jeudi 8 juillet 2010

2 X 18 = 36 Numérologie et justice aux Etats Unis



Un article qui se passe presque de commentaire. mais soulève quelques questions. Je ne sais pas comment on peut appeler ce qui s'est passé pour ce malheureux Flavio Santisteban. Certes, il a été le protagoniste d'un accident qui a causé finalement la mort de quatre personnes. Mais comme il est noté, c'était un accident où sa responsabilité n'était pas en cause car quiconque connaît un peu le code de la route, sait que lors d'un choc par l'arrière entre deux véhicules, c'est le véhicule situé à l'arrière qui est en tort, sauf circonstances particulières.
Si les attendus du jugement avaient été le fait d'un juge musulman, on aurait parlé d'islamisation de la justice américaine. Et là, de quoi faut-il parler?
On peut parler de justice inique. Certes. On peut parler de chai, de numérologie. Mais encore ?

 
Un juge se sert de concepts de la "tradition juive" pour condamner un hispanique
par Manuel Aguilera à Miami, El Mundo (Espagne) 29 juin 2010 traduit de l'espagnol par Djazaïri

 
"Ils ont été sans pitié parce que s'est un crève la faim latino. Ils l'ont condamné comme si c'était un tueur en série." Rosario Yara, impuissante, se lamente à Lanzarote, du sort de son fils Flavio condamné à 36 ans de détention dans une prison du nord de la Floride.

Flavio Santisteban, né à Cuba de parents espagnols, conduisait son camion sur une autoroute de Miami le 11 février 2004. D'après son témoignage, il a senti un choc à l'arrière et est sorti de l'autoroute. Une fois dans la zone d'arrêt d'urgence, il est sorti de son véhicule pour aller aider les quatre personnes dans le véhicule avec lequel avait eu lieu la collision.

Il avait pu entendre leurs voix et constater qu'ils allaient bien, mais en une seconde la tragédie s'était précipitée. Le chargement qu'il transportait dans son camion explosa et le feu ravagea les lieux de l'accident.
 
Ce dont se rappelle ensuite Flavio, c'est de son réveil avec des brûlures corporelles à l'hôpital. Là, avec son épouse Cari Ann, elle aussi cubaine d'origine espagnole, il apprendra que les quatre passagers du véhicule étaient décédés.

"Dès le tout début, les avocats nous ont dit que Flavio n'avait aucune responsabilité, que c'était un accident," se souvient Cari Ann. Trois avocats, apparemment sous contrat avec la compagnie qui assurait 'entreprise de Flavio, étaient chargés de sa défense au tribunal civil.
 
C'est là que Flavio et son épouse apprirent que les quatre victimes de l'accident - Gloria Meryl Halpern, Anita Epstein, Alain B. Klein et Deborah Klein - appartenaient à des familles juives dotées d'un grand pouvoir économique.
 
Les avocats ne permirent pas à Flavio de témoigner au prétexte que son manque de maîtrise de la langue anglaise pourrait jouer en sa défaveur. Finalement, le juge Jeffrey Streitfeld, d'origine juive, (comme les victimes) statua que les familles avaient droit à une indemnisation supérieure à 31 millions de dollars.
 
L'épouse et la mère de Flavio accusent le juge de n'être pas impartial et de s'être impliqué personnellement dans cette affaire. Ce juge a demandé à sa collègue Mily Rodriguez-Powell de porter aussi l'affaire au pénal. L'accusé a été condamné pour quatre chefs d'homicide. "Je ne suis pas avocate, mais on m'a dit que pour augmenter le montant de l'indemnisation au civil, être condamné au pénal aide beaucoup," déplore Cari-Ann.
 
Changement de conducteur dans le véhicule des victimes

Le comportement du juge - qui a créé la suspicion chez la famille et sur lequel elle base ses allégations - a comme premier aspect mystérieux le changement surprenant d'identité du conducteur du véhicule des victimes.
 
Quand la patrouille autoroutière est arrivée sur le lieu des faits, elle a noté sur son rapport que la conductrice était Deborah Klein, dont l'autopsie a révélé qu'elle avait une grande quantité de barbituriques dans le sang.
 
Comme par magie, un deuxième rapport d'enquête, apparu au cours du procès, affirme que la conductrice était Gloria Mery Halpen et que Deborah se trouvait sur le siège arrière.
 
C'est un des détails qui ont amené Armando Valladares (opposant anticastriste connu) à s'impliquer dans ce dossier. Valladares a passé 22 ans en prison à Cuba. Il en était sorti à la demande instante du président français François Mitterrand et deviendra par la suite ambassadeur des Etats Unis à la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU.

Il lutte maintenant pour corriger ce qu'il considère comme "une injustice qui s'abat sur les plus faibles." Avec une photo du véhicule carbonisé, qui n'avait pas été accepté comme preuve par le juge, il pointe les traces de choc qui prouveraient que le responsable de l'accident était la conductrice de la voiture, pas celui du camion.
Mais ce qui est le plus frappant, c'est la phrase, prononcée devant les caméras en train de filmer, par laquelle Streitfeld a condamné Santisteban, et fait référence à des concepts religieux et à la numérologie de la tradition juive.
 
'La tradition juive" s'est avérée déterminante

"Dans la tradition juive, existe un concept de chai, 18, qui signifie vie. C'est quelque chose que je tiens à garder à l'esprit dans l'imposition d'une sentence pour la perte de la vie par quatre personnes juives. C'est ma décision d'imposer une sentence de double chai, 36 ans dans la prison d'Etat de Floride," avait affirmé le juge tandis que le condamné écoutait la traduction dans un casque.
 
Maintenant, Rosario Yara, la mère de Flavio qui avait émigré d'Espagne pour fuir la répression franquiste après la guerre et avait dû ensuite faire de même avec la répression castriste, livre une nouvelle bataille.
 
J'ai demandé l'intervention d'Enrique Mugica, le médiateur espagnol, tandis que sa belle fille se bat avec les tribunaux en Floride. "Ca a été un abus de pouvoir par des personnes très puissantes contre un malheureux," se lamente Valaldares qui se rendra bientôt en Espagne pour chercher des soutiens à la cause de Flavio.

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