jeudi 31 mai 2007

Les universités britanniques, le boycott de l'entité sioniste, et le lobby qui n'existe pas...

Les syndicats britanniques de l'enseignement supérieur se mobilisent depuis un certain temps en faveur d'un règlement du conflit du Proche-Orient dans le respect des résolutions de l'ONU. Si on lit la presse sioniste, par exemple le Yedioth Ahronoth, mon torchon préféré, on apprend que le British University and College Union (UCU) vient de voter une motion appelant à débattre d'un boycott de la coopération avec les institutions universitaires de l'entité sioniste. Il ne s'agit donc pas d'un boycott à proprement parler mais d'un appel aux différentes branches du syndicat à discuter de la question, le boycott lui-même étant peu susceptible de recueillir l'agrément de la majorité et ne figurant pas parmi les priorités des adhérents selon Sally Hunt, la secrétaire générale de l'UCU.
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La réaction sioniste ne s'est pourtant pas faite attendre et est d'abord venue des USA. En effet, Goldhirsh foundation, une importante fondation basée aux USA selon le vocabulaire sioniste (c'est-à-dire juive mais sise aux Etats-Unis, américaine mais pas américaine) vient d'annoncer que :

"elle a annulé ses projets de créer une procédure d'attribution de bourses pour des chercheurs Britanniques".Cette fondation spécialisée dans la recherche sur les tumeurs du cerveau pèse quelques 150 millions de dollars et finance des projets dans le monde entier."

La punition a été notifiée dans un courrier envoyé aux universités britanniques par Elizabeth Goldhirsh, la présidente de la fondation :

"Cette action représente un important revers pour la liberté académique et la libre expression. De plus, la décision de stigmatiser et de diaboliser Israël bien plus que d'autres pays - en gardant le silence sur la brutale occupation de la Tchétchénie par la Russie par exemple, où l'oppression qu'exerce actuellement la Chine au Tibet - est, au mieux, troublante. Au pire elle renvoie à une motivation bien plus sinistre et tragique.
"Ce qui est également gênant c'est d'agir ainsi au moment où les civils Israéliens sont confrontés à des tirs presque quotidienns de missiles lancés depuis Gaza et où le partenaire pour des négociations est une organisation qui pratique les attentats suicide et refuse de reconnaître le droit à l'existence d'Israël.
"Compte tenu de cette décision, je suis profondément attristée de dire que, alors que ma fondation avait envisagé d'ouvrir l'accès à des bourses aux chercheurs Britanniques, nous ne serons dès lors plus en mesure de le faire.
Je vous conjure d'oeuvrer contre ce boycott et de faire revenir l'université britannique aux nobles idéaux de la recherche libre et sans préjugés".

On remarque dans le contenu de la lettre les clichés propres à la propagande sioniste : la non reconnaissance du droit à l'existence de l'entité par l'organisation non citée nommément (le Hamas), les civils sionistes victimes de tirs de roquettes depuis Gaza, la diabolisation de l'entité sioniste tandis qu'on se tait debvant les crimes commis par d'autres Etats. Et enfin une accusation à peine voilée d'antisémitisme.
Ce qui détonne, c'est le rappel des principes de liberté académique, liberté dont l'entité se gausse ou cherche à contraindre partout quand il s'agit des thèmes qui la gênent. L'entité n'est-elle pas un des plus fervents partisans des lois qui interdisent la recherche libre sur les crimes nazis?
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Mais les sionistes ne comptent pas en rester là car, après tout, cette fondation envisageait seulement de délivrer des bourses à des chercheurs Britanniques et ne l'avait donc jamais fait auparavant.
C'est Z'ev Boim, ministre sioniste de l'absorption des immigrants (Immigrant Absorption Minister, je n'invente rien), qui s'y est collé en premier. Profitant de sa présence à Londres et pour montrer sa non ingérence dans les affaires de l'université britannique, Boim a lancé l'idée que les donateurs Juifs gèlent leurs donation aux institutions académiques britanniques. Idée qu'il envisage de discuter avec les responsables de la communauté juive en Grande-Bretagne ainsi qu'avec les représentants d'Israël qui ont abordé le problème avec les autorités britanniques chargées de l'enseignement supérieur.
C'est donc d'un contre boycott que parle explicitement Boim qui invite la communauté juive mondiale (world Jewry) à envisager des mesures contre ce boycott britannique "futile."
Pour quelque chose de futile, on dirait bien que Boim vient de sonner l'alerte générale.
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Le ministre britannique de l'Enseignement Supérieur a fait part de sa déception au sujet de la motion syndicale qui selon lui "ne permet pas de promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient."
S'il avait demandé à ses chercheurs, ces derniers lui auraient peut-être que leurs recherches sur un tel processus avait permis de conclure à son inexistence.
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C'est semble-t-il à la même conclusion qu'est parvenu UNISON, le principal syndicat britannique qui se prépare à rétablir son boycott économique de l'entité sioniste en réaction à la guerre contre le Liban l'été dernier et aux attaques sionistes contre Gaza. Suite au désengagement sioniste en 2005, UNISON qui rassemble quelque 1,6 millions de travailleurs avait levé un précédent boycott des biens et des investissements sionistes. Désengagement que n'importe quel observateur un tant soit peu attentif avait bien interprété comme de la poudre aux yeux.

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