dimanche 16 septembre 2012

Judith Butler et le Musée Antijuif de Berlin


Dans le cadre du cycle de formation sur la hasbara (pédagogie du mensonge sioniste), j’ai traduit ce papier du Jerusalem Post qui se veut une dénonciation de l’accueil fait par le musée juif de Berlin à Judith Butler, une intellectuelle américaine connue qui ne cache pas ses positions en faveur du Boycott, des Sanctions et du Désinvestissement(BDS) contre le régime sioniste.

Judith Butler

On comprend d’ailleurs incidemment que Judith Butler est juive puisque le recours à des personnalités juives antisionistes nous est présenté comme un des procédés auquel a recours le nouvel antisémitisme, particulièrement en Allemagne.
Il en va de même pour les prix décernés à des intellectuels Juifs hostiles au sionisme…

De fait, il existe une conscience de plus en plus aigüe dans l’entité sioniste du fait que des citoyens du monde, ainsi que des intellectuels, toujours plus nombreux considèrent leur Etat comme se comportant de manière anormale.

Ce phénomène est pour l’instant compensé par un renforcement de l’emprise sur les élites politiques, le problème étant qu’elle est de plus en plus voyante parce qu’après le dîner du CRIF, il reste quelques taches indélébiles sur la chemise de certains. Et que certains en ont peut-être assez de faire la guerre pour l’Etat juif et d’avoir par sa faute un pétrole à 100 dollars le baril en ce moment.

Réfléchissez seulement aux noms des intellectuels qui soutiennent l’entité sioniste et vous observerez qu’ils représentent le plus souvent ce qu’il y a de plus médiocre. En France, nous avons Bernard-Botul-Henri Lévy, Alain Finkelkraut (moins mauvais philosophe que le premier, il fait un bon professeur de classe de terminale ou de premier cycle universitaire), beaucoup de gens de la tribu en réalité, puis toute une cohorte d’éditorialistes qui craignent d’être virés de leur canard ou du petit écran. La preuve en étant précisément le sort de ceux qui ont osé dire quelques vérités : licenciés, interdits de télévision, de salles de conférences ou de salles de spectacles.

En fait cet article du Jerusalem Post est proprement délirant et on y lit même une volonté d’obtenir le limogeage de Michael Blumenthal, le directeur américain qui aurait transformé ce musée juif en musée antijuif.

Et il recourt à un certain nombre de procédés en usage chez la clique sioniste : le chantage à l’antisémitisme, la menace, les citations tronquées ou carrément mensongères, le travestissement des faits historiques dans le cas ici de la question du boycott des commerces juifs par l’Allemagne nazie. 

Par benjamin Weinthal, Jerusalem Post 16 septembre 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

L’institution juive reçoit Judith Butler, qui renouvelle son soutien au mouvement BDS; un auditoire de 700 personnes acclame l’appel au boycott.

Berlin – Le Musée Juif de Berlin, dont la renommée est internationale, a accueilli une table ronde de discussion ce samedi avec l’universitaire américaine Judith Butler qui a renouvelé ses appels à boycotter Israël. Il semble que ce soit la première manifestation anti-israélienne à se tenir dans le musée juif depuis son ouverture en 2001 avec pour mission de faire connaître l’histoire bimillénaire des Juifs en Allemagne. Au moins 700 personnes participaient à l’évènement.
La décision de ce musée financé par le contribuable allemand de lui donner une tribune dans la capitale, qui a servi à l’époque nazie comme rampe de lancement d’un mouvement de boycott contre les entreprises judéo-allemandes, a suscité des froncements de sourcils par rapport au management du musée par sa direction.
Dans un courriel samedi au Jerusalem Post, le professeur Gerald Steinberg, qui est à la tête d’ONG Monitor à Jérusalem [une officine qui surveille les ONG], a qualifié l’institution culturelle de «Musée Antijuif de Berlin.»

Le musée antijuif de Berlin
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Butler, une professeure d’analyse du discours et de littérature comparée à l’université de Californie, Berkeley, a déclaré devant le public massé dans la cour du musée qu’elle accepte une «version du boycott» contre Israël, et a souligné que le mouvement pour le Boycott, les Sanctions et le Désinvestissement (BDS) est une «résistance non violente» contre Israël. Elle a soutenu que ‘’1 000 organisations juives’’ étaient d’accord avec elle.

L’auditoire en majorité allemand a souvent applaudi Butler à tout rompre pendant les deux heures qu’a duré la table ronde intitulée ‘’Le sionisme appartient-il au judaïsme ?’’ Le panel de discussion avec Butler avait suscité la controverse avant sa tenue samedi, ce qui avait amené le modérateur prévu, Jacques Schuster, un journaliste du quotidien Die Welt à annuler sa participation à la manifestation parce qu’une ‘’discussion équilibrée’’ avec Butler n’est pas possible et que ses opinions sur Israël sont plus que ‘’farfelues.’’

La ville de Francfort s’est retrouvée plongée dans trois semaines de dispute par rapport à la décision des services culturels de la ville de rendre hommage à Butler le 11 septembre avec le prestigieux prix Theodor Adorno pour l’excellence dans le domaine des humanités.

Steinberg, dont l’organisation sert d’observatoire des organisations anti-israéliennes publiques ou privées, a écrit au Post que ‘’l’attribution du prix Adorno à Judith Butler est une mascarade du point de vue moral, et la décision du Musée Juif de Berlin de l’accueillir est une grossière insulte de plus faite au peuple Juif.’’
Il a ajouté : ‘’Butler épouse des causes comme la campagne BDS, effaçant ainsi le terrorisme de masse (‘sa version de la non violence’) et, comme le Hamas et le Hezbollah, vise explicitement à détruire Israël.’’ Cette plateforme [BDS] incarne l’antithèse de tous les principes des droits de l’homme adoptés à l’ombre de l’holocauste.’’

Dans un courriel au Post, Cilly Kugelmann, la directrice du Musée, écrit ‘’Nous nous définissons… comme un forum de discussion et de débat sur des thèmes historiques et pertinents [par rapport à l’objet du musée].’’ Elle écrit que le musée considère que sa mission est de traiter de la ‘’vie juive au pays et à l’étranger, ainsi que des  relations entre juifs et non juifs.’’

Interrogée par le Post sur le soutien apporté par Butler aux boycotts contre Israël et ses propos ostensiblement amicaux à l’égard du Hezbollah et du Hamas, Kugelmann a ajouté que ‘’dans notre équipe il y a diverses attitudes et positions.’’ Elle a refusé de répondre à des appels téléphoniques et à d’autres requêtes par courriel sur la question de savoir que les membres de l’équipe du musée partageaient les points de vue pro-BDS de Butler ainsi sue ses descriptions du Hezbollah et du Hamas comme des organisations progressistes de gauche.

Katharina Schmidt-Narischkin, porte-parole du Musée Juif, a déclaré vendredi au Post que le public n’était pas autorisé à poser des questions à Butler sur le Hamas et le Hezbollah. Elle a écrit au Post samedi qu’il n’y aurait pas de ‘’questions du public.’’ Le musée a cependant recueilli par écrit les questions du public à la fin de la table ronde et les a triées avant soumission.

Butler avait suscité de vives critiques en Allemagne, en Israël et aux Etats Unis à cause de ses propos lors d’une manifestation “Teach-in Against War où elle affirmait que ‘’Comprendre le Hamas/Hezbollah en tant que mouvement sociaux qui sont progressistes, qui sont à gauche, qui font partie de la gauche dans son ensemble est extrêmement important.’’ Dans un courriel adressé au Post en août, elle avait nuancé ses assertions et dit que sa description ne signifiait pas qu’elle approuve le Hamas et le Hezbollah et elle rejette les mouvements violents.’’ ‘’Je n’ai jamais pris position sur l’une ou l’autre organisation,’’ écrivait Butler. Elle a refusé de répondre aux demandes du Post pour connaître son point de vue exact sur les deux organisations islamiques radicales.’’

Dans une lettre au Post, Michael Blumenthal, l’Américain qui supervise la direction exécutive du musée, écrit que ‘’le musée ne prend pas position sur des questions politiques, que ce soit en Allemagne, en Israël ou ailleurs.’’ Il ajoute que ‘’nous pensons qu’une discussion honnête et équilibrée des sujets qui ont trait à notre mission sont importants et dans l’intérêt du public. Le Musée Juif de Berlin fait cependant clairement et sans équivoque savoir que les opinions exprimées par les orateurs sont les leurs – et seulement les leurs.’’

Steinberg a répondu que ‘’les tentatives de Blumenthal pour justifier ce genre de comportement sur la base du débat équilibré et démocratique et de la liberté d’expression est aussi creuse moralement que la défense de Butler. Tant que Blumenthal restera en poste, cette institution sera connue comme le musée antijuif de Berlin.’’

Blumenthal observait dans da lettre que la présence du Dr. Micha Brumlik dans la discussion faisait contrepoids à Butler. Pendant le panel de discussion, Brumlik, un professeur juif libéral de pédagogie, a plaidé contre les actions BDS contre Israël, mais il a été dépassé et n’a pas été pris au sérieux par une audience largement acquise à Butler.

Une universitaire juive allemande présente à la manifestation a exprimé sa consternation quant au cours de la discussion au musée. Elle a déclaré au Post que ‘’l’antisionisme est énorme en Allemagne’’ et que le contexte historique et politique est différent en Allemagne.

Des esprits critiques en Allemagne soutiennent depuis longtemps que les organisations et les politiciens non juifs décernent souvent des prix à des juifs antisionistes et anti-Israël pour exprimer leurs préjugés contre l’Etat juif et éviter de la sorte d’être accusés d’antisémitisme ou de préjugé.

Phyllis Chesler, professeure émérite de psychologie et d’études féminines à la City University de New York, a écrit par courriel au Post que «ce que les comités de Berkeley et du prix Adorno retiennent sont ses prises de positions antisionistes très visibles et publiques qui, en cette phase de l’histoire, constituent une partie de l’objet du « nouvel antisémitisme.’

Chesler, qui a écrit sur les professeurs anti-Israël, a ajouté que les universitaires comme Butler « sont récompensés pour leurs opinions politiques – qui sont la réalité de leur œuvre.’’

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