lundi 30 juin 2014

Pour en finir avec le cliché antisémite du Juif riche

Faire garder les enfants à un coût raisonnable est le principal problème à résoudre par les familles à revenus modestes, En effet, des frais de garde trop élevés sont de nature à dissuader bon nombre de mères d'exercer une activité professionnelle insuffisamment rémunérée pour justifier de consacrer une part substantielle de revenu à la garde des enfants. C'est pourquoi, quand c'est possible, les familles sollicitent la parentèle, généralement les grands-parents,
Quand c'est possible ! Les grands parents peuvent être incapables d'assumer ce rôle pour raison de santé ou tout simplement parce qu'ils vivent loin de leurs propres enfants.
Les collectivités publiques (Etat, mairies etc.) ont cherché à résoudre ce problème en créant des places d'accueil à bon marché dans des crèches ou haltes garderies publiques ou associatives ou en subventionnant directement les familles.
C'est le cas par exemple à New York où la municipalité met à disposition des familles à faibles revenus des bons ou chèques service qui leur permettent de payer tout ou partie des frais de garde dans les lieux d'accueil agréés, crèches, haltes garderies ou même écoles.
L'article que je vous propose montre comment l'argent public est utilisé dans la Big Apple et a aussi le mérite de détruire définitivement le cliché du Juif nanti pour le remplacer par une image plus conforme à la réalité,

Aide à la garde d'enfants, si vous êtes Juif

Les [Juifs] orthodoxes reçoivent une part dispropotionnée de bons d'aide
par Abigail Kramer, New York Daily News (USA 28 juin 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
Quand le maire et le conseil municipal ont trouvé un accord sur le budget la semaine dernière, ils ont ajouté 10 millions de dollars à un programme de bons qui aident les familles à faibles revenus à payer les frais de garde d'enfants en journée et après l'école [crèche et halte garderie].
Les bons d'aide sont une ressource inestimable. Au minimum, ils permettent aux parents de travailler. Au mieux, ils aident des familles à accéder aux genres de programmes de grande qualité qui préparent les enfants à réussir à l'école maternelle et dans les années scolaires qui suivent.
Malheureusement, le partage de ces allocations n'est pas réparti équitablement à travers la ville. En janvier 2014, près de la moitié des bons émis par la vilel pour les familles à faibles revenus étaient utilisés dans seulement deux quartiers de Brooklyn – deux quartiers où sont installées des communautés juives orthodoxes puissantes politiquement.
Sur un total de 13 400 bons de garde d'enfants émis par la ville pour les familles à faibles revenus, 28 % ont été utilisés dans des crèches et haltes garderies de Williamsburg tandis que 21 % ont été utilisés à Borough Park. Même en dehors de ces quartiers, les yeshivas [écoles religieuses juives] et d'autres institutions religieuses juives ont été de loin les premières bénéficiaires des fonds. Sur l'ensemble des bons pour familles à faibles revenus utilisés dans des crèches, des haltes garderies et des écoles en janvier 2014, près de 80 % ont été payés pour des programmes religieux juifs, selon des chiffres de la municipalité obtenus par le Center for New York City affairs.
Il est indubitable que les communautés orthodoxes ont des besoins pressants. De tous les quartiers de la ville, Borough Park est celui qui a la plus forte densité d'enfants appartenant à des familles à faibles revenus, et Williamsburg n'est pas bien loin derrière.
Répartition de la population juive à New York
Répartition de la population juive à New York
Mais lorsque des ressources financières sont concentrées sur une seule communauté, d'autres Newyorkais dans le besoin en sont privés. La municipalité ne tient pas de liste d'attente formelle, mais lors d'une récente audition au conseil municipal, des officiels ont indiqué que plus de 11 000 familles qui avaient déposé une demande pour une aide à la garde d'enfats se l'étaient vue refusé l'an dernier.
La ville délivre des bons pour garde d'enfants pour une valeur située entre 100 et 330 dollars par semaine au profit des familles dont les revenus sont inférieurs à 275 % du seuil de pauvreté. Selon le droit fédéral, la priorité va d'abord aux familles qui perçoivent des allocations d'aide publique. On parle alors de bons «obligatoires » qui sont distribués de manière assez uniforme dans les quartiers les plus pauvres de la ville.
Quand le financement [des bons] est laissé à la décision de la ville, cette dernière les accorde selon une échelle de priorité, d'abord aux familles avec des enfants en famille d'accueil ou suivies par le service d'aide à l'enfance de la ville, puis à d'autres familles qui font une demande auprès de l'Administration for Children’s Services sur la base du premier arrivé, premier servi. Une fois qu'une demande a été acceptée, la famille conserve l'aide jusqu'à ce que l'enfant ait atteint l'âge de sortie du système.
Depuis 2008, la ville réduit de plus de 10 000 le nombre de bons et certaines catégories prioritaires ont été complètement supprimées – y compris celle des parents qui doivent cesser le travail parce qu'ils passent par un épisode de maladie.
Malgré ces coupes budgétaires, les politiciens n'ont cependant pas ménagé leurs efforts pour défendre les allocations qui vont aux écoles [juives] orthodoxes. Ces bons ése sont retrouvés à plusieurs reprises sur le massicot pendant l'administration Bloomberg, mais les membres du conseil municipal – dont Bill de Blasio, le maire actuel – avaient fait opposition. Pendant sa campagne électorale pour la mairie, de Blasio avait promis aux leaders juifs qu'il rétablirait l'intégralité du financement.
     Bill de Blasio n'avait pas négligé les pauvres pendant sa campagne électorale
Il faudrait beaucoup plus que ces dix millions de dollars pour tenir cette promesse. Mais les financements doivent être partagés équitablement.
L'accaparement des bons pour garde d'enfants destinés aux familles à faibles revenus n'est pas une nouveauté. Notre journal avait fait scandale en 2 000 quand nous avions rapporté que la moitié des 13 000 bons réservés à l'époque aux familles à faibles revenus avaient été alloués à des familles de quatre des quartiers concentrant les plus fortes proportions de Juifs orthodoxes.
Quatorze ans plus tard, les bons municipaux pour les familles à faibles revenus sont distribués d'une manière encore plus inéquitable qu'en 2 000 – une démonstration de ce qui arrive quand l'influence politique rencontre des mémoires courtes.
La ville est sur le point de prendre des engagements sans précédent en faveur des familles à faibles revenus et de leurs enfants. Assurons nous que cette promesse se concrétise pour tous les enfants.





mercredi 25 juin 2014

Pèlerinage en Ukraine et trafic de drogue

L'Ukraine fait l'actualité pour de graves raisons politiques mais elle pourrait la faire aussi dans la rubrique des faits divers. Par exemple avec l'arrestation d'un Juif ultra-orthodoxe qui contrôlait un réseau de trafic de drogues qui utilisait comme mules des coreligionnaires qui se rendaient en pèlerinage dans la ville ukrainienne d'Ouman.

Ouman abrite en effet la tombe du rabbin Nahman de Bratslav, le fondateur d'une importante dynastie hassidique. Cette tombe est visitée par des dizaines de milliers de fidèles à l'occasion du Nouvel An juif.

Image
Pèlerins juifs se baignant dans un lac près d'Ouman

Un sexagénaire ultra-orthodoxe aurait dirigé un réseau de trafic de drogue en Europe

Arutz Sheva (entité sioniste) 24 juin 2014

Des agents de la police de Jérusalem ont arrêté un Juif ultra-orthodoxe d'une soixantaine d'années qu'ils soupçonnent de diriger un réseau de trafic de drogue en Europe. Le suspect recherchait les ultra-orthodoxes qui se rendent à Ouman en Ukraine et leur demandait de transporter les narcotiques pour son compte.
La police a aussi arrêté des messagers que le suspect avait envoyé à l'étranger. Le suspect sera inculpé plus tard dans la journée de mardi.

mercredi 11 juin 2014

D'une guerre en cours à la prochaine, les succès foudroyants de l'Etat Islamique en Irak et au Levant

En difficulté en Syrie, les miliciens de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL) refluent en Irak qui est devenu une priorité pour l'Arabie Saoudite depuis les tentatives de rapprochement entre l'Occident et l'Iran.
Après avoir piétiné un certain temps, ces milices ont réussi à s'implanter dans la ville de Falloujah il y a quelques mois et remportent maintenant des succès militaires foudroyants devant une armée irakienne qui s'est complètement débandée permettant à l'EIIL de s'emparer de Mossoul, une importante métropole  irakienne et d'importants sites civils (aéroport, chaînes de télévision...) et  militaires (base aérienne, arsenaux...).
Le comportement de l'armée irakienne, pourtant équipée et formée par les Etats Unis, n'augure rien de bon pour le gouvernement de Nouri al Maliki qui pourrait se trouver bientôt dans une situation critique.
Restera alors à savoir si les Iraniens resteront les bras croisés. Le risque de conflagration régionale qu'on avait cru voir s'éloigner définitivement avec la détente entre l'Iran et l'Occident redevient d'une actualité plus brûlante que jamais.

Les djihadistes islamiques se sont emparés de la deuxième plus grande ville d'Irak... Pourtant al Qaïda n'existait même pas en Irak avant l'invasion américaine

WashingtonsBlog (USA) 11 juin 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
L'idiotie de la politique américaine a rendu al Qaïda plus fort que jamais

La « guerre contre la terreur » menées par les USA a accru le terrorisme

Voici le nombre d'attentats terroristes en Irak entre 1979 et 2011 fourni par le National Consortium for the Study of Terrorism  Responses to Terrorism Global Terrorism Database (qui fait partie d'un programme gouvernement – université à l'University of Maryland) :
graphique
Al Qaïda n'existait même pas en Irak avant l'invasion de ce pays par les Etats Unis. Et la politique américaine en Libye est partiellement responsable d'un afflux de terroristes d'al Qaïda – et d'armes lourdes – en Irak.

Et maintenant les choses sont en train d'empirer considérablement...

Vous n'en avez peut-être pas entendu parler, mais les alliés d'al Qaïda ont pris le contrôle de la ville irakienne de Falloujah il y a six mois.
Et aujourd'hui, des extrémistes liés à al Qaïda en Irak ont pris le contrôle de la deuxième plus grande ville irakienne, l'important centre pétrolier de Mossoul.
(Les djihadistes se désignent eux-mêmes « L'Etat Islamique d'Irak et de Syrie » – ou du Levant – EIIL Le f ait que les Etats Unis soutiennent al Qaïda en Syrie est probablement un facteur de continuité).
Pour aggraver les choses, l'armée irakienne a fui, de sorte que les militants ont mis la main sur d'importantes caches d'armes fournies par les USA, dont des Humvees [véhicules tout terrain] :
Un membre de l'Etat Islamique en Irak et au Levant inspecte un véhicule blindé pris à l'armée irakienne
Un membre de l'Etat Islamique en Irak et au Levant inspecte un véhicule blindé pris à l'armée irakienne
L'agence de presse McClatchy observe que les extrémistes ont mis la main sur :
Un aéroport civil, un aérodrome militaire, le quartier général d'une division militaire, un poste frontière avec la Syrie, un dépôt d'armes, des locaux administratifs, des banques et des chaînes de télévision.

Conflict Reporter tweete:

#VIDEO INCROYABLE... #l'EIIL s'empare du quartier général de l'armée irakienne à #Mossoul, prend/détruit tous les #MRAPs#US [les MRAP sont des véhicules blindés conçus pour résister aux mines].
vidéo
Ils se sont aussi emparés d'un ou de plusieurs hélicoptères Blackhawk. Comme le tweete Conflict Reporter :
#L'aérodrome de Mossoul est d'habitude plein d'hélicoptères #Blackhawk et #Kiowa. Reste à voir combien ont fini ennnntre #les mains de l'EIIL.
Base aérienne de Mossoul
Base aérienne de Mossoul

Une personne tweete:

Black Hawk, une des prises faites par #EIIL. #Mossoul #Irak
Blackhawk tombé aux mains de l'EIIL
Blackhawk tombé aux mains de l'EIIL
des scènes surréalistes à #Mossoul,#Irak avec des soldats entraînés par les USA qui ont laissé derrière eux leurs uniformes et ont fui #EIIL vers #le Kurdistan.pic.twitter.com/eUyL65lnWa

fuite
Les soldats irakiens jettent l'uniforme en s'enfuyant
Et un énorme chaos avec les civils qui essayaient de fuir. Comme le rapporte la BBC :
Les civils fuient Mossoul en masse
Les civils fuient Mossoul en masse
Environ 150 000 personnes auraient fui la ville irakienne de Mossoul après da prise de contrôle par des militants. http://bbc.in/SurMVl pic.twitter.com/6MzMlp59me


Dernière minute : les djihadistes se sont aussi emparés de Tikrit.

samedi 7 juin 2014

De quoi la "mère de toutes les batailles" va-t-elle accoucher?

Israël pivote vers la Chine et l'Inde en réaction à l'affaiblissement de l'influence américaine

par Shinya Oshino, Nikkei Asian Review (Japon) 10 mai 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
Le Caire – Israël s'efforce de tisser des liens économiques et sécuritaires plus étroits avec l'Inde et la Chine, dans le but d'élargir sa marge de manœuvre comme les Etats Unis, son allié le plus proche, commencent à jouer un rôle plus réduit sur la scène mondiale.
Israël attend beaucoup de la Chine pour traiter la question du programme iranien de développement d'armes nucléaires. « La Chine a un rôle central dans les efforts pour empêcher l'Iran d'acquérir une bombe nucléaire, » a dit le président israélien Shimon Peres à son homologie chinois Xi Jinping au cours d'un voyage en Chine au début du mois dernier.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou s'est rendu en Chine en mai dernier, et de hauts responsables militaires des deux pays ont approfondi leurs relations. Ces visites de haut niveau traduisent la volonté d'Israël d'améliorer sa position diplomatique à l'ONU en se rapprochant toujours plus de la Chine, un membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU.
L'Inde a accepté en février de travailler avec Israël à l'élaboration de mesures antiterroristes et au développement de systèmes de missiles de défense. Ils envisagent aussi la mise en place d'un fonds pour soutenir les partenariats entre les entreprises technologiques des deux pays.
Dans le même temps, un paysage politique mondial de plus en plus complexe a créé diverses sources de friction entre Washington et son allié au Moyen Orient.
Le 27 mars, l'Assemblée Générale de l'ONU a adopté une résolution rejetant l'annexion de la Crimée par la Russie. Mais Israël s'est abstenu, choisissant de maintenir ses relations avec Moscou qui a une influence significative sur le cours de la guerre en Syrie et sur la situation iranienne, les deux affectant directement la sécurité nationale d'Israël.
L'attitude israélienne [par rapport à la Russie] a provoqué la colère des Etats Unis. Mais « nos intérêts en matière de sécurité ne devraient pas être définis comme identiques à ceux de n'importe qui d'autre, pas même les Etats Unis » a déclaré un haut responsable militaire israélien à un média local.

Le commerce d'Israël avec Pékin est aussi devenu une pomme de discorde. Les exportations israéliennes de produits de haute technologie vers la Chine ont bondi de 170 % en cinq ans pour atteindre 1,58 milliard de dollars en 2013. On a rapporté à la fin de l'année dernière que de la technologie avancée dans le domaine des missiles est parvenue en Chine via des entreprises israéliennes.
Dans les années 1990, un projet israélien de vente à la Chine d'un avion de surveillance avait été mis en échec par des pressions américaines. Si Israël continue de se rapprocher de pays comme la Chine et la Russie, il pourrait s'attirer à nouveau une ingérence de Washington.

Commentaire:

Saddam Hussein, le défunt président irakien, avait parlé de « mère de toutes les batailles » pour désigner la confrontation de son pays avec la coalition réunie par Washington en 1991.
Saddam Hussein ne croyait pas si bien dire puisque la guerre contre l'Irak marquait la prise en main pour longtemps de la politique étrangère des Etats Unis par une clique néoconservatrice imprégnéee d'un sionisme radical et qui avait commencé à s'épanouir pendant les années Reagan,

On connaît la suite avec l'invasion de l'Afghanistan, la deuxième guerre du Golfe et le démantèlement du régime baathiste conclu par l'exécution de Saddam Hussein, et plus récemment la destruction du régime libyen et l'assassinat de Mouammar Kadhafi.

A ces aventures militaires d'importance, il faut ajouter des interventions plus mineures, comme les bombardements réguliers ou intermittents au Yémen et en Somalie, la déstabilisation du Soudan qui a abouti à la partition de ce pays, le soutien politique et militaire à l'opposition armée au gouvernement syrien.

Il est frappant de constater qu'aucune de ces interventions n'a résulté en un gain net pour les Etats Unis, ni au plan politique, ni au plan économique.

Au contraire, les Etats Unis sortent de toutes ces batailles épuisés financièrement et moralement au moment où d'autres puissances émergent (ou réémergent), notamment la Russie et surtout la Chine, ce qui motive la stratégie de rééquilibrage vers l'Asie du déploiement politique et militaire des Etats Unis.

C'est cet accès de faiblesse des Etats Unis qui explique leur gestion en retrait [stay behind] de la crise libyenne, leur incapacité à passer par dessus l'obstacle russo-chinois pour obtenir l'éviction du Syrien Bachar al-Assad.

Ce qui ne les empêche pas d'essayer de poursuivre l'encerclement de la Russie en organisant un coup de force en Ukraine. L'effet immédiat de l'ingérence américaine aux frontières de la Russie aura cependant été de précipiter la signature d'importants accords économiques entre Moscou et Pékin qui scellent ainsi une alliance eurasiatique qui ne fait finalement qu'aggraver le problème stratégique à résoudre par les Etats Unis.
Ces évolutions des rapports de force à l'échelle mondiale n'ont pas échappé non plus à l'entité sioniste dont la survie dépend du soutien d'un parrain étranger qui fut tour à tour [voire simultanément] la Grande Bretagne, l'URSS, la France puis les Etats Unis d'Amérique.

1955: réception symbolique d'un avion de combat Ouragan par Moshe Dayan et Shimon Peres en présence de Pierre Gilbert, ambassadeur de France à Tel Aviv
1955: réception symbolique d'un avion de combat Ouragan par Moshe Dayan et Shimon Peres  (lunettes noires)en présence de Pierre Gilbert, ambassadeur de France à Tel Aviv
L'analyse politique qui prévaut aujourd'hui est que Washington va tendre à se désintéresser de la situation au Moyen Orient où un règlement définitif est vivement souhaité, Il ne s'agit pour l'instant que de vélléités de la part de Washington où les néoconservateurs ultrasionistes représentés par Hillary Clinton et John McCain restent influents ; mais la tendance est là et elle veut, entre autres, que pour contrer la Chine, les Etats Unis ont besoin de se rapprocher de l'Iran.

Les sionistes de leur côté ne restent pas les bras croisés et ils agissent fidèlement à une version de l'histoire juive qui consiste à se mettre dans l'ombre du puissant du moment. C'est par exemple ce qui s'était passé au moment de la conquête de l'Espagne par les Arabes et que bien des portes de cités avaient été ouvertes par les Juifs présents sur place. Et comme on l'a vu et comme on le sait, c'est une caractéristique de l'histoire du mouvement puis de l'Etat sioniste.

Les priorités actuelles de l'entité sioniste sont la Chine et l'Inde. Ces deux pays n'ont pas grand chose à voir avec l'histoire de la persécution des Juifs par le nazisme. Les autorités sionistes essayent bien de les sensibiliser à la souffrance juive, mais c'est tout sauf évident d'autant qu'en dépit d'une présence juive anecdotique en Inde comme en Chine, ce dernier pays connaît des bouffées d'antisémitisme.

Non, les leviers principaux du régime sioniste résident dans les technologies militaires qu'il peut fournir à l'Inde et à la Chine, des technologies bien souvent américaines. Ce genre de commerce est déjà florissant avec les deux pays non sans provoquer le mécontentement de Washington en ce qui concerne les ventes à la Chine. On notera quand même l'atout que représente pour Tel Aviv la toute récente arrivée au pouvoir à New Delhi de Narendra Modi, chef des nationalistes hindous qui se sentent depuis longtemps des afffinités avec le sionisme.
Février 2013: encore premier ministre du Gujerat, Narendra Modi recevait Alon Ushpitz, ambassadeur sioniste et Orana Sagiv, consul de l'entité sioniste à Mumbai
Février 2013: encore premier ministre du Gujerat, Narendra Modi recevait Alon Ushpitz, ambassadeur sioniste et Orana Sagiv, consul de l'entité sioniste à Mumbai
Mais l'exécutif américain est dans une telle position de faiblesse face au lobby sioniste qu'il a bien du mal à se faire respecter sur la question des transferts de technologie militaire. On a vu un processus voisin, sur la plan politique cette fois, quand le régime sioniste a refusé d'aligner son vote à l'ONU sur celui des Etats Unis sur la question de Crimée.


Pensez bien que les Etats Unis n'ont pas hésité à s'humilier à plusieurs reprises pour faire barrage à des résolutions onusiennes favorables à la cause palestinienne ! Ils commencent à savoir ce qu'est l'amour vache des sionistes pour leurs alliés une fois le citron pressé.

mardi 3 juin 2014

Mohamed Merah, Mehdi Nemmouche, les loups solitaires du Procureur de la République

Mehdi Nemmouche a moins de succès médiatique que Mohamed Merah. Il faut dire qu'alors que Mohamed Merah avait été tué au terme d'une opération policière spectaculaire et retransmise en quasi direct, l'auteur présumé de la fusillade meurtrière du musée juif de Bruxelles a été interpellé en douceur au cours d'un contrôle de routine effectué par la police de l'air et des frontières au terminus de la ligne de bus Amsterdam - Bruxelles -Marseille.

Si Mohamed Merah avait eu le bon goût de se planquer dans son propre appartement (en effet quel meilleur refuge que son chez-soi quand on est activement recherché par la police?) Mehdi Nemmouche a eu de son côté la délicatesse de prendre une ligne de bus internationale au départ de la ville où il aurait commis son crime, non sans emporter avec lui les armes utilisées au musée juif: pistolet et fusil d'assaut de type Kalashnikov, mais aussi la casquette qui est probablement l'élément le plus distinctif sur les vidéos diffusées par la police belge ainsi qu'une espèce de drap frappé de l'emblème de l'Etat Islamique en Irak et au Levant, une des milices actives en Syrie et en Irak.

Malgré le manque relatif de succès médiatique de Mehdi Nemmouche, la presse et les autorités françaises, se sont empressées de faire le parallèle entre les itinéraires des deux personnages: deux jeunes d'origine maghrébine nés en France, un milieu familial désuni, un passé de petit délinquant et enfin l'embrigadement dans la mouvance terroriste dite islamiste ou djihadiste.

Dans les deux cas, nous dit-on, l'embrigadement a été l'aboutissement d'un processus d'auto-radicalisation de loups solitaires.

Pourtant, les loups solitaires semblaient connaître du monde et j'ai personnellement du mal à me figurer comment quelqu'un qui s'est auto-radicalisé peut finir par s'intégrer rapidement au sortir de sa détention dans une milice armée à des milliers de kilomètres de son dernier domicile connu.
Parce que c'est ainsi que ça s'est passé pour Mehdi Nemmouche qui aurait effectivement participé à la lutte armée  contre le gouvernement syrien.

Ce qui le différencie d'un Mohamed Merah qui, s'il s'est rendu en divers endroits comme l'Afghanistan ou Tel Aviv n'a jamais été signalé comme ayant pris part à des actions armées.

On peut nous prendre pour des sots, mais je ne vois pas comment un quidam auto-radicalisé et sans le sou peut se rendre en Syrie pour y rejoindre un groupe armé qui ne va pas vous incorporer dans ses rangs sans avoir une idée assez précise de qui vous êtes et de vos motivations.  Ce Mehdi Nemmouche, s'il a bien combattu en Syrie en tout cas, a nécessairement été pris en charge par une filière qui a au minimum des correspondants en France et l'a introduit auprès des cadres de l'Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Les gens de l'EIIL sont peut-être des extrémistes mais ils sont organisés comme n'importe quel groupe combattant dans une zone de guerre difficile et complexe, avec ses luttes intestines et ses agents doubles. Et notez bien que la fiche "parcours" de M. Nemmouche publiée par France [dés)Info l'affilie au Jabhat al Nosra, une organisation aux relations pour le moins tendues avec l'EIIL.

le_parcours_de_mehdi_nemmouche_30058_hd

Alors qui a lancé cette thèse du loup solitaire et du jeune auto-radicalisé?

Dans l'affaire Mohamed Merah comme dans l'affaire Mehdi Nemmouche, le concept tire son origine de la même source, le Procureur de la République François Molins qui avait en charge le dossier Mohamed Merah.

Ce n'est certes pas un hasard si François Molins qui exerçait déjà à ce poste sous Nicolas Sarkozy y a été maintenu par l'équipe de François Hollande. Ce maintien est le signe de la continuité d'une politique judiciaire à l'égard des jeunes  Arabo-musulmans sur le plan intérieur et d'une politiqué étrangère à l'égard des peuples arabo-musulmans sur le plan extérieur.
François Molins désigne un loup solitaire Abdelhakim Dekhar
François Molins désigne le loup solitaire Abdelhakim Dekhar

François Molins, c'est l'instrument indispensable du gouvernement par la crédibilité associée à sa pseudo-expertise en matière judiciaire. Or, sa fonction est moins technique que politique, et c'est donc bien la politique du gouvernement qu'il met en oeuvre.

Cette thèse du loup solitaire, libre à chacun de la croire.

En tout cas, le Belge André Vandoren, patron de l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) n'y croit pas.
André Vandoren
André Vandoren
M. Vandoren observe en effet:
"à mes yeux, il ne s'agissait pas de l'acte d'un loup solitaire: un terroriste qui aurait tout fait tout seul. Il a voyagé vers la Syrie et d'autres pays. L'enquête devra détailler tout son parcours. Comment a-t-il été formé? Comment a-t-il pu échapper à tout contrôle pendant plusieurs jours après l'attentat?"

C'est du simple bon sens. L'OCAM est un organisme interministériel chargé d'analyser la menace terroriste contre la Belgique en traitant des informations fournies par des services comme les douanes, la police fédérale, le service public fédéral mobilité et transport etc.