jeudi 2 mai 2013

Méfiez vous de ce que la presse française vous raconte sur la Syrie


Voilà ce qu’on peut lire aujourd’hui dans le journal Ouest-France :
Turquie. Un policier tué, six personnes blessées à la frontière syrienne jeudi 02 mai 2013
Un policier a été tué et six personnes ont été blessées jeudi au poste-frontière turco-syrien d’Akçakale, par des tirs d’armes à feu en provenance du territoire syrien.
« On a ouvert le feu au hasard depuis l’autre côté (de la frontière). Trois de nos policiers ont été blessés, ainsi que deux soldats et deux civils », a déclaré le maire d’Akçakale, Abdülhakim Ayhan. 
Un des policiers, gravement atteint, a ensuite succombé à ses blessures.
 Située à proximité immédiate de la frontière syrienne, la petite ville d’Akçakale a déjà été la victime collatérale des combats en Syrie, avec notamment la chute en octobre d’un obus syrien qui a tué cinq civils turcs, entraînant une riposte de l’artillerie turque contre des positions de l’armée syrienne.

Franchement, j’ai un peu de peine à me figurer d’où ce journal tient ces informations qui donnent à penser que des tirs  «au hasard » depuis le territoire syrien ont blessé six personnes et tué un policier côté turc de la frontière. 
Parce que si on lit le compte rendu par la presse turque de ce même incident, on a qualque chose de sensiblement différent  puisque le journal  Hüriyet de ce jour peut titrer :
Des affrontements éclatent à la frontière avec la Syrie, provoquent la mort d’un policier Turc

Il n’est donc pas question ici de tirs «au hasard». L’article donne bien sûr des détails :
Le policier Turc Ferhat Avci est mort aujourd’hui suite à des blessures subies pendant des affrontements entre un  groupe de réfugiés Syriens et les forces de sécurité turques dans le district d’ Akçakale,  province de Şanlıurfa. Les réfugiés Syriens s’étaient vus refuser l’entrée en Turquie.
Avci a été transporté dans un hôpital local après avoir été touché par une balle tirée par des Syriens. Il a été ensuite transféré dans l’hôpital Mehmet Akif Inan de Şanlıurfa pour recevoir d’autres soins mais il a succombé à ses blessures.
Deux policiers, cinq soldats et quatre civils qui ont été blesses par les tirs d’armes à feu ont également été soignés à l’hôpital, selon l’agence de presse Doğan.
Des heurts ont éclaté entre les forces de sécurité et le groupe de Syriens après que ce dernier a essayé de franchir la frontière. Les services de douane auraient exigé une « entrée coordonne » [une expression sibylline pour dire une entrée de ces hommes armés  avec l’accord des autorités politico-militaires, note de Djazaïri]. Un coup de feu, dont la cause reste inconnue a aussi éclaté dans les bureaux des services de douane.

Sur la photo ci-dessous qui illustre l'article d'Hürryet, on voit que les «réfugiés» ont mis le feu au poste douanier.
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