Il y a eu beaucoup d’emballement en Occident autour de l’élection du nouveau président iranien, M. Hassan Rohani, présenté comme quelqu’un de plus modéré que Mahmoud Ahmadinejad. «Rohani, modéré et favori des Occidentaux, élu président» peut-on lire sur le site de RTL.
Parce que Rohani est, dit-on, un proche de Hachemi Rafsanjani, lui-même réputé être un modéré et qui avait lui-même été président de la république islamique d’Iran.
Ce curieux emballement de l’Occident pour un clerc, un dignitaire religieux qui vient succéder à un laïc, a de quoi laisser perplexe, il a quelque peu décontenancé les dirigeants sionistes qui ont l’œil rivé sur la fameuse ligne tracée par Benjamin Netanyahou devant une Assemblée Générale de l’ONU ravalée par lui au rang de réunion de crétins.
Il était donc urgent pour la clique sioniste de pouvoir rapidement habiller en Hitler le président fraîchement élu.
Alors les officines sionistes se sont décarcassées et ont «trouvé» le mal absolu qui habite Hassan Rohani.
On peut en effet lire dans le Yediot Aharonot, ce journal de l’entité sioniste, que
Un journal américain affirme que le président élu était membre de la commission spéciale qui avait ourdi l’attentat de 1994 contre un centre communautaire juif [de Buenos Aires] qui avait tué 85 personnes
L’attentat dont il est question est celui qui avait visé l’Association Mutuelle Israélite Argentine dont le régime iranien avait été accusé après une enquête bâclée qui avait vu l’immixtion des services sionistes et de ceux des Etats Unis. La justice argentine avait même émis des mandats d’arrêt internationaux contre certains dirigeants Iraniens, dont Rafsanjani (le fameux modéré).
Cette affaire a énormément nui à des relations irano-argentines qui étaient à l’époque en plein essor, notamment dans le domaine nucléaire, l’Argentine étant un des rares pays à avoir développé sa propre technologie dans ce domaine.
Les deux pays sont en voie de régler ce problème de manière intelligente sans renoncer au droit à la justice et à la vérité, ce qui déplaît à tous ceux qui sont hostiles au gouvernement iranien, à celui de Mme Kirchner ou aux deux.
L’accusation portée par le journal américain fait donc d’une pierre deux coups : remettre le dossier de l’AMIA à l’ordre du jour médiatique et diaboliser le nouveau chef de l’Etat avant qu’il ait vraiment commencé à articuler sa politique.
Mais au fait, quel est ce journal américain auquel se réfère le Yediot ?
Il s’agit du Washington Free Beacon.
Franchement je n’en avais jamais entendu parler et je trouve quand même étrange qu’un média publié à des milliers de kilomètres des Etats Unis se réfère à un journal dont la notoriété est sans commune mesure avec celle du Washington Post, du New York Times ou même de la Billings Gazette.
Alors je suis allé sur le site de ce journal qui propose en effet tout un dossier sur la responsabilité supposée de Hassan Rohani dans l’attentat perpétré en Argentine.
La « Une » sur internet de ce journal reflète nettement des positions [néo] conservatrices. Un des titres est par exemple :
Liz Cheney : Obama a raison : il est très loin d’être l’homme ou le leader qu’est Dick Cheney.
En fait, on a vraiment l’impression d’être devant une feuille de chou subventionnée pour donner un semblant d’écho médiatique dans le microcosme cher à Raymond Barre.
Le Washington Free Beacon [sûrement ‘free’ parce qu’il est gratuit] est une publication du Center for American Freedom, une officine néoconservatrice qui permet de rémunérer toutes taxes déduites des pseudo journalistes, sociologues et politologues.
Le président du Center for American Freedom est un certain Michael Goldfarb qui est entre autres aussi conseiller à l’Emergency Committee for Israel.
Ces gens cumulent en effet des fonctions à différents niveaux hiérarchiques dans diverses institutions pseudo-académiques ou d’incitation à la censure sur tout ce qui gêne le régime sioniste. Il va sans dire que ce cumul de fonctions s’accompagne d’un cumul de rémunérations.
Un autre individu présent à la tête de ce Center for Améerican Freedom est Willaim Kristol, une figure bien connue du néoconservatisme après un passage par le trotskysme (incidemment les trotskystes occidentaux sont généralement favorables aux interventions militaires humanitaires en Libye ou en Syrie). Kristol est, faut-il le préciser, un inconditionnel de l’Etat prétendu juif.
On peut enfin citer Jaime Sneider , connu pour un éditorial dans lequel il dénonçait feu Edward Saïd pour avoir jeté une pierre à travers la frontière entre le Liban et la Palestine occupée.
Voilà : la source sur laquelle s’appuie le journal sioniste n’est rien d’autre qu’une émanation d’une officine sioniste qui agit au cœur su système politique et médiatique américain pour promouvoir des objectifs qui n’ont pas grand-chose à voir avec la sécurité ou la prospérité des Etats Unis
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Commentaires publiés après modération. Les propos injurieux, diffamatoires ou à caractère raciste ne seront pas publiés.