dimanche 26 août 2012

Réseaux d'envoi de combattants Britanniques en Syrie

Alistair Burt, ministre Britannique chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord promettait au gouvernement syrien un afflux de combattants djihadistes si Damas ne se rendait pas aux conditions édictées par l’Occident et les pétromonarchies.

Chose promise, chose due puisque les filières d’envoi de combattants en Syrie s’organisent tranquillement au Royaume Uni.

Les autorités fermeraient les yeux laisse entendre l’article que je vous propose, alors qu’en réalité elles participent évidemment à l’organisation de ces réseaux comme elles l’avaient fait pour l’Afghanistan quand il était question d’en chasser les Soviétiques.

Partis d’Angleterre, ces «djihadistes » seront pris en charge par les services de sa gracieuse majesté près de la frontière syro-turque.

Deux chefs du djihad global
Et gageons qu’à côté des homologues de Mohamed Merah, plus ou moins entraînés au combat mais qui seront de toute façon formés en Turquie ou en Syrie même, se trouvent des hommes autrement plus redoutables, spécialistes des explosifs, des télécommunications ou de l’encadrement. Arrêtez vous sur le passage où est repris le témoignage du photojournaliste John Cantlie qui nous parle de ces jeunes gens qui n’ont jamais manipulé un fusil de guerre pais qui, ingénument, évoquent le programme de formation qu’ils vont subir : apprendre à progresser à découvert, à neutraliser un tank, à nettoyer un immeuble ou une maison.
Un programme effectivement assez complet.

A part ça, je confirme que le terme ‘kuffar’ n’est pas injurieux : il signifie simplement non croyant (au sens de non musulman) ou ingrat (envers Dieu).


On craint de plus en plus qu’une nouvelle génération de djihadistes Britanniques soit en train de se faire les dents en Syrie.
par Andrew Gilligan, The Sunday Telegraph (UK) 26 août 2012 traduit de l’anglais par Djazaïri

Ils avaient appelé ça «blowback» [retour de bâton, effet boomerang] – les djihadistes Britanniques qui avaient été autorisés à se rendre en Afghanistan pour combattre les Russe, semant ainsi les germes d’une sérieuse menace pour la sécurité du Royaume Uni. La même chose pourrait-elle se produire en Syrie ?
Une enquête du Sunday Telegraph a établi que des organisations fondamentalistes qui participent à la guerre civile syrienne recrutent en Grande Bretagne de plus en plus de jeunes gens qui n’ont aucun lien avec la Syrie. Des parlementaires, des responsables communautaires et des militants contre l’extrémisme sont très préoccupés par la radicalisation d’une nouvelle génération en Syrie, de la même manière que les poseurs de bombes Britanniques et les conspirateurs terroristes de la dernière décennie avaient été formés le long de la frontière pakistano-afghane. Mais les services de sécurité semblent prendre peu voire pas de mesures à ce sujet.

Un de ces jeunes Londoniens est Alshafie Elsheikh, 23 ans, de White City à Londres ouest, qui s’est rendu en Syrie ce printemps, selon le Dr Salah al Bander, un ancien conseiller municipal Libéral Démocrate qui est directeur du Sudanese Diaspora and Islamism Project à la Sudan Civic Foundation. M. Elsheikh est d’origine soudanaise, pas syrienne – et il a dit au Dr al Bander qu’il en connaissait plus de 20 autres comme lui qui se préparaient à partir pour combattre.
«Il m’a dit avant de partir qu’il allait rejoindre les brigades du djihad en Syrie, en parlant comme d’une cause sacrées,» déclare le Dr al Bander. «Il a dit qu’il allait retrouver deux autres moudjahidine venus de Grande Bretagne, un d’origine somalienne et l’autre d’origine marocaine.
«Il disait qu’ils n’avaient pas d’entraînement à l’utilisation d’armes à feu mais qu’ils préparaient le voyage depuis l’année dernière en pratiquant des exercices physiques intensifs. Quand je lui ai demandé le nombre de ses camarades qui envisageaient d’aller en Syrie, il a répondu que pour ce qu’il en savait, il y avait 21 personnes prêtes à quitter sous peu le Royaume Uni.»
La mère de M. Elsheikh, Maha Elgizouli, dit que son fils lui a laissé un mot comme quoi il était «parti pour combattre pour Dieu, » mais elle a refusé d’en dire plus.

Nous n’avons pas pu contacter personnellement M. Elsheikh dont on pense qu’il se trouve toujours en Syrie.

Au moins 30 jeunes Britanniques qui ne sont pas d’origine syrienne ont fait le voyage pour prendre part à la guere civile, selon Khalid Mahmood, député travailliste de la circonscription de Pery barr à Birmingham.  «Il y a beaucoup de cheikhs [leaders et éridits religieux] dans les West Midlands qui impliquent de jeunes gens dans cette activité,» dit-il. «Ils les suivent là-dedans, mais nous ne semblons pas réaliser où ça mène.  
"Je suis extrêmement inquiet en ce moment parce que je constate des choses semblables à ce qui s’était passé dans les premières phases de la guerre en Afghanistan quand nous soutenions les moudjahidine contre les Russes. Nous voulions faire sortir les Russes et nous avions armé des gens, nous avions encouragé des gens à aller là-bas et à combattre dans le djihad."

Les jeunes britanniques qui vont en Syrie – de parents en majorités Bengalis, Pakistanais et Soudanais – sont séparés des centaines de personnes d’origine kurde ou syrienne qui résident en Grande Bretagne qui se sont aussi rendus dans la région pour combattre pour leur patrie.

Le régime d’Assad a longtemps cherché à discréditer ses opposants en les présentant comme des étrangers et des extrémistes du genre al Qaïda, ce qui n’est dans l’ensemble pas vrai. Les principales organisations rebelles en Syrie, dont l’Armée Syrienne Libre (ASL) n’ont pas une idéologie djihadiste et ne veulent pas vraiment de combattants étrangers qui ignorent la langue ou la culture locales.

Cependant, un petit groupe d’organisations islamistes radicales – aux idées beaucoup plus extrémistes et plus disposées à accepter des étrangers – est récemment entré dans le conflit et il y a des indices que les barrières entre eux et les autres organisations [mainstream] sont en train de tomber. John Cantlie, un photojournaliste britannique enlevé le mois dernier par une de ces organisations extrémistes, a dit que 10 à 15 de ses ravisseurs avaient des accents britanniques.
«Il était évident qu’ils n’avaient jamais vu une Kalashnikov avant. Ils étaient excités d’être en Syrie,» écrivait M. Cantlie. «Toutes leurs discussions portaient sur la manière de neutraliser un tank, comment avancer en terrain découvert et comment nettoyer un bâtiment. Le camp était comme un parcours d’aventure pour des jeunes de 20 ans désenchantés.»

Un autre militant bien connu basé au Royaume Uni, Abd-al Mun'em Mustafa Halima Abu Basir, connu aussi sous le nom d’ Abu Basir al-Tartusi, a récemment quitté son domicile londonien pour se rendre en Syrie et il a posté des vidéos sur YouTube où on le voit là-bas avec un fusil. M. al-Tartusi a à plusieurs reprises exprimé son soutien à l’idéologie d’al Qaïda – quoiqu’il ait attaqué une de ses émanations en Syrie, la brigade Jabat al-Nusra et qu’il ait condamné les attentats du 7 juillet 2005 à Londres (contre des bus et dans le métro). On ne sait pas vraiment pour quelle organisation il se bat, mais ce pourrait être l’ASL. Selon le Dr al-Bander, la mosquée Dar us Sunnah de Shepherd's Bush Market que fréquentait M. Elshafie fonctionnait comme un «incubateur» pour des idées religieuses extrémistes - quoique pas nécessairement violentes. Le site web de cette mosquée condamne fermement le terrorisme et al Qaïda.

Il semble pourtant fortement influencé par l’idéologie salafiste radicale. Une conférence accessible sur son site web parle des non Musulmans en employant le terme insultant « kuffar » et dit qu’il « n’est pas permis » de leur ressembler.»

Le directeur de la mosquée, Salah al-Iranee, insiste sur le fait que le mot kuffar n’est « pas une insulte, mais un état de fait. Il veut simplement dire en arabe quelqu’un qui n’est pas croyant dans la religion musulmane.» Il conteste que sa mosquée soit extrémiste ou un «incubateur » pour l’extrémisme, affirmant que [son] salafisme était «orthodoxe, ni radical, ni extrémiste.»

Le Dr al-Bander explqie que : «Il n’est un secret pour personne qu’il y a une route qui amène de jeunes gens extrémistes au Liban, en Turquie et puis en Syrie. Les services de sécurité ont la très grande responsabilité d’intervenir.»

Avant le 11 septembre 2001, des centaines de jeunes Britanniques étaient partis pour l’Afghanistan et les zones tribales du Pakistan pour combattre ou travailler avec les Talibans. A l’époque, les services de sécurité britanniques avaient agi contre eux, beaucoup ayant été ensuite mêlés à des complots terroristes en Afghanistan.

Noman Benotman, ancien djihadiste lui-même et actuellement membre de la Quilliam Foundation, un thinktank anti-radicalisation, affirme : « C’est un vrai problème de sécurité, il n’y a aucun doute là-dessus. Son ampleur est faible pour l’instant, à un niveau très bas, mais ma principale préoccupation, c’est que des réseau se construisent et qu’ils doivent être neutralisés par les services de sécurité.»

M. Benotman précise qu’à sa connaissance, il n’y a eu aucune arrestation pour l’instant ni aucune action de la police britannique contre des djihadistes résidant en Grande Bretagne en partance pour la Syrie. «C’est typique de l’approche britannique,» dit-il. « Elles [les autorités britanniques] veulent toujours éviter de perturber les communautés. Elles avent, et eles surveillent, mais elles ne bougent pas sauf quand c’est nécessaire.» 

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