Ces dernières années, les dirigeants politiques qui s’estiment porteurs d’un projet démocratique pour le monde entier, et qui ont mis leurs idées en pratique en Irak, en Afghanistan, au Yémen, en Libye et maintenant en Syrie n’ont qu’un autre mot à la bouche à côté de ceux de démocratie, d’élections, il s’agit du mot tribunal.
Tribunal ou Cour Pénale Internationale (CPI) réclamé parfois à grands cris pour juger Seif al-islam Kadhafi, le chef de l’Etat soudanais Omar al-Bachir ou encore le président Syrien Bachar al-Assad.
J’avais lu quelque part, à propos du procès à Dakar de l’ancien dirigeant Tchadien Hissein Habré que c’était là une grande première, un ancien autocrate Africain jugé en Afrique.
Alors que la véritable grande première aurait été le jugement par exemple de Tony Blair à Bagdad ou à Kaboul, où de Nicolas Sarkozy à Tripoli ou à Abidjan.
On n’entend cependant aucun grand militant démocrate demander la traduction en justice de ces dirigeants qui ont pourtant des milliers, voire des centaines de milliers, de morts sur la conscience.
On n’entend non plus personne pour demander la comparution en justice du président George W. Bush qui a été tué des centaines de milliers, peut-être des millions, de personnes en Irak.
Ou la comparution de son complice, l’ancien vice-président Dick Cheney qui aujourd’hui même n’hésite pas à justifier la pratique de la torture que son armée et ses services secrets pratiquaient sous la présidence George W. Bush.
Il paraît que le président Obama a interdit la pratique de la torture. Il se contente lui de développer les assassinats extrajudiciaires au moyen de drones qui tuent et mutilent de nombreux civils !
Par Jon Swaine, The Daily Telegraph (UK) 11 mars 2013 traduit de l’(anglais par Djazaïri
L’ancien vice-président des Etats Unis Dick Cheney a justifié avec véhémence la torture de présumés terroristes par des interrogateurs Américains au temps de l’administration George W. Bush.
Dans un documentaire sur sa vie et sa carrière qui doit être diffusé cette semaine, M. Cheney a rejeté l'idée que les responsables américains doivent mettre en danger la vie des Américains dans le souci de préserver leur propre «honneur».
'' Dites-moi quel attentat terroriste vous auriez laissé faire parce que vous n'avez pas envie d'être un type cruel et méchant,'' a-t-il dit, lorsqu'on lui a demandé si le waterboarding [simulation de noyade] des suspects d'Al-Qaïda était justifié.
« Devant le choix consistant à faire ce que nous avons fait ou reculer en disant ‘nous savons que vous êtes au courant du prochain attentat contre les Etats Unis, mais nous n’allons pas vous forcer à nous dire ce que vous savez, parce que ça pourrait donner une mauvaise image de nous,’ je n’hésite pas une seconde.»
La gestion des présumés terroristes par les Etats Unis fait encore l’objet d’un vif débat plus de onze années après les attentats du 11 septembre 2001 qui avaient amené M. Bush à approuver les «techniques d’interrogatoire améliorées» de la CIA. Des suspects avaient été soumis au waterboarding – qui leur donne la sensation d’être en train de se noyer – ainsi qu’à l’obligation de rester nus, ou de rester confinés dans des espaces réduits et d’être projetés violemment contre les murs.
La controverse sur ces techniques, qui ont été bannies par le president Barack Obama, a ressurgi cette année quand le film Zero Dark City a donné à comprendre que la torture avait mis la CIA sur la piste d’Oussama ben Laden.
Un rapport définitif de 6 000 pages du Sénat US sur la torture et le «transfert» [rendition] de présumés terroristes dans des prisons secrètes à travers le monde, dont on dit qu’il contient des conclusions cinglantes, reste classifié.
John Brennan, nommé récememnt directeur de la CIA, a déclaré qu’il prendrait en «sérieuse considération» les appels à sa publication par des personnalités comme le sénateur et ancien combattant John McCain qui avait été torturé au Vietnam.
Le nouveau documentaire, qui doit être diffusé presque 10 ans exactement après l’invasion de l’Irak sous le commandement américain dont Dick Cheney s’était fait l’ardent champion lorsqu’il était vice-président a été réalisé par R.J. Cutler, un réalisateur réputé.
Mis à part des propres mémoires parues en 2011, ce documentaire représente l’intervention politique la plus importante de l’homme politique de 72 ans depuis que lui et M. Bush ont quitté la Maison Blanche en janvier 2009.
M. Cheney, qui est un vieux routier de la politique à Washington, qui a aussi été député au Congrès, Secrétaire à la Défense et chef de cabinet à la maison Blanche a survécu à cinq crises cardiaques a déclaré que les nombreuses critiques contre lui le laissaient de marbre.
“Si vous voulez être aimé, soyez une vedette de cinéma,” dit-il.
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