Qui sont les véritables amis de la Palestine ?
Il est difficile de répondre à cette question simple.
Il est par contre plus facile de dire qui sont les vrais ennemis de la Palestine.
Il y a bien sûr l'entité sioniste elle-même mais il faut lui ajouter la quasi-totalité des monarchies arabes.
Toutes ont en effet trouvé des accommodements avec le régime sioniste quand elles n'ont pas pactisé ouvertement avec cette dernière.
La Jordanie nous en fournit un nouvel exemple avec ce projet de zone industrielle à cheval sur le territoire jordanien et la Palestine occupée qui devrait permettre à des entreprises sionistes d'accéder [plus facilement] aux marchés arabes grâce à l'étiquette « fabriqué en Jordanie ».
La Jordanie est le premier pays arabe à avoir contrevenu au boycott des produits de l'entité sioniste institué par la Ligue Arabe, un boycott dont la portée s'est fortement atténuée même s'il reste une entrave à l'accès des entreprises sionistes aux marchés arabes
Nous avons là la concrétisation de ce qu'annonçait en 1998 Gil Geiler dans son livre intitulé «Du boycott à la coopération économique » qui traite de l'évolution des relations économiques entre les Etats arabes et l'entité sioniste.
Israël veut pénétrer les marchés arabes avec des étiquettes «Made in Jordanie»
par Mohamad Bdeir, Al-Akhbar (Liban) 17 novembre 2013 traduit de l'anglais par Djazaïri
Les projets transfrontaliers se matérialisent, pas entre les pays arabes - comme les Arabes auraient pu l'espérer - mais entre Israël et la Jordanie. Un parc industriel conjoint doit être établi le long de la frontière israélo-jordanienne qui donnera aux entreprises israéliennes la possibilité d'accéder aux marchés arabes puisque leurs produits porteront l'étiquette trompeuse "Made in Jordan".
La presse israélienne rapporte que la zone industrielle - fruit du cerveau du ministre israélien de la coopération régionale, Silvan Shalom - sera soumis au gouvernement israélien pour approbation la semaine prochaine. Le parc industriel sera composé d'une section près du kibboutz Tirat Zvi du côté israélien, qui sera reliée par un pont sur le fleuve Jourdain à la section jordanienne.
Du côté jordanien, des installations industrielles seront construites par des entreprises israéliennes et jordaniennes, devraient employer jusqu'à 2.000 travailleurs jordaniens, tandis que la gestion, , la logistique et le marketing seront installés du côté israélien.
Le coût estimatif du projet, baptisé Sha'ar Hayarden, ce qui signifie Porte de Jordanie, sera d'environ 180 millions de shekels (environ 50 millions de dollars).
Selon le quotidien israélien Yedioth Ahronoth, la Jordanie bénéficiera de l'augmentation des créations d'emploi, tandis qu'Israël fera d'énormes économies sur les coûts de main-d'œuvre en rémunérant les travailleurs avec des salaires relativement faibles (pas plus de 500 $ par mois côté jordanien). Mais plus important, les produits fabriqués dans cette zone seront estampillés du label «Made in Jordan» ce qui permettra aux entreprises israéliennes de vendre leurs produits dans les pays arabes.
Le Yedioth Ahronoth note également que le projet, qui est considéré comme un geste historique entre Israël et la Jordanie, sera supervisé par une agence gouvernementale rattachée au ministère de la Coopération régionale, qui collaborera avec les ministères de l'économie, des affaires étrangères, de la défense et des transports.
Le journal cite les propos suivants de Silvan Shalom : "Sha'ar Hayarden représente une véritable percée. Le projet contribuera à renforcer les relations entre Israël et la Jordanie, et stimulera la croissance économique dans la région grâce à la création de nouvelles usines et de coentreprises et à la création d'emplois. Nous allons continuer à prendre l'initiative et aller de l'avant avec ces projets."
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