jeudi 10 juillet 2014

Gaza, la violence et le mensonge signent l'échec stratégique du régime sioniste

Les tueurs sionistes de déchaînent en ce moment contre la bande de Gaza assiégée. A côté des morts et des destructions causés par l'aviation et les soldats sionistes, l'opinion publique a droit aux mensonges habituels servis par une presse qui redouble d'ingéniosité pour garder un vernis de pseudo- neutralité, si ce n'est d'objectivité.
Les politiques se comportent d'une façon guère plus digne ainsi qu'on a pu le constater à la lecture du communiqué de l'Elysée qui donne la position officielle de François Hollande sur les événements en cours en Palestine occupée :
Le Président de la République a eu ce soir un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien, Benyamin NETANYAHOU. Il lui a exprimé la solidarité de la France face aux tirs de roquettes en provenance de Gaza. Il lui a rappelé que la France condamne fermement ces agressions. Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces.
Le Président de la République (anciennement française, note de Djazaïri) rappelle la nécessité de prévenir l’escalade des violences.
Après ses indécentes déclarations d'amour au régime sioniste et aux ordures qui la gouvernent, on ne saurait être surpris.
François Hollande chante son amour pour Sion
François Hollande chante son amour pour Sion
Pourtant, l'agression décidée par le régime sioniste contre Gaza repose sur un mensonge [comme l'Etat prétendu juif lui-même, soit dit en passant]. C'est ce qu'explique fort bien à mon sens Daoud Kuttab dans les colonnes du Jordan Times. Kuttab met en effet en relation l'accès de violence du régime sioniste avec des développements politiques significatifs dans la région : l'accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah d'une part, et la crise au niveau de la coalition qui gouverne à Tel Aviv avec la surenchère belliciste d'Avigdor Lieberman et ses menaces de rompre son alliance avec le Likoud, menace qu'il vient effectivement de mettre à exécution.
Daoud Kuttab
Daoud Kuttab
Un autre aspect plus lié à l'escalade militaire qu'au déclenchement des opérations elles-mêmes tient au fait que l'Egypte n'est plus disposée à assurer l'intermédiation entre le Hams et le gang sioniste du fait, selon Kuttab, que les autorités sionistes ont failli à leur engagement de ne pas recapturer des Palestiniens qui avaient été libérés dans le cadre de l'échange avec Gilad Shalit, une des ondiitions pour lesquelles l'Egypte avait apporté sa garantie.
Sans doute, mais il n'est pas sûr non plus que le régime militaire égyptien ait vraiment envie de venir en aide à un parti, le Hamas, qui fait partie de la mouvance des Frères Musulmans et qui était très proche de Mohamed Morsi, le président égyptien membre de la confrérie et qui a été renversé par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, l'actuel raïs égyptien.
In fine, Daoud Kuttab nous dit que le régime sioniste se retrouve dans une impasse stratégique que ses accès violents ne sauraient dissimuler aux observateurs avertis.  Sur ce sujet, on lira ou relira utilement cet article de 2012 signé John Mearsheimer sur l'échec stratégique des autorités sionistes.
En voyant ce genre de carte (parue dans un média de San Diego aux USA, on a l'impression que les Palestiniens ont une puissance de feu supérieure à celle des sionistes
Sur ce genre de carte,(parue dans un média de San Diego aux USA,  on a presque l'impression à première vue  que les Palestiniens ont une puissance de feu supérieure à celle des sionistes

par Daoud Kuttab, Jordan Times (Jordanie) 09 juillet 2014 traduit de l'anglais par Djazaïri
Lorsque trois Israéliens ont disparu il y a trois semaines, et avant l'ombre d'une preuve, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a décidé de son propre chef d'en imputer la responsabilité au mouvement islamiste Hamas. Lui et ses acolytes politiques et militaires ont persévéré dans cette fabrication en arrêtant des centaines de militants du Hamas et des parlementaires élus pro-Hamas et en bombardant les bureaux du Hamas à Gaza. Des Palestiniens libérés dans l'échange de prisonniers avec Gilad Shalit, qui était garanti par les Egyptiens, ont également été raflés dans le but de faire pression sur le Hamas.
Priés de présenter des preuves, les Israéliens ont donné les noms de deux militants du Hamas pour le simple fait qu'ils n'étaient pas chez eux quand des soldats israéliens sont venus pour les arrêter. La théorie voulait alors que la disparition de Marwan Qawasmeh et Amer Abu Aisha n'était rien d'autre qu'une preuve flagrante que ces militants du Hamas étaient certainement les auteurs de l'enlèvement des Israéliens. Sans s'embarrasser d'autres pruves, Israël a démoli les maisons des deux Palestiniens disparus. En outre, les services d'action psychologique israéliens ont lancé une campagne médiatique (en se servant de journalistes amis) pour diffamer le clan Qawamesh fort de 10 000 membres, fabriquant toute une histoire sur une « famille hors-la-loi. »
L'accusation contre le Hamas avait à l'évidence de'autres motifs qu'Israël n'a pas tardé à faire connaître. Le but de l'accusation et de l'arrestation des deux membres du Hamas était rien moins que de faire pression sur le président palestinien Mahmoud Abbas pour qu'il abroge l'accord de réconciliation avec la direction du Hamas basée à Gaza.
Le problème avec les mensonges et les fabrications est que la vérité vient parfois interférer. Israël lui-même a depuis annoncé l'arrestation de Palestiniens de Hébron qu'il accuse d'être derrière l'enlèvement des trois Israéliens et ce ne sont pas les deux noms du Hamas exhibés aux médias comme étant derrière cet acte pour lequel leurs maisons ont été détruites. Par ailleurs, Israël a concédé que si certains éléments locaux du Hamas à Hébron pourraient se révéler être derrière les enlèvements, il n'y a aucune preuve de l'implication de la direction du Hamas à Gaza ou hors de Gazza. Le refus de Khaled Mishaal, le chef du Hamas, de condamner le triple enlèvement était une raison suffisante, du point de vue israélien, pour maintenir la pression sur le mouvement islamiste.
La guerre est souvent créée à la fois dans l'espace public et à huis clos. Ayant créé une énorme campagne d'opinion contre le Hamas, quoique sur la base de fausses accusations, le débat sur la guerre a ensuite été transféré au conseil de guerre. La discussion dans le cabinet israélien restreint qui décide sur les grandes questions de sécurité est vite devenue politicienne. La guerre des mots entre Netanyahou et son ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman se révèle être un cas typique de surenchère. Lieberman, dont la parti Yisrael Beiteinu forme une coalition avec le Likoud cherchait apparemment une bonne raison d'abandonner ce partenariat. Accusant le premier ministre israélien d'être trop mou avec le Hamas à Gaza, Lieberman a mis fin à la coalition Likoud – Beiteinu tout en continuant à critiquer publiquement Netanyahou pour son refus de prendre une position forte sur le Hamas et pour ne pas avoir stoppé les tirs de projectiles depuis Gaza sur le sud d'Israël.
Le problème avec la guerre en cours contre Gaza, c'est que les Israéliens ont perdu leurs canaux de communication avec les dirigeants du Hamas. Récemment encore, Israël n'avait as été mécontent de voir les Egyptiens intercéder et si nécessaire garantir tout accord de cessez-le-feu. C'était pendant la présidence de Mohamed Morsi et ce cessez-le-feu avait dans l'ensemble tenu jusque récemment. Mais les Egyptiens ne sont plus en mesure d'apporter une aide parce que les Israéliens ont trahi leur engagement de pas ré-arrêter des Palestiniens qui avaient été libérés dans l'échange contre Shalit. Les Israéliens ne peuvent pas non plus recourir aux bons offices d'Abbas, étant deonné qu'ils ne veulent pas qu'il renforce son accord le Hamas mais qu'il l'abroge. Toute intercession réusssie par Ramallah pour stopper la guerre contre Gaza viendra rétablir le capital politique d'Abbas et cimenter la'accord de réconciliation [entre le Hamas et le Fatah, NdT]. Il est évident que le gouvernement israélien ne veut ni de l'un, ni de l'autre. Il veut un Abbas faible et la dissolution de l'accord entre le Fatah et le Hamas.
Cette guerre est basée sur un mensonge et l'opinion publique le saura certainement tôt ou tard. De la même manière qu'Israël a été confondu pour son mensonge du fait qu'il savait dès le premier jour que les autostoppeurs israéliens avaient été tués. Le mensonge au sujet du Hamas sera révélé tôt ou tard. La seule question est combien de Palestiniens et d'Israéliens devront souffrir pendant tous le temps où ce mensonge sera considéré comme une vérité.

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