dimanche 20 juillet 2014

Tel Aviv menace ouvertement la presse internationale: "le Hamas se sert des journalistes comme de boucliers humains"

Des menaces accueillies avec indifférence par la corporation journalistique française puisque l'information est peu reprise par la presse française. Personnellement je n'ai pu la trouver que sur le site de Zone Bourse :
19/07/2014 | 23:27
Le bureau de presse du gouvernement israélien a averti samedi les journalistes étrangers qu'il n'était pas responsable de leur sécurité dans la bande de Gaza, où l'armée israélienne mène depuis jeudi soir une opération terrestre.
"Gaza et ses alentours sont un champ de bataille. Couvrir les hostilités expose les journalistes à un danger qui peut être mortel", précise le bureau de presse dans un communiqué.
"Israël n'est en aucun cas responsable des blessures ou des dégâts qui pourraient résulter de reportages sur le terrain."
Depuis le 8 juillet, les bombardements puis l'opération terrestre menée par Tsahal dans la bande de Gaza ont fait 336 morts côté palestinien, en majorité des civils. Les Israéliens ont eu cinq morts, trois militaires et deux civils. (Maayan Lubell, Guy Kerivel pour le service français)

Pour ce que j'en sais, Zone Bourse est, comme son nom le suggère, un site d'information spécialisé dans la finance et qui n'est pas rattaché à un groupe de presse.
Le petit article de Zone Bourse s'appuie sur une dépêche de Reuters, ce qui nous permet d'avoir un aperçu du fonctionnement de la désinformation en économie de marché.
La première option est de se taire, de ne pas relayer une information gênante. Ce qu'ont fait la majorité des organes de presse habituellement sourcilleux quant à liberté de travailler des journalistes (sauf dans le cas du conflit du Proche Orient où ils se plient en réalité sans broncher à la censure sioniste).
L'autre option consiste à édulcorer et à occulter ce qui gêne.
Et ça on le constate dès le titre de l'entrefilet de Zone Bourse :
« Israël appelle les journalistes étrangers à la prudence »
alors que le corps de l'article nous dit que cet appel à la « prudence » est en fait un avertissement donné aux journalistes par les autorités sionistes qui indiquent n'être pas responsables de leur sécurité dans la bande de Gaza. »
La notion d'avertissement est pourtant contenue dès le titre de la dépêche originale de Reuters :
"Israël n'est en aucun cas responsable des blessures ou des dégâts qui pourraient résulter de reportages sur le terrain." lit-on sur Zone Bourse comme sur la dépêche originale.
Ce qui en langage sioniste signifie que les journalistes sont des cibles comme les autres puisqu'ils se trouvent dans une zone où l'armée et la police sionistes ne peuvent pas imposer de censure et doivent s'en remettre à l'autocensure ou au parti pris pro Tel Aviv des journalistes ou de leurs rédactions.
Ce qui marche assez souvent mais peut être sujet à des ratés comme on a pu le voir avec l'assassinat de gamins sur une plage de Gazas sous les yeux de la presse internationale ou avec Diana Magnay, cette journaliste américaine choquée par le comportement des habitants de Sderot qui exultent en regardant les missiles de leur armée exploser sur Gaza (elle a été mutée en urgence à Moscou).
Ce n'est bien sûr pas cet argument que mobilise le service sioniste chargé du contrôle de la presse. En effet, si on se reporte à la dépêche de l'agence Reuters, les journalistes occidentaux sont en fait des cibles pour l'armée sioniste exactement pour la même raison que les civils palestiniens :
le « Hamas se sert des journalistes comme de boucliers humains ».
Les journalistes doivent donc prendre « toutes les précautions possibles. »
C'est exactement ce qui a été dit à ces femmes, ces enfants, ces civils dont les corps ont été déchiquetés ou écrasés par les bombes sionistes.
un gilet pare-balle n'est d'aucune utilité contre un obus de 155
un gilet pare-balle ne sera d'aucune utilité à  Ayman Molhyeldin contre un obus de 155 mm
Je vous traduis  donc ce que signifie le mot « précaution » en novlangue sioniste : il signifie tout simplement que les journalistes doivent quitter la bande de Gaza sous peine de risquer des traumatismes pouvant aller jusqu'à une mort violente.

NB: Ayman Molhyeldin est un des  journalistes qui avaient assisté au massacre des gosses palestiniens sur une plage de Gaza. Il a bien sûr rendu compte de ce drame, ce qui a valu à ce journaliste chevronné d'être rappelé par la chaîne NBC afin qu'il ne couvre plus les événements à Gaza. Une forte mobilisation du public, via les réseaux sociaux, a contraint NBC à revenir sur sa décision.

Ci-dessous l'intégralité de la dépêche Reuters en anglais


JERUSALEM (Reuters) - Israel's Government Press Office on Saturday warned foreign journalists it was not responsible for their safety in the Gaza Strip, where the Jewish state has launched an offensive against Palestinian militants.
Israel sent ground forces into Hamas-dominated Gaza on Thursday after heavy air and naval barrages failed to stop rocket fire from the Palestinian territory. Gaza officials said at least 335 Palestinians, many of them civilians, have been killed in the 12-day conflict.
"Gaza and its vicinity are a battleground. Covering the hostilities exposes journalists to life-threatening danger," an e-mailed Government Press Office (GPO) statement said.
"Israel is not in any way responsible for injury or damage that may occur as a result of field reporting."
The GPO, which accredits journalists based in Israel, many of whom also cover events in the Palestinian Territories, charged Islamist group Hamas was using journalists as human shields and advised reporters to take "every possible precaution."
The Israeli military said that since the July offensive began, it has struck over 2,300 sites in the densely populated enclave and that more than 1,663 rockets have been launched by Palestinian militants toward its territory.
Its land incursion into Gaza has so far failed to subdue Hamas and its allies, who fired more than 90 rockets into Israel on Saturday, the Israeli army said. Three Israeli soldiers and two civilians have been killed.
(Writing by Maayan Lubell; Editing by Sandra Maler)

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