Les lois et décrets de Nuremberg adoptés par le régime nazi définissaient les Juifs selon un critère racial et non de confession religieuse :
La notion de Juif est définie via le §5 du décret:« §5.1. Est Juif celui qui descend d'au moins trois grands-parents qui sont racialement des Juifs intégraux. Dans ce cas, le §2.2. est d'application. §5.2. Est également réputé Juif le ressortissant métissé de Juif qui descend de deux grands-parents juifs intégraux et, a) appartient à la communauté religieuse juive à la date de la proclamation de la loi, ou rejoint cette communauté par la suite;b) est marié à une personne juive à la date de la proclamation de la loi, ou conclut un tel mariage ultérieurement, c) est le fruit d'un mariage avec un Juif, tel que défini au §.5.1, si ce mariage a été conclu après l'entrée en vigueur de la loi sur la protection du sang et de l'honneur allemands du 15 septembre 1935, d) est le fruit de relations extraconjugales avec un Juif, tel que défini au §.5.1, et est né après le 1er juillet 1936. »— 1er décret d'application de la loi sur la citoyenneté du Reich, 14 novembre 1935, 25
Ces lois et règlements ont à juste titre été décriés et, bien sûr, abrogés après la défaite du régime fasciste.
Et on comprend donc pourquoi, toute tentative de démontrer une particularité génétique des populations juives est regardée avec soupçon en Occident ainsi qu’on a pu le voir avec Thilo Sarrazin et son fameux « gène juif ».
Il reste que cette passion de la génétique juive qui aurait animé les nazis si cette discipline de la biologie n’en avait pas été à ses balbutiements à l’époque est bel et bien d’actualité.
Et qu’elle touche moins des savants qui s’inscriraient dans la filiation de la médecine du Reich que des savants Juifs qui cherchent à vérifier scientifiquement les thèses racialo-nationalistes du sionisme en identifiant des particularités génétiques qui seraient propres à un peuple juif ou à une race juive liée par le sang. Un autre objectif étant, toujours dans le droit fil du raisonnement sioniste, d’attester de la réalité d’un exil d’un peuple juif et donc d’une origine moyen-orientale de ce peuple.
Les études conduites par ces biologistes sont en général parvenues à des conclusions de ce genre. Il paraîtrait même qu’il existerait un gène spécifique aux Cohanim (aux Cohen) qui sont supposés se marier plus ou moins entre eux depuis des siècles !!!
Aucune de ces recherches n’avaient cependant envisagé l’hypothèse que les juifs étaient peu ou prou un simple fragment des populations au milieu desquelles ils vivent, étant séparées d’elles seulement par la religion.
Sauf cette dernière recherche menée par un certain Eran Elkaim qui s’est intéressé aux Juifs européens (Ashkénazes) et a conclu que ces derniers étaient avant tout des… Européens mâtinés quand même d’un particularisme tenant à une origine commune en Asie Centrale. Origine qui les rattacherait aux peuples qui constituaient le royaume Khazar, c’est-à-dire des Turcs, des Caucasiens, des Slaves etc.
En fait un peu de tout sauf de ce qui rappellerait de près ou de loin des Hébreux !
L’ultime chasse au trésor des origines du peuple juif
Dans son étude sur les origines des juifs, Eran Elhaik dit avoir découvert que certains Ashkénazes ont leur origine dans l’empire Khazar et non dans le royaume de Juda.
par Ofer Aderet, Haaretz (Sionistan) 28 décembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri
«Imaginez simplement un groupe d’aveugles qui rencontrent un éléphant pour la première fois de leur vie. Ils posent leurs mains sur lui et le touchent pour comprendre de quel genre d'animal il s'agit. Mais chacun d'eux tâte une partie différente du corps de l'éléphant de sorte que, à la fin, chacun d'entre eux garde une impression différente quant à la nature de cet animal. " En utilisant cette parabole indienne antique, Eran Elhaik, docteur en génétique, tente d'illustrer l'une des questions les plus controversées dans la recherche historique: l'origine du peuple juif.
«Pendant des années, les chercheurs ont proposé diverses explications pour l'endroit d’où viennent les Juifs,» dit le natif d’Israël Elhaik, qui énumère les différentes théories proposées au cours du siècle passé pour résoudre le puzzle. Cependant, chaque explication n'a fourni qu'une solution partielle et, pour compliquer les choses, toutes les explications se contredisent.
«Mon étude est la première à proposer une théorie complète qui explique tous les résultats apparemment contradictoires», affirme le jeune universitaire dans une conversation téléphonique depuis son domicile dans le Maryland. Elhaik, 32 ans, a mené ses recherches à l'Ecole de Santé Publique de l'Université John Hopkins à Baltimore, dans le Maryland. Plus tôt ce mois-ci, il a publié ses conclusions dans un article intitulé «Le chaînon manquant de l'ascendance juive européenne: comparaison des hypothèses rhénane et khazare», dans la revue Genome Biology and Evolution, éditée par Oxford University Press. L'un des chercheurs qui a examiné l'article avant sa publication le décrit comme plus profond que toutes les études antérieures sur les origines du peuple juif.
Dans notre entretien téléphonique, Elhaik, qui ne joue pas au modeste, présente son étude comme opérant une "percée" et dit qu'elle a fourni une base scientifique à une théorie ancienne et controversée affirmant que les juifs européens ou ashkénazes sont les descendants des Khazars . L'Empire khazar réunissait divers peuples (des Iraniens, des Turcs, des Slaves, des Caucasiens et d’autres encore), et s’étendait sur un vaste territoire qui allait de la mer Noire à la mer Caspienne à l’époque médiévale. Selon cette théorie, les Khazars convertis au judaïsme au VIIIe siècle et leurs descendants sont les Juifs "européens" ou ashkénazes qui vivent aujourd'hui en Israël et dans la diaspora.
La thèse communément admise considère que les Juifs sont les descendants des habitants du Royaume de Juda, qui furent contraints à l’exil puis ne revinrent dans leur pays d'origine - l'État moderne d'Israël - qu'après des milliers d'années d'exil. Cette nouvelle étude soutient par contre la théorie selon laquelle les juifs sont les descendants de peuples différents qui ont vécu dans diverses régions du bassin méditerranéen, et qui se sont convertis au judaïsme à différentes époques. Selon cette théorie, l'histoire de l'exil de Juda, la vie en exil menée par les Juifs dans les pays de la diaspora et leur nostalgie persistante de leur patrie d'origine peuvent être considérées comme relevant du mythe.
«Ma recherche réfute 40 années d'études génétiques, qui avaient toutes pour présupposé que les Juifs constituent un groupe qui est génétiquement à part des autres nations», note Elhaik. Son étude repose sur les données génétiques publiées dans d'autres études. En l'absence de telles données sur les Khazars eux-mêmes, Elhaik – conformément à une procédure couramment utilisée par les chercheurs dans son domaine – s’est appuyé sur des données relatives aux populations qui sont génétiquement similaires aux Khazars, comme les Géorgiens, les Arméniens et les Caucasiens. Elhaik explique que "ils ont tous émergé de la même ‘soupe’ génétique".
Le royaume Khazar au Xème siècle |
Après avoir réalisé de nombreuses analyses en utilisant diverses techniques, dont certaines n'avaient jamais été employées auparavant, le chercheur a découvert ce qu'il décrit comme la composante khazare chez les Juifs d'Europe. Selon ses conclusions, l'élément dominant dans le génome des Juifs d'Europe est khazar. Chez les juifs des pays d'Europe centrale et orientale, cette composante est la plus dominante dans leur génome, soit 38 et 30 pour cent, respectivement.
Quels autres éléments constituent le génome des Juifs d'Europe?
Elhaik: «[Ils ont] principalement une origine européenne occidentale, qui est enracinée dans l'Empire romain et le Moyen-Orient, dont la source est probablement la Mésopotamie, mais il est possible qu'une partie de cette composante puisse être attribué aux Juifs israéliens. [de Palestine, NdT]"
Ce dernier constat est d'une importance considérable, car il "se reconnecte" les Juifs d'Europe à Israël [la Palestine, NdT]. Cependant, cette relation correspond à une petite partie seulement de la composition du génome, et ce chiffre n'est pas suffisamment significatif statistiquement pour établir que l'origine des Juifs se trouve dans le royaume de Juda.
Selon l'étude d’Elhaik, il y a un continuum génétique qui relie les Juifs d'Iran, ldu Caucase, d’Azerbaïdjan et de Géorgie aux juifs européens. En d'autres termes, il est possible que ces groupes partagent des ancêtres communs - à savoir, les Khazars.
Le généticien poursuit en expliquant que, entre les différents groupes de Juifs européens et non européens, il n'existe aucun lien de sang ou de famille: «Les différents groupes de Juifs dans le monde d'aujourd'hui n'ont pas une origine génétique commune Nous parlons ici de groupes qui sont très hétérogènes et qui sont reliés seulement par la religion. "
Il en résulte, selon lui, que le «génome des Juifs d'Europe est une mosaïque de peuples de l'Antiquité et que son origine est en grande partie Khazar».
Autres études
Des recherches similaires conduites par d'autres chercheurs, dont certains sont des professeurs réputés en Israël et dans d'autres pays, présentent des résultats très différents. L'été dernier, par exemple, Oxford University Press a publié "Legacy: Une histoire génétique du peuple juif", qui cherchait à faire la somme des diverses études qui ont traité de ce sujet au cours des deux dernières décennies. L'auteur, le Dr Harry Ostrer, professeur à l'Université Yeshiva , qui enseigne dans les départements de pathologie, génétique et de pédiatrie de la faculté de médecine à l’université Albert Einstein, fait valoir que tous les Juifs ont une origine génétique commune et les mêmes caractéristiques génétiques. Selon Ostrer, cette origine commune n'est pas khazare, mais plutôt du Moyen-Orient. Ainsi, en accord avec sa théorie, les Juifs sont les descendants des habitants de cette région où ils habitèrent plusieurs milliers d'années, dont ils furent exilés avant de récemment retourner dans leur pays d'origine - c'est-à-dire l’Israël actuel.
A la différence d’ Elhaik, Ostrer n’a trouvé aucun indice significatif pour attester un lien entre les Juifs et le royaume khazar. En outre, du point de vue génétique, les Juifs, soutient-il, sont plus proches des Palestiniens, Bédouins et Druzes que des Khazars. Ses conclusions offrent une base solide pour la thèse selon laquelle les Juifs sont originaires du Moyen-Orient.
Elhaik, qui conteste l’étude d’Ostrer, affirme que la recherche de ce dernier sur le sujet "n'a aucun fondement empirique, et se contredit parfois elle-même et elle propose des conclusions qui ne sont tout simplement pas convaincantes."
"J'ai l'impression», a-t-il ajouté, "que leurs conclusions avaient été écrites avant même de commencer la recherche. Ils tiraient d’abord leur flèche – et ensuite ils ont peint le centre de la cible autour d’elle"
Contrairement à d'autres chercheurs, Elhaik ne croit pas en l'existence d'un gène propre aux Juifs: «Chaque être humain est un amalgame. Aucun groupe humain n'a jamais vécu dans un isolement total des autres groupes.». Il réfute également l'affirmation selon laquelle le génome de nombreux juifs contient une composante du Moyen-Orient qui prouverait que les Juifs ont leur origine dans cette région: «La majorité des Juifs n'ont pas de composante génétique du Moyen-Orient dans la quantité qu’on s'attendrait à trouver s’ils étaient les descendants des Juifs de l'antiquité.
«Ironiquement," observe Elhaik, "certains Khazars étaient d'origine iranienne. Je pense qu'il est raisonnable de supposer que les Iraniens ont apporté une contribution non négligeable à la mosaïque juive».
Haaretz s’est tourné ces dernières semaines vers un certain nombre de chercheurs en Israël et à l'étranger, dont des historiens et des généticiens, et leur a demandé ce qu'ils pensaient de ce nouvel article. Les historiens ont refusé de répondre, affirmant n’avoir aucune expertise dans le domaine de la génétique. Pour leur part, les généticiens étaient peu disposés à coopérer pour d'autres raisons. Alors que certains d'entre eux ont tout simplement ignoré la demande de Haaretz, d'autres ont affirmé qu'ils n'étaient pas familiers avec le champ de recherche spécifique qui traite de la population ou être trop pressés par le temps pour répondre.
Le seul chercheur qui a accepté de donner son avis (et ce, avec beaucoup d'enthousiasme) a été le professeur d’histoire de l’université de Tel Aviv, Shlomo Sand, auteur du best-seller, «L'invention du peuple juif», publié en hébreu en 2008 par Resling Appuyez sur (publié en français chez Fayard). Les rayonnages dans son petit bureau à l’université de Tel Aviv accueillent des traductions de son livre, maintenant disponible en 22 langues.
Sand critique sévèrement les généticiens qui recherchent des gènes juifs: «Pour un ignare comme moi, la génétique avait toujours paru être surmontée d’une auréole – en tant que science exacte qui traite de données quantitatives et dont les conclusions sont irréfutables." Quand Sand a commencé à lire des articles sur le sujet de l’origine des Juifs, il a constaté qu'il s'était trompé: «J'ai découvert des généticiens – des généticiens juifs - dont la connaissance en matière historique se limitait à ce qui avait été nécessaire pour leurs examens de fin d'études secondaires. C’est ainsi que je pourrais définir mes connaissances en biologie. Au lycée, ils avaient appris qu'il existe une nation juive, et, sur la base de ce récit historique, ils reconstruisent leurs résultats scientifiques. "
«Leur recherche de l'origine d'un gène commun en vue de caractériser un peuple ou une nation est très dangereuse», affirme Sand. En marquant quelques réserves, il cite l'exemple des Allemands, «qui avaient également cherché une composante commune dans les liens du sang.» L'ironie de l'histoire, souligne-t-il, s'exprime dans le fait que "tandis que, dans le passé, tous ceux qui a définissaient les Juifs en tant que race étaient vilipendés pour antisémitisme, aujourd'hui quiconque n'est pas disposé à les définir en tant que race est étiqueté antisémite.
«J'avais coutume de penser,» ajoute Sand: «ce n'est que dans des disciplines telles que l'histoire et la littérature que les faits peuvent faits l'objet d'interprétations diverses, mais j'ai ensuite découvert que la même chose se passe dans le domaine de la génétique. Il est très facile de mettre en valeur certains résultats tout en en marginalisant d’autres et de présenter votre travail comme étant une recherche scientifique. D'une manière générale, la spécialisation en génétique peut entraîner niveau incroyablement élevé d'ignorance de l'histoire. »
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