dimanche 19 août 2012

Un mauvais présage? Le torchon brûle déjà entre Lakhdar Brahimi et le Conseil National Syrien


Si on en croit une dépêche de Reuters reprise par 20 Minutes (etplusieursautres médias), le diplomate Algérien Lakhdar Brahimi qui vient d’être désigné par l’ONU pour succéder à Kofi Annan comme médiateur dans la crise syrienne risque d’avoir une tâche aussi ardue que son prédécesseur.
Lakhdar Brahimi

En effet, M. Brahimi n’a pas même engagé de consultations que déjà le Conseil National Syrien exige des excuses : 

Mis à jour le 19.08.12 à 18h39

Le Conseil national syrien, principal groupe d'opposition, a exigé dimanche du nouveau médiateur international, Lakhdar Brahimi, qu'il s'excuse pour avoir affirmé aux médias qu'il était pour lui prématuré de dire si le président Bachar al Assad devait se retirer. 
Brahimi avait refusé de prendre position 
Le diplomate algérien a confirmé vendredi qu'il accepterait de remplacer à ce poste le Ghanéen Kofi Annan, démissionnaire à la fin du mois.
Dans une interview samedi à Reuters, Lakhdar Brahimi avait cependant refusé de prendre position sur la nécessité d'un départ de Bachar al Assad, contrairement à Kofi Annan qui avait déclaré dès son arrivée au poste de médiateur que le président syrien devait «quitter le pouvoir».
«Il est bien trop tôt pour que je puisse prendre position sur ce sujet. Je n'en sais pas assez sur ce qu'il se passe», avait-il dit.
Dimanche, le nouveau médiateur a paru faire machine arrière, expliquant sur la chaîne de télévision qatarie Al Djazira qu'il avait déclaré qu'il était trop tôt pour lui de dire quoi que ce soit sur «le contenu» de sa mission.
Une attitude jugée méprisante
«J'ai été nommé il y a seulement deux jours et je ne suis pas encore allé aux Nations unies ou au Caire. Il est prématuré de dire quoi que ce soit sur le contenu du dossier», a-t-il explicité en se référant aux sièges de l'Onu et de la Ligue arabe.
Pour le CNS, créé en Turquie en 2011, Lakhdar Brahimi a fait preuve de «mépris envers le sang versé par le peuple syrien et son droit à l'autodétermination». «Quiconque donne à ce régime criminel l'occasion de tuer des dizaines de milliers de Syriens supplémentaires et de détruire ce qu'il reste de la Syrie ne veut pas reconnaître l'ampleur de la tragédie», a ajouté le CNS dans un communiqué.
«Donner à Bachar al Assad le temps dont il a besoin pour détruire les fondements de la société syrienne est contraire à l'humanité et à la paix (...) Nous exigeons que l'émissaire, qui n'a pas consulté de Syriens à propos de sa mission, présente des excuses à notre peuple», lit-on dans son communiqué.
Avec Reuters

Maintenant, faisons un petit point en matière de propagande.

Par exemple, quand 20 Minutes (ou Reuters ?) écrit que :
Dimanche, le nouveau médiateur a paru faire machine arrière
Lisez attentivement le paragraphe dont fait partie ce segment de phrase et ce qui l’a précédé et dites moi où vous voyez que Lakhdar Brahimi a «paru faire machine arrière.»

Il n’a en fait pris aucune position sur la question de l’avenir à court, moyen ou long terme de Bachar al-Assad, attendant d’en savoir plus sur la situation et le résultat de ses consultations.

Or, pour le CNS, le départ du président Syrien est une condition préalable non négociable.
Ce qui signifie en langage clair un refus de toute médiation/négociation et que toute personne qui ne se rangera pas explicitement à ce point de vue sera sommée de présenter des excuses.

D’ailleurs, le CNS exige 
que l'émissaire, qui n'a pas consulté de Syriens à propos de sa mission, présente des excuses à notre peuple
Le CNS devrait pourtant savoir que le cadre de la mission de M. Brahimi lui est fixé par l’ONU et la Ligue Arabe et non par telle ou telle partie syrienne, y compris celle qui prétend parler au nom du peuple syrien alors qu’elle est constituée pour l’essentiel de gens qui émargent auprès des pétromonarchies ou de la CIA. 

Et c’est précisément ce même CNS qui a fait des pieds et des mains pour que des organisations internationales, OTAN y compris, s’emparent du dossier syrien.

Mais Lakhdar Brahimi est un de ces diplomates Algériens de la vieille école, et les gens appointés par la CIA devraient s’en souvenir.

Sur le même sujet, Une dépêche AFP reproduite comme il se doit tronquée dans le journal libanais L’orient le Jour, mais semble-t-il in extenso sur Afreeknews nous apprend que suite aux propos tenus par le CNS à son égard, Lakhdar Brahimi a déclaré sur al Jazeera que c’était plutôt au CNS de lui adresser des excuses :
M. Brahimi a estimé dimanche que c'était plutôt au CNS de lui adresser des excuses "car ils pouvaient m'appeler et me poser la question", assurant qu'un membre du CNS l'avait contacté samedi sans faire état de reproches de la part de l'organisation. 

Le diplomate algérien a invité l'organisation à discuter avec lui, tout en insistant: "Cette affaire est très importante, trop importante pour que j'en parle sur Al-Jazeera ou sur d'autres médias".
Des propos qui ne sont répercutés nulle part ailleurs en langue française, et pour cause !

Une dépêche de l’AFP publiée dans The Hindustan Times cite directement la phrase du diplomate qui a dû se demander avec quelle bande d’abrutis il allait devoir discuter :
«Je (lui) demande de me faire des excuses, » a déclaré l’émissaire international, en faisant allusion au porte parole du CNS George Sabra qui avait réitéré auparavant sur al Jazeera la demande d’excuses.
Comme vous l’aurez sans doute compris, le CNS a reçu les ordres de ses maîtres, David Cameron, Laurent Fabius et Hillary Clinton.

Et les ordres sont de faire échouer la mission du nouvel émissaire désigné par la Ligue Arabe et l'ONU.


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