était-elle fondée à abattre un bombardier russe de type SU-24 en mission au dessus de la Syrie ?
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Bombardier biplace Su-24 Fencer

Les autorités turques soutiennent que oui car, selon elles, l'avion russe avait violé l'espace aérien turc et que les avions de chasse turcs avaient procédé à une dizaine de sommations avant d'ouvrir le feu.
Le gouvernement russe conteste pour sa part que le SU-24 ait pénétré dans l'espace aérien turc tandis qu'un des deux membres de l'équipage russe qui a survécu à la destruction de son appareil, l'autre ayant été tué par les « rebelles syriens » pendant sa descente en parachute, nie la réalité des sommations.
Il est vrai qu'on peut s'interroger sur la possibilité d'une dizaine de sommations pour une incursion qui aurait duré au maximum (si elle a eu lieu!) 17 secondes.
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Versions russe et turque de la trajectoire du SU-24 détruit par l'armée turque
Pourtant, même si l'avion russe était entré dans l'espace aérien turc, ce fait n'aurait pas en lui-même suffi à justifier le recours à l'usage de la force et la destruction de l'appareil.
C'est en tout cas ce qui ressort d'une analyse juridique effectuée par quelqu'un qui semble être versé dans ce domaine puisqu'il est à la fois ancien officier supérieur de l'aviation militaire américaine et spécialiste reconnu du droit de la guerre.

Les Russes ont sans doute un dossier solide sur la destruction de leur avion par la force aérienne turque

par Charles J. Dunlap Jr., The Hill (USA) 25 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri
La destruction en vol d'un bombardier russe Su-24 par des F-16 turcs soulève un certain nombre de questions essentielles en matière de droit international que les États Unis doivent examiner avec soin. C'est tout particulièrement important dès lors que le résultat de l'action 6turque6 a é6té apparemment la mise à mort illégale d'un des aviateurs russes par les rebelles syriens ainsi que la possibilité de la mort de la même manière d'un marine russe qui essayait de porter secours à l'équipage de l'avion abattu.
Si le président Obama a certainement raison de dire que « la Turquie comme tout pays a le droit de défendre son territoire et son espace aérien, » la manière exacte de le faire est plus compliquée que ce que laisse entendre le président. En fait, les Russes ont de solides arguments juridiques pour soutenir qu'un tel droit prévu par le droit international a été invoqué à tort dans ce cas précis.
Quand peut-on agir en légitime défense ?
L'article 51 de la charte de l'ONU permet l'usage de la force en cas « d'agression armée. » Cependant, dans une affaire traitée en 1986, le Cour Internationale de Justice avait conclu qu'un « simple incident frontalier » pouvait constituer une violation de la charte de l'ONU mais n'induisait pas nécessairement le droit à user de la force si l'attaque n'a pas une ampleur et des effets significatifs. La plupart des nations admettent aussi que des États menacés d'une attaque imminente peuvent réagir en légitime défense du moment qu'ils ne disposent en la circonstance « d'aucun moyen de stopper l'agression autre que le recours à la force armée, » ainsi que l'avait observé Leo Van den Hole dans l'American University International Law Review (revue universitaire de droit international).
Le problème ici est que les Turcs n'affirment pas qu'une agression militaire était en cours ni, d'ailleurs, qu'une telle attaque était même envisagée par les Russes. Au contraire, dans une lettre à l'ONU, les Turcs ont seulement affirmé que les Russes avaient « violé leur espace aérien national sur une profondeur de 1,7 à 2 kilomètres pendant 17 secondes. » Ils disent aussi que les Russes ont été avertis « dix fois » (ce que les Russes contestent) et que les chasseurs turcs ont tiré sur l'avion russe en conformité avec les « règles d'engagement » turques. Bien entendu, les règles nationales d'engagement n'ont pas prééminence sur les exigences du droit international. En outre, le droit international exige que toute force mobilisée pour se défendre soit proportionnelle à la menace à traiter.
La question de droit qui se pose est donc celle-ci : Est-ce qu'une simple incursion frontalière de 17 secondes a une importance et une ampleur de nature à justifier l'usage « proportionné » d'une force meurtrière comme unique recours – en particulier dans une situation où rien n'indique que les Russes allaient attaquer quoi que ce soit sur le sol turc ?
Pour l'instant, les États Unis restent silencieux sur ce qu'ils savent éventuellement de la localisation précise des avions (dont les Russes affirment qu'ils ne sont jamais entrés dans l'espace aérien turc). Qui plus est, même su les Russes avaient pénétré l'espace aérien turc, ce fait en lui-même ne permettrait pas nécessairement l'usage de la force en l'absence de signes d'intentions hostiles (dont les Turcs ne parlent pas). De plus, il n'est pas impossible que l'avion russe puisse être entré dans l'espace aérien turc – ou pas – du fait d'une erreur de navigation non intentionnelle causée par le système de navigation satellitaire qu'emploient les Russes. Des erreurs de navigation ne sont pas des raisons valables pour déclencher le recours à une force meurtrière.
En bref, in apparaît à ce stade que le dossier présenté par la Turquie pour justifier le recours à la force meurtrière est, au mieux, fragile. Néanmoins, le secrétaire général de l'OTAN Jens Soltenberg a déclaré que l'OTAN est « solidaire avec la Turquie. » Cependant, il aurait été plus prudent de différer son jugement en attendant que les faits soient définitivement établis et qu'une analyse juridique exhaustive soit effectuée. Pourquoi ? L'article 5 du traité de l'Alliance Atlantique qui régit le droit à la légitime défense paraphrase presque mot pour mot l'article 51 de la charte de l'ONU ; donc, si les faits montrent qu'il y a illégalité au regard du droit international, cela minerait le bien fondé de la prise de position de l'OTAN « en solidarité » avec n'importe quel pays.
L'agression contre l'aviateur et le marine russes
Un autre problème important de droit international a été soulevé après que l'avion russe a été touché par les missiles turcs. Les deux aviateurs se sont éjectés mais ont été attaqués pendant leur descente en parachute de leur avion en perdition – par des éléments de l'Armée Syrienne Libre d'après les informations. Un marine russe qui participait à une opération de secours a été tué.
Il est parfaitement établi que le droit de la guerre interdit d'attaquer quiconque s'échappe en parachute d'un avion en détresse, et que le faire est un crime de guerre. Il n'y a pas de réel débat entre experts sur la lecture de ce point de droit.
En ce qui concerne le soldat russe tué en opération de secours, les choses sont plus complexes au niveau juridique. En général, une action de secours est une opération militaire qui peut être légalement attaquée. Si cependant, l'aéronef de se secours arborait une croix rouge ou un emblème du même genre reconnu internationalement, et si l'objectif consistait seulement à apporter des soins médicaux, l'attaque serait probablement considérée comme injustifiée. En outre, compte tenu du fait que tirer sur un aviateur qui fuit [son avion] en parachute est en soi un crime de guerre, le fait de porter secours à des pilotes soumis à une action à l'évidence illégale peut fort bien transformer l'incident en un de ceux où le droit international verrait dans la mort du marine russe un crime illégal.
Ce que cela signifie pour les États Unis
La Turquie n'est pas seulement un allié très important pour les États Unis et au sein de l'OTAN, mais aussi un partenaire essentiel de la coalition internationale qui s'oppose à l’État Islamique en Irak et au Levant (EIIL ou Daesh). Ceci dit, le respect de la règle de droit est particulièrement important dans des situations extrêmement instables comme en Syrie aujourd'hui. Ce n’est ni le moment ni le lieu d'interprétations approximatives qui peuvent aboutir à des conséquences non souhaitées. Les États Unis doivent aussi garder à l'esprit qu'il existe d'autres situations de frontière aériennes explosives dans le monde – comme les survols dans le sud de la mer de Chine – où les intérêts des États Unis tirent avantage du fait que les règles de retenue dans l'usage de la force sont méticuleusement respectées.
Si la Turquie est en tort dans cette affaire, les États Unis devraient le dire, indépendamment des autres points de désaccord que nous pouvons avoir avec les Russes. Un ami devrait toujours dire à un ami quand il a commis une erreur. C'est aussi simple que ça.
Dunlap est un général de l'armée de l'air en retraite qui dirige actuellement le Center on Law, Ethics and National Security à la faculté de droit de l'université Duke.

mercredi 25 novembre 2015

The Sun, petites pépées et islamophobie

Le Sun est un journal anglais dont il n'existe pas d'équivalent en France. Ses titres racoleurs secondés utilement par la photo d'une femme aux formes et au sourire prometteurs sont au service d'un agenda politique néoconservateur qui est celui de son propriétaire, le magnat de la presse Rupert Murdoch.
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Rupert Murdoch et sa nouvelle compagne, Jerry hall (ex Mme Jagger)
Outre le Sun, le groupe News Corp de Rupert Murdoch est propriétaire du Times, le légendaire journal londonien, du New York Post, un tabloïd à grande diffusion, du Wall Street Journal, des chaînes de télévision et des studios de cinéma Fox etc.
Et ce n'est là qu'un modeste aperçu de cet empire qui s'étend sur tous les continents.
Le Guardian démonte ici les ressorts d'un titre racoleur du Sun destiné à induire le lecteur pressé en erreur et à exciter l'islamophobie.

Les affirmations du Sun sur la sympathie des Musulmans pour les djihadistes ont-elles un fondement ?

Un coup d’œil sur les données de l'enquête derrière le gros titre du tabloïd remet en question la façon dont le journal a interprété les chiffres
par Pamela Duncan, The Guardian (UK) 23 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri
Le Sun a mis en une ce titre racoleur : « Un Musulman britannique sur cinq a de la sympathie pour les djihadistes, » mais cette affirmation est-elle fondée ?
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Un coup d’œil aux données qui sont derrière le gros titre de lundi remet en question la manière dont le journal a interprété les chiffres.
Le gros titre et l'article en pages intérieures sont basés sur une enquête téléphonique conduite par Sturvation la semaine dernière. On ne sait pas vraiment comment l'échantillon de Musulmans britanniques a été constitué par Sturvation ni s'il peut être considéré comme représentatif de l'ensemble de la communauté.
La question particulière qui est à l'origine du titre la une demandait aux répondants qu’ils étaient d'accord avec une liste de déclarations.
Seulement 5 % des répondants étaient d'accord avec la déclaration : « J'ai beaucoup de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie. » 14,5 % des répondants ont dit avoir « une certaine sympathie » pour eux. Ces chiffres additionnés font un total de 19,5 % qui motivent la tournure de l'article du Sun.
Même en acceptant ces données telles quelles, elles occultent le fait que près de 71,5 % des sondés ont dit ne pas avoir de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie.
La question posée par Sturvation ne mentionne aucunement les djihadistes, l’État Islamique (Daesh) et la raison pour laquelle les combattants vont en Syrie. En outre, la question ne précise pars qui sont les « combattants en Syrie » - des combattants de Daesh ou éventuellement ceux d'autres groupes rebelles.
Étant donné qu'on a eu des exemples d'individus partis en Syrie pour lutter contre Daesh (par exemple avec un reportage de Channel 4 qui suivait trois anciens soldats partis combattre les miliciens de Daesh en Syrie), il est concevable que certains des sondés aient pu avoir en tête ces exemples plutôt que les gens qui s'en vont pour soutenir Daesh.
Le second problème est que le terme « sympathie » prête le flanc à une mauvaise interprétation : tandis qu'une personne peut l'employer pour signifier qu'il est d'accord avec ceux qui partent se battre, une autre personne peut simplement vouloir dire qu'elle comprend à un niveau émotionnel qu'une personne puisse faire ce choix. On peut éprouver de la sympathie pour une prise de position sans pour autant la partager.
De fait, un sondage antérieur effectué par le même institut en mars pour Sky News avait montré que 4,3 % des non Musulmans exprimaient « beaucoup de sympathie pour les jeunes Musulmans qui quittent le Royaume Uni pour rejoindre les combattants en Syrie. » Dans le même temps, 9,4 % exprimaient une « certaine sympathie », ce qui suggère que les attitudes des Musulmans et des non musulmans ne sont pas différentes quand on leur pose ces questions.
D'autres détails sur le sondage mené par Survation peuvent être trouvés ici tandis que l'intégralité des chiffres peut être trouvée ici.

lundi 23 novembre 2015

Attentats de Paris: et si on prenait Jawad Bendaoud au pied de la lettre?

Jawad Bendaoud, l'habitant de Saint-Denis en banlieue parisienne qui a hébergé une partie des terroristes, ou présumés tels, qui sont accusés d'avoir participé aux attentats qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre dernier est devenu la risée des internautes.
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Jawad Bendaoud

La cause en sont les propos tenus par le logeur face à une caméra de télévision en réponse aux questions d'un journaliste qui l'interrogeait parmi d'autres badauds :
« J’ai appris que c’était chez moi, ouais. Et que les individus étaient retranchés chez moi. J’étais pas au courant que c’était des terroristes ». Le jeune homme parle avec nervosité et une certaine morgue. Il poursuit : « On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, monsieur. On m’a dit d’héberger deux personnes qui venaient de Belgique pendant trois jours. Je sais pas d’où ils viennent, on est au courant de rien, monsieur. Si j’savais, vous croyez que je les aurais hébergés ? »
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Non, je ne vais pas vous faire une recension de toutes les parodies et montages photo ou vidéo qui tournent en dérision les propos de Jawad Bendaoud.
Mais peut-être faut-il le prendre au sérieux et même au pied de la lettre parce que Bendaoud, sans être la lumière de la ville de Saint-Denis n'est pas le premier nigaud venu.
En effet Jawad Bendaoud est bien connu de la police : décrit comme un « chef de rue » (c'est-à-dire un dealer de drogue) Jawad Bendaoud a aussi un passé sanglant puisqu'il avait été condamné à 8 ans de prison pour avoir assassiné un adolescent dans la même rue en 2008. Bendaoud était sans doute lui-même mineur au moment des faits.
Par ailleurs, Jawad Bendaoud n'était ni locataire, ni propriétaire de l'appartement où étaient hébergés les présumés terroristes car le logement est la propriété de "marchands de sommeil" dont notre logeur était en quelque sorte l'agent immobilier chargé de trouver des locataires.
Mais sûrement pas à l'insu de la police.
Car les délinquants comme Jawad Bendaoud, les propriétaires qu'il représente ainsi que les présumés terroristes qui ont tous une trajectoire de délinquance, sont bien connus des forces de l'ordre pour lesquelles ils n'ont guère de secrets.
Le logement dont il dit qu'il est le sien était connu de beaucoup d'habitants du quartier et il l'était nécessairement de la police.
Alors quand vous êtes un terroriste et que vous vous lancez dans une mission dangereuse mais dont vous espérez vous tirer vivant, vous choisissez avec grand soin votre planque et vous évitez celles qui sont aux mains de petits malfrats tenus en laisse par la police.
Parce que si vous êtes capable d'organiser une action criminelle d'envergure, destinée à mettre une ville sans dessus dessous, et si  en plus vous prétendez vous en tirer vivant et/ou libre, alors c'est que vous êtes capable de trouver la bonne planque, celle où aucun flic ou agent des services de renseignements n'aura l'idée d'aller vous chercher.
Et vous ne comptez pas non plus sur une jeune femme, Hasna Ait Boulahcen cousine qui plus est d'un des suspects, Abdelhamid Abbaoud et qui n'a aucune expérience du crime et de l'action secrète en dehors de cacher à ses parents qu'elle a un petit ami.
L'article du Figaro que j'ai mis en lien expose pourtant la parfaite connaissance des agissements illicites de Bendaoud ainsi que son impunité.
Donc quand Bendaoud affirme « On m’a demandé de rendre service, j’ai rendu service, monsieur. » il faut le prendre au pied de la lettre et se demander qui est derrière le pronom impersonnel « ON ».

mercredi 18 novembre 2015

Pourquoi Ali ne peut pas stopper Daesh

Pourquoi les Musulmans britanniques ne peuvent pas arrêter Daesh en une explication toute simple sur Facebook

par Evan Bartlett, The Independent (UK) 17 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri
On a remis la pression sur la communauté musulmane pour qu'elle fasse plus pour combattre l'organisation terroriste Daesh qui utilise une variante déformée de l'Islam pour justifier assassinats et barbarie.
Malgré que de nombreux Musulmans de base, des responsables communautaires et des imams ont à plusieurs reprises dénoncé Daesh et son idéologie, des personnes comme Nigel Farage et un journal comme le Sun – ces bastions de la raison – ont soutenu que les Musulmans britanniques devaient faire plus.
Mais c'est peut-être un jeune Musulman britannique sur Facebook qui le mieux expliqué pourquoi ce n'est pas vraiment facile de stopper une bande de fanatiques du Moyen orient depuis son domicile dans l'East Midlands ;
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Traduction : Je ne comprends pas pourquoi les non Musulmans pensent que les Musulmans britanniques peuvent stopper Daesh, mon pote, je n'arrive même pas à avoir un message de réponse de la fille qui me plaît et tu t'attends à ce que je stoppe une organisation terroriste, pfff

dimanche 15 novembre 2015

Les attentats de Paris sont une juste rétribution pour l'holocauste selon ce rabbin

Dov Lior n'est certainement pas un rabbin marginal, au contraire.

Le rabbin d'extrême droite des colonies : les attentats de Paris sont une rétribution pour l'holocauste

The Jerusalem Post (Sionistan) 15 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri
Le propos de Dov Lior, Grand Rabbin de la colonie israélienne de Kiryat Arba a été initialement rapportée par l'agence de presse Walla ! [agence sioniste, NdT]
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Le rabbin Dov Lior porté en triomphe par ses ouailles
Samedi, pendant les funérailles d'un père et de son fils abattus par des terroristes palestiniens, le dignitaire religieux sioniste d'une colonie juive en Cisjordanie a dit à l'assistance que les attentats de Paris étaient mérités en raison de ce que les Européens « ont fait à notre peuple il y a 70 ans. »
« Les méchants dans cette Europe gorgée de sang le méritent pour ce qu'ils ont fait à notre peuple il y a 80 ans, » a déclaré Lior.
Le rabbin controversé avait précédemment approuvé par écrit un livre intitulé «La Torah du Roi3 qui avait été co-écrit en 2009 par le Rabbin Yitzhak Shapira, une personnalité extrémiste des colonies, qui autorisait à tuer les civils non juifs en temps de guerre.
Il avait été convoqué par la police pour être interrogé au motif d'incitation à la violence mais il avait refusé de se présenter, affirmant que la Torah n'était pas ouverte aux enquêtes policières. Il avait donc subséquemment été arrêté pour être interrogé mais aucune charge n'avait été retenue contre lui.
L'an dernier, Lior a publié une lettre expliquant que la loi juive permet de détruite toute la Bande de Gaza pour apporter la paix au sud du pays.
Lior indiquait avoir reçu des questions pour savoir si la loi juive permet de porter atteinte à une population civile non directement impliquée avec les combattants.
Il avait d'abord cité l'opinion du Maharal de Prague, un rabbin renommé du 18ème siècle, qui avait écrit qu'une nation agressée peur mener une guerre sans merci à la nation qui l'attaque, et qu'elle n'est pas obligée de se préoccuper de la sécurité des gens qui sont personnellement impliqués dans les hostilités.
« En temps de guerre, une nation attaquée a le droit de punir la population ennemie avec les mesures qui lui semblent convenir, comme le blocus sur les fournitures en électricité, ainsi que le bombardement de l'ensemble de la zone selon ce qu'estime nécessaire le ministre de la défense, et d'éviter de mettre en danger inutilement les soldats mais au contraire de prendre les mesures dissuasives et d'exterminer l'ennemi, » écrivait Lior.
S'exprimant sur les hostilités avec le Hamas, le rabbin poursuivait en affirmant que « dans le cas de Gaza, il serait même permis au ministre de la défense d'ordonner la destruction de tout Gaza de sorte à ce que le sud [de l'entité sioniste] ne souffre plus et pour prévenir des atteintes contre notre peuple qui souffre depuis si longtemps à cause des ennemis qui nous entourent. »
« Le langage et les considérations humanitaires ne sont rien quand on les met en balance avec la préservation des vies de nos frères dans le sud et dans tout le pays ainsi que la restauration de la tranquillité sur notre territoire, » avait-il dit.

mercredi 11 novembre 2015

Le ministre antisémite dont la presse française ne parle pas

Sur certains sujets, on ne pourra pas dire que la presse française est très réactive.
On avait ainsi pu constater qu'elle avait eu un certain retard à l'allumage pour commenter les propos négationnistes du chef du gang sioniste Benjamin Netanyahou qui a récemment affirmé que c'est le Grand Mufti de Jérusalem qui avait suggéré à Hitler l'idée d'exterminer les Juifs.

On observe un phénomène semblable en ce qui concerne la situation politique d'un pays européen, et pas n'importe lequel puisque ce pays est la Pologne, un pays important par sa population, sa qualité de membre de l'Union Européenne et de l'OTAN et sa situation géographique au contact de la Russie et de l'Ukraine

La Pologne a une frontières avec l'enclave russe de Kaliningrad et avec l'Ukraine
.

Eh bien, les élections législatives en Pologne viennent de donner la majorité absolue à un parti conservateur représentant d'une droite dure, voire même assimilable à l'extrême droite.

Ce parti conservateur siège au parlement européen dans le même groupe que les Conservateurs britanniques ; il est même la deuxième force politique de ce groupe après les affidés de David Cameron.

Un nouveau cabinet a naturellement été constitué à Varsovie et parmi ses membres, au poste clef de ministre de la Défense, a été nommé un homme qui déclarait publiquement il y a quelques années que l'opuscule intitulé « Les Protocoles des Sages de Sion » pouvait bien être authentique parce que, selon lui, l'expérience montre qu'il existe de telles organisations [qui complotent secrètement] dans les milieux juifs.

Nous sommes là devant des propos typiquement antisémites, tenus par un membre important du gouvernement d'un pays qui compte en Europe.

Et que nous en dit la presse hexagonale ?

Pour l'instant, rien.

Je vous fiche mon billet que si un obscur sous-secrétaire d'Etat d'un pays arabe avait tenu le même langage, nous aurions eu quantité d'articles et de dépêches pour signaler et fustiger des propos antisémites.

Le nouveau ministre polonais de la défense condamné pour ses propos sur la théorie d'un complot juif

par Rajeev Syal, The Guardian (UK) 10 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri

Ministre nouvellement nommé, Antoni Macierewicz est critiqué pour avoir dit qu'un libre canular présentant un projet pour dominer le monde pourrait être authentique.

Le ministre polonais de la Défense nouvellement nommé a été condamné pour avoir suggéré la possibilité qu'un document frauduleux prétendant montrer qu'il existe un plan juif pour dominer le monde puisse être authentique.


Antoni Macierewicz


Antoni Macierewicz fait partie d'un certain nombre de nominations controversés décidées lundi par le parti de droite Droit et Justice après s'être assuré pour la première fois la majorité absolue aux élections législatives du pays.

Sa nomination pourrait compliquer les relations de la Pologne avec ses alliés de l'OTAN et de l'Union Européenne (UE) ans leur démarche pour isoler la Russie. Elle pourrait aussi constituer une difficulté pour David Cameron dont le groupe [au parlement de Strasbourg] des Conservateurs et Réformistes Européens dépend du soutien de Droit et Justice.

Macierewicz avait dit aux auditeurs de Radio Maryja en 2012 qu'il avait lu les Protocoles des Sages de Sion, un petit livre qui se présente comme un plan juif pour contrôler l'économie et les médias mondiaux mais dont il a été démontré que c'était un faux.

Il avait considéré qu'il y avait un débat autour de l'authenticité de l'opuscule, mais il avait dit aux auditeurs : « L'expérience montre qu'il existe de telles organisations dans les milieux juifs.»

Ses propos ont été largement condamnés par les militants antiracistes en Pologne. Rafał Pankowski, qui a parlé de la participation de Macierewicz à l'émission de radio dans un livre sur l'extrême droite polonaise déclare : Il est bien connu pour son discours politique extrémiste qui suscite la division et a ses racines dans le discours identitaire nationaliste de Radio Maryja.

« La culture politique de Droit et Justice semble fortement influencées par ce genre de discours. C'est un triste moment pour la démocratie polonaise et européenne si la promotion des théories du complot est récompensée par des nominations à des postes importants. »

Ancien membre de l'opposition polonaise anticommuniste et vice-ministre de la Défense, Macierewicz est connu pour son action pour purger les services de renseignements militaires du pays de toute influence russe et communiste.

Au début des années 1990, il avait mené une enquête pour repérer les communistes parmi les anciens dirigeants de Solidarité, les accusant d'avoir travaillé pour la police secrète. Il avait même accusé le fondateur du syndicat, Lech Walesa, d'être un espion connu sous le nom d'Agent Bolek, mais ses accusations n'avaient pu être prouvées.

Plus récemment, il s'est fait le champion d'une théorie selon laquelle l'accident d'avion qui avait causé la mort de 96 Polonais en 2010, dont le président Polonais, était un assassinat orchestré par la Russie et non un accident comme les enquêtes officielles l'ont établi.

« Le gouvernement dirigé par le premier ministre [russe] de l'époque, Vladimir Poutine est entièrement responsable de cette tragédie, » a-t-il déclaré devant le Parlement européen en mars.

« Il faut le dire, c'était la première salve d'une guerre qui est maintenant en cours à l'est de l'Europe et qui se rapproche de plus en plus dangereusement des frontières de l'UE et de l'OTAN. »

Le gouvernement russe a mis en cause une erreur de pilotage, et les enquêteurs polonais ont affirmé que le personnel de l'aéroport était également responsable.

Le langage incendiaire de Macierewicz risque de poser problème aux diplomates de Bruxelles déjà préoccupés par la victoire des nationalistes et eurosceptiques de Droit et Justice.

Les Protocoles des Sages de Sion auraient été publiés pour la première fois en Russie dans les années 1900 [avant la révolution bolchevique, NdT], traduits dans différentes langues et diffusés internationalement au début du 20ème siècle.

Ils sont supposés être les minutes d'une réunion de dirigeants juifs à la fin du 19ème siècle au cours de laquelle ils auraient discuté d'un projet de plan global pour subvertir les règles morales des Gentils, contrôler la presse et l'économie mondiales.

Des journalistes et des historiens ont démontré leur caractère frauduleux dans les années 1920, montrant qu'ils contenaient des extraits de textes tirés d'autres livres. Ils furent néanmoins étudiés dans les écoles allemandes après l'accession au pouvoir des Nazis en 1933.

Droit et Justice est devenu le premier parti politique de la Pologne post-communiste à obtenir la majorité absolue au parlement, ce qui lui donne un contrôle d'une ampleur inédite sur les politiques de l'Etat.

Son retour au pouvoir a remis en selle l'ancien premier ministre Jaroslaw Kaczynski dont le gouvernement avait agacé ses alliés européens avec sa rhétorique antiUE entre 2005 et 2007.

Droit et Justice n'a répondu aux demandes de commentaires du Guardian


dimanche 8 novembre 2015

Le Chicago Outfit, la CIA et l'assassinat du président Kennedy

Je suppose que personne ne me contredira si j'affirme que l'assassinat du président américain John F. Kennedy était le résultat d'un complot.
Dallas le 22 novembre 1963, peu avant l'assassinat de John F. Kennedy
Dallas le 22 novembre 1963, juste avant l'assassinat de John F. Kennedy
Aujourd'hui encore, on considère que le chef de l'Etat américain est tombé victime d'un seul projectile tiré par une seule arme et que cette arme était entre les mains d'un certain Lee Harvey Oswald.
Cette version des faits n'a semble-t-il jamais été jugée vraiment satisfaisante, d'autant que le tueur présumé a lui-même été bien vite assassiné et n'a donc jamais pu s'expliquer devant un tribunal.
Je ne vais pas m'attarder sur les différents scénarios explicatifs qui ont été proposés depuis ce jour funeste car je serais alors rapidement obligé d'avouer mon ignorance presque complète à ce sujet.
Il n'empêche qu'un criminel qui doit bientôt sortir de prison pourrait nous amener à réexaminer le déroulement du crime et son mobile.
Ce criminel, qui répond au nom de James Files, s'est en effet confié longuement à Wim Dankbaar, un cinéaste hollandais, et ce qu'il lui a raconté semble crédible, aussi bien sous l'aspect matériel des événements que sous celui du mobile.
Il est intéressant de noter le passé militaire et la relation avec les services secrets de ce détenu, de même que le passé militaire de Lee Harvey Oswald qui avait fait partie du corps des US Marines. Si les liens du clan Kennedy avec la pègre sont bien connus, il faut quand même relever une particularité de la pègre de Chicago qu'on ne peut appeler simplement mafia parce que le banditisme organisé à l'époque dans cette ville n'est pas purement italien, ni dans sa base, ni dans son encadrement. Selon Wikipedia, si la direction suprême de l'Outfit,de Chicago, dont les chefs les plus connus sont Al Capone et Frank Nitti, restera toujours une affaire italienne, ils auront près d'eux des membres d'autres communautés dont des Juifs, très actifs dans le crime à l'époque.
L'assassinat de Lee Harvey Oswald par Jack Ruby (de son vrai nom Jacob Leon Rubenstein)
          L'assassinat de Lee Harvey Oswald par Jack Ruby (de son                       vrai nom Jacob Leon Rubenstein)

J'ai tiré sur JFK depuis la butte herbeuse : l'homme de main de la mafia prétend être la pièce manquante du dossier de l'assassinat

Un homme de main de la mafia qui prétend avoir tiré le projectile qui a tué le président US John F. Kennedy doit sortir de prison au printemps prochain après 36 années passées en détention.
Par James Murray, The Sunday Express (UK) 8 novembre 2015 traduit de l'anglais par Djazaïri
James Files, 72 ans, a été transféré d'une prison de haute sécurité vers une prison au régime moins strict en Illinois en prévision de sa libération.
Ses déclarations extraordinaires dans une interview filmée en prison font sensation sur Internet depuis leur mise en ligne par le réalisateur hollandais Wim Dankbaar.
Maintenant, la CIA et d'autres services de renseignements américains s'attendent à une nouvelle vague de théories conspirationnistes étant donné que Files s'identifie lui-même comme la pièce manquante dans le puzzle du complot contre Kennedy.
Point sujet à controverse, il dit qu'il y avait collusion entre la mafia et la CIA pour tuer Kennedy, alors âgé de 46 ans, une déclaration qui devrait l'amener à être convoqué pour témoigner sous serment à Washington.
Cet ancien combattant de la guerre du Vietnam avait appartenu à l'équipe de la CIA qui avait entraîné la milice qui avait effectué le débarquement raté de la Baie des Cochons à Cuba en 1961, dont une conséquence avait été de braquer beaucoup une bonne partie de la CIA contre le président Kennedy quant il avait appelé à l'arrêt immédiat de l'opération clandestine.
Après avoir été chassé de l'armée, Files rejoignit le Chicago Outfit (la pègre), devenant un des bras droits de Charles « Chuckie » Nicoletti, un tueur à gages homme de confiance du boss de la pègre Sam Giancana.
Files affirme aussi qu'il avait un officier traitant, aujourd'hui décédé, à la CIA.
Files, qui purge une peine de prison pour complicité dans un meurtre mafieux, explique que les gens de la CIA s'étaient sentis trahis au moment avec l'épisode de la Baie des Cochons et craignaient que Kennedy dissolve l'agence [la CIA] parce qu'elle était hors contrôle.
Ils ont fait appel au gangster pour exécuter l'assassinat à Dallas le 22 novembre 1963, il y aura 52 ans bientôt.
Files affirme que l'ex soldat des marines marginal Lee Harvey Oswald , 24 ans, faisait équipe avec lui à Dallas où ils s'entraînaient au tir ensemble et où ils avaient reconnu les positions au Dealey Plaza. Oswald travaillait dépôt des manuels scolaires du Texas.
Le matin de l'assassinat, Files dit qu'il a été rejoint par Nicoletti qui a s'est placé sur une position de tir avec un autre mafieux, Johnny Rosselli dans le bâtiment administratif de Dallas, près du dépôt de livres scolaires.
Files, tireur en soutien, dit qu'il avait pris position derrière une clôture au somment de la tristement célèbre butte herbeuse.
Le mercure dans la pointe de la balle meurtrière devait la faire exploser à l'impact.
Ses instructions étaient de viser Kennedy à la tête s'il n'avait pas été touché au moment où le cortège apparaissait dans son champ de vision.
Files a déclaré à Dankbaar : « J'ai fait feu une fois et une fois seulement. M. Nicoletti l'avait touché quand j'ai pressé à mon tour sur la détente. Je l'ai touché, faisant partir sa tête à la renverse. »
Les enquêtes officielles sur l'assassinat ont conclu qu'une seule balle avait été utilisée, tirée par Oswald depuis le dépôt de livres.
Oswald a nié être le meurtrier mais a été tué par le patron de boîte de nuit Jack Ruby avant de pouvoir passer en jugement.
L'auteur britannique Matthew Smith, un expert sur cet assassinat, déclare : « J'ai toujours pensé qu'il y avait deux tireurs sur la butte herbeuse. J'ai la certitude que la CIA était impliquée. »
Giancana a été tué par balle en 1975 peu avant de devoir témoigner sur la collusion entre la mafia et la CIA pour essayer d'assassiner le leader cubain Fidel Castro.
Il qualifiait la CIA et la Cosa Nostra de deux faces d'une même médaille.
S'exprimant depuis son domicilé près d'Amsterdam, M. Dankbaar déclare : « Je me suis entrretenu pendant des heures avec James Files.
« Je crois à son histoire. Il a donné un récit très détaillé de ce qui s'est passé et a nommé des gens de la CIA. »