mardi 29 mars 2011

La raison pour laquelle Obama n'impose pas de zone d'exclusion aérienne dans le ciel de Gaza

C'est qu'il ne veut pas se suicider politiquement.
C'est par le site de Philip Weiss que mon attention a été attirée sur un article du Washington Post et un autre de la revue Commentary. 
Commentary est une de ces revues politiques très lues par les décideurs et ceux qui s'intéressent aux décideurs aux Etats Unis. Commentary se présente comme le porte drapeau du néo conservatisme.

Il va de soi que Commentary est infestée de sionistes…

Un certain Jonathan S. Tobin, dont on apprend qu'il est rédac chef exécutif de Commentary après avoir dirigé la rédaction du jewish Exponent de Philadelphie et publié régulièrement au jerusalem Post, propose justement un commentaire au sens propre du terme d'un édito de Jackson Diehl, publié dans le Washington Post dont il est un des responsables de la rédaction.


Jackson Diehl expose un point de vue sioniste des plus orthodoxes qui consiste à dire que le président Obama n'a toujours pas compris que Mahmoud Abbas, le chef de l'Autorité Palestinienne (non élu, soit dit en passant) n'était en réalité pas intéressé par la conclusion d'un accord de paix.
Selon M. Diehl, M. Obama qui pensait au début de son mandat que les sionistes devaient geler la colonisation, est resté dans les mêmes dispositions : Barack Obama est en quelque sorte plus Palestinien que Mahmoud Abbas:

Le président a clarifié ses positions dès le début de son mandat, quand il a choisi de commencer son action diplomatique en exigeant un gel complet de l'activité de colonisation – une condition qu'Abbas n'a jamais posée mais qu'il a rapidement faite sienne. Lors d'une réunion à la Maison Blanche ce mois-ci avec des leaders Juifs Américains, Obama a signalé qu'il n'avait pas changé de point de vue. Abbas, a-t-il insisté, est prêt à établir un Etat palestinien. Le problème est qu'Israël n'a pas fait d'offre territoriale sérieuse.

Quand Diehl écrit qu'Abbas ne s'intéresse pas à la conclusion d'un accord de paix avec le régime sioniste, il veut en fait dire que le responsable Palestinien a le tort de vouloir mêler l'ONU à l'affaire pour sortir de l'impasse des discussions animées par les Etats Unis qui privilégient en réalité le cadre bilatéral et l'Etat sioniste.
Or, les sionistes veulent à tout prix éviter que ce dossier se retrouve sur l'agenda de l'ONU et ils comptent sur le gouvernement des Etats Unis pour faire échouer les démarches palestiniennes.
Diehl semble penser qu'une telle aide des Etats Unis aura un coût pour le gouvernement de Tel Aviv qui sera mis sur la sellette à l'occasion du discours qu'il dot prononcer en mai prochain devant les élus du Congrès des Etats Unis à Washington.

Jackson Diehl répond ainsi qu'il pose en titre de son édito: de quel côté penche Obama? Du côté d'Abbas, c'est évident!
Nous sommes là en pleine supercherie sioniste où les partisans du gouvernement Netanyahou jouent encore la carte du David « juif » contre le Goliath Philistin-Américain. Alors que la réalité politique est bien différente.

Et c'est ce que rappelle à juste titre Jonathan S. Tobin qui est lui un ultra sioniste sans complexes, et qui conclut ainsi son article :

Mais la vraie question n'est pas de savoir si Israël aura l'habileté de présenter une position raisonnable et cohérente affirmant son désir d'une solution à deux Etats basée sur le respect des droits des deux peuples. La question est de savoir si, dans les mois à venir, les Démocrates Juifs feront clairement savoir au chef de leur parti que trahir Israël n'est pas seulement une faute, mais un suicide politique.

Les choses sont dites et expliquent que, alors que les Etats Unis associés entre autres à la France et à la Grande Bretagne, outrepassent allègrement les dispositions de la résolution 1973 concernant la Libye, le président Obama n'est même pas fichu d'exiger une levée du blocus de Gaza ou d'imposer une zone d'exclusion aérienne au dessus des territoires palestiniens. 
Une zone d'exclusion aérienne qui serait d'autant plus facile à contrôler que, à la différence des rebelles en Libye, les Palestiniens ne disposent pas d'un seul avion de combat.

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