dimanche 5 avril 2009

Les langues continuent à se délier sur l’influence du lobby sioniste aux Etats-Unis.

Les effets de l'ouvrage de John Mearsheimer et Stephen Walt ne cessent de se manifester aux Etats-Unis où les langues de hauts responsables se délient au sujet de l'influence du lobby sioniste sur la politique de leur pays.

Ces hauts responsables ne sont ni antisémites, ni même particulièrement hostiles à l'entité sioniste. Simplement, ils aimeraient que la politique étrangère de leur pays soit conçue d'abord en fonction des intérêts de ce dernier. Ce qui, selon eux, n'est apparemment pas le cas.

Après Chas Freeman, c'est au tour de John Gunther Dean, un ancien ambassadeur des Etats-Unis, de se livrer à des accusations contre l'entité sioniste, dont celle d'avoir attenté à sa propre vie et à celle de sa famille à Beyrouth en 1980. Son tort ? Avoir noué des contacts avec l'Organisation de Libération de la Palestine.

Dans cette époque nouvelle (et ultime avant sa disparition) qui s'annonce pour le sionisme, il ne restera aux partisans de Sion, outre la force brutale, que le black-out sur les informations qui pourraient choquer les opinions occidentales et la propagande (en général sous couvert «d'experts» agréés par les ambassades sionistes).


Un diplomate Etatsunien écrit à propos des menaces israéliennes

Par Barbara Crossette, The Nation (USA) 31 mars 2009, traduit de l'anglais par Djazaïri

Après l'accusation portée par Chas Freeman sur le blocage de sa nomination comme chef du National Intelligence Council par un « lobby israélien, » les mémoires en instance de publication d'un autre éminent ambassadeur ajoutent de nouvelles accusations fracassantes au débat. L'ambassadeur John Gunther Dean écrit que, au cours des années, il n'a pas seulement fait l'objet de pressions de la part d'organisations pro israéliennes et d'officiels à Washington mais qu'il a été aussi visé par une tentative d'assassinat inspirée par Israël en 1980 au Liban où il avait inauguré des liens avec l'Organisation de Libération de la Palestine.

Les soupçons de Dean selon qui des agents Israéliens auraient aussi pu être impliqués dans le mystérieux accident d'avion qui avait tué en 1988 le général Zia ul Haq, président du Pakistan, avait finalement abouti à la décision par Washington de le déclarer inapte psychologiquement, ce qui l'avait contraint à se retirer des affaires étrangères après trente ans de carrière. Après son retrait du service public, il a été réhabilité par le Département d'Etat, décoré pour ses états de services et finalement encouragé à écrire ses mémoires. Agé maintenant de 82 ans, Dean considère les attentions positives dont il a fait l'objet comme prouvant que les accusations d'aliénation mentale (qu'il qualifie de staliniennes) étaient fausses, supposition qui sera confirmée ultérieurement par un ancien directeur du service médical du Département d'Etat.

Dean, dont les mémoires sont intitulées « Zones de Danger: le combat d'un diplomate pour les intérêts de l'Amérique,» était ambassadeur des Etats-Unis au Liban en août 1980 quand un convoi de trois voitures qui le transportait avec sa famille avait été attaqué près de Beyrouth.

«J'avais été la cible d'une tentative d'assassinat par des terroristes qui utilisaient des fusils automatiques et des armes anti tank fabriqués aux USA et livrés à Israël, » écrit-il. « Des armes payées par les Etats-Unis et fournies à Israël étaient utilisée dans la tentative d'assassiner un diplomate Américain ! » Après cet événement, les théories conspirationnistes avaient fleuri au Moyen orient sur l'identité des organisateurs possibles de l'attentat et de ses motifs. Le Liban était dangereusement divisé en factions.

Le Département d'Etat avait enquêté, explique Dean qui n'a jamais été informé des résultats obtenus. Il écrit « avoir été au téléphone pendant trois semaines » pour ne rencontrer qu'un mutisme officiel à Washington. Depuis, Dean a appris d'experts en armement aux Etats-Unis et au Liban que les armes et les munitions utilisées pour l'attentat avaient été données par les Israéliens à une milice chrétienne alliée avec eux.

«Je sais avec une certitude absolue que le Mossad, le service de renseignements israélien, était impliqué à un niveau ou à un autre dans l'attentat, » écrit Dean qui rappelle les sévères critiques qu'il a subies de la part des politiciens et des médiats israéliens pour ses contacts avec les Palestiniens. «Sans aucun doute, notre allié israélien a essayé de me tuer en se servant d'un intermédiaire. »

Les mémoires de Dean, qui doivent être publiées en mai pour le compte de l'Association for Diplomatic Studies et des Training Memoir Series par New Academia Publishing, ont été lus et approuvés pour publication par le Département d'Etat avec seulement quelques changements mineurs, ne touchant pas aux points les plus importants soulevés par Dean. Le fil conducteur de son livre est que la diplomatie américaine devrait servir les intérêts américains, non ceux d'un autre pays même ami. Juif dont la famille avait fui l'holocauste, Dean avait mal vécu ce qu'il percevait comme le présupposé, même chez certains élus du Congrès, qu'il promouvrait les intérêts d'Israël dans sa mission d'ambassadeur.

Dean, qui parle français couramment, a commencé sa carrière diplomatique en ouvrant des missions américaines dans les nations nouvellement indépendantes d'Afrique occidentale au début des années 1960 avant de servir au Vietnam (ou il se considérait lui-même comme un « dissident loyal ») et fut ambassadeur au Cambodge (d'où il emporta le drapeau américain devant l'avanc ée Khmer Rouge), au Danemark, au Liban, en Thaïlande (où Chas Freeman fut son adjoint) et en Inde. On lui doit d'avoir évité un bain de sang au Laos dans les années 1970 en négociant un gouvernement de coalition incluant les communistes et les partis non communistes.

A l'occasion, c'était un diplomate qui provoquait le débat, n'hésitant pas à contredire ses supérieurs, et il prit souvent – et prend encore – des positions à contre courant. Il a toujours pensé, par exemple, que les Etats-Unis auraient dû essayer de négocier avec les Khmers Rouges au lieu de laisser le Cambodge dominé par leur horrible brutalité.

Ambassadeur en Inde dans les années 1980, il avait soutenu la politique de Rajiv Gandhi, le premier ministre de l'époque, consistant à aboutir à une sorte de coalition neutre en Afghanistan qui aurait pu empêcher l'instauration d'un Etat fondamentaliste islamique par les Moudjahidin armés par les USA et le Pakistan. Plusieurs années après le retrait soviétique d'Afghanistan, l'Inde continua à appuyer Najibullah, un brutal chef de la sécurité communiste que les troupes soviétiques en retraite avaient laissé derrière elles. Après l'avancée des Moudjahidin sur Kaboul, Najibullah avait refusé une proposition onusienne de sauf conduit pour l'Inde. Il fut abattu et son corps pendu à un lampadaire.

C'est au milieu de la phase finale du rôle des Soviétiques en Afghanistan que Dean s'est heurté au Département d'Etat pour la dernière fois. Après la mort du général Zia en août 1988, dans un accident d'avion qui avait également causé la mort d'Arnold Raphael, l'ambassadeur US au Pakistan, Dean a appris par de hauts responsables à New Delhi que le Mossad pouvait être à l'origine de l'accident au cours duquel le pilote et le copilote avaient été apparemment été neutralisés ou ont perdu le contrôle de l'appareil. Des soupçons existaient également sur un rôle éventuel de membres du Research and Analysis Wing, l'équivalent indien de la CIA. Israël et l'Inde s'inquiétaient des travaux du Pakistan sur l'arme atomique – la « bombe islamique. »

Dean était si préoccupé par ces informations, et la tentative du Département d'Etat de bloquer une enquête exhaustive du FBI sur le crash au Pakistan qu'il décida de rentrer à Washington pour des consultations directes. Au lieu des réunions qu'on lui avait promises, il fut informé que sa mission en Inde était terminée. Il fut envoyé en virtuelle assignation à domicile en Suisse dans une maison appartenant à la famille de son épouse Française, Martine Duphenieux. Six semaines plus tard, il était autorisé à rentrer à New Delhi pour récupérer ses biens et rentrer à Washington où il donna sa démission.

Soudainement, son dossier médical fut nettoyé et ses autorisations de sécurité rétablies. Il fut désigné pour la Distinguished Service Award et reçut une lettre de félicitations du Secrétaire d'Etat George Shultz. « Des années plus tard, » écrit-il dans ses mémoires, « j'ai appris qui avait ordonné le diagnostic d'inaptitude mentale à mon encontre. C'était le même homme que celui qui m'avait congratulé avec tant d'effusions après mon départ – George Shultz. »

Interrogé par téléphone la semaine dernière à son domicile parisien sur les motifs de George Shultz, Dean a seulement répondu, « Il a été forcé de le faire. »

1 commentaire:

  1. Bien entendu, aucun média en France n'en parlera. Nous sommes victimes d'un lavage de cerveau digne d'Orwel où les médias sont les principaux acteurs. Heureusement qu'il y a Internet !!! Merci pour l'info !!!

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