mardi 25 avril 2006

Pas de Douste c'est tout Boutef

Le discours de Bouteflika à Constantine a suscité une deuxième réaction de Philippe Douste-Blazy, le chef de la diplomatie française.
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Si dans un premier temps il avait surtout évoqué ce qu'il considère être les aspects positifs de la colonisation, cette fois Douste-Blazy s'en est pris plus frontalement aux propos de Bouteflika, lui reprochant de galvauder le terme de génocide, s'appuyant sur les réflexions d'intellectuels comme Primo Levi.
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Certes Primo Levi a été détenu à Auschwitz et à Buchewnwald, ce qui lui donne une légitimité pour parler du vécu en déportation mais ce n'était ni un philosophe, ni un historien non plus qu'un linguiste mais un chimiste. En dehors de la chimie, ses productions sont de l'ordre du témoignage et de la fiction, loin d'une réflexion de type académique ou philosophique sur la notion de génocide.
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Bien entendu, Douste-Blazy s'est fendu de la remarque suivante : "je vois qu'il [Bouteflika] apprécie les médecins français, je vois qu'il apprécie la médecine française, je vois qu'il apprécie les hôpitaux français."
Sur un ton moins amène, Jean-Marie Le Pen, a déclaré à peu près la même chose.
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Il n'est pas indifférent de noter que les propos de Douste-Blazy ont été tenus au cours d'un forum de Radio J. C'est sur le dos de Bouteflika que Douste-Blazy, peu connu pour sa témérité, a pu flatter une fois de plus les sionistes qui contrôlent la plupart des instances et organisations supposées représenter la communauté juive de France.
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Radio J fait partie de l'Association des Radios Juives, dont l'objectif est de "développer le rayonnement du Judaisme, de la culture juive et d'Israel et pour assurer leur pérennité." Il n'est même pas question de la France dans tout ça, du communautarisme exacerbé. Ce n'est pas moi qui le dis, ce sont ces radios qui ne le disent pas.
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Quoi qu'il en soit, la réaction d'Alger n'a pas tardé. Il est intéressant d'observer que cette réaction très dure (il faut dire que l'article de loi sur les aspects positifs de la colonisation a échauffé les esprits en Algérie) n'émane pas d'un membre actuel du gouvernement mais d'Abdelaziz Belkhadem, Secrétaire Général du FLN mais aussi représentant personnel du président Algérien.
Une façon de réagir officieuse qui tout en faisant passer un message clair limite les risques d'une escalade verbale qui serait probablement préjudiciable aux relations entre les deux Etats. Bouteflika est resté un fin diplomate.
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Côté français, comme d'habitude c'est Jacques Chirac lui-même qui s'emploie à limiter les dégâts causés par les impairs de ses coéquipiers ainsi que l'a bien perçu le quotidien algérien L'Expression qui sous-titre un article "Chirac actionne la diplomatie parallèle"

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