jeudi 25 février 2010

La mort d'Ali Tounsi

Ali Tounsi, le chef de la DGSN (Sûreté nationale) vient d'être assassiné alors qu'il était en réunion avec ses proches collaborateurs. C'est précisément un de ces derniers qui aurait tiré sur M. Tounsi car il était révolté à l'idée d'être limogé pour corruption.
En soi, un limogeage pour cause de corruption n'a rien de scandaleux. Sauf quand celui qui s'apprête à prendre une décision de ce genre est tout sauf un modèle de vertu. Car M. Tounsi n'est pas spécialement exemplaire en matière de probité, c'est le moins que l'on puisse dire.
Pas plus que le corps de la Sûreté nationale dont il était le chef et qui, paradoxalement, est un important pourvoyeur de cadres dans les représentations consulaires de l'Etat algérien à l'étranger. Cherchez l'erreur.
Alors, si on peut toujours déplorer la mort violente d'un homme, est-il pour autant imaginable d'évoquer, comme le fait M. Zerhouni, ministre Algérien de l'Intérieur, "le patriotisme de feu Colonel Ali Tounsi, compagnon d'armes et cadre valeureux".?
Compagnon d'armes peut-être, mais avec qui et quand?

Quoi qu'il en soit, le dénouement de cette réunion en dit long sur l'état de décomposition de l'institution policière. S'il se confirmait que l'auteur du meurtre pourrait être le propre gendre du chef de la DGSN, ce ne serait qu'une illustration supplémentaire de cette déliquescence d'un instrument essentiel de l'Etat. Si les autres institutions fonctionnent de la même manière, les dirigeants n'ont plus qu'à espérer que les prix du pétrole restent à un niveau suffisamment élevé, faute de quoi l'Algérie explosera encore.

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