jeudi 23 avril 2009

Licencié de Yad Vashem pour faute professionnelle

On le sait, l'Institut Yad Vashem, dédié à la mémoire de l'holocauste, est un passage obligé pour les dirigeants qui visitent l'entité sioniste. Il s'agit d'un institut voué à la mémoire, à ne pas confondre avec l'histoire, des persécutions subies par les Juifs du fait du régime nazi. La mémoire est toujours orientée et subjective, elle ne sélectionne que ce qui est conforme avec nos actions présentes et ce que nous envisageons pour l'avenir. Quand je dis « nous,» ce nous n'embrasse pas toute l'humanité mais seulement des personnes particulières ou des groupements particuliers.

Yad Vashem est l'illustration même de cette mémoire particulière et par essence orientée, sauf que dans ce cas précis il est question de transformer cette mémoire particulière en phénomène universel.

Or, ce qui vient de se passer à Yad Vashem illustre fort bien tout cela. En effet, cette institution vient de renvoyer un de ses guides car ce dernier, dans l'animation pédagogique des visites, évoquait la présence antérieure aux sionistes du peuple Palestinien, avec comme illustration de ses propos les ruines du village de Deir Yacine visibles lorsqu'on quitte l'institut Yad Vashem.

Donc, ce guide a un gros problème de mémoire, ce qui est une faute professionnelle. D'autant qu'il est inacceptable de comparer l'holocauste à un autre événement.

Oui, car l'holocauste est un phénomène anhistorique, imperméable à l'analyse rationnelle et qui ne peut donc faire l'objet que d'une approche en termes religieux. Je ne vous dirai pas selon les termes de quelle religion.

Yad Vashem licencie un employé qui a comparé l'holocauste à la nakba

par Yoav Stern, Haaretz (Sionistan) 23 avril 2009 traduit de l'anglais par Djazaïri

Yad Vashem a licencié un guide-instructeur qui a comparé le traumatisme des survivants de l'holocauste des juifs avec le traumatisme vécu par le peuple palestinien pendant la guerre d'indépendance d'Israël.

Itamar Shapira, 29 ans, de Jérusalem, a été licencié avant la Pâque juive de son poste de guide à l'Autorité pour la Mémoire des Martyrs et héros de l'holocauste après un dépôt de plainte par un enseignant qui accompagnait des élèves d'une yeshiva (école talmudique) d'Efrat. Shapira travaillait à Yad Vashem depuis trois ans et demi.

C'est la première fois que Yad Vashem renvoie un guide pour des divergences politiques, a affirmé un responsable de l'institution ce mercredi.

Shapira a confirmé, dans une conversation téléphonique avec Haaretz, qu'il avait parlé à des visiteurs du massacre de 1948 à Deir Yacine.
Il a dit l'avoir fait parce que les ruines du village arabe, aujourd'hui, une partie du quartier Guivat Shaoul de Jérusalem, peuvent être vues quand on quitte Yad Vashem.

"Yad Vashem parle de l'arrivée des survivants de l'holocauste et de la création ici d'un refuge pour les Juifs du monde. J'ai dit il y avait des gens qui avaient vécu sur cette terre et indiqué qu'il existe d'autres traumatismes qui donnent à d'autres nations des sources de motivation", a déclaré Shapira.

"L'holocauste nous motivés pour créer un État juif et le traumatisme de la nation palestinienne du traumatisme la motive dans sa recherche de l'autodétermination, de l'identité, de la terre et de la dignité, comme le sionisme l'a fait», dit-il.

Un responsable de Yad Vashem explique que l'institution est opposée à tout usage politique de l'holocauste, particulièrement par un guide spécialisé dans ce domaine.


La position de l'institution est que l'holocauste ne peut être comparé à aucun autre événement et que chaque visiteur doit tirer ses propres conclusions politiques.


Iris Rosenberg, porte parole de Yad Vashem, a déclaré qu'après avoir reçu Shapira dans une audience au cours de laquelle il a refusé d'accepter les instructions de sa hiérarchie et de changer ses méthodes pédagogiques, il a été décidé de mettre un terme à son emploi comme guide à l'école d'études de l'holocauste dépendante de l'institut.

"Yad Vashem n'aurait pas agi de manière professionnelle si Itamar Shapira avait poursuivi son travail éducatif pour l'institut," a déclaré Rosenberg.

Yad Vashem emploie des salariés et des bénévoles venus de tous les horizons politiques, qui savent séparer leurs opinions personnelles de leur travail, a-t-elle ajouté.

Shapira affirme que Yad Vashem ne choisit d'examiner que certains des événements qui se sont déroulés pendant la guerre d'indépendance. "C'est de l'hypocrisie. J'ai seulement tenté de mettre les visiteurs devant des faits et non des conclusions politiques. Si Yad Vashem choisit d'ignorer les faits, par exemple le massacre de Deir Yacine, ou la nakba ["la catastrophe", le terme palestinien pour ce qui leur est arrivé après 1948], cela veut dire que l'institution a peur de quelque chose et que son approche historique est partiale," déclare Shapira.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    Je trouve votre blog très enrichissant, cela change de tout ce que l’on peut lire habituellement et cela donne un point de vue different. Bonne continuation et merci.

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