Comme dans l’affaire libyenne, la crise syrienne a montré que la presse occidentale était une machine de propagande redoutable derrière ses oripeaux de professionnalisme et d’objectivité. Angry Arab nous en livre un exemple que je vous propose traduit en français.
Depuis le début de la crise en Syrie, on nous vend le concept d’une population civile désarmée lâchement massacrée par une armée suréquipée épaulée par des espèces de miliciens cruels, les «shabiha.»
Le moteur de la bestialité du régime étant bien sûr le sectarisme d’une minorité alaouite arc-boutée sur ses privilèges face à une majorité sunnite opprimée et éprise de liberté et de démocratie. Incidemment, on apprend par l’Observatoire Syrien des Droits de l'Homme (OSDH) que près de la moitié des victimes de la guerre en Syrie sont alaouites…
Parce que le problème est que ce beau roman n’est en fait qu’un mauvais roman qui ne permet pas de comprendre par quel miracle le régime de Damas n’a été emporté ni par un putsch, ni par l’élan populaire.
De fait, le régime et son armée où, contrairement à ce que raconte le roman concocté à Londres, Paris et Ankara, toutes les composantes de la société sont partie prenante, ont montré une cohésion remarquable qui s’est traduite par un nombre limité de défections.
De la même manière, la population ne s’est pas soulevée, ni par la violence, ni par des manifestations de désobéissance civile.
La seule réalité pour une bonne partie des gens, c’est la peur pour la sécurité de sa famille et les difficultés à se nourrir et à se loger dans une guerre où les opposants Syriens et étrangers ont fait le choix de s’implanter dans des villes qui ne leur avaient généralement rien demandé.
Tel est le cas d’al Qusayr, cette ville moyenne qui est le théâtre de durs combats entre les «rebelles» et l’armée gouvernementale épaulée par le Hezbollah qui sont semble-t-il en passe d’en reprendre le contrôle.
Al Qussayr n’est pas et ne sera pas un nouveau Guernica. D’abord parce que Bachar al-Assad n’est pas un Adolf Hitler Arabe (comme l’étaient avant lui le colonel Nasser er Saddam Hussein sans parler du non arabe Mahmoud Ahmadinejad) et ensuite parce que ça fait longtemps que la majorité des habitants a fui la ville ou en a été chassée au moment où cette dernière est tombée entre les mains des prétendus rebelles.
Ces civils, comme la plupart des civils Syriens se sont soit réfugiés à l’étranger, au Liban tout proche, soit dans des secteurs de la Syrie restés sous contrôle gouvernemental.
Parce que la grande majorité des gens fuit d’abord la guerre, pas le gouvernement.
par As'ad AbuKhalil, Angry Arab 1er juin 2013 traduit de l’anglais par DjazaïriLe correspondant bien connu d’un journal occidental au Moyen Orient m’a envoyé ce qui suit:(il/elle ne veut pas être cité(e) : «Franchement, j’ai parlé hier avec des gens qui ont des informations sur Qusayr, ils disent que la plupart des civils sont partis, les quelques centaines qui sont restés sont surtout des proches des combattants, des femmes qui leur font la cuisine etc. c’est vrai qu’il y a eu entre 600 et 700 blessés mais ce sont presque tous des combattants. Les civils, y compris les femmes et les enfants de certains combattants ont évacué depuis longtemps, les rebelles savaient que l’offensive se préparait et ils ne les auraient pas laissés dans la ville. A chaque fois qu’ils [les soldats Syriens] ont progressé dans la ville, il n’y avait pas de civils, ni dans les maisons , ni dans les rues ou les quartiers qu’ils ont pris aux rebelles, ce qui amène l’armée à supposer et à conclure qu’il ne reste plus de civils. Notez qu’Abdallah, quelque soit son vrai nom, le journaliste citoyen/militant a annoncé sur al Jazeera que 40 000 civils sur place allaient être massacrés. Sur la BBC, le général Idriss a déploré que 50 000 civils dans Qusayr allaient être passés au fil de l’épée par le Hezbollah, mais personne ne lui a objecté le fait que la population entière de Qusayr se situe entre 30 000 et 40 000 personnes au plus et que nous savons que la majorité d’entre eux sont partis avant l’offensive et l’année dernière quand les rebelles ont pris la ville et que plusieurs milliers, 5 000 au total environ, ont quitté la ville au début de l’offensive (ainsi que l’a signalé un organisme de l’ONU qui rendu visite à ces familles déplacées non loin de là), alors comment peut-il y avoir de 40 à 50 000 personnes dans la ville comme le prétend l’opposition ?Ce sont ces chiffres [ceux de l’opposition] que la BBC a choisi de citer dans son reportage en ligne !»
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