La
position intransigeante de la France dans les toutes récentes
négociations avec l'Iran n'a
échappé à personne. Elle en a désarçonné plus d'un et a eu
pour résultat l'échec au moins momentané des discussions alors
qu'un compromis semblait à portée de main.
On
peut se demander ce qui a motivé cette position dure de la France.
On
peut d'emblée écarter un motif lié à l'orgueil national blessé
par la reculade de Barack Obama sur le dossier syrien alors que
François Hollande était fin prêt à envoyer l'aviation française
bombarder la Syrie.
Il
n'est effectivement nullement question d'orgueil national et
cocardier dans la démarche française mais plutôt d'un alignement
et d'une obéissance complète à l'Etat (prétendu) juif dont les
intérêts se confondent plus que jamais avec ceux de la France.
Du
moins dans la tête de Laurent Fabius et de tous ceux qui à Paris
ont soit des affinités tribales avec l'Etat prétendu juif, soit ont
une dette envers les représentants du lobby sioniste dans l'hexagone
ou aux Etats Unis.
Que
je sache, l'Iran n'a jamais menacé la France et a toujours, au
contraire, fait savoir son souhait d'entretenir des relations
normales avec ce pays.
Le
blogueur américain Moon of Alabama nous livre son analyse de l'échec
des négociations de Genève en situant le positionnement de la
France dans son contexte politique et dans la duré historique.
Il
nous explique que si, à son avis, la France ne peut pas empêcher
durablement les Etats Unis de conclure un accord avec l'Iran parce
qu'un tel accord est d'une nécessité vitale pour Washington,
l'objectif de la diplomatie française est, en accord avec Tel Aviv
et les néoconservateurs Américains, d'obtenir le délai qui
permettra au Congrès des Etats Unis d'adopter une nouvelle vague de
sanctions contre l'Iran.
Voilà
comment Laurent Fabius et François Hollande agissent au nom
de la France mais en réalité comme de simples exécutants de la volonté des
sionistes et de leurs amis néocons.
Cette
attitude française, notamment de la gauche non communiste, n'est en
rien une nouveauté ou un secret, On peut ainsi lire sur Juif.org :
- C’est Shimon Pérès [membre de l'Internationale Socialiste] qui est le grand architecte de ce programme et sans sa volonté déterminée et son grand talent diplomatique, Israël n’aurait jamais eu la Bombe atomique !Dès 53, ce jeune DG de 30 ans (!) du Ministère de la Défense, aidé par Joseph Nahmias, délégué de la défense israélienne, pilote la coopération franco-israélienne.Son contact est le 'Dir Cab' de Bourgès-Maunoury, Ministre de l'Intérieur, Abel Thomas, sioniste militant (frère mort à Buchenwald). La séduction passe, la coopération est totale : Thomas fournit les contacts nécessaires et un bureau au Ministère de la Défense !!En 56, coup de chance avec Bourgès-Maunoury, nommé Ministre de la Défense de Guy Mollet.Une étroite coopération s'amorce.
Eh
oui, vous avez bien lu : l'Etat sioniste disposait d'un bureau
dans les locaux du ministère français de la défense !
Vive
la France crie-t-on à Tel Aviv.
La France bloque la bascule des USA vers la Perse
Moon of
Alabama (USA) 10 novembre 2013 traduit de l'anglais par Djazaïri
La
France a été un important agent de la prolifération nucléaire au
Moyen Orient. Alors qu'elle a travaillé et continue à le faire pour
permettre à certains pays de produire des armes atomiques, elle
prétend s'opposer à toute capacité nucléaire civile dans
d'autres. Les raisons premières de cette attitudes sont la rapacité
et une certaine nostalgie de sa grandeur passée qui ne peut plus
s'appuyer aujourd'hui sur les indispensables moyens économiques et
militaires.
Le 3 octobre 1957, la France et Israël ont signé un accord révisé appelant la France à construire un réacteur de 24 MW (quoique les dispositifs de refroidissement et de traitement des déchets aient été conçus pour trois fois cette puissance) et, dans des protocoles non rendus publics, une installation de retraitement chimique. Ce complexe a été construit en secret, hors du régime d'inspection de l'AIEA, par des techniciens Français et Israéliens à Dimona dans le désert du Negev, sous la supervision du colonel Manes Pratt de l'armement israélien.
Saudi
Gazette, Oct 3, 2013 La
France prête à être le partenaire stratégique du royaume d'Arabie
Saoudite dans les domaines du nucléaire et des énergies
renouvelables
S'exprimant devant la Saoudi Gazette, l'ambassadeur de France auprès du royaume a déclaré «l'objectif de cette rencontre est très clair. La France a été le premier pays a signer un accord d'Etat à Etat sur le nucléaire et l'énergie parce que nous pensons qu'il faut prendre en compte le vaste programme que le gouvernement saoudien veut lancer dans le domaine nucléaire et que la France a beaucoup à apporter en terme d'excellence dans la technologie nucléaire au niveau mondial.
Un jour après que Benjamin Netanyahou a exhorté la France a adopter une position de fermeté sur l'Iran, la président Français François Hollande a parlé au téléphone avec le premier ministre Israélien et a promis le soutien de la France.
The
Guardian : Les
discussions de Genève se terminent sans accord sur le programme
nucléaire iranien
Trois jours éprouvants de diplomatie au plus haut niveau à Genève se sont achevés sans accord sur le programme nucléaire iranien, après le blocage par la France d'un accord intérimaire visant à réduire les tensions et à donner plus de temps aux négociations....Les diplomates participant aux discussions étaient furieux du rôle joué par le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius qu'ils ont accusé de briser l'unité des rangs en révélant des détails sur les négociations dès son arrivée à Genève samedi matin, puis d'avoir enfreint le protocole en présentant les résultats à la presse avant l'arrivée d'Ashton et de Zarif à la conférence de presse de clôture.
Un
accord provisoire à Genève aurait été la première étape pour un
accord plus global sur le nucléaire qui aurait ramené l'Iran dans
le concert des nations. Cet accord aurait été le point de départ
de la «bascule vers la Perse» par laquelle les Etats Unis auraient
compensé leurs relations difficiles avec Israël et l'Arabie
saoudite grâce à des relations amicales avec l'Iran. Sans un tel
rééquilibrage au Moyen Orient, les Etats Unis seront financièrement
et militairement incapables d'exécuter leur plan de recentrage vers
l'Asie.
La
France a fait capoter un accord historique et, malgré les signaux
précédemment envoyés par la France, les autres pays «occidentaux»
engagés dans les négociations n'étaient pas préparés et leurs
ministres des affaires étrangères ont été incapables de gérer
l'intransigeance française. Cette désunion à l'intérieur du
groupe des P5+1 qui négocie avec l'Iran va entraver toute
négociation ultérieure. Avec qui l'Iran peut-il négocier s'il n'y
a pas d'opposition unie ?
A gauche: Laurent Fabius est le seul à sourire. A droite: ambiance détendue avec Catherine Ashton, John Kerry et Mohammad Javad Zarif, |
L'impasse
actuelle donne au Congrès des Etats Unis et aux laquais de
Netanyahou en son sein une occasion d'infliger de nouvelles sanctions
à l'Iran en les adjoignant au National Defense Authorization Act qui
doit être voté d'ici quelques semaines. Mais la désunion des P5+1
est, au moins à court terme, positive pour l'Iran. Personne ne peut
l'accuser de ne pas vouloir négocier et de ne pas chercher
activement un compromis. Les sanctions que le Congrès va adopter
seront des sanctions sur les parties tierces qui «puniront» les
pays pour leur commerce avec l'Iran. Comme il est évident que ce
n'est pas l'Iran qui fait obstacle à un accord, ces pays tiers
seront peu disposés à se conformer à un tel diktat du Congrès US.
Le régime des sanctions va donc se déliter. Lentement d'abord, puis
de plus en plus vite.
Il est
douteux que la France, l'Arabie Saoudite et Israël seront capables
de bloquer un accord avec l'Iran pendant plus d'un an Il y a une
logique historique dans un basculement des Etats Unis et de
«l'Occident» en général vers la Perse car un tel repositionnement
leur permettrait de se détacher des «alliés» capricieux qui sont
actuellement les leurs au Moyen Orient. La réaction hostile de
l'opinion américaine à la tentative de lancer une guerre ouverte
contre la Syrie a été un signe que des changements historiques dans
les alliances actuelles sont inévitables.
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