Je vous reproduis un billet d’As'ad AbuKhalil, cet intellectuel américano-libanais qui anime le blog Angry Arab.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, As'ad AbuKhalil qui est né en 1960 au Liban est aujourd’hui professeur de science politique à l’université de Californie. Résolument pro-palestinien et plutôt panarabe, quoique hostile aux nationalismes, il se déclare athée et dénonce fréquemment les pseudo savants musulmans qui pondent ce qu’il appelle des fatwawas sur toutes sortes de sujets fort éloignés de la vie spirituelle.
Il est bien sûr parfaitement informé de ce qui se passe sur la scène arabe (du moins au Proche Orient) grâce à un balayage méthodique de la presse anglophone, arabophone et même francophone ainsi que grâce à tout un réseau de contacts au Proche Orient et dans le monde. Il a bien sûr une très bonne connaissance de l’histoire de l’Orient arabe, une connaissance indispensable pour la lecture du présent.
Marxiste, il rejette aussi farouchement l’idéologie du Baath et donc l’unique régime qui s’en revendique encore. Un des rares grands hommes politiques arabes qui trouve grâce à ses yeux est le colonel égyptien Nasser même s’il sait les limites de celui qui a porté haut les couleurs du nationalisme arabe.
Hostile au baathisme comme je l’ai dit, Il dénonce depuis des années sur son blog le régime syrien.
Mais il critique aussi fermement les mouvements d’opposition armée au régime syrien. Non pas qu’il considère que la lutte armée contre les autorités de Damas soit illégitime, mais parce qu’il estime que cette opposition armée se livre à des actes de barbarie contre des militaires prisonniers mais aussi contre des civils et que ces actes sont justifiés et suscités par un discours sectaire virulent et omniprésent dans les rangs de l’opposition armée.
Cette vision sectaire n’est bien entendu pas vraiment vendable en Occident où on se plait à représenter l’opposition syrienne (du moins la Coalition au nom à rallonge) comme engagée pour la démocratie.
Et cette image d’une opposition syrienne armée mais démocratique, face à un dictateur à peine moins cruel qu’Adolf Hitler, des journalistes arabes se chargent aussi de la véhiculer.
Selon Angry Arab, tous ces journalistes sans exception émargent auprès de la monarchie saoudienne ou du Qatar.
Les partisans d’un bombardement de la Syrie par les Etats Unis : un commentaire sur leurs motivations
As’ad AbuKhalil 8 septembre 2013 traduit de l’anglais par Djazaïri
Les motivations des Arabes qui sont pour un bombardement de la Syrie par l’OTAN sont variées : ceux que vous voyez dans les médias (en Orient ou en Occident) sont tous un par un bénéficiaires d’argent saoudien ou qatari : chacune de ces personnes (y compris certains qu’on voit sur Democracy Now… croyez le ou pas) est un propagandiste rémunéré pour le compte de la famille royale saoudienne. Tous les journalistes arabes qu’on voir dans les médias américaines sont sans exception des propagandistes rémunérés pour le compte de la famille royale saoudienne (quelques uns émargent auprès de la famille royale qatarie). Vous seriez surpris de savoir combien de hauts responsables de l’opposition syrienne sont d’anciens partisans du régime. Je pensais au cas d’un universitaire libanais en France qui s’est soudainement retrouvé à soutenir l’Armée Syrienne Libre et a signé des pétitions en faveur du bombardement du Liban [Angry Arab voulait dire Syrie] par les Etats Unis. Cet homme doit être d’autant plus actif qu’il se sent coupable et – vous avez deviné – il travaille pour l’appareil de propagande saoudien. Cet homme, je viens juste de l’apprendre, avait travaillé avec Asma al-Assad et avait participé à la préparation d’une de ses visites en France. C’est un vilain petit monde que ces gens.
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