samedi 25 mai 2013

France - Syrie, le sens du mot amitié selon Laurent Fabius



Je vous reproduis un article de Reuters dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'a pas beaucoup de succès dans la presse française qui le reprend fort peu.
Et qui permet de constater que le gouvernement français, qui se prétend "ami" de la Syrie (sans doute au nom de son passé e force occupante dans ce pays, rechigne à accueillir le réfugiés Syriens.
La même France qui a pourtant tout fait pour aggraver et prolonger le conflit dans ce pays arabe, dépêchant sur place et dans les pays voisins des conseillers militaires pour encadrer l'opposition armée, plaidant aussi comme une forcenée pour un accroissement quantitatif et qualitatif des livraisons d'armes aux milices d'opposition, exigeant comme condition préalable à tout arrêt des hostilités le départ de Bachar al-Assad qui "ne mériterait pas de vivre", dixit Laurent Fabius qui lui, par contre , mériterait de vivre.
C'est aux autres d'assumer les conséquences choix de la France
C'est aux autres d'assumer les conséquences des choix politiques de la France
L'article expose dans toute sa nudité l"hypocrisie de l'amitié de la France pour la Syrie

La France rechigne à accueillir plus de réfugiés syriens

Capital.fr
Source : Reuters 24/05/2013 à 12:40 / Mis à jour le 24/05/2013 à 12:45
Plusieurs centaines de Syriens ont demandé l'asile en France depuis 2011 dans l'espoir d'échapper au conflit qui fait rage depuis plus de deux ans et qui a causé la mort de 80.000 personnes et la fuite de plus de 1,5 million de personnes. Des chiffres dérisoires au regard des demandes adressées à l'Allemagne et à la Suède, - avec respectivement, pour la seule année 2012, 6.200 et 7.800 demandes de réfugiés syriens -, mais qui selon certaines ONG pourrait être revu à la hausse si la France acceptait de revoir ses capacités d'accueil. 
Pour Marouane, tout à basculé à l'été 2012 lors de la bataille d'Alep opposant les rebelles aux forces du président Bachar al Assad. En l'espace de quelques semaines, les allusions jusque là discrètes à son engagement en faveur de la démocratie se sont transformées en menaces à peine voilées.
"J'ai reçu plusieurs coups de téléphone. Quand j'ai vu que les choses se dégradaient, j'ai décidé de partir pour mettre à l'abri ma femme et mes deux filles", explique ce médecin chrétien de 55 ans, qui a rejoint en novembre la France, où il a déposé une demande d'asile.
Comme lui, plusieurs centaines de Syriens ont demandé l'asile en France depuis 2011 dans l'espoir d'échapper au conflit qui fait rage depuis plus de deux ans et qui a causé la mort de 80.000 personnes et la fuite de plus de 1,5 million de personnes. Ils étaient 100 à faire cette demande en 2011, 450 en 2012 et 282 au cours de quatre premiers mois de 2013.
Des chiffres dérisoires au regard des demandes adressées à l'Allemagne et à la Suède, - avec respectivement, pour la seule année 2012, 6.200 et 7.800 demandes de réfugiés syriens -, mais qui selon certaines ONG pourrait être revu à la hausse si la France acceptait de revoir ses capacités d'accueil.
Un scénario qui permettrait de désengorger les camps de réfugiés en Turquie et en Jordanie mais qui est pour l'heure écarté par les autorités françaises qui évoquent un "système d'asile à bout de souffle" et appellent à s'attaquer aux racines du problème en trouvant en priorité une solution politique.
"L'Europe n'est pour l'instant pas affectée par l'exode des Syriens mais cela pourrait changer, notamment au vu du nombre important de Syriens dans les camps situés dans les pays limitrophes qui risquent d'être complètement submergés par l'afflux", souligne William Spindler, porte-parole du Haut commissariat aux réfugiés à Paris.
Selon le HCR, le nombre de réfugiés syriens, actuellement d'un million et demi, risque en effet d'être multiplié par deux ou par trois d'ici à la fin de l'année.

"SATURES"

Face à la dégradation de la situation, l'Allemagne a annoncé en mars qu'elle accueillerait au moins 5.000 réfugiés syriens supplémentaires en 2013, une décision saluée par la Commission européenne qui a émis l'espoir que d'autres Etats membres de l'UE suivent cet exemple.
Un espoir partagé par le HCR qui estime qu'il est temps pour la France d'accueillir davantage de réfugiés face à la situation alarmante observée dans les camps turcs et jordaniens où les conditions sanitaires et sécuritaires se dégradent chaque jour.
Pour la présidente d'Amnesty International France, Geneviève Garrigos, "la dégradation de la situation et l'afflux constant de réfugiés peut avoir un impact sur la stabilité de toute la région et l'UE portera une grande part de responsabilité pour son inaction aujourd'hui."
Invoquant des centres d'hébergement des demandeurs d'asile (Cada) "saturés", Paris, pourtant en première ligne dans le dossier syrien, se dit dans l'incapacité d'accueillir en urgence des réfugiés comme ce fut le cas pour les chrétiens d'Irak en 2010 après l'attaque de leurs lieux de culte.
"La saturation du dispositif d'accueil, due à la hausse de la demande d'asile et à l'augmentation des délais de traitement, ne permet pas à la France, à ce jour, de s'engager auprès du HCR à examiner un plus grand nombre de demandes", indiquait le ministère de l'Intérieur en mars.
"Consciente de la situation alarmante en Syrie, la France agit afin d'apporter des réponses concrètes aux difficultés des réfugiés syriens, elle apporte un soutien financier à l'aide humanitaire d'urgence en Syrie ainsi qu'aux ONG oeuvrant dans les pays voisin", faisait-il alors valoir.
Au total, selon le quai d'Orsay, la France a versé une aide de 11,2 millions d'euros pour les réfugiés situés dans les pays limitrophes sur une aide totale de 40 millions d'euros dans le cadre de la crise syrienne.

SOLIDARITÉ

Pour le directeur général de France Terre d'asile, si cet argument est recevable, il ne doit toutefois pas empêcher la France de réfléchir à son devoir de solidarité.
"Quand on dit que le dispositif est en crise, c'est vrai mais cela doit être réforme et cela ne doit pas nous empêcher de réfléchir à l'expression de notre solidarité avec notamment les réfugiés syriens et en liaison avec les organisations internationales", souligne Pierre Henry.
La création de 4.000 places d'hébergement, dont 2.000 ouvertes dès juillet et les autres avant le premier trimestre 2014 pourraient débloquer la situation, estime-t-il.
Dans le cadre du programme de réinstallation mené actuellement par la France, le HCR soumet 100 dossiers de candidature pour la réinstallation de réfugiés par an.
Un processus jugé marginal par Amnesty International qui appelle la France à mettre en place une procédure de réinstallation d'urgence.
"L'histoire se répète et on n'arrive pas à trouver de réponse", déplore Jean-François Dubost, responsable du programme personnes déracinées. "Au moment de la guerre en Libye, on a eu exactement le même phénomène. Il y avait des réfugiés libyens venus se réfugier en Tunisie et en Egypte et il y a eu des demandes de réinstallation par le HCR auprès des pays de l'UE dont la France. C'est la même chose pour la Syrie."

PRÉCARITÉ

La durée du conflit et l'absence de solution politique à court ou moyen terme joue en défaveur de la population syrienne au sein de l'opinion publique davantage préoccupée par la crise économique, estiment les ONG.
La décision en janvier de la France de réintroduire de façon temporaire le visa de transit aéroportuaire pour les ressortissants syriens serait passée inaperçue si plusieurs ONG n'avaient pas déposé deux recours, tous deux rejetés, devant le Conseil d'Etat en dénonçant une entrave au droit d'asile.
"L'introduction de ce visa n'était pas une manière de freiner les flux de réfugiés demandant éventuellement à se rendre en France", assure-t-on au Quai d'Orsay. "Tout au contraire, c'était un moyen d'éviter que les réfugiés ne se retrouvent dans des zones de transit des aéroports internationaux dans des situations de très grande précarité."
Pour le ministère des Affaires étrangères, la crise syrienne ne se réglera pas via la question des réfugiés.
"Il faut replacer les choses dans l'ordre, la manière de régler la question des réfugiés syriens c'est de leur permettre de rentrer chez eux, de rétablir des conditions qui permettent de le faire."

Avec John Irish, édité par Yves Clarisse

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