dimanche 28 octobre 2012

Un gouvernement européen le dit: les sanctions contre l'Iran sont inacceptables


Vous ne trouverez pas cette information en français alors qu’elle concerne aussi un pays voisin de la France,  en partie  francophone de surcroît.

C’est que, à force de dire et répéter « la communauté internationale veut ceci, ou attend cela,» les pays occidentaux ont fini par croire qu’ils étaient à eux seuls la communauté internationale, notamment sur des questions comme celle du programme nucléaire iranien.

On a vu il n’y a pas bien longtemps que les Non Alignés avaient infligé un démenti cinglant à cette prétention de l’Occident en se réunissant au complet justement à Téhéran, et en  confirmant aux termes des débats leur soutien au droit de l’Iran à disposer d’un programme nucléaire à des fins pacifiques.

Maintenant c’est au tour de la Suisse de rappeler que les sanctions unilatérales adoptées à l’encontre de l’Iran par les USA et l’Union Européenne étaient «inacceptables» pour reprendre l’adjectif choisi par la présidente de la confédération helvétique.

Parce que si des pays comme la France ou le Royaume Uni se targuent de vouloir faire respecter le droit, et même d’être les bras armés de ce droit, il faut bien reconnaître que sur le dossier iranien, comme sur bien d’autres en réalité, ils se comportent comme de vulgaires hors-la-loi.

Par Atul Aneja, The Hindu (Inde) 27 octobre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

La Suisse a insisté à nouveau sur son opposition aux sanctions unilatérales imposées à l’Iran en dehors du cadre des Nations Unies, défiant ainsi la position d’Israël, des Etats Unis et de l’Union Européenne.
Didier Burkhalter (à gauche) et Serguei Lavrov
Le ministre Suisse des affaires étrangères, Didier Burkhalter a déclaré jeudi à Moscou que son pays ne soutiendra jamais de sanctions, imposées par quelque alliance que ce soit, en dehors du cadre juridique du Conseil de Sécurité de l’ONU. «Par principe, nous ne soutenons pas de telles sanctions,» a déclaré M. Burkhalter après des discussions avec son homologue Russe Sergei Lavrov.

Non membre de l’Union Européenne (UE), la Suisse n’est pas liée par les décisions de ce groupement de 27 nations qui vient d’imposer de nouvelles sanctions dont l’interdiction d’importer du gaz iranien. Le mois dernier, la présidente de la Suisse, Eveline Widmer-Schlumpf a critiqué les sanctions unilatérales de l’occident contre l’Iran en les qualifiant «d’inacceptables.»
Elle avait souligné que la Suisse poursuivrait ses relations économiques avec l’Iran en accord avec le cadre fixé par les décisions de l’ONU.

La Suisse est aussi un important centre mondial pour le négoce du pétrole, et elle accueille les bureaux de la National Iranian Oil Company (NIOC, la société pétrolière publique iranienne). Des organisations pro-israéliennes s’en sont pris vigoureusement à berne après des informations selon lesquelles Vitol – une entreprise domiciliée en Suisse (liée au gouvernement britannique, ce qui confirme que l'argent n'a pas d'odeur)  – avait commercialisé des millions de barils de pétrole iranien. Josh Block, un ancien officiel de l’administration Clinton et, encore récemment, président de The Israel Project, une organisation pro-Israël basée à Washington, a déclaré au Jerusalem Post : «Il est vraiment honteux que le gouvernement suisse continue à aider l’Iran à contourner les sanctions de l’Union Européenne alors que le régime de Téhéran continue sa marche vers l’arme nucléaire, nie l’holocauste, menace ses voisins et opprime sa population.»

Une dépêche de l’AFP qui cite la presse locale indique que les sanctions économiques occidentales ont touché environ six millions de malades en Iran, en raison des difficultés pour importer des médicaments. Fatemeh Hashemi, directrice d’une fondation pour la santé, explique que même s’il n’y a pas d’interdiction explicite d’importer des médicaments, l’imposition de sanctions bancaires a «gravement affecté» les importations de médicaments nécessaires pour soigner des pathologies complexes. «Nous ressentons une pénurie surtout pour les médicaments pour traiter le cancer et la sclérose en plaques. Bien sûr, les patients atteints de thalassémie et les dialysés sont aussi touchés par ces difficultés,» a-t-elle dit selon la presse.

«Le prix des médicaments produits localement a augmenté de 15 à 20 % ces trois derniers mois, et celui des médicaments importés a cru entre 20 et 80 %, a récemment déclaré à l’agence de presse ISNA le pharmacien Mohammad Hossein Hariri.

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