mercredi 11 avril 2012

Reda Hassaine, l'agent triple zéro du MI5 et les zombies du djihad de Tony Blair

Certains organes de presse algériens s’appuyaient à l’occasion sur des informations fournies par un certain Reda Hassaine

Par exemple le journal Le Matin publiait en 2008 une lettre dans laquelle Reda Hassaine parlait de ses déboires avec un certain Hichem Aboud qui était, je crois, un ancien cadre de la sécurité militaire en Algérie (DRS, Direction du Renseignement et de la Sécurité).

Hassaine indiquait être journaliste d’investigation pour le journal The Times (propriété, rappelons-le de Rupert Murdoch). De fait Reda Hassaine est un journaliste Algérien qui travaillait en Algérie pour le quotidien du soir Horizons (propriété de l’Etat algérien).

La presse française avait aussi parlé de Reda Hassaine. Ainsi, en 2007, Le Figaro évoquait une sombre histoire d’enlèvement qu’aurait ourdi, selon Reda Hassaine, la DGSE contre le prédicateur Abou Hamza spécialiste des prêches enflammés dans les rues de Londres.

Contrairement à ses habitudes, «La « piscine» avait catégoriquement démenti et on comprend pourquoi : la simple rumeur d’un projet d’enlèvement en Angleterre était de nature à nuire gravement aux relations avec un allié, et non des moindres :
Reda Hassaine est décrit comme un homme prolixe dont les propos sont toujours composés «d'un peu de vrai et de beaucoup de faux». Le projet d'enlèvement d'Abou Hamza est, en revanche, catégoriquement nié. Et la DGSE n'est pas seule à le faire. Un haut fonctionnaire de la police nationale, en poste à l'époque, affirme «n'en avoir jamais entendu parler», précisant qu'on «imagine mal les Français enlever un citoyen britannique sur son propre sol pour le juger en France ou pour l'éliminer»
 En passant, la DGSE confirmait avoir été en contact avec Reda Hassaine.

Ce qui nous amène à une info plus récente mais où il est toujours question d’Abou Hamza (alias Capitaine Crochet)  et dAbou Qatada, un autre prédicateur à la barbe ébourrifée.

Abou Hamza en plein radio-crochet
En effet, une procédure d’extradition vers les Etats Unis est en cours pour Abou Hamza  qui est détenu au Royaume Uni depuis 2006 pour incitation au meurtre et à la haine raciale et la Cour Européenne des Droits de l’Homme vient de la déclarer légale sous réserve du respect de la procédure d’appel.

Washington reproche à Abou Hamza:
 d'avoir pris part à l'enlèvement de seize touristes occidentaux au Yémen en 1998, dont quatre étaient morts lors d'une opération de l'armée yéménite.

 Il aurait aussi facilité la mise en place d'un camp d'entraînement terroriste aux Etats-Unis en 2000-2001 et aidé le financement de candidats au djihad désireux de se rendre au Proche-Orient pour y subir un entraînement à des actes terroristes.

Il est visé en tout par onze chefs d'accusation liés au terrorisme.
Ce sont des accusations graves et qui justifient évidemment des poursuites judiciaires. 

Mais, je le dis en passant, les britanniques devraient faire attention car on extrade ainsi un de leurs concitoyens (même si cette pensée peut être désagréable) dans un pays tiers. Seuls les pays sous la coupe des USA acceptent une telle exigence; un pays comme la France, même sarkozyste, ne l’accepterait pas, et les Etats Unis refuseraient évidemment la réciproque. 
Deux autres sujets de sa Majesté, dont l'étudiant Richard O'Dwyer et l'homme d'affaires Christopher Tappin, qui vient d'être livré aux Etats Unis, font en ce moment les frais de cette procédure au grand dam de leurs famille et d’une bonne partie de l’opinion publique qui réclame l'abolition de ces dispositions.

Bon, recausons de Reda Hassaine, notre journaliste d’investigation, car son nom revient dans l'actualité  au moment où Capitaine Crochet et ses acolytes refont parler d’eux.

C’est le Daily Mail qui nous entretient de la complainte de Reda Hassaine qui était, je cite, «un agent infiltré pour le compte du gouvernement britannique», une mission qu’il aurait exercée à partir de 1994 : 
Hassaine avait signalé à la Branche Spéciale de Scotland Yard et au service de la sécurité intérieure, le MI5, qu’Abou Qatada et son acolyte, le religieux au crochet Abou Hamza, incitaient à des attentats terroristes à Londres.Il avait vu les deux hommes collecter des milliers de livres sterling auprès de leurs congrégations pour envoyer de jeunes musulmans Britanniques à l’étranger pour s’entraîner à l’attentat suicide avant de revenir ici.
Mais, selon le Daily mail, les avertissements émis par l’agent infiltré Reda Hassaine sont tombés dans l’oreille de sourds. 
Le Daily Mail peut révéler que les informations capitales transmises par l’agent secret ont été ignorées à cause d’un accord très peu connu présenté comme un ‘pacte de sécurité’ passé entre les services de sécurité et les islamistes extrémistes au Royaume Uni.Le pacte non écrit autorisait de manière cynique les clercs extrémistes à orchestrer et encourager des attentats islamistes à l’étranger. Le bourrage de crâne qu’ils pratiquaient sur de jeunes Musulmans nés ici était toléré par les services secrets dans l’espoir qu’il n’y aurait pas d’attaques contre des cibles en Grande Bretagne. L’ironie amère veut que le pacte a complètement échoué à éviter les attentats de Londres de 2005, tout en permettant à Qatada, hamza et à d’autres extremists comme eux de comploter et de faire du prosélytisme pendant des années tout en vivant en Grande Bretagne sans travailler – d’allocations financées par les contribuables.Aujourd’hui, cet accord a coûté cher à la Grande Bretagne. Le gouvernement se bat pour renvoyer Abou Qatada dans son pays, la Jordanie, où il doit être jugé pour une série d’atrocités qu’il a perpétrées là-bas..Et hier, la famille d’Abou Hamza a annoncé une procedure d’appel (qui pourrait prendre des mois)…
Et pendant que nos barbus se la coulaient douce aux frais du trésor public de Sa Majesté, la vie était par contre on ne peut plus difficile pour Reda Hassaine qui, en tant qu’agent du MI5, ne comprend pas pourquoi ces gens ont pu rester sur le territoire britannique en dépit de leurs activités (il oublie qu’on peut aussi être en prison sur un certain territoire et qu’Abou hamza est un sujet de Sa majesté).

Exemple des désagréments subis par Reda Hassaine, en 2000, quelques minutes après avoir observé une prière :
Hassaine avait été battu par des hommes de main d’Abou Qatada.

Hassaine se souvient : ‘Un acolyte de Qatada avait appris que j’étais un espion et avait signalé ma présence après le sermon . A ce moment là, Qatada avait commencé à réciter une prière spéciale de djihad pour encourager l’assassinat de quiconque menace l’Islam. J’avais immédiatement compris que j’étais dans le pétrin.
Reda Hassaine, agent triple double au temps où le "djihad" était fun


Après le service religieux, je suis vite allé vers la sortie et j’ai récupéré mes chaussures. A ce moment, j’ai reçu un coup très fort au visage, un autre sur la tête. Un groupe d’hommes d’Abou Qatada me donnait des coups de poings et me frappait. Ils m’ont fait rentrer les dents derrière la tête [ !]. J’ai réussi à me faufiler dans la rue. La première chose que j’ai faite, alors que j’avais la bouche pleine de sang, c’est de téléphoner à mon opérateur du MI5.’
Suit toute une litanie d’accusations fondées ou pas contre Abou Hamza et Abou Qatada, certaines débouchant sur des condamnations puisque Abou Hamza est actuellement en détention.

On nous dit que Abou Hamza, né en Egypte , s’est établi en Angleterre au début des années 1980 et qu’il a obtenu la citoyenneté britannique par mariage .

On peut suivre son édifiante biographie dans France Soir qui nous apprend que ce monsieur 
avait travaillé comme videur dans une boîte de peepshow.
Et cékoidonc un peepshow ?

Un peepshow est un spectacle généralement de type érotique ou pornographique qui ne peut être vu que par un spectateur à la fois à travers une ouverture (judas). Un point commun entre Abou Hamza et Avigdor Liebeman, le ministre sioniste des affaires étrangères!

Selon France-Soir :
il a ensuite épousé les thèses islamistes et rejoint les moujahidines luttant contre les Soviétiques en Afghanistan. C'est sur ces champs de bataille qu'en 1993 il a perdu un oeil et une main dans l'explosion d'une mine, selon ses dires. Il était par la suite revenu au Royaume-Uni et avait pris la tête de la mosquée de Finsbury Park
Abou Hamza était donc à ce moment là, aussi bien vu de Londres, que de la BHLerie ou de Washington, un combattant de la liberté contre la dictature communiste et l’occupation soviétique en Afghanistan.

Tiens tiens !

Nous avons donc là un journaliste qui a fui l’Algérie pour devenir, selon ses dires et ceux du Daily Mail, un agent, ou prétendu tel au service de la couronne britannique. Et qui avait aussi été approché par les services secrets français et algériens.
A moins que ce soit plutôt l’inverse parce que je le vois bien, ce Reda Hassaine, faire le siège  de tout ce qui ressemble de près ou de loin à un policier chargé de l’antiterrorisme ou à un membre des services secrets.

Jusqu’à leur donner le tournis et la migraine !

Parce que les prêches d’Abou Qatada et d’Abou Hamza n’avaient rien de secret puisque nous avons eu assez souvent l’occasion de voir et d’entendre à la télévision français le Capitaine Crochet en train de clamer ses diatribes dans la rue.
Abou Qatada et son légendaire hérisson
Si des gens étaient réellement au rôle de la police et des services secrets britanniques, c’étaient bien Abou Qatada et Abou Hamza.

Depuis que l’Afghanistan est libérée du communisme et vit sous la félicité des bombes de l'OTAN, on n’a plus besoin d’eux. Il fallait simplement trouver le moyen de s’en débarrasser en douceur et, si possible légalement. Ils ont quand même rendu de foutus bons services, haven’t they ?
Aussi bien en tant que militants anticommunistes qu’en qualité d’idiots utiles donnant un spectacle grotesque qui avait le mérite d’engendrer la peur de l’autre côté de la Manche
Et le politicien qui maîtrise la peur dispose d’un atout très utile dans de nombreux domaines de l’exercice du pouvoir.

Appartenant à une époque désormais révolue, comme d’autres reliquats de l’ère Tony Blair, ils peuvent donc désormais passer à la trappe.


PS: en voyant les photos des trois lascars, on se dit qu'ils ont tous des têtes de clowns.

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