lundi 22 octobre 2012

En difficulté sur son propre territoire, l'armée turque peut remercier Recep Tayyip Erdogan


Le gouvernement turc a joué avec le feu en Syrie, en offrant refuge et armes aux bandes armées qui sèment le chaos dans ce pays.  Il en subit dores et déjà les conséquences avec une recrudescence de l'activité de l'opposition armée kurde déterminée à faire aboutir son projet national.

Un projet  que rejettent bien entendu vigoureusement les autorités d'Ankara qui exercent une répression sans merci qui s'étend jusque dans l'Irak voisin.

Un Irak où le gouvernement turc pactise ouvertement avec la province kurde autonome qui va bientôt commencer des livraisons d'hydrocarbures à la Turquie au grand dam du pouvoir central de Bagdad réduit au rang de simple spectateur.

On remarquera au passage qu'une des compagnies pétrolières engagées dans le négoce du pétrole du Kurdistan irakien n'est autre que Vitol, une société liée au gouvernement conservateur britannique et qui était chargée de fournir du carburant aux prétendus rebelles qui combattaient le régime de Mouammar Kadhafi en Libye.

En agissant ainsi,  le gouvernement turc ne semble même pas se rendre compte qu'il encourage les Kurdes dans leur projet national, un projet qui passe par la disparition de la Turquie dans la configuration territoriale que nous lui connaissons.


On peut êtres certes favorable à la concrétisation d'un projet national kurde, mais comme on le sait,  Recep Tayyip Erdogan n'a jamais laissé entendre qu'il voulait aller dans cette direction.

Or sa politique a donné des ailes (pas des avions, pas encore) à l'action armée du PKK qui dispose aujourd'hui d'une marge de manoeuvre inconnue depuis longtemps, avec deux régions kurdes autonomes, l'une en Irak et l'autre en Syrie, qui sont autant de soutiens moraux que matériels et peuvent jouer le rôle de bases de repli. Ce n'est pas encore le cas pour la région syrienne, mais si la crise perdure en Syrie, les choses n'en resteront pas là.

La situation militaire est à ce point dégradée en Turquie même que le gouvernement d'Ankara qui roule des mécaniques contre le pouvoir de Damas, n'est même plus capable d'assurer la sécurité de la logistique de son armée sur son propre territoire ainsi que les Turcs peuvent l'apprendre dans leur presse:
Istanbul, Hürriyet (Turquie) 22 octobre 2012 traduit de l'anglais par Djazaïri
L'état-major de l'armée turque a ordonné que toutes les livraisons pour l'armée soient effectuées par la voie aérienne afin d'éviter que les convois de véhicules militaires qui circulent sur les routes tombent dans des embuscades tendues par de présumés membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) illégal, a rapporté aujourd'hui le journal Hürriyet.
Tous les soldats qui se rendent à leurs bases où les permissionnaires qui quittent leurs postes en zone rurale seront transportés par hélicoptère reliant les villes à leurs postes d'affectation, selon une déclaration publiée par l'état-major la semaine dernière.
L'état-major aurait décidé de procéder ainsi dans le cadre d'un certain nombre de mesures de sécurité dans les régions où le risque terroriste est élevé.

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